L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCDLX : Les rues du 4e : la rue de l'Hôtel de Ville

Voici un nouvel épisode de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Il concerne une voie qui réserve quelques surprises : la rue de l'Hôtel de Ville.

Tout d'abord, cette rue laisse certains visiteurs perplexes. Faites le test. Expliquez à quelqu'un qui ne connaît pas bien Paris que cette rue n'est pas située à côté de l'Hôtel de Ville [le mieux c'est de la faire quand on est à l'angle rue de Lobau/rue de Rivoli (donc en face de l'Hôtel de Ville) et qu'il faut expliquer qu'il faut aller jusqu'à la place Saint-Gervais, prendre la rue De la Brosse avant de trouver cette rue].

En effet, à l'extrémité de cette rue, on trouve la caserne Lobau qui met une certaine distance entre cette rue et l'Hôtel de Ville. La caserne a été construite en 1854 et de ce fait la rue de l'Hôtel de Ville ne conduit plus... à l'Hôtel de Ville.

La partie la plus à l'Ouest de la rue est celle où on trouve les bâtiments les plus anciens. Elle a connu l'époque très longue pendant laquelle cette voie s'est appelée la rue de la Mortellerie : jusqu'en 1835. On peut encore voir une plaque du XVIIIe siècle qui porte ce nom. En effet, on y trouvait au Moyen-Âge des "morteliers", des ouvriers qui réduisaient de la roche pour en faire du plâtre ou du ciment. Le nom de mortellerie est tombé en désuétude et il avait été considéré comme évoquant trop la mort après l'épidémie de choléra... du début des années 1830.

Cette rue de la Mortellerie se prolongeait avant la reconstruction de l'Hôtel de Ville sous Louis-Philippe jusqu'à la place de l'Hôtel de Ville donc bien plus à l'Ouest :

On trouve dans cette partie de la rue (entre la rue de la Brosse et la rue des Barres) un des rares ilôts anciens préservés des bords de Seine du 4e. Cependant, ils sont désormais situés relativement loin de la place de l'Hôtel de Ville et même de l'Hôtel de Ville.

En continuant dans cette rue vers l'Est, on arrive après à la hauteur de la rue des Barres avec la superbe vue sur le chevet de l.'église Saint-Gervais-Saint-Protais (et son affreux échafaudage depuis 2012) :

En allant un peu plus loin vers l'Est, on arrive à un bâtiment que j'ai toujours trouvé très peu esthétique : la Cité Internationale des Arts. (Qu'en pense M.Girard qui à propos des pavillons Willerwall des Halles parlait de "pans de laideurs" ?).

Le projet architectural "une barre sur piloti" a été choisi en 1959 avec une construction achevée en 1965. Il n'est pas  forcément à regretter que le projet de 2e barre du même genre n'ait pas été mené à terme...

Ce tronçon n'a vraiment pas un grand intérêt si ce n'est le fait que cela reste un des rares endroits du 4e arrondissement où on trouve encore de nombreuses places de parkings. (Pourvou que sa dourre comme disait la mère de Napoléon).

En continuant à l'Est, on arrive à la hauteur de l'Hôtel d'Aumont que l'on peut continuer à voir puisque l'idée de construire un mur pour enserrer le "jardin sonore" a, elle aussi, fort heureusement été abandonnée.

Cependant, le parcours dans cette rue n'est pas finie. En continuant vers l'Ouest, après avoir traverser la rue des Nonnains d'Hyères, on change encore d'ambiance pour arriver à l'Hôtel de Sens : la rue de l'Hôtel de Ville commence à cet endroit à l'angle avec la rue du Fauconnier :

Voici donc une rue bien surprenante puisqu'elle est relativement longue (446m) mais n'a aucune unité avec trois ambiances très différentes et un nom qui n'a rien ni de logique (puisque la rue n'est pas située à côté de l'Hôtel de Ville depuis la construction de la caserne Lobau en 1854) ni d'historique (puisqu'il a été choisi pour remplacer en 1835 le nom de rue de la mortellerie qui avait été par erreur compris comme une évocation d'un lieu lié à la mort...).

MCDXLII : Rue de la Brosse : une autre rue du 4e qui portait le nom d'une abbaye

La rue de Brosse est située entre l'église Saint-Gervais-Saint-Protais et le quai de l'Hôtel de Ville. Elle fait 58m de long pour 10m de large.

