L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DCCCXLIII : Un rappel de la grande époque où, en France, les chefs de l'Etat étaient des hommes de Culture

 

Nous célébrons cette année le 100e anniversaire de Georges Pompidou (né le 5 juillet 1911) qui a été président de la République. A cette occasion, une immense affiche décore la façade du Centre Pompidou : 

A l'intérieur du Centre Pompidou, on trouve à plusieurs endroits des portraits du chef de l'Etat décédé au pouvoir le 2 avril 1974 avec des citations qui montrent son goût pour la Culture et pour l'Art moderne :

 
On peut rappeler que Georges Pompidou était normalien. Il était agrégé de Lettres (arrivé 1er au concours). Il a publié une superbe anthologie de la poésie française. Ô grande époque où le Chef de l'Etat était un intellectuel  ! Je ne suis pas un défenseur d'un élitisme désuet mais je suis convaincu que pour pouvoir exercer la charge d'incarner la France il faut avoir une certaine hauteur de vue et ne pas tomber dans le populisme.

Remarquons aussi que Georges Pompidou parlait très bien l'anglais tout comme Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. Heureuse époque où nos chefs de l'Etat étaient à l'aise dans la langue de Shakespeare...

DCCCLXII bis : Scoop d'hier à propos des Halles : nouveau record de fréquentation

Hier, le scoop relatif à la translation de l'église Saint-Eustache depuis son emplacement actuel jusqu'à celui de Saint-Merri a attiré des lecteurs puisqu'un nouveau record a été établi en ce qui concerne le nombre de pages lus en une journée : 387. Le record précédent qui datait du 11 novembre 2010 (286 pages lues en une journée) est donc pulvérisé.

A chaque fois que j'écris du mal de Cristophe Girard, cela fait du buzz (en novembre la veille j'avais publié un article pour souligner les inepties affirmées par l'adjoint à la culture de Paris à propos de l'arrivée au pouvoir de JFK [voir article du 11 novembre 2010]). "Trompettes de la renommée" comme disait Brassens*, il faut être sévère avec les autres pour être entendus !

Dans l'article de demain, ma cible sera moins locale... mais elle est déjà tellement vilipendée que cela aura certainement beaucoup moins d'écho.

 

* je pense aux premières paroles de la chanson : "je vivais à l'écart de la place publique [...]  refusant d'acquitter la rançon de la gloire, les gens de bon conseil ont su me faire comprendre qu'à l'homme de la rue, j'avais des comptes à rendre". Bien sûr les secrets que je relève ne sont pas de la même nature que ceux dont parle Brassens dans sa chanson :

DCCCXLII : Un scoop de l'Indépendant du 4e : le réaménagement des Halles prévoit, dans le 4e, une nouvelle construction dont on a peu parlé jusqu'ici !

 
Depuis le lancement des travaux pour le réaménagement des Halles, tout le pourtour du chantier est enclos par des palissades qui masquent en grande partie le spectacle. Pour rassurer les passants, on a installé des panneaux dont j'ai déjà parlé à propos de la "coupe" des arbres (article du 24 février 2011)  et de la "déconstruction" des pavillons Willerwal (article du 6 mars 2011).

On peut aussi admirer comme on le voit sur la photo ci-dessus d'énormes vues qui nous montrent ce que devrait être le résultat final.

En voici ci-dessous une reproduction grand format : 
 Cette vue qui est visible une bonne dizaine de fois autour du chantier nous montre la canopée (aussi appelée la raie manta) dans son environnement urbain final. Elle comporte une énorme surprise en ce qui concerne le 4e arrondissment (un réaménagement complémentaire dont personne n'a parlé jusqu'ici). Je demande ici au lecteur de chercher attentivement avant de continuer la lecture. Je donne cependant deux indices.

 

1er indice : Il faut regarder attentivement l'arrière-plan qui par chance nous montre une superbe vue sur le 4e arrondissement.

 

2e indice :  Pour aider encore un peu plus le lecteur, voici un agrandissement de cet arrière-plan :

 
Lire plus bas la réponse pour ceux qui ne voient pas de qui ne va pas quel surprise comporte le réaménagement...

 

 

 

 

 

Dans l'arrière-plan visible ci-dessus, on reconnaît fort bienà gauche le Centre Pompidou et à droite, ce sont les pavillons de l'Hôtel de Ville. Entre les deux édifices on peut voir une imposante église avec un fronton et deux clochers :

 

Cette église est peut-être un projet complémentaire au projet de réaménagement du Centre de Paris. Il y a tant d'église dont la façade est en piteux état dans le 4e arrondissement (Saint-Paul-Saint-Louis, Les Billettes, Saint-Merri) que les concepteurs du réaménagement des Halles ont peut-être prévu la création d'un tout nouvel édifice religieux...

