L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CXXV : Blog du collège Couperin : un blog en musique

Etant moi-même enseignant, je profite de ce jour de rentrée pour rappeler que de plus en plus d'établissements scolaires se dotent de blogs pour mieux se faire connaître et pour informer sur les actions pédagogiques menées. Celui du collège Couperin a de plus une particularité : il permet d'écouter la musique du grand compositeur qui au XVIIIe siècle a vécu dans le quartier.

Bravo aux élèves et aux équipes enseignantes pour leur créativité, car la création et la tenue d'un blog en milieu scolaire implique un travail d'équipe qui rend la tâche plus complexe que la publication d'un blog "indépendant".

Malheureusement, la formation proposée aux enseignants en ce qui concerne les "TICE" (une abbréviation barbare pour "Technologie de l'Information et de la Communication pour l'Education) est encore très insuffisante. Il faut vraiment que l'Education Nationale mette le paquet pour accroître la formation des personnels dans ce domaine. Malheureusement dans notre pays, la tradition veut que ceux qui sont chargés de l'Education sont ceux qui ont le moins de vrais programmes de formation continue Pour information, les stages, sauf cas particuliers comme la préparation de concours, ne durent qu'au mieux 3 à 5 jours par an ! (Je parle du secondaire que je connais bien).

CXIV : Les statues de l'Hôtel de Ville (11e volet) : Daubigny

Voici le 11e volet de la série sur les statues de l'Hôtel de Ville. Il s'agit de Charles-François Daubigny qui apparaît lui aussi côté rue de Lobeau au 2e étage (voir la photo ci-dessous).

Charles-François Daubigny est un peintre (le 2e de cette série après Nicolas Lancret.) Il a joué un rôle relativement imoortant dans l'évolution de la peinture au XIXe siècle. Né à Paris le 15 février 1817, il a fait partie du groupe des peintres de l'école de Barbizon. Il est considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme. Il a influencé Claude Monet et Paul Cézanne.

Il est mort à Paris le 19 février 1878. Il est enterré au Père-Lachaise.

Un musée lui est consacré à Auvers-sur-Oise (95).

La rue Daubigny est située dans le 17e arrondissement.

CXII : Une façade très "classique" : Saint-Gervais/Saint-Protais

Comme je l'avais annoncé dans un article consacré à une mise au point concernant l'église Saint-Paul-Saint-Louis, voici un article consacré à une autre église du 4e qui date de la même époque : Saint-Gervais / Saint-Protais.

La première pierre de la façade actuelle a été posée en 1616. L'architecte Clément Métézeau a signé un travail d'inspiration typiquement classique. L'ouvrage a été fini en 1657. La façade a causé l'émerveillement général et Voltaire (une grande pensée cordiale à tous ceux qui se réclament de lui...) a dit à son propos "c'est une chef d'oeuvre auquel il ne manque qu'une place pour contenir ses admirateurs".

L'intérêt d'un point de vue artisitique de cette façade est qu'elle respecte les préceptes du classicisme :

- au 1er niveau des chapiteaux doriques tels qu'on pouvait en trouver dans la Grèce classique (par exemple au Parthénon à Athènes). Comme cela est voulu dans ce style, la partie située au dessus du niveau de ces colonnes est décoré par des triglyples. La sobriété de ce style figurait pendant l'Antiquité le genre masculin.

-au 2e niveau, les colonnes sont ioniques. Il comporte deux volutes et le fût de la colonne doit être orné de 24 cannelures. Venu de Ionie (côte ouest de la Turquie actuelle), on retrouve ce genre de colonnes à l'Erechtéion (à côté des cariathides) un autre monument de l'Acropole d'Athènes. Ce style figurait l'élément féminin pendant l'Antiquité.

- au 3e niveau, les chapiteaux (même s'ils sont très en hauteur) corinthiens sont caractérisés par deux rangées de feuilles d'acanthe. Ils correspondent au "neutre". Il était très répandu dans l'Empire romain (on le trouve par exemple au Panthéon de Rome ou à la Maison Carrée de Nîmes.)

Sans vouloir tomber dans une mystique cachée (et souvent fausse) à la Dan Brown, il est souvent dit que la présence de ces trois styles représentent dans la logique de la Contre-Réforme catholique le dogme de la "Sainte-Trinité". Au 1er niveau, le style dorique est l'image de Dieu créateur, au 2e niveau le style ionique est celle du Fils (le Sauveur) et au 3e niveau, le style corinthien représente le Saint-Esprit qui doit permettre de retrouver Dieu.

