L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DLXXXIV : Des photos d'un grand maire du 4e, ouvert et non sectaire, en exclusivité sur Internet

Pierre-Charles Krieg et Jacques Chirac

J'ai publié un article le 18 janvier 2010 pour rappeler combien Pierre-Charles Krieg a été un personnage important dans l'Histoire du 4e arrondissement. J'avais regretté de ne pas trouver davantage de photographies de lui sur Internet pour illustrer cet article. Une amie m'a depuis gentillement prêté un prospectus des municipales de 1995. Cela m'a permis de scanner des photographies qui ne sont pas accessibles sur Internet.

Voici donc des photos que j'ai récupérées grâce à ce prêt.

Le bon temps où nous avions un maire du 4e arrondissement sympathique qui ne se lançait pas dans un discours réservé à sa secte le jour de la cérémonie des voeux ! A ce qu'il paraît il serrait même la main de ceux qui n'étaient pas de son parti politique quand il faisait la tournée des bureaux de vote...

"O Tempora, O Mores...".
 
 
  

DLXIII : La disparition d'un homme d'Etat qui aurait tant pu faire pour Paris, si...

C'est avec beaucoup d'émotion que j'apprends la disparition de Philippe Séguin. Cet homme d'Etat (largement au-dessus de la moyenne de la classe politique) me rappelle plusieurs souvenirs liés à ma jeunesse :

- son rôle comme ministre des affaires sociales dans le gouvernement Chirac de 1986-1988. Alors lycéen, j'étais un de ceux qui dans ma classe de 1ère et de terminale soutenaient les réformes qu'il mettait en oeuvre. Songeons qu'avant lui, il fallait que l'Etat donne son autorisation aux entreprises pour qu'elles puissent procéder à un licenciement ! L'économie administrée était tombée en France seulement quelques années avant la chute du mur de Berlin. A l'époque la Gauche avait crié au scandale. Personne n'est revenu sur cette mesure depuis...

- par la suite, je me rappelle aussi d'une conférence donnée par Philippe Séguin, au théâtre Montensier de Versailles, à propos de la publication parue en 1990 de la biographie de Napoléon III et que je venais de lire quelques semaines plus tôt. Un grand moment d'Histoire.

- en 1992, j'ai fait partie de ceux qui se sont engagés contre le traité de Maastricht (une des rares fois où j'ai collé des affiches dans ma vie). Tout en étant viscéralement européen, je continue à penser que les fameux "critères de Maastricht" sont une absurdité. Cet engagement se faisait à l'époque où à Sce po, la police donnait de la matraque pour tapper sur mes camarades qui avaient osé sortir le drapeau danois lors du passage de François Mittrerrand (qui était venu amphi Boutmy lancer la campagne en faveur du traité).

- en 1994-1995, j'ai pu me reconnaître dans la campagne de Jacques Chirac menée sur le thème de la fracture sociale grâce à l'inspiration éclairée de Philippe Séguin. Je me rappelle notamment d'un meeting très émouvant et enthousiasmant à la Porte de Versailles le 17 février 1995.

Je me suis par la suite éloigné de Philippe Séguin car j'ai fait partie des déçus de la première présidence de Jacques Chirac. Je n'ai pas compris la rigueur Juppé puis la dissolution de 1997 (mais Philippe Séguin n'y était pas pour grand chose).

Par la suite, j'avoue ne pas avoir compris pourquoi en 2001, Philippe Séguin s'était laissé aller à se présenter comme candidat à la mairie de Paris. Cependant, à écouter l'hommage unanime qui lui est rendu à droite comme à gauche, je me dis que j'ai vraiment eu tort et qu'il aurait fait un maire de Paris exceptionnel (lui) !

En tant que président de la Cour des comptes depuis 2004 , il avait montré un sens de l'intérêt général dont l'indépendance d'esprit ne peut faire que l'admiration de l'auteur de ce blog. Il était coléreux, mais je suis mal placé (paraît-il) pour faire ce genre de reproche !

Une pensée très forte pour tous ceux qui ont été ses collaborateurs directs à un moment ou à un autre de sa carrière politique (notamment mon ami Vincent Roger).

CDLXXXIII bis : La fin d'une époque

Je tiens à saluer la disparition de Robert Kennedy. Né le 22 février 1932, il est mort, hier, à l'âge de 77 ans. Avec lui, disparaît le dernier frère de J.F.K. Une page de l'histoire des Etats Unis se tourne. La famille Kennedy a joué un rôle qu'il ne faut pas oublier pour le progrès des droits aux Etats Unis.

CDXXVII : Le 4e pleure... un de ses saules pleureurs !

A la pointe Est de l'ïle de la Cité, on trouvait dans le square de l'archevêché ce magnifique saule pleureur jusqu'au lundi 29 juin... Il a désormais disparu comme on le voit sur la photo prise ci-dessous :

En effet, les services de la Ville achevaient la découpe de cet arbre, hier dans la matinée, comme on le voit sur la photo suivante :

Comment expliquer une pareille décision ? Après avoir assisté au conseil d'arrondissement d'hier soir, on pourrait croire qu'il s'agit d'un effet de la colère de la maire Dominique Bertinotti contre son adjointe verte. Ceux qui ont assisté à cette séance ont été témoin de la tension et de la rancoeur que la maire éprouve contre Mme Faugeron qui a osé poser un voeu relatif au sujet de la rue Rambuteau (j'en reparlerai demain). Or, si à chaque fois que la maire est irritée contre son adjointe verte, un superbe arbre du 4e devait en faire les frais, l'arrondissement risquerait de devenir un désert végétal avant la fin de la mandature !