A moins, à moins que les concepteurs de cette projection ait confondu l'église Saint-Merri (église beaucoup plus basse et avec une façade gothique) qui se trouve à cet endroit avec... l'église Saint-Eustache qui se trouve exactement à l'opposé par rapport au chantier et que l'on ne devrait en aucun cas dans cette vue. Cette église a une façade néo-classique qui ressemble vaguement à celle de la projection qui nous est proposée. A la seule différence que les travaux de cette façade ont été interrompus par la Révolution française et que le clocher de droite n'a jamais été achevé :

Les géniaux concepteurs du réaméagement des Halles ont donc peut-être prévu de "déconstruire" Saint-Eustache pour la réinstaller  640m plus loin (calcul google Earth) tout en achevant les travaux de la façade interrompus par la Révolution française (et que personne n'a entrepris de reprendre depuis, même pas la Restauration). On ne sait pas ce qu'il est prévu de faire du cénotaphe de la mère de Mozart ou du tombeau de Colbert qui se trouvent dans cette église.

Il va falloir faire de la place car l'église Saint-Merri, qui est à l'emplacement supposé du nouvel emplacement de Saint-Eustache, est une  église beaucoup plus petite que Saint-Eustache qui a des dimensions assez proches de la cathédrale Notre-Dame de Paris. (Longeur 105m , largeur 43,5 m alors que l'église Saint-Merri ne fait que 68m de long pour 25m de large).

Je peux pas penser qu'il s'agit d'une énorme bourde qui montrerait que ceux qui ont validé cette projection ont une connaissance aussi légère du coeur de Paris . De plus, il est inimaginable que   le génie de la Culture que nous avons pour maire adjoint à la Ville, Christophe Girard, ne s'en soit rendu compte (il s'est vanté sur son blog d'apparaître en 7e position dans le "classement des 50 personnages les plus influents dans l'art" en France en 2010 : voir l'article qu'il a publié le 17 février 2010) et il a publié une photo du chantier sur son blog.
 
J'aurais pu attendre de publier cet article le 1er avril... mais non ce n'est pas un poisson d'avril  !
 

DCCCXLI : Rubrique cinéma du 4e (suite) : affaire de la boîte rue Pierre au Lard : Passeport pour Pimlico(x) ?

 

Je continue cette rubrique consacrée à des films que j'apprécie particulièrement. L'article d'aujourd'hui fait référence à une oeuvre cinématographique que j'avais découverte à l'époque où j'étais étudiant dans un cinéma Art et essai qui proposait un cycle consacré aux "sommets de l'humour anglais" : il s'agit du film "Passeport pour Pimlico".

Dans ce film sorti en 1949, le réalisateur nous raconte la rocambolesque histoire d'un quartier du sud ouest du coeur de Londres, Pimlico, qui déclare son indépendance pour une histoire d'héritage bourguignon. Une véritable guerre de tranchée juridique commence alors entre le petit gouvernement de Pimlico et le gouvernement britanique.

Cela m'a conduit à penser à la volonté du dirigeant du Cox, bar situé pas loin de chez moi (voir article du 26 mai 2009), de créer une boîte dans la petite rue Pierre-au-Lard. J'espère ne pas risquer un procès en diffamation si j'ose penser que pour créer cette boîte, nous avons droit à un véritable forcing malgré l'opposition de nombreux riverains mais aussi des élus du 4e arrondissement de manière unanime (lors du Conseil d'arrondissement de décembre 2010 : je renvois à l'article du 19 décembre 2010 des Robins du Marais).

Ce qui me surprend le plus c'est que les travaux de création de cette boîte semblent quand même avoir eu lieu. En tout cas, chose étrange, deux enseignes lumineuses ont déjà été mises en place dans cette petite rue avec le nom qui avait été choisi pour cette boîte : le Woo (photographie prise le 13 février 2011) :

 

Les partisans de l'ouverture de cette boîte semblent parfois se comporter comme s'ils étaient à la têt d'un Etat souverain que l'on pourrait baptiser "Pimlicox". J'espère qu'ils n'auront pas l'idée saugrenue d'ouvrir cet établissement sans autorisation ce qui conduirait inéluctablement à un affrontement avec les forces de l'ordre. (A la fin du Conseil d'arrondissement de janvier 2011, la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti a rappelé que dans un tel cas, les dirigeants risquaient "la prison").

