L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCMXXV : Hommage à Pierre Colboc

Pierre Colboc lors de la présentation du projet d'aménagement de la place Teilhard de Chardin le 17 mai 2016

Lundi soir, au conseil d'arrondissement du 4e, le maire Christophe Girard et le chef de l'opposition municipale Vincent Roger ont rendu un hommage appuyé à Pierre Colboc décédé le 3 novembre dernier.

Je tenais à mon tour à saluer la mémoire ce grand monsieur qui est un des pères du magnifique réaménagement de la Gare d'Orsay devenue le superbe musée que l'on connaît dans les années 1980.

La nef du musée d'Orsay

Dans le 4e arrondissement, il avait toujours montré sa volonté d'embellir différents espaces et de mettre en valeur le patrimoine. Je publie en tête de cet article la photographie que j'avais prise le 17 mai 2016 lors de la présentation des projets d'aménagement de la place Teilhard de Chardin avec la mise en valeur des fondations de l'enceinte de Charles V. Il n'aura malheureusement pas pu voir la mise en oeuvre.

Il avait aussi un très beau projet pour la place Saint-Gervais pour mettre en valeur la façade de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais mais malgré son énergie et son enthousiasme cet aménagement semble aussi très difficile à mettre en œuvre. 

En tant que responsable associatif, il m'était aussi arrivé de le rencontrer lors des Conseils d'arrondissement et des CICA du 4e puisqu'il était président de l'Association "Marais Quatre". Je tenais à témoigner de la sympathie tout particulièrement aux membres de cette association.

 

MDXLIV : Un hommage à Jean Rincé

Vienne 1945. La place de l'Albertina.

Lors du Conseil d'arrondissement du 31 mars 2015, Julien Landel, 1er adjoint du 4e arrondissement qui présidait la séance en l'absence du maire, a annoncé le décès de Jean Rincé.

Je tenais à rendre hommage à ce grand monsieur du 4e arrondissement. Il était particulièrement impliqué dans la vie de son quartier. Il était encore présent au Conseil d'arrondissement du 2 mars sur le banc du 1er rang du public où il aimait prendre place. Nous avions souvent eu l'occasion d'échanger nos points de vue lors des conseils de quartier, dans les réunions ou plus simplement dans les rues du 4e où il n'était pas rare de le croiser.

Il arrivait à Jean Rincé de lire l'Indépendant du 4e et il me trouvait parfois un peu sévère avec la majorité municipale dont il défendait très souvent la position. Nous n'étions pas d'accord sur tous les sujets (je me rappelle sa position peu enthousiaste à l'égard du mariage sur tous où je pensais que nous aurions pu être d'accord en raison de son admiration pour Dominique Bertinotti), mais nous étions souvent d'accord sur des dossiers qui concernaient la vie du quartier et la protection de son patrimoine. Nous avions tout d'eux montré en 2007/2008 notre hostilité au fait que le square de l'Avé Maria soit débaptisé car il était situé à l'emplacement de ce petit monastère fondé par Louis XI.

Cependant, mon souvenir le plus fort remonte à des cérémonies commémoratives de la Libération de Paris -Celles de 2010 si mes souvenirs sont bons.- Parmi une foule d'anonymes, nous avions été contents de nous retrouver l'un à côté de l'autre place de l'Hôtel de Ville. Après une introduction, où nous avions assez longuement évoqué les statues qui ornent la façade de l'Hôtel de Ville (un sujet que je connais assez bien), je lui avais demandé de me raconter ses souvenirs de la 2nde Guerre mondiale. J'avoue ne pas me souvenir de tout mais je me rappelle qu'il avait évoqué son refus de participer au Service du Travail Obligatoire qui l'avait conduit à s'éclipser en province où il avait pendant quelques temps exercé des activités agricoles. Puis, à partir de 1944, il avait intégré l'armée française et avait fait partie des troupes qui avaient été jusqu'au cœur de l'Europe centrale pour finir en 1945 à Vienne. Il m'avait longuement décrit le champ de ruines auquel ressemblait à cette époque la capitale de l'Autriche (d'où la photo que  je publie en tête de cet article).

Jean Rincé et son implication dans la vie du 4e arrondissement vont nous manquer.

Crédit photo : http://www.wien.gv.at

MCCCL : La fin de l'Harmonie du Monde dans le 4e !

