L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCCLXXXIV : Mise en place de zones 20 : un nouvel exemple du mépris de la démocratie locale ?

Depuis quelques jours, dans certaines rues du 4e, nous voyons apparaître une nouvelle signalétique sous forme de panneaux et de marquage au sol.
Son but est de prévenir les riverains et les visiteurs du 4e arrondissement que certaines rues du 4e arrondissement (une partie importante du Marais [la plus grande partie de la partie au Nord de la rue de Rivoli] et la rue de Jouy) passent en zone limitée à 20 Km/H et que désormais dans ces voies, les piétons ont la priorité. Elles apparaissent en bleu sous l'appellation "zone de rencontre" dans la carte ci-dessous :

J'avoue ne rien avoir contre cette initiative. Cependant, je suis excédé par un nouvel exemple qui montre combien la démocratie locale (ou "participative") est une tartufferie.

En effet, en tant que membre du bureau du Conseil de quartier Saint-Gervais, nous avons été informé de cette décision lors de la réunion du mardi 11 juin 2013. On peut signaler que la nouvelle avait déjà été diffusée dans la presse avant cela (par exemple voir cet article du JDD daté du 3 juin 2013 : http://www.lejdd.fr/JDD-Paris/Actualite/A-Paris-la-priorite-aux-pietons-gagne-du-terrain-611365 ).

Lors de la présentation du 11 juin 2013, j'ai demandé à l'intervenant de la Ville de Paris quel était le coût de cette nouvelle signalétique. Il s'est cantonné à répondre "un coût modeste" sans jamais donner de chiffres malgré mon insistance... C'est à force d'initiative à coût modeste que les impôts ont augmenté à Paris de 40% depuis 2001 et que la dette a été multipliée par 3 !

De plus, nous avons eu le droit d'être consultés... La question était de savoir si nous acceptions ou pas d'inclure dans le dispositif la rue Vieille du temple ou pas. Pour le reste (définition du périmètre concernée et inversion du sens de circulation rue de Jouy), il a été considéré que l'avis des habitants n'était pas nécessaire. Devant cette nouvelle démonstration que ceux qui se gargarisent de démocratie locale (ou "démocratie participative") la méprisent profondément, j'ai préféré m'abstenir pour dénoncer cette situation.

 
La rue de Jouy dont le sens de circulation a été inversée sans que l'on juge bon de consulter qui que ce soit...

MCCLXXXIII : Les élus du 4e acceptent de changer le nom du pont de Paris dont l'appellation était la plus ancienne...

Lors du dernier conseil d'arrondissement, le 3 juin dernier, nous avons eu droit à un spectable admirable. L'adjointe Front de Gauche, Evelyne Zarla a été chargée par le maire du 4e arrondissement de présenter le vote d'une décision admirable.

Il a été décidé de rebaptiser le "Petit Pont" ainsi "Petit Pont, Pont Cardinal Jean-Marie Lustiger". Si la solennité de cette assemblée ne m'en avait pas empêché, j'aurais rigolé aux larmes en entendant Madame Zarka, membre du Parti Communiste Français, faire l'éloge de ce grand prélat. Elle a notamment oublié de rappeler combien Jean-Marie Lustiger s'était engagé en 1984 dans la défense de l'école libre...

Je ne conteste pas la nécessité de rendre hommage à Mgr Lustiger qui était un homme d'une profonde spiritualité. Cependant, tant pis si je passe encore pour le râleur de service,  mais je tiens  à dénoncer VIGOUREUSEMENT le pont choisi.

En effet, le "Petit pont" est celui dont la dénomination fort simple s'explique par le fait qu'il est le plus ancien de Paris par son emplacement. Situé à l'endroit où le "petit bras" de la Seine est le plus étroit, il reliait dès l'Antiquité l'île de la Cité à la rive Gauche où se situait le coeur de la ville romaine. Le "petit pont" s'inscrit dans l'axe majeur de Lutèce, le "cardo" dont la rue Saint-Jacques respecte encore aujourd'hui le tracé. (voir mon article du 29 mai 2011)

Rappelons aussi que dans son dernier album "Ca se traverse et c'est beau", Juliette Gréco a interprété une nouvelle chanson consacrée à la beauté de cette appelation "Petit pont". (voir mon article du 19 février 2012). L'appelation "Petit Pont, Pont Cardinal Jean-Marie Lustiger" fait perdre à ce lieu toute poésie de ce nom.