Le Cox lors d'une Gay Pride s'était pris pour "Stonewall" comme le montre cette photo prise en juin 2009 :

 

Pour mémoire, Stonewall Inn est un bar homo de Greenwich à New York où les clients ont été victimes d'une descente de police ce qui a déclenché en juin 1969 une révolte de la population gay. Il faut espérer que l'équipe du Cox et du Woo ne vont pas chercher à une épreuve de force en faisant croire qu'il s'agirait pour eux de lutter contre une brimade anti-homos.

S'il ne me paraît pas absurde de créer une boîte gay dans le Marais, il faut que ceux qui veulent créer cet établissement se rendent compte que la rue Pierre-au-Lard est trés inadaptée en raison de son étroitesse. Il faudrait que ce genre d'établissement soit créé dans une voie beaucoup plus vaste car autrement je ne vois pas comment on pourra gérer le bruit provoqué par les fumeurs qui voudront griller une cigarette (problème qui ne peut en aucun cas être réglé par l'isolation phonique à l'intérieur de l'établissement).

En tout cas, la "Pax Bertinottica" dont j'avais parlé l'an dernier pour saluer l'oeuvre de pacification opérée rue des Archives par la maire du 4e semble bien avoir volé en éclat. Pour preuve les poursuites judiciaires qu'entreprend le Cox et son dirigeant contre Gérard Simonet le dirigeant de l'association "Vivre le Marais !" qui défend de nombreux riverains (voir l'article du 31 janvier 2011 sur le blog Vivre le Marais ! ). Je m'étais demandé combien de temps pourrait durer cette paix (voir article du 15 avril 2010 ). Finalement, il semble que le conflit n'a jamais été aussi fort entre les défenseurs et les détracteurs du Cox suite à ce projet de boîte dans la rue Pierre-au-Lard. 

 

 

DCCCXL : A Paris, on ne démolit pas, meussieu, on "déconstruit"...

 

Les Halles ne font pas partie du 4e arrondissement mais on aura compris que je me sens concerné par le réaménagement des Halles auquel je consacre de nombreux articles. Je me sens directement concerné car le coeur de Paris fait partie de mon espace proche puisque je passe à cet endroit presque tous les jours pour aller travailler.

Je suis sidéré par les déluges de propagande utilisés pour montrer les bienfaits de ce "réaménagement". Je reparlerai très bientôt de l'exposition que je suis allé voir au pavillon de l'Arsenal à ce sujet. Je voulais juste faire ici un petit article pour dire combien j'avais été interpelé par la formulation tartuffesque indiqué sur les panneaux que l'on peut lire sur le chantier depuis quelques jours. Après les arbres qui ne sont pas abattus mais "coupés" d'après les panneaux d'information municipale placardés tout autour du chantier (voir l'article du 24 février 2011), on peut lire que les Pavillons Willerval ne sont pas démolis. Il sont "déconstruits" comme en atteste le mot "déconstruction" que j'ai entouré sur la photo ci-dessus.

Paris semble donc voué à devenir un village Légo où il est possible de construire et de "déconstruire". Une formulation certainement faite pour plaire aux pseudo "bobos" parisiens dont je suis de plus en plus persuadé qu'il s'agit d'un concept aussi creux que la population qu'il est censé désigné. Les Parisiens ont tous une certains conscience et ils finiront par réagir.

J'avais consacré il y a 2 ans un article aux Pavillons Willerval dont je persiste à penser qu'ils n'étaient pas des "bâtiments absolument horribles" pour reprendre mots pour mots l'expression utilisée par Christophe Girard, le maire adjoint à la Culture de Paris et directeur du marketing de LVMH, lors du Conseil du 4e arrondissement de Paris du 29 juin. (voir mon article du 21 juillet 2009). Mais il est vrai que quand on veut se débarasser de son chien, on l'accuse d'avoir la rage !

Monsieur Girard semblait plus attaché à la conservation de la galerie d'Hercule de l'Hôtel Lambert où il avait ses entrées du temps où l'Hôtel était habité par la baronne de Rothschild (il l'a lui même affirmé aussi en conseil d'arrondissement le 26 janvier 2009 [voir mon article du 10 février 2009). Pour ma part, je suis certes attaché à la conservation de l'Hôtel Lambert, pour laquelle j'ai bataillé même si je n'y ai jamais mis les pieds, mais je pense aussi que les pavillons Willerval tout comme les Jardins Lalanne étaient un bel ensemble architectural et paysager du XXe siècle (qui avait certes besoin d'une rénovation) mais il est possible que cela échappe à M. Girard qui fait partie de ceux pour lesquels la "déconstruction" s'imposait.