 
J'ai consacré récemment un article à propos de la tristesse que j'ai ressenti lors de la fermeture des librairies Mona Lisait cette année. Or, 2013 a été marquée aussi par la disparition d'une autre boutique que je fréquentais très régulièrement.

En mars dernier, Harmonia Mundi avait annoncé la fermeture de 15 boutiques sur la trentaine que compte l'enseigne (voir article suivant), mais j'espérais bien que celle du 20 rue de Rivoli serait épargnée. En effet, elle rayonnait bien au-delà de l'arrondissement (j'ai une amie de banlieue qui ne jurait que par ce lieu) et j'aimais m'y rendre quand me prenait l'idée d'offrir un CD de musique classique (le choix était très large et le personnel très compétent). Hélas au début du mois de décembre 2013, je me suis rendu compte que le magasin était désormais fermé. En cette fin de mois, des panneaux "A céder" ont été placés sur la boutique.

On remarquera que pour repérer cette boutique dans la rue de Rivoli, il y avait un repère tout simple :

Trois cloches surplombent le 1er étage. Je ne sais pas ce qu'elles vont devenir. En effet, si ce magasin est consacré à la vente de fringues, de grolles ou de binoches, on se demandera ce que fait là ce carillon.

 

Pour retrouver une boutique Harmonia Mundi (or celles situées dans les salels de concert comme Pleyel), il faut se rendre dans le 6e arrondissement au 54 rue Saint-Placide.

MCCCXVII : Une disparition bien venue rue des Archives

La semaine dernière, mon attention a été attirée par un bruit de marteau piqueur. En sortant de chez moi, j'ai eu le plaisir de voir que la cabine téléphone située au 16 rue des Archives avait été dégommée !

En tant que membre (pendant 5 ans) du "conseil de la rue des Archives", j'ai demandé à plusieurs reprises que cette cabine téléphonique disparaisse ou au moins soit transformée. Non entrentenue, elle servait surtout de vitrines pour un affichage sauvage qui n'avait souvent rien de très artistique...

Après avoir écrit plusieurs articles pour regretter que cette cabine téléphonique ne soit toujours pas supprimée (le dernier paru le 19 septembre 2012 : une cabine qui résiste avec démence...) , je tenais à saluer sa disparition en ce mois d'octobre 2013 ! Je n'en profiterai pas beaucoup mais ce n'est pas très grave !

Par contre, comme on le voit sur cette photo, la nature ayant horreur du vide, la cabine téléphonique est remplacée car des scooters... mais c'est un autre problème !

(Une photo pour rappeler à quoi ressemblait cette cabine :

MCCLXX : Disparition de Lucien Finel, ancien maire du 4e arrondissement

Lucien Finel (1928-2013)

J'ai appris aujourd'hui le décès (survenu le 24 mai 2013) de Lucien Finel.

Pour ceux qui ne le connaissaient pas, je renvoie à l'article publié sur Liberation.fr

Rappelons que Lucien Finel était né le 4 mai 1928 à Varsovie sous le nom de Lolek Finkelstein. Sa vie est représentative à  plusieurs titres du destin des membres de la communauté juive du Pletzl (le quartier juif du 4e arrondissement) :

- il était arrivé avec ses parents en France en 1932 et en juillet 1942, il a échappé à la râfle du Vel d'Hiv mais son père est mort à Auschwitz.

- il s'est engagé dans la Résistance dans les Jeunesses communistes (il a rompu dans l'après Guerre avec le Parti Communiste).

- en 1980, il a échappé à l'attentat antisémite de la rue Copernic.

Adjoint de la Ville de Paris sous Jacques Chirac, il avait été maire (UDF) du 4e arrondissement de 1997 à 2001.

C'est donc une grande figure du 4e arrondissement qui vient de disparaître.

N'oublions pas à cette occasion que nous célébrons aujourd'hui le 70e anniversaire de la fondation du Conseil National de la Résistance.

MCCLV : En dépit des beaux discours, encore une librairie qui ferme dans le 4e

Lors du dernier conseil d'arrondissement du 4e, les élus de la majorité municipale se sont très longuement étendus sur leur attachement aux livres à l'occasion du vote du subvention pour le salon des éditeurs indépendants. Ils sont presque tous intervenus avec des trémolos dans la voix pour évoquer de leur passion de la lecture.