Quitte à modifier le nom d'un pont, il aurait été préfable d'en choisir un situé tout près de là : le Pont de l'Archevêché. Celui-ci a une appellation beaucoup moins ancienne (sa construction date de la Restauration) et il est situé juste à côté de la cathédrale Notre-Dame de Paris et la relie au collège des Bernardins dont la restauration est un des plus superbe legs que Mgr Lustiger a donné à Paris. "Pont de l'archevêché - Pont Cardinal Jean-Marie Lustiger" je trouve que cela aurait été beaucoup plus logique. En plus, à l'occasion de cette nouvelle dénomination, on aurait peut-être pu nettoyer ce pont et ôter les horribles cadenas qui le défigurent depuis 3 ans.

Malheureusement, tous les élus du Conseil d'arrondissement ont voté d'un seul homme la décision. Désolé donc  si je m'oppose au beau conformisme mièvre et insipide.

 

MCCLXII : Mes adieux au "bureau du conseil de la charte de la rue des Archives"

Ayant décidé de déménager dans les mois qui viennent, j'ai participé jeudi 25 avril 2013  à mon dernier "bureau du Conseil de la rue des Archives".

Les "conseils de rue" étaient une des tartes à la crème du programme de la majorité municipale réélue en 2008. J'ai participé depuis 2009 à celui qui s'est mis en place pour la rue des Archives.

Après avoir assisté au naufrage d'un projet de transformation de la rue qui était ahurissant et dont j'aimerais d'ailleurs bien savoir combien le cabinet d'urbaniste a été payé pour un résultat proche du néant, j'ai participé en 2010, 2011 et cette année à la réunion annuelle du "bureau du Conseil de la charte de la rue des Archives".

Il serait faux d'affirmer que ce conseil ne sert à rien. En effet, il crée un lieu de sociabilité et d'échanges entre riverains, commerçants et élus. Cependant, il est aussi ridicule de parler de "démocratie participative" car les points de vue sur certains sujets (notamment les nuisances) sont restés tellement opposés qu'il est illusoire de pouvoir espérer donner un véritable "pouvoir" à ce type de soviet.

Le président du Conseil de la charte de la rue des Archives  a proposé que la réunion annuelle du Conseil de rue soit rattachée à un des deux conseils de quartier qui concerne la rue. Il a donc lui-même semblé très sceptique sur l'utilité d'une instance de démocratie particulière pour la rue !

J'ai cependant fait partie de ceux qui ont voté pour le maintien de ce Conseil car il permet, malgré les affrontements, d'avoir un lieu annuel d'échanges et de dialogues. Je n'ai pas été le seul puisque, contre l'avis du président du Conseil de la charte de la rue des archives, les membres ont voté à une très large majorité le maintien de cette instance.

Cependant, en 2014, cette réunion se fera sans moi car je ne vois pas comment je pourrais y participer quand je n'habiterai plus la rue.

Que ceux que cela pourrait inquiéter se rassurent. Si je quitte l'arrondissement, je ne pars pas très loin et je continuerai à garder un oeil attentif sur le 4e arrondissement. C'est en prenant un tout petit peu de recul que je poursuivrai la publication régulière de  l'Indépendant du 4e. Ce ne sont pas pas les sujets qui vont manquer dans l'année qui vient !

L'une des stars de ce blog va peut-être faire son come back sur la scène politique locale après le prochain remaniement ministériel...

 

MCCXXXI : Réunion "rythmes éducatifs à Paris", un atelier de démocratie pipo-participative de M. Delanoë qui a planté...

Bertrand Delanoë et la garde rapprochée des élus parisiens à la tribune de l'espace Reuilly lundi 18 février 2012

Lundi, les habitants des arrondissements du Nord-Est de Paris (dont le 4e) étaient conviés à une débat participatif sur les "rythmes éducatifs à Paris"... un sujet chaud. M'intéressant de près à la fois à notre arrondissement et aux questions d'éducation, je me suis dit qu'il m'était impossible de manquer cette réunion.

Comme le rendez-vous était fixé à 19h dans le 12e arrondissement (à l'espace Reuilly), je suis parti du 4e, vers 18h. Je me suis rendu compte que j'avais de l'avance puisque, grâce à la ligne de bus 29, je suis arrivé sur place dès 18h30. Je pensais trouver portes closes mais à ma grande surprise l'accès à la salle était déjà possible.