Il a même écrit un article sur son blog intitulé "Chantier des Halles, enfin des pans de laideurs disparaissent". J'ai laissé un commentaire sur son blog en me demandant si l'adjoint à Culture de la Ville de Paris était autorisé à se comporter comme un Ayatollah qui édicte des fatwas pour nous dire ce qui est beau et ce qui est laid...  (voir son article du 4 mars 2011).  Voilà une inquiétante conception de l'art !

DCCCXXXIX : "Ca c'est Paris !" : bientôt un Starbucks coffee dans chaque pâté de maisons du 4e ?

 

La photo qui ouvre cet article est celle du 1er starbucks coffee qui a ouvert pas loin du 4e : il s'agit du starbucks situé boulevard Sébastopol côté impair (je rappelle que le côté pair est dans le 4e). Il suffisait donc de traverser le boulevard pour avoir la chance de boire une boisson affalée dans les sofas de cette enseigne très appréciée pour cette raison. Pour ceux qui ne le sauraient pas la chaîne Starbucks coffee a été créée aux Etats Unis en 1971 (son siège est à Seattle). Elle a commencé à s'installer en France à partir de 2004.

Par la suite, trois "starbucks coffees" ont ouvert dans le 4e arrondissement : celui situé à l'angle de la rue Quincampoix et de la rue Aubry le Boucher (qui est actuellement en rénovation) et qui se trouve à quelques centaines de mètres de celui du Boulevard Sébastopol :

Un autre a ouvert rue des Archives à la place d'un restaurant (tout près du célèbre Cox) :

Un 4e Starbucks a ouvert dans l'immeuble  où on trouvait par le passé le centre des Impôts du 4e rue de Rivoli en face du métro Saint-Paul :

Notre bonheur est à son comble puisqu'en ce moment à l'angle de la rue de Rivoli et de la rue des Mauvais garçons à l'endroit où on trouvait jusqu'en 2010 un magasin de chaussures Texto, un starbucks est en cours d'installation :

Il se trouve à  peine à quelques centaines de mètres de celui de la rue des Archives et de celui du métro Saint-Paul. Apparamment, cette vague de Starbucks coffees ne fait pas l'unanimité comme le montre la transformation du message que l'on peut voir sur une des portes de ce magasin : Le "Nous nous réjouissons de vous accueillir prochainement" a subi une petite modification tout comme le B de Starbucks" : ...

On peut de plus noter qu'à gauche au-dessus du "Nous" une personne a ajouté le message suivant :

Ce tsunami de Starbucks coffees dans le 4e arrondissement ne fait pas l'unanimité !

La mairie du 4e arrondissement est située presqu'en face de ce futur nouveau Starbucks. Plusieurs riverains m'ont suggéré d'écrire cet article car ils sont inquiets. Il serait donc bon d'avoir la position de la maire Dominique Bertinotti sur ce dossier.

Je faisais partie de ceux qui dénonçaient l'idée d'installer un Mac Do à l'angle de la rue de Rivoli et de la rue François Miron (article du 21 novembre 2010). La maire avait pris clairement position contre ce projet. Peut-être pourrait-elle en faire autant à propos de cette chaîne américaine qui occasionne moins de contestation mais dont le caractère invasif finit par être fort gênant.

Est-ce vraiment le 4e arrondissement que nous voulons ?

DCCCXXXVIII : Les stations de métro du 4e : Cité une station dont les quais sont à 20m de profondeur

 

La station "Cité" sur la ligne 4 du métro a un aspect très particulier pour deux raisons : d'une part les lampadaires circulaires sont uniques, d'autre part la station est située à 20m de profondeur car le tunnel du métro passe sous la Seine. La station est donc un très beau témoignage de l'âge industriel avec un design de plaques métalliques et de gros rivets.

La station n'a ouverte qu'en 1910 alors que la ligne 4 elle-même avait été inaugurée en 1908 : les premiers mois les rames de métro ne marquaient pas l'arrêt dans cette station qui est la seule de cette ligne a être vraiment situé dans le 4e arrondissement.

 
Les quais de la station Cité

 

Les plaques métalliques rivetées qui structurent le puits qui descend jusqu'aux quais.

 
Une vue des escaliers avec les lampadaires circulaires.

 
Une autre vue des escaliers

J'ai publié, il y a 2 ans, un article à propos de la bouche de métro de cette station qui est caractéristique du style Guimard (article publié le 16 mars 2009).