J'ai trouvé une page Internet très complète qui explique que cette rue s'est longtemps appelée rue de Longpont car l'abbaye cistercienne (située dans l'Aisnes) possédait dans cette rue un petit hospice : http://julienchristian.perso.sfr.fr/Chroniques/hospice.htm

Il existe de très nombreuses rue du 4e qui portent le nom des nombreuses abbayes qui possédaient une maison de ville ou un établissement charitable à Paris.

La rue de Longpont a été rebaptisée en 1838 rue Jacques de Brosse pour rendre hommage à l'architexte de la façade de Saint-Gervais-Saint-Protais. Le problème est qu'il s'appelait Salomon (et pas Jacques)... L'erreur a été réparée en 1881 quand cette voie a pris son nom actuel : rue de Brosse.

MCDXXXII : Les rues du 4e : la Rue Simon Le Franc

Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Il concerne la rue Simon Le Franc. Cette petite rue est située entre les rues Beaubourg et du Renard à l'Ouest (elle marque la séparation entre ces deux rues) et la rue du Temple à l'Est.

Cette rue a le charme des vieilles rues du Marais puisqu'elle ne fait que 10m de large et de nombreux immeubles sont très anciens. Cette rue ne fait plus que 96m de long mais elle s'étendait initialement jusqu'à la rue Saint-Martin. La partie entre la rue Saint-Martin et la rue Brisemiche a été détruite en 1936 car il s'agissait d'un îlot insalubre. Puis le tronçon entre la rue Brisemiche et les rues Beaubourg et du Renard a été détruite en 1971 dans le cadre de la cosntruction du Centre National d'Art Contemporain. C'est pourquoi les tuyaux et les cheminées du Centre Pompidou domine cette rue aujourd'hui :

L'appellation "rue Simon Le Franc" est très ancienne puisqu'elle apparaît sur des documents de 1237. Simon Franque était le nom d'un bourgeois parisien du XIIe siècle qui habitait cette voie.

De manière assez amusante, à l'angle entre la rue du Temple et la rue du Renard, on peut voir une plaque du XVIIIe siècle qui indique le nom de la rue sous une forme qui ressemble presqu'à un graffiti à peine déchiffrable :

Cette rue symbolise à elle seule le contraste entre l'Ancien Paris et le Paris moderne :

 

MCDXXVI : Un beau projet de réaménagement de la partie Est de la rue Rambuteau... avec un calendrier à revoir ?

Le réaménagement de la rue Rambuteau est une oeuvre de longue haleine qui a commencé sous la précédente mandature avec les travaux entrepris en 2012 dans le tronçon compris entre le Boulevard Sébastopol et la rue Saint-Martin. J'avais écrit un article un article le 23 décembre 2013 pour faire un bilan de cet aménagement.

Rappelons que Dominique Bertinotti, la précédente maire, avait mis en place un conseil de rue et qu'elle considérait possible de faire à nouveau circuler des voitures dans la partie piétonne de la rue située au niveau du centre Pompidou... ce qui avait été finalement repoussé en raison du manque d'enthousiasme de certains pour cette idée (voir mes articles du 2 juillet 2009 et  4 août 2009).

Les travaux de l'extrémité Est de la rue sont aussi prévus depuis de plusieurs années mais ils ont été repoussés à plusieurs reprises. Il s'agit de l'espace long de 270m compris entre la rue Beaubourg et la rue des Archives.  Voici l'aspect actuel de la rue à cet endroit (une photographie prise depuis l'angle Rambuteau/Archives) :

J'ai assisté jeudi 12 juin à la réunion publique d'aménagement de la rue Rambuteau qui s'est tenu au Crédit municipal de Paris avec la participation des deux maires d'arrondissement concernés : Pierre Aidenbaum (pour le 3e) et Christophe Girard (pour le 4e).

Le projet présenté consiste en l'élargissement des trottoirs (3,70m de chaque côté au lieu de 2,20m actuellement) avec la plantation de 12 arbres et la création d'un passage piétons supplémentaire à la hauteur du n°24 de la rue :

  (Pour mieux voir, vous pouvez cliquer sur la photography pour l'agrandir)

La rue devrait alors avoir cet aspect (avec une vue cette fois-ci prise depuis l'angle Beaubourg/Rambuteau)

On peut noter tout d'abord que l'idée "d'espace de rencontres" initialement voulu par la précédente maire du 4e a été définitivement enterré. Cette partie de la rue Rambuteau garde un aspect "traditionnel".