En pénétrant à l'intérieur, j'ai encore plus été étonné quand je me suis rendu compte que près de la moitié des sièges étaient occupés. Je me suis mis dans la 4e rangée avant le fond. Un gentille personne m'a fort aimablement informé que les adhérents de la section PS du 12e avait reçu un message pour les mobiliser et leur demander d'arriver plus tôt...

Ces militants s'étaient massés dans les premiers rangs et étaient un peu plus éparpillés dans les rangs du fond. Il a été assez facile de les répérer car, par la suite, à chaque fois que M. Delanoë prenait la parole, ils participaient à la claque d'une manière très assidue. Dans la première demi-heure de la réunion, ils se sont même risqués à jeter des regards fort sévères envers tous ceux qui intervenaient pour critiquer leur gourou... M. Delanoë.

Quand les opposants à la réforme ont commencé à arriver (à l'horaire prévu), une partie importante d'entre eux n'ont pas trouvé de places et ont été maintenu à l'extérieur de la salle grâce à un cordon de CRS qui, semble-t-il, n'a pas hésité à recourir à des méthodes un peu musclées. Les opposants venus en force n'ont ainsi pu faire nombre que dans le dernier tiers des rangs de l'espace Reuilly.

Le maire de Paris a ainsi repris les bonnes vieilles méthodes qu'il utilise lors de ses compte-rendus de mandat organisés annuellement dans chaque arrondissement : bourrer la salle de militants PS tout acquis à sa cause qui sont chargés :

A) de l'applaudir.

B) de tancer les opposants en les fusillant du regard, en les rabrouant ou en les insultant (ceux qui osent critiquer le maire peuvent ainsi recevoir l'étiquette de "fascistes")

C) de poser au maire les questions les plus "constructives" possibles.

De manière assez amusante, l'exercice de lundi a conduit à un énorme flop (Cela fait pour ma part plusieurs années que j'attendais ça). Le maire de Paris et son staff n'ont pas réussi à calmer la colère du public, et notamment des enseignants, qui critiquent non pas l'idée de revoir les rythmes scolaires, mais la méthode autocratique avec laquelle M. Delanoë veut mettre en place cette réforme.

Comme à chaque fois qu'on ose s'opposer à lui, M. Delanoë a fini par s'énerver et avoir des propos excessifs ce qui a conduit une partie du public à quitter la salle.  Je n'étais plus là pour le voir car ce genre de réunion pipo-participative a tendance à tellement m'agacer que j'étais parti avant cela vers 20h20.

P.S. : Autre indicateur du mépris des élus socialistes envers l'opposition, les maires adjoints de Paris et les maires des arrondissement de Gauche étaient assis en rangs serrés sur la tribune derrière M. Delanoë (notamment le maire du 4e, Christophe Girard). Le seul maire qui n'avait pas de place a la tribune était celui du seul arrondissement de Droite concerné par cette réunion : Jean-François Legaret, le maire du 1er. Il a dû  rester debout dans la salle car il n'a pas trouvé de sièges...

P.S. (2) : Anne Hidalgo était assise au 1er rang sur la tribune mais comme elle ne semble pas avoir brillé par la pertinence des ses interventions lors des deux précédentes réunions de concertation sur le sujet, elle n'a pas eu le droit cette fois d'ouvrir la bouche.

 

MCCXXVI : Charte des Conseils de quartier du 4e : "Paroles, Paroles"...

La Charte de 1814

Lors du Conseil d’arrondissement du 18 novembre 2008, les élus de la majorité avaient adopté la « Charte des Conseils de quartier » (Les élus d’opposition s’étaient abstenus). 

Le nom du texte,  la « Charte », m’a toujours fait penser à la « Grande Charte » (la « Magna Carta ») qui en 1216 a considérablement limité l’arbitraire royal en Angleterre et reconnu un embryon de libertés fondamentales. Le nom n'est pas non plus sans rappeler la Charte "octroyée" en 1814 par Louis XVIII et par laquelle le roi de France prévoyait la reconnaissance de certains droits. La « Chartes des Conseils de quartier du 4^e» montrait une  très  grande ambition démocratique avec un préambule et pas moins de trente-six articles (mieux que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui n’en compte que dix-sept !).