Cette façade est aussi décorée par des statues du XIXe siècle dont je reparlerai dans un prochain article.

Bon anniversaire à Lionel !

LXXXV : Statues de l'Hôtel de ville (5e volet) : Nicolas Lancret

Voici le 5e volet de la série consacrée aux personnages statufiés sur la façade de l'Hôtel de ville. Je continue par le côté rue Lobau avec le personnage situé au 2e étage de la 2e colonne en partant de la droite (donc au dessus de Camus). Il s'agit de Nicolas Lancret, un peinte comme on pouvait s'en douter en regardant la statue.

Nicolas Lancret est né à Paris le 22 janvier 1690. Il était fils d'un cochet. Elève de Watteau, c'est un peintre typique de la 1ère partie du règne de Louis XV avec des scènes galantes et des fêtes champêtres.

Nicolas Lancret est mort, toujours à Paris, le 14 septembre 1743.

Lancret a donné son nom à une rue du XVIe arrondissement. 

LXIII : Statues de l'Hôtel de ville : 2e volet : Philippe Quinault

   

Voici le 2e volet des personnages sculptés sur l'Hôtel de ville. Sa statue est située au 2e étage tout à droite de la façade côté rue Lobeau, juste au dessus de celle de Biot (1er volet de la série) comme on le voit sur la photographie ci-dessous.

Il s'agit de Philippe Quinault qui est né à Paris le 3 juin 1635 et y est mort le 26 novembre 1688. Tout comme Biot, c'est un "immortel" puisqu'il est entré à l'Académie française en 1670. Mais, contrairement au personnage précédent les lettres étaient sa spécialité, même s'il a possédé une charge d'auditeur à la Cour des Comptes.

En effet, Quinault, fils d'un boulanger, est entré dans l'histoire grâce à sa carrière de poète, de dramaturge et de librettiste sous le règne du roi Soleil. En effet, sa 1ère comédie en 5 actes, Les Rivales, date de 1653. Cependant, si Quinault a joué un rôle important c'est parce qu'il fut le librettiste, à partir de 1671, des opéras de Jean-Baptiste Lully. Quinault est donc un des pères d'un genre spécifiquement français : la tragédie lyrique. Il est ainsi l'auteur du livret de l'opéra Thésée (1675) que je suis allé voir cette année au Théâtre des Champs Elysées. Un opéra écrit à la gloire de Louis XIV.

Voir la notice écrite sur le site de l'Académie française.

N.B. : Il existe une rue Quinault dans le XVe arrondissement.

LV : Un pot de fleur artistique

(Voici un autre article que j'avais écrit sur le 4e que j'aime : )

Pour ceux qui habitent le quartier depuis des années, le pot de fleur situé devant le Centre Pompidou, après avoir suscité une certaine perplexité lors de son installation à la fin des années 1990, fait aujourd'hui partie de notre univers quotidien.

Il s'agit d'une oeuvre de Jean-Pierre RAYNAUD qui a eu, pour la 1ère fois en 1962, l'idée de remplir un pot de fleur avec du ciment. La version des pots recouverts de feuille d'or n'est apparue qu'en 1980. Le pot placé devant le centre Pompidou fait 3,5m de haut. Il a été réalisé en 1985. Il a voyagé puisqu'il a été exposé sur la Postdamerplatz à Berlin puis à Pékin. Il est propriété de l'Etat français depuis 1999.

L'artiste a décidé de faire des grands pots pour les mettre à l'échelle urbaine. Le plus grand fait 6m de hauteur et il est installé sur une plage de Busan en Corée du Sud.

XLIII : Un Islandais à l'honneur dans le 4e : ERRÓ

 

Comme cela est fort bien annoncé par un article de l'ambassade d'Islande, l'artiste originaire de ce pays,  ERRÓ, (de son vrai nom Gudmundur Gudmundsson) expose une oeuvre gigantesque sur la façade du BHV -côté rue de Rivoli- du 26 mai au 18 juin 2008. Les productions de cet artisite sont d'un style "Pop art" qui n'est pas sans rappeler Roy Lichtenstein a l'intérêt d'être amusant car les graphismes s'inspirent de la B.D.

Les 30m de l'exposition seront encore mieux mis en évidence la nuit grâce à un éclairage spécial. Après le 18 juin, l'oeuvre sera découpée en morceaux qui seront offerts à des Parisiens. Il est aussi possible de découvrir jusqu'au 13 juillet une exposition consacrée à cet artiste au Grand Palais.

On ne peut que se féliciter, avec cette opération, que l'art -même de manière éphémère- soit dans la rue.   

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