Les intervenants (notamment M. Muñoz, le président de l'association des commerçants de la rue Rambuteau) sont intervenus pour faire plusieurs remarques :

- il avait été prévu dans les réunions de concertations de ne pas installer d'abris bus qui sont une gêne pour les commerces situés à la hauteur des arrêts, or cette idée n'a pas été retenue.

- les travaux prévus doivent conduire à la fermeture totale de la rue pendant au moins trois semaines ce qui risque de rendre impossible l'activité commerçante.

- l'installation de bancs a été réprouvée (M. Muñoz a affirmé qu'il était "anti-banc") car elle provoque l'installation nocturne de bandes de fêtards fort bruyants.

Une commerçante est aussi intervenue pour se demander pourquoi les arbres, les espaces de livraisons étaient tous situés côté 4e arrondissement alors que le trottoir du 3e offre un passage plus aisé pour les piétons puisque sans obstacle.

Un intervenant a rappelé que le rétrécissement de la chaussée conduirait à un problème quand les bus marqueraient l'arrêt en arrivant dans la rue Rambuteau. Les voitures bloqués derrière ne pourront alors plus passés et bloqueront la circulation rue Rambuteau.

Un autre participant a rappelé qu'il avait été demandé d'indiquer au sol le tracé de l'enceinte Philippe Auguste dont une tour se situait à l'angle sud-est des rue Pecquay et Rambuteau et dont l'enceinte se prolongeait ensuite vers le Nord-Ouest en coupant en biais la rue.

Enfin, un riverain du passage Saint- Avoye a remarqué que rien n'était prévu pour permettre aux riverains de charger et décharger leurs voitures.

Toutes ses remarques m'ont un peu interpelé. En effet, après des heures et des heures de concertation dans le cadre notamment de ce qui était le leitmotiv de la précédente mandature, "le conseil de rue de la rue Rambuteau", je me demande pourquoi les services de la Ville qui ont proposé le projet n'ont pas pris en compte ses demandes (ou au moins ne pas sembler les découvrir).

Cet aménagement semble plutôt séduisant. Je m'interroge cependant sur la nécessité de faire les travaux dès cette année. En effet, si la rue Rambuteau doit être fermée à la circulation, il est évident à mes yeux qu'il serait préférable que les travaux aient lieu en août. Or, vu le calendrier, si l'appel d'offres est passé dans les semaines qui viennent, la fermeture à la circulation ne pourra se faire qu'au mieux en septembre. Ne serait-il pas plus sage d'attendre 2015 pour faire les travaux sereinement avec une fermeture de la rue entre le 1er et le 20 août ? En effet, à cette époque, la plupart des commerçants sont fermés pour la trève estivale. A vouloir faire trop vite, les maires du 3e et du 4e arrondissements risquent de provoquer un inutile mécontentement... Pourquoi tant de précipitation ?

 

MCDXVIII : Une coccinelle pour une amie en ce 30 mai...

Une amie très proche a le béguin pour les coccinelles. En ce 30 mai, je lui dédie cet article consacré à un coléoptère qui se promenait rue de la Verrerie.

 

MCCCXCVI : Les rues du 4e : la rue Tiron, un article à l'occasion du 900e anniversaire de la fondation de l'Ordre de Tiron

Voici le 27e article que je consacre à une rue du 4e arrondissement. Il concerne la rue Tiron qui a été à l'honneur ce week-end...

La rue Tiron est aujourd'hui une voie très courte qui fait une trentaine de mètres de long. (Avant le percement de la rue Rivoli, elle se prolongeait au Nord sur la partie de la rue des Ecouffes jusqu'à la hauteur de la rue du Roi de Sicile). Elle fait par contre 16m de large "grâce" à un décret Haussmannien du 29 septembre 1854 qui a conduit à faire disparaître l'ancienne voie qui était beaucoup plus étroite.