Cette charte prévoyait des règles très tatillonnes. Le problème est que beaucoup d’entre elles ne servent à RIEN car elles n’ont jamais été appliquées. Voici quelques exemples :

 « Article 4 : Le Bureau du Conseil de quartier est investi des fonctions suivantes  […] consultation sur les projets concernant le quartier ou ayant une incidence sur son devenir dans tous les domaines ». En fait, dans de nombreux domaines qui les concernent directement, les conseils de quartier n’ont jamais été consultés, ni même informés (Un exemple le plus frappant est celui de la localisation des stations autolib’  que les habitants découvrent au moment même de leur installation. Sur de nombreux aménagements -même mineurs- les conseils de quartiers ne sont jamais informés : par exemple le réaménagement du square de l’Hôtel de Ville, la décision d’installer un manège provisoire « place » du Bourg Tibourg, l’abattage et le remplacement des arbres du terre-plein Saint-Paul.

Les Conseils de quartier ont certes planché sur l'aménagement de certains espaces. Ainsi, le Conseil de quartier Saint-Merri a-t-il organisé une importante concertation relative à la place Edmond Michelet mais l'application des projets qui avait été adopté  et validés par la mairue du 4e a sans cesse été reportée. Elle risque finalement d'aboutir à une mise en oeuvre a minima. Il aura fallu attendre les mois qui précèdent les élections pour que cela se réalise enfin (peut-être ?).

« Article 5. Le Bureau a la charge de représenter son Conseil de quartier auprès du Conseil d’arrondissement. A ce titre, il est investi d’un rôle de consultation auprès des habitants, commerçants et associations. » Cet article est très mal appliqué. Par exemple, pour la piétonisation du dimanche, la mairie a fait appel à une procédure secrète de consultation de certains habitants et de certains commerçants. Le Conseil de quartier Saint-Gervais a été informé des conclusions de l’enquête rendues sans jamais y être associé. Il n'a pu qu'après cela donner son avis (qui a été entendu car la première délimitation de la zone piétonnisée avait conduit à la mise en place d'un parcours labyrinthique pour les automobilites).

« Article 11. Pour les quartiers Arsenal et Saint-Gervais, le nombre de membres du Bureau est fixé à 39, dont au moins 26 au titre de leur résidence. Ceux-ci sont répartis en 2 collèges ».  « – Le collège 1 est composé de 13 membres tirés au sort (2) sur les listes électorales, dont 3 ressortissants(es) de l’Union Européenne ». Lors du renouvellement du début 2013, la mairie a renoncé à faire un tirage au sort parmi les ressortissant(e) s de l’Union Européenne. Etonnante décision, justifiée par des raisons techniques mais qu’il est difficile de comprendre puisque les citoyens européens sont électeurs pour les élections municipales. On ne peut que regretter ce mépris à l’égard de l’idéal européen au moment même où la France et l’Allemagne célèbre les 50 ans du traité de l’Elysée.

« – Le collège 2 est composé de 14 membres, dont 2 ressortissants(es) extracommunautaires, tirés au sort (2) sur une liste de volontaires, après un large appel à la candidature ». La représentation des ressortissants extracommunautaires relève de la propagande en faveur du vote des étrangers extracommunautaires mais, manque de chance, aucun ne s’est porté volontaire (en tout cas lors du renouvellement de janvier 2013). Il s’agit donc ni plus ni moins que d’un article qui maquille l’absence de véritable politique pour intégrer les étrangers non communautaires à la vie de l’arrondissement. Il est vrai qu’on le comprend mieux quand on observe le mépris envers les citoyens européens.

« Pour les deux collèges, des listes de suppléants sont tenues. En cas de postes vacants dans l’un des collèges, il est fait recours aux listes de suppléants. » Cette liste de suppléant est assez obscure en ce qui concerne les volontaires. Un proche de la majorité municipale a été intégré au bureau du Conseil de quartier des îles alors qu’on se demande bien à quel titre il figurait sur cette liste des suppléants. De même, il avait été demandé que deux membres du Conseil de quartier Saint-Gervais qui avaient obtenu un logement social sur l’île Saint-Louis  soient intégrées d’office dans le Conseil de quartier des îles.  Lors du renouvellement de 2013, la mairie avait complètement oublié l’existence de ces suppléants en cas de départ des titulaires. J'ai demandé et obtenu qu’au moins un suppléant soit tiré au sort.