Je suis donc encore plus agacé de constater qu'une nouvelle librairie ferme ses portes dans le 4e arrondissement. Il s'agit de la librairie "The Red Wheelbarrow" (22 rue Saint-Paul) qui était une institution parisienne pour tous ceux qui cherchent des livres en anglais.

Je m'étais posé la question de la survie de ce "bookshop" en raison de la fermeture prochaine de l'UFR d'études anglophones de Paris VII située rue Charles V dans le 4e arrondissement. La fin du "The Red Wheelbarrow" est intervenue encore plus tôt que je ne le pensais puisque cet établissement vient d'être vendu.

Je suis bien conscient que l'activité économique qui consiste à vendre des livres est particulièrement fragile en ce moment mais il serait bon que la mairie de Paris et en particulier celle du 4e se pose la question de l'action qu'elle a eu pour agir.

Quand je me suis installé dans l'arrondissement en 1996, on y trouvait un nombre impressionnant de libraires. Mais, depuis, beaucoup d'entre elles  ont fermé leurs portes (dont certaines qui étaient réputées pour leur grande spécialisation) : La librairie consacrée à l'Histoire de Paris rue Saint-Louis-en-l'île, la librairie d'archéologie rue Jean Du Bellay, la librairie d'histoire de la Ville de Paris rue Pavée, librairie allemande rue des Blancs Manteaux et une librarie généraliste : la librairie Charlemagne rue Saint-Antoine).  Les élus n'ont RIEN fait pour sauver ce qui était une des richesses culturelles du 4e arrondissement. Ils ont laissé transformé ce secteur de Paris en un vaste parc d'attraction pour ventes de fringues et colifichets touristiques.

Comme pour le reste, nos élus de gauche qui tiennent toujours de belles paroles vont nous répondre qu'il n'y a rien à faire.

MXLVII : Ce soir à 18h un hommage sera rendu à Albert Sernissi

Ce soir à 18h, comme l'avait indiqué dans un commentaire laissé par Niels Pedersen, la mairie du 4e rend un hommage à Albert Sernissi, décédé la semaine dernière (voir mon article du 3 février 2012)

Nous devons tous rendre hommage aux héros de la Résistance qui se sont battus pour que nous soyons libres.

MXLIV : La disparition d'un grand Monsieur du 4e arrondissement

Albert Sernissi, détail d'une photo prise en août 2004 (Lors de la création de la place en l'honneur de Roger Priou-Valjean)

J'ai appris la disparition d'Albert Sernissi survenue lundi dernier. Il s'agissait d'un grand Monsieur du 4e arrondissement.

Il appartenait à cette génération qui a participé à la période héroïque de la Résistance. Une époque où certains ont mis leur vie en péril au nom de l'idée qu'ils se faisaient de la France et de l'Homme. Il avait participé à la Libération du 4e arrondissement en août 1944.

Militant socialiste aux convictions solidement ancrées, il avait été conseiller d'arrondissement de 1983 à 1995.

Je ne l'ai personnellement croisé qu'aux cérémonies commémoratives (auxquelles je ne participe que depuis 2007) mais je sais qu'il était un amoureux du 4e arrondissement.

Je tenais donc à lui rendre hommage en ce jour où ses obsèques célébrées.

Une pensée pour ses camarades de la section socialiste du 4e parmi lesquels je compte plusieurs personnes pour lesquelles j'ai une réelle sympathie.

Merci à Frédéric Fredj de m'avoir transmis la photographie qui m'a permis d'illustrer cet article.

Plusieurs blogs évoquent cette disparition :

- celui de la section PS du 4e

- celui de mon ami Vincent Roger (conseiller de Paris UMP du 4e)

MXXIV : Paris Les Halles, Année Zéro. Des images de la défaite dans la lutte contre la bêtise.

J'ai toujours été intéressé par les vues de villes en ruines suite à des bombardements. Ces clichés qui montrent des lieux de vie réduits à néant donnent toujours froid dans le dos. Je pense par exemple à des villes rasées pendant la 2e Guerre mondiale (en France par exemple Caen ou Cherbourg, en Angleterre Coventry, en Allemagne Berlin, Dresde, et tant d'autres villes) ou même par la suite des villes de l'ex-Yougoslavie (j'ai à l'esprit une série de clichés pris à Sarajevo dans les années 1990).