Elle porte le nom d'une abbaye dont l'Hôtel était situé dans cette partie du Marais au Moyen-Âge (tout comme de très nombreuses autres abbayes comme par exemple l'abbaye d'Ourscamp rue François Miron où se trouve le siège du Paris Historique).

L'abbaye de Tiron se trouvait sur l'actuelle commune de Thiron-Gardais dans le Perche. C'était la "maison-mère" d'un Ordre répandu dans tout le Nord-Ouest de l'Europe.

Samedi dernier, rue Tiron, à l'initiative de l'association de l'Ordre de Tiron (présidée par Victor Provôt maire de Thiron-Gardais) , une plaque a été dévoilée lors d'une cérémonie à laquelle ont participé notamment le prince Jean duc de Vendôme (le fils aîné du Comte de Paris) et Stéphane Bern.

Evelyne Zarka, maire adjointe du 4e arrondissement représentait la municipalité :

Stéphane Bern, le Prince Jean duc de Vendôme et Evelyne Zarka maire adjointe du 4e.

Le moment le plus émouvant a été celui où la plaque a été dévoilée :

Voici une dernière photo où l'on peut mieux voir la plaque qui sera bientôt fixée sur le mur situé à l'angle avec la rue François Miron :

De gauche à droite : le Prince Jean duc de Vendôme, Victor Prôvot (maire de Thiron-Gardais) et Stéphane Bern.

La rue Tiron porte ce nom depuis le milieu du XIIIe siècle ce qui en fait un des toponymes les plus anciens de l'arrondissement.

L'abbaye de Tiron se trouvait sur l'actuelle commune de Thiron-Gardais dans l'arrondissement de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loire). Voici à quoi ressemblait cette abbaye au XVIIe siècle :

Pour en savoir plus, voir le site de l'association de l'Ordre de Tiron : http://www.tiron.blogs.fr/

 

 

 

MCCLXXVIII : Les rues du 4e : Rue Malher... De l'importance du "H" après et pas avant le "L"

Une personne qui doit se croire très cultivée a réalisé cette représentation sur un mur du 4e arrondissement. Il s'agit du compositeur autrichien Gustav Mahler. Pour s'en convaincre voici un portrait de ce musicien :

Le concepteur de ce pochoir -qui doit se croire plus malin que les autres- a placé cette représentation sous la plaque de la rue Malher pour, semble-t-il, expliquer aux individus sans culture qui est le personnage auquel il souhaite rendre hommage :

Ce grand "connoisseur" comme disent les anglo-saxons ne s'est pas rendu compte que l'orthographe n'était pas la même puisque dans le nom de la rue le "H" est placé après le "L" et non pas avant.

Comme cela est indiqué par une plaque située à l'autre extrémité de la rue, le Malher dont il est question  est un "lieutenant tué sur les barricades" :

Cependant, une autre erreur peut être faite à propos de ce personnage. Il n'est pas mort sur les barricades qui en février 1848 ont renversé la monarchie de Juillet pour mettre en place la IIe République mais le 24 juin 1848. Ce sous-lieutenant du 18e régiment léger a participé à la répression des mouvements insurrectionnels provoqués par la fermeture des Ateliers généraux. Le nom de la rue a été donné par un arrêté pris le 27 mai 1849 par le  Président de la Républiqe Louis-Napoléon Bonaparte qui voulait rendre hommage à un militaire tombé pour rétablir le calme et la tranquillité à Paris. Un héros du parti de l'ordre en quelque sorte !

La rue Malher fait 160m de long. La partie comprise entre la rue Pavée et la rue du roi de Sicile a été percée suite à une décision prise en mars 1848. La partie sud, entre la rue du roi de Sicile et la rue de Rivoli a été ouverte suite à un arrêté de 1854 (à l'époque où la rue de Rivoli a été prolongée jusqu'à la rue Saint-Antoine).

En tout cas, désolé pour les mélomanes, mais il n'y a aucun rapport entre Gustav Mahler et la rue Malher. Le compositeur autrichein est né en 1860 alors que la rue Malher existait déjà sous ce nom depuis près de 10 ans !

 

MCCLXXIV: Les rues et les places du 4e : La place Louis Aragon

La place Louis Aragon est située à la pointe Ouest de l'île Saint-Louis. C'est une des dernières nées de l'arrondissement puisqu'elle porte ce nom depuis mars 2012 (il existait une "allée Louis Aragon" aux Halles depuis 1985 mais elle a disparu avec la récente destruction du Jardin Lalanne).