« Article 12. Le Bureau du Conseil de quartier élit son(sa) Président e) et deux Secrétaires, à la majorité absolue des membres du Bureau […]  Le mandat de deux ans du Président est renouvelable une fois ». Les présidents des conseils de quartier élu début 2009 n’ont pas été soumis à une réélection en 2011. Les nouvelles élections sont prévues en mars/avril 2013. Difficile de savoir si les présidents élus en 2009 auront le droit de faire un 2^e mandat. Je milite personnellement plutôt pour mais je ne fais ici que rappeler ce que prévoit la charte.

« Article 14. Au terme de la seconde année calendaire de sa mise en place, le Bureau du Conseil de quartier procèdera à son renouvellement. Au moins un tiers du Bureau doit être constitué de nouveaux membres ». Article que la mairie a oublié. Il a fallu attendre 2012 (donc avec au moins un an de retard) suite à une question que j'avais posé dans le cadre des questions du publics en Conseil d’arrondissement pour que le processus de renouvellement soit lancé. Il n’a véritablement abouti qu’en janvier 2013 donc avec plus de 2 ans de retard.

« Article 15. En cas de démission ou d’absences non excusées à plus de 4 séances, il est procédé, pour la durée du mandat restant à courir, à la désignation d’un nouveau conseiller issu des listes de suppléants. »
Article difficilement applicable en ce qui concerne les volontaires puisque le nombre de suppléants tirés au sort est très réduit (un seul lors du renouvellement en janvier 2013 et cela suite à notre demande). De plus, l’exclusion des membres absents pendant plus de quatre séances a été oubliée. Les président de Conseil de quartier des Îles et de Saint-Gervais ont fait une étude  en mai 2012 pour que la mairie élime les membres absentéistes et non pas les membres qui avaient été assidus !

 « Article 18. Le Maire de l’arrondissement, ou son représentant, et/ou les élus en charge de la Démocratie Participative peuvent assister aux réunions, à la demande du Bureau ou de leur propre initiative. Tout élu peut participer aux réunions publiques organisées par les Bureaux des Conseils ». Cet article lui a été particulièrement bien appliqué puisque les élus de la majorité municipale n’ont cessé d’être invités ou… de s’inviter dans les conseils de quartier. Par exemple, au conseil de quartier Arsenal, pas moins de trois adjoints (Julien Landel, Claire Guidi et Corine Faugeron) sont intervenus au cours des dernières réunions. Le directeur de cabinet a même eu le droit de s’inviter à écouter les délibérations de ce Conseil.

 « Article 24. L’ordre du jour est arrêté par les membres du Bureau à chaque fin de réunion. Le (la) Président (e) peut ajouter des points à l’ordre du jour au minimum 10 jours avant la réunion. Il sera ensuite transmis aux membres du Bureau. » Un article merveilleux sur le papier mais inapplicable… Dans la plupart des cas, l’ordre du jour des conseils de quartier est décidé au début de la réunion du Conseil de quartier.

 « Article 28. Le Bureau doit organiser au minimum 3 réunions publiques du Conseil de quartier par an, auxquelles tous les résidents et usagers sont conviés ». Un article fort mal appliqué puisque si les réunions du Conseil de quartier sont « ouvertes » les réunions publiques doivent donner lieu à une large information préalable comme cela est prévu par l’article  30 (« Pour l’information de la population du quartier, l’ordre du jour est affiché dans les lieux prévus à cet effet, à la mairie d’arrondissement et sur le site Internet de la Mairie, au moins huit jours avant la date de la réunion »). Ce type de réunion n’a été organisé que fort rarement. Pour le Conseil de quartier Saint-Gervais, la dernière de ce type a eu lieu à l’école de la rue de Moussy le 17 juin… 2009.

 « Article 31. Le Bureau du Conseil de quartier est informé des points mis à l’ordre du jour et/ou des décisions actées par le Conseil d’arrondissement qui concernent spécifiquement sa zone d’intervention. » Cet article n’a pas été appliqué. A titre d’exemple, pour les délibérations relatives au jardin sonore de la Cité des Arts la Conseil de quartier n’a pas été informé.