Cependant, telle n'est pas la cause de cet abattage !!!  Ce pauvre saule pleureur a eu la mauvaise idée de perdre une branche maîtresse qui  est tombée dans la Seine comme le montre cette dernière photo :

Patrice Videlier, secrétaire du bureau du conseil de quartier des îles, avait demandé lors des séances de questions du public du Conseil d'arrondissement d'hier soir, que malgré la perte de cette branche, cet arbre soit conservé... La maire du 4e avait annoncé qu'elle suivrait le dossier. Cependant, les services de la Ville l'ont prise de vitesse. L'arbre a en fait été abattu dès hier soir.

Espérons que cet arbre qui avait une certaine majesté sera vite remplacé... Il faudra des années pour que l'on retrouve la superbe perspective que l'on pouvait avoir depuis le quai d'Orléans.

Le saule pleureur est originaire de Chine où il est appelé chu liu (垂柳).  Il est arrivée en Europe au XVIIe siècle. On pensait qu'il s'agissait d'arbres qui décoraient les jardins de Sémiramis à Babylone c'est pourquoi Linnée leur a donné le nom latin de  Salix Babylonica. Ils font une douzaine de mètres de haut et leur espérance de vie est d'environ 100 ans.

Lire la suite publiée le 7 juillet 2009 : In memoriam, le saule pleureur de pointe Est de l'ïle de la Cité (suite)... une énorme bourde ?

CLXXV : Cérémonie à Notre-Dame aujourd'hui en mémoire de "Soeur Emmanuelle".

Madeleine Cingin, dite "soeur Emmanuelle", est décédée, lundi à l'âge de 99 ans.

Voilà une femme que j'admirais vraiment. Elle était un démenti vivant à tous ceux qui pensent que le christianisme n'a plus rien à dire ni à faire dans le monde actuel. Comme toutes institutions humaines, l'Eglise catholique a ses défauts mais le fait qu'elle soit capable d'engendrer des personnages tels que Soeur Emmanuelle, avec à la fois une si grande force spirituelle, et en même temps une telle générosité, une telle ouverture sur les autres, est rassurant.

Que tous ceux qui font profession de gardien de la doctrine, de donneur de leçon, s'inspirent de cette femme qui était un modèle de tolérance sans renoncement à sa foi. Comme l'a dit M. Boubaker, le recteur de la Mosquée de Paris, soeur Emmanuelle incarnait la fraternité, une valeur de la République oubliée par certains et galvaudée par d'autres.

Dans une société où l'argent et le paraître sont rois, sa modestie et son dévouement au service des plus humbles sont aussi à méditer...

Aujourd'hui à 15h, à Notre Dame de Paris, une messe sera célébrée à la mémoire de Soeur Emmanuelle.

Source pour la photo : la Tribune de Genève.

XCVIII : Disparition de Bronislaw Geremek : un humaniste polonais spécialiste de l'histoire de Paris

Absent de Paris quand la nouvelle est tombée, je tenais cependant à rendre hommage à Bronislaw Geremek qui est mort dans un accident de voiture le 13 juillet 2008.

Cet hommage à sa place sur "l'Indépendant du 4e" puisque Bronislaw Geremek était certes polonais mais c'était un professeur d'histoire spécialiste de l'histoire sociale de Paris à la fin du Moyen Âge.  En 1971 il a fait paraître sa thèse : Ludzie marginesu w średniowiecznym Paryżu xiv-xv wiek (Traduction française : Les marginaux parisiens aux xiv^e et xv^e siècles, Paris, Flammarion, 1976). L'ouvrage a été réédité en 2001 dans la collection Champs Flammarion.

De plus, il était pour moi un modèle d'humanisme. Membre du POUP (le Parti Communiste Polonais), il en avait été écarté en 1968 à l'époque où le gouvernement communiste de son pays menait -encore- des purges antisémites. De plus, après l'envoi des chars soviétiques à Prague en cette même année, il s'est de plus en plus engagé dans les mouvements de résistance au régime totalitaire communiste. Il a fait preuve d'un grand courage après le coup de force du 13 décembre 1981 à l'époque où la répression a sévi contre les dissidents (il a été écarté de son université et envoyé quelques mois en prison pour espionnage au profit des Etats Unis).

Ce héros de Solidarnosc a de plus montré une grande intelligence après la fin de la Guerre froide. Face à la montée de sentiments extrémistes dans son pays, il avait continuer à incarner la voie de la sagesse et de la modération en s'opposant aux lois de "chasse aux sorcières" que les députés polonais avaient voté contre tous ceux qui étaient soupçonnés d'avoir servi le régime communiste avant 1989.

Né le 6 mars 1932, c'était un rescapé du ghetto de Varsovie. Son père, un rabbin, est mort au camp d'extermination d'Auschwitz.

Quel dommage que ce personnage n'ait pas pu exercer la fonction de président du Parlement Européen (où il siégeait depuis 2004) comme il le souhaitait.