La place Louis Aragon est un endroit relativement tranquille puisqu'elle n'est pas un point de passage : elle est située à l'extrêmité du coude que forme à cet endroit le quai de Bourbon.

La plaque fait référence à une citation relative à la tranquillité de la vie sur cette île :

 J'aimerais pour ma part reproduire un poème qu'il a écrit en 1944 à propos de la Libération de Paris :

"PARIS

Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré".

 

MCCLXIX : Une représentation de "ta mère"

A l'angle des rues Aubriot et Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, on trouve cette statue de la Vierge Marie.

Une inscription située en dessous indique "Ecce Mater Tua", voici ta mère :

Cette inscription semble ancienne. Elle a le même aspect que les plaques de rues gravées au XVIIIe siècle :

La statue est cependant beaucoup plus récente. Elle a été installée à cet endroit par la Commission du Vieux Paris en 1936. Il s'agit d'une sculpture en terre cuite qui montre une Marie très inspirée :

Il y a de fortes chances que la statue originelle ait disparu dès la Révolution française. Ce type de statues saintes à l'angle des rues étaient très fréquentes par le passé (on en trouve encore par exemple à l'angle des rues Sévigné/Saint-Antoine ou du quai de Bourbon et de la rue Le Regrattier). En 1528, la mutilation d'une de ces statues qui était à l'angle de la rue des Rosiers et de l'actuelle rue Ferdinand Duval a été l'origine de la première grande vague de persécutions contre les Protestants.

La parole "voici ta mère ! " a été prononcée d'après les Evangiles par Jésus sur la Croix quand il a indiqué à Jean qu'il devait désormais considérer Marie comme sa propre mère et lui porter assistance :

Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (Jean, 19 25-27)

Un article qui me permet de souhaiter une "bonne fête des mères" à toutes les mamans (et futurs mamans) du 4e et...  d'ailleurs.

MCCLXVII : Les rues et... les places du 4e : la place du Père Teilhard de Chardin

Voici un nouvel episode de la série consacrée aux rues et placs du 4e. Il concerne la place Teilhard de Chardin située entre la rue de Suly, le boulevard Henri IV et le boulevard Morland. Elle forme comme un parvis devant le pavillon de l'Arsenal.

Il s'agit d'un espace très "minéral" :

La majorité municipale s'est engagée depuis des années a y planter un jardin. Le Conseil de quartier Arsenal en attend la mise en oeuvre depuis des années. Il semble que pour la rentrée 2013, des jardinières vont y être installées... faute de mieux.

On peut voir sur cette place la statue dédiée à Arthur Rimbaud due à Jean-Robert Ipousteguy et qui a pour nom "l'homme aux semelles devant".

Il est amusant de noter que Verlaine avait donné à Arthur Rimbaud le surnom de "l'homme aux semelles de vent". Il s'agit donc d'une méprise ou d'un mauvais jeu de mots... Cette oeuvre date de 1985. Elle avait été commandée par François Mitterrand.

La place porte le nom du Père Teilhard de Chardin depuis une décision muncipale du 23 novembre 1981. De manière assez surprenante, il existe aussi dans le 5e arrondissement une rue du Père-Teilhard-de-Chardin. Elle est située près du jardin des plantes et porte ce nom depuis 1978.

Pierre Teilhard de Chardin était certes un homme exceptionnel. Il est bien difficile de résumer sa vie. Membre de la compagnie de Jésus, il a mis son savoir scientifique au service de la théologie. Ordonnée prêtre en 1911, il a effectué des recherches dans de très nombreuses disciplines : la géologie et la paléantholgie. Pendant la Première Guerre mondiale, il a été brancardier dans une régiment de tirailleurs marocains. En 1929, il a fait des fouilles en Chine qui ont permis la découverte du squelette de "l'Homme de Pékin" , un homo erectus asiatique. En 1931, il a participé à la croisière jaune. La pensée théologique de Pierre Teilhard de Chardin était fondé sur la prise en compte de l'évolution. Il espérait que l'homme réussirait à passer au stade de "l'humain supérieur". Vaste programme qui nous rappelle que les Jésuites ont fondametalement foi en l'Homme...