 « Article 36. Lors du renouvellement des Bureaux, ceux-ci établissent un bilan de fonctionnement afin d’apprécier les acquis, de consolider les résultats et éventuellement de décider des évolutions souhaitables ».
Cet  article ne semble pas du tout avoir été appliqué lors du renouvellement du bureau des Conseils de quartier de janvier 2013. Pour preuve, deux des présidents des Conseils de quartier ont appris par mon intermédiaire que les ressortissants de l'Union Européenne avaient été exclus des listes pour le tirage au sort sur les listes électorales. (voir mon article du 1er février 2013).

La charte des Conseils de quartier du 4^e a donc une certaine parenté avec la Constitution de l’URSS de 1936. C’est un très beau texte à lire avec une incroyable complexité… mais il sert principalement de poudre aux yeux pour pouvoir faire de la propagande à propos de la démocratie participative, un thème dont la majorité municipale du 4^e a fait son leitmotiv.

Bref à propos de cette charte,Dalida (que M. Delanoë appréciait tant) aurait chanté  Paroles, paroles, encore des mots, toujours des mots »…

MCCXXI : Une décision tristement symbolique pour la citoyenneté européenne

La charte des Conseils de quartier votée en Conseil d'arrondissement en 2008 prévoit deux collèges. L'article 13 prévoit que « – Le collège 1 est composé de 13 membres tirés au sort sur les listes électorales, dont 3 ressortissants(es) de l’Union Européenne » (nombre pour le Conseil quartier auquel j'appartiens Saint-Gervais)

Lors du renouvellement d'une partie des membres des conseils de quartier, qui a eu lieu mercredi 16 janvier 2013, j'ai eu la surprise de découvrir que le tirage au sort ne s'effectuait qu'avec les seules listes des ressortissants nationaux, à l'exclusion donc des citoyens européens des autres pays de l'Union Européenne inscrits dans le 4e arrondissement.

Je suis intervenu pour demander pourquoi cette décision avait été prise.

Le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard, a lui-même eu l'air surpris et a demandé si cela était vrai. Une réponse a été donnée. Les ressortissants européens ont été exclus du tirage au sort pour des raisons "techniques". En effet, pour gagner du temps, les opérations se sont effectuées informatiquement (il est vrai qu'en décembre 2008, cela avait duré plusieurs heures).

Voici plusieurs réflexions à ce sujet :

-1°) Je me demande pourtant si ce problème technique n'aurait pas pu être résolu fort simplement. Les ressortissants européens (non français) inscrits sur les listes électorales ne sont au maximum que d'une centaine par quartier donc leur tirage au sort pouvait se faire de manière non informatisée à partir des listes électorales utilisées pour les dernières élections impliquant les citoyens européens (en 2009). En effet, à cette occasion, un registre d'émargement particulier est tenu dans chaque bureau de vote. Il aurait suffit de les regrouper quartier par quartier.

- 2°) Il m'a été répondu que les listes électorales des citoyens européens n'avaient pas été mises à jour depuis 2009. Les ressortissants européens sont-ils responsables de cette situation ? Même si l'arrondissement voit changer rapidement sa population, on peut quand même espérer que 75% des ressortissants inscrits en 2009 habitent encore dans l'arrondissement début 2013 ! Où alors cela devient très inquiétant...

-3°) Une dame est venue me voir en me disant que de toute façon ce n'était pas normal que les citoyens européens puissent être tirés au sort car certains ne résident parfois que quelques jours par an dans le 4e arrondissement. Je lui ai répondu qu'on peut tout de même espérer que les ressortissants européens qui prennent la peine de s'inscrire sur les listes électorales montrent un tel zèle qu'on peut quand même espérer qu'ils résident dans l'arrondissement plus de quelques jours par an ! De plus, si on peut remettre en cause la charte pour un tel motif il faut alors renoncer à évoquer cette charte !

4°) Il m'a été répondu que les présidents des conseils de quartier avait donné leur accord pour cette exclusion pour motif "technique" des citoyens pour le tirage au sort. J'ai contacté mon président de Conseil de quartier -en qui j'ai une très grande confiance-. Il n'a pas souvenir d'avoir pris cette décision ! De plus, on cherche en vain un article qui permettrait aux présidents des Conseils de quartiers sortants le droit d'amender la charte votée par les élus en Conseil d'Arrondissement.