Paris est une une ville qui a fort heureusement jusqu'ici presque complètement échappé à ce genre de paysage. Je ne peux citer que les photographies prises lors des bombardements allemands de Paris en 1918 (par exemple l'immeuble détruit à l'extrémité de la rue de Rivoli au niveau du terre-plein Saint-Paul). Il faut remonter aux vues de la Commune de Paris en 1871 pour voir des clichés de façades éventrées. (voir le très bon livre de Pierre PINON, Paris détruit, paru chez Parigramme)

Or en 2011, j'ai pu dans mon espace proche voir pour la 1ère fois des vues qui ressemblaient à cela sur une grande échelle. En effet, le chantier des Halles, qui a donné lieu à une valeureuse bataille contre la bêtise menée par l'association Accomplir, a démarré. Je ne fais pas partie de ceux qui l'ont souhaité cette déconstruction" (comme cela est appelé dans le parler politiquement correct du Paris de M. Delanoë). Elle m'a permis de faire des photographies qui laissent croire à une catastrophe horrible (même si bien sûr ces travaux n'ont heureusement tué personne).

Les Halles ne sont pas dans le 4e arrondissement mais je répète que j'y passe tellement souvent que je me sens concerné. A propos de la destruction des pavillons Willerwal, l'adjoint à la Culture de Paris, Christophe Girard avait affirmé sur son blog en 2011 "enfin des pans de laideurs disparaissent" (voir son article du 5 mars 2011). J'ai appris grâce à l'ouvrage de Dominique Foing, Comptes et légendes de Paris, qu'à l'idée de nommer M. Girard au ministère de la Culture, Pierre Bergé aurait demandé "Et pourquoi pas Rika Zaraï au ministère de la santé ?". Cette petite anecdote m'a conforté dans mon idée qu'en matière d'art et de Culture l'adjoint chargé du dossier à la Ville de Paris était loin de faire l'unanimité...

J'ai consacré de nombreux articles à ce chantier des Halles. Je rappelle pour mémoire celui du 14 septembre 2010 quand les premiers coups de pelleteuse ont été portés contre les treilles des jardins et celui du 24 février 2011 suite à l'abattage de plusieurs centaines d'arbres.

DCL : Un magasin de frippes japonaises à la place de Goldenberg...

La rue des Rosiers semble inexorablement se transformer en rue du commerce de fringues. En voici un nouveau signe avec l'arrivée du magasin "Temps des Cerises & Japan rags" à l'emplacement du traiteur Goldenberg. Seul le pignon du coin a été conservé pour garder la mémoire de ce qui fut un des lieux les plus célèbres du Pletzl (le quartier des Juifs d'Europe centrale) :

(Une photo le 10 avril 2010)

On remarquera que par rapport à l'ancienne devanture on a cependant supprimé les étoiles de David ainsi que le mot "Pletzl" qui existaient auparavant :

 

Dans un article du 9 juin 2008, j'avais annoncé qu'il était envisagé que la Librairie du mémorial de la Shoah s'installe à cet emplacement (cela avait été dit par Mme Bertinotti lors d'un Conseil d'arrondissement du 4e). Apparamment ce beau projet n'a pas abouti...

Il ne nous reste plus qu'à nous habiller avec des "haillons" (rags en anglais) japonais. On a quand même pas osé mettre des  "soleils levants" sur fond blanc à la place des étoiles de David.

J'ai déjà écrit plusieurs articles pour regretter la transformation de ce quartier qui a longtemps été le coeur de la communauté juive de Paris. La rénovation de la rue des Rosiers effectuée pendant le 1er mandat de Mme Bertinotti, la maire du 4e arrondissement, en a fait un lieu esthétique et "branché". Le revers de la médaille est cette disparition progressive des commerces traditionnels de la communauté juive.

Je ne prétends pas que les pouvoirs publics ont les moyens de stopper cette évolution mais il faudrait quand même que les différents partenaires concernés (municipalités, commerçants, associations, riverains,...) réflechissent à ce qu'il faudrait faire pour maintenir les derniers commerces traditionnels existants (notamment les bouchers, pâtissiers, traiteurs, libraires,..) Autrement, d'ici quelques années, il ne restera plus que des magasins de vêtements. On ne verra bientôt plus une seule étoile de David ni même des enseignes en Hébreux ou en Yiddish.

J'ai déjà écrit plusieurs articles sur la question :

- 6 juin 2008 : crise du Pletzl

- 18 septembre 2008 : le 4e en première page du supplément "Paris" du Nouvel Obs... Une mauvaise nouvelle