 

P.S. Un message que m'a envoyé, suite à la publication de cet article, une amie d'enfance avec qui j'étais en maternelle, au primaire et au collège (cela fera bientôt 40 ans qu'on se connaît) et qui est fonctionnaire dans une institution de l'UE : "Je viens de le lire.  Au moment où on reparle du vote des étrangers, on a là une belle illustration de  cet éventuel futur droit pour eux. Si les européens sont déjà écartés, je n'ose  pas imaginer ce qui se passera pour un américain résidant dans le 4è ;-)) Un Qatari aura-t-il plus de chances ???"

MCCXIX : "Les conseils de quartier renouvellent leurs équipes"

L'information apparaît dans un entrefilet paru dans le journal Centre-Ville de décembre 2012. "Les conseils de quartier renouvellement leurs équipes".

Je ne reviendrai pas ici sur la rocambolesque aventure qui nous a conduit la précédente maire du 4e à renoncer à un renouvellement en catimini deux jours seulement avant le 2e tour de la présidentielle en mai dernier. Il a donc fallu attendre cette fin d'année 2012 pour que le renouvellement des conseils de quartier soit entrepris... avec près de deux ans de retard.

Pour participer à presque toutes les réunions du Conseil de quartier Saint-Gervais depuis 2007, je persiste à penser que ce type d'assemblée n'est pas un lieu de démocratie participative au sens où certain(e)s aiment tant à s'en vanter. J'y reviendrai plus longuement en temps et en heure. Cependant, je conseille vraiment à tous les habitants du 4e arrondissement de participer aux réunions des conseils de quartier. En effet, elles sont un lieu où on peut se réunir avec des riverains. Dans ce Paris qui souffre tant d'une certaine déshumanisation, il s'agit d'un lieu d'échanges et de convivialité.

La "charte des conseils de quartier" prévoit que tout habitant est membre de son Conseil de quartier. Cependant, il est possible de faire partie du "bureau". Pour cela, il faut soit être tiré au sort sur les listes électorales, soit se porter volontaire ce qui conduit à être soumis à un autre tirage au sort.

J'invite donc tous ceux et toutes celles qui s'intéressent au 4e arrondissement à se porter volontaires au plus vite. Le prochain tirage au sort aura lieu mercredi 16 janvier 2013. Il faut donc se faire connaître avant cette date (aucun délai préalable n'est annoncé dans le journal municipal mais il est évident qu'il ne faut pas attendre le jour même).

Pour se porter volontaire, il faut appeler le 01.44.54.75.37 ou envoyer un mail à l'adresse suivante : [email protected] Bonne chance à vous !

 

MCCXIII : 2012, une nouvelle page s'est-elle tournée ?

Comme le montre cette photographie prise début décembre, Christophe Girard, a fait graver son nom sur la plaque où sont listés les maires du 4e arrondissement (plaque située dans la mairie du 4e à gauche de la porte d'entrée de la salle des mariages).

Je republie la photographie que j'avais prise du nouveau maire du 4e arrondissement peu après sa prise de fonction le 2 juillet 2012.

Le nouveau maire du 4e arrondissement a eu l'amabilité de me permettre de faire cette photographie et je tenais pour finir l'année à le remercier. Ceux qui me lisent savent que je ne soutiens pas la majorité municipale en place à Paris et dans le 4e mais cela n'empêche pas d'avoir un respect tout républicain pour nos édiles surtout si ils font l'effort d'être sympathiques !

Cela n'empêche pas bien sûr chacun de préparer des échéances pour l'année à suivre. Les prochaines municipales sont dans 15 mois ! Christophe Girard est certes le nouveau maire du 4e, mais n'a-t-il pas été adjoint du 4e depuis mars 2001 ?

 

MCLXXXIX : Vote des étrangers aux élections locales : ma position n'a pas changé depuis mai 2008

 

En mai 2008, j'avais écrit un article pour expliquer pourquoi j'étais contre le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales (voir article du 29 mai 2008). Ma position n'a pas changé d'un iota depuis 4 ans.

Je cite un extrait de mon article :

"La France est un pays suffisamment souple en matière de naturalisation pour que l'on ne puisse considérer que les immigrés sont laissés à l'écart de la vie démocratique. Pour mémoire d'après l'INSEE la France compte 4,9 millions d'immigrés (8% de la population) mais 2 millions d'entre eux sont des citoyens français.

En ce qui concerne l'argument selon lequel il ne serait pas juste que seuls les citoyens ressortissants des autres pays de l'Union Européenne puissent voter, je trouve que justement, la situation actuelle à l'avantage de mettre en avant l'idée de citoyenneté européenne. Lors des dernières élections, j'ai présidé un bureau de vote et je trouvais cela très émouvant à chaque fois qu'un citoyen "européen" exerçait son droit de vote. Donner le droit de vote à tous les étrangers serait remettre en cause cette mise en avant de la dimension européenne de la citoyenneté".

On peut ajouter que la "charte des conseils de quartier" mise en place dans le 4e arrondissement depuis fin 2008 prévoit que, dans chaque "bureau de conseil de quartier", deux ressortissants étrangers non communautaires doivent être tirés au sort parmi les volontaires. Dans le Conseil de quartier Saint-Gervais, depuis 2008, je n'ai jamais vu un seul étranger non communautaire se proposer pour avoir droit à cet insigne privilège*. Les citoyens étrangers ne s'intéressent peut-être pas autant au droit de vote que ne le pensent (et ne l'espèrent) certains !

[* d'après certains membres, il y a eu avant que je ne vienne aux réunions du Conseil de quartier un ressortissant américain [donc avant 2007] mais je n'ai pas eu l'heur de le rencontrer]

MCLVII : Compte-rendu de mandat du maire de Paris : une affiche symptomatique d'un dysfonctionnement du nycthémère ?

Comme cela est annoncé sur les panneaux officiels de la mairie du 4e (cinq fois l'affiche sur un même panneau !), le prochain compte-rendu de mandat du maire de Paris aura lieu mardi 2 octobre 2012.

Cela fait longtemps que je ne me suis pas rendu à ce "show" municipal. La dernière fois c'était en 2008 quand M. Delanoë avait annoncé qu'il était normal que des pierres tombent de la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis (voir mon article du 20 décembre 2008). Le spectacle a en effet quelques rites qui sont pour le moins lassants...

1°) La section socialiste de l'arrondissement (toutes obédiences confondues) est mobilisée afin de bien "tenir" la salle. Au cas où il y aurait des débordements. J'y connais plusieurs personnes très sympathiques mais je préfère les voir dans d'autres circonstances !

2°) Les Parisiens posent d'abord leurs questions. Il arrive que certaines d'entre elles soient d'une grande complaisance et semblent préparer à l'avance... Elles sont posées par les personnes que j'ai évoquées dans le 1er point.

3°) Le maire souffle et bat du pied quand les questions ne lui plaisent pas.

4°) Une fois toutes les questions posées, M. Delanoë sélectionne les questions qui l'intéressent. Quand cela l'arrange, il interprète les propos et les déforme. Quand il est de mauvaise humeur, il engueule même certains parisiens (voir le livre Comptes et légendes de Paris de Dominique Foing).

Bref, revivre chaque année ce spectable, n'a rien de très enthousiasmant.

Cependant, je pense que je vais me décider à venir de nouveau pour la session 2012. Une manière d'abord de saluer le nouveau maire du 4e, Christophe Girard, qui est beaucoup plus convivial que la personne qui l'a précédé (je ne cite pas le nom car après il y en a que ça agace).

Mais surtout le thème choisi pour le 4e arrondissement est passionnant : "la nuit à Paris". Je suis cependant pour le moins intrigué en regardant l'affiche :

A l'étude de cette photographie prise en pleine journée avec un grand ciel bleu, on peut craindre que le maire de Paris ne soit atteint d'un trouble du nychtémère. Un symptôme que généralement concerne les nourrissons de 0 à 3 mois !

Le débat sur la nuit à Paris est déjà pour le moins sensible mais là cela va devenir très compliqué !

N.B. : Nycthémère. "Nom masculin. Mot qui désigne vingt-quatre heures consécutives, c'est-à-dire un jour et une nuit. De nombreux facteurs physiologiques suivent un rythme parallèle au nycthémère, notamment la courbe de température [minimum à 5 h, maximum à 17 h]" (définition de l'Encyclopédie Larousse illustrée). Toute ressemblance de ce mot avec la signification d'une expression reprise par le nom groupe NTM est, j'en suis certain, complètement fortuite !