L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DXCVII : Les statues de l'Hôtel de ville (55e volet) : Richelieu

Voici le 55e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Je commence avec elle une nouvelle façade de l'Hôtel de Ville, celle qui est la plus prestigieuse puisque c'est celle qui donne sur la place de l'Hôtel de Ville. Tout en haut à gauche, au 2e étage, on peut voir la statue de Richelieu :

 Le cardinal de Richelieu n'est pas un inconnu. C'est même un de mes personnages historiques préférés. La France d'aujourd'hui lui doit encore beaucoup.

Armand Jean du Plessis est né à Paris le 9 septembre 1585. Après avoir d'abord servi Marie de Médicis pendant la régence consécutive à l'assassinat d'Henri IV le 14 mai 1610. Devenu cardinal en 1622, il est devenu le principal ministre de Louis XIII.

On pourrait écrire des volumes très épais sur les relations entre Richelieu et Louis XIII. Le roi bien qu'admiratif de son ministre lui a souvent rappelé qu'il était le maître du jeu notamment lors de la Journée des Dupes en novembre 1630.

Le cardinal politique a mené une habile Realpolitik qui a permis à la France de mettre fin à la prépondérance de la maison des Habsbourg. Il a ainsi préparé le terrain pour le règne du roi Louis XIV qui appuiera son pouvoir sur un appareil gouvernemental rénové par Richelieu (avec notamment la mise en place des intendants).

Richelieu est mort à Paris le 4 décembre 1642. Le roi Louis XIII, qui n'avait plus que 6 mois à vivre, s'est empressé de récupérer le "Palais Cardinal" qui depuis est devenu le Palais royal situé tout près du Louvre (et qui a profondément été remanié par la suite).

Le tombeau de Richelieu est situé dans la chapelle de la Sorbonne (dont le cardinal avait financé la construction de nouveaux bâtiments). Il est souvent masqué par des expositions qui malheureusement ne sont pas très respectueuses de l'illustre personne qui a été ensevelie en ce lieu (le tombeau a bien sûr été vidé de son contenu à la Révolution).

Comme aucun chef d'Etat ne figure sur la façade de l'Hôtel de ville, la statue de Richelieu est certainement celle qui représente le dirigeant le plus important qui apparaisse sur ce bâtiment.

La rue Richelieu est une rue située dans le 2e arrondissement. Elle longe le Palais royal :  

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Sur les colonnes qui figurent de chaque côté de la statue, on peut lire la date à laquelle cette statue a été faite : 1881.

A propos de ce personnage, je conseille deux excellents livres que j'ai lus étant jeune avec très grand plaisir :

Michel CARMONA, Richelieu, L'ambition et le pouvoir, Fayard, 1984.

Victor-Louis TAPIE, La France de Louis XIII et Richelieu, Flammarion, Paris, 1952.
 

DXCI : (Artículo en español) : la estatua de Etienne Marcel.

Je considère qu'il est important de maîtriser l'anglais (et le français aussi bien sûr) mais il est aussi nécessaire de maintenir une certaine diversité linguistique. C'est pourquoi avec l'aide de Maria et de Mario  (qui viennent de Colombie) j'ai décidé de remettre à l'espagnol pour pouvoir publier la traduction de certains de mes articles dans cette langue. Je commence aujourd'hui la publication du 1er article  qui concerne la statue d'Etienne Marcel (il avait été publié le 16 avril 2008). C'est cette statue que j'ai choisie pour symboliser ce blog (sans prétendre avoir la même destinée que ce personnage).

Pienso que es importante utilizar correctamente la lengua inglesa (y también claro, la lengua francesa) pero es necessario también asegurar une cierta diversidad lingüistica. Por eso, con la ayuda de Maria y Mario (quienes vienen de Colombia) he decidido ponerme de nuevo a aprender la lengua española para poder publicar la traducción en este idioma de algunos de mis artículos. Empiezo hoy con la publicación de un artículo que trata de la estatua de Etiennne Marcel (publicado en francés el 16 de abril de 2008). He elegido esta estatua como simbolo de este blog (pero espero no correr con la misma suerte).

Durante mucho tiempo, “quai de l’Hôtel de Ville”, une gran estatua situada frente al “Hôtel de Ville” (el ayuntamiento de Paris) por el lado del muelle estaba oculta por arboles. La gran tempestad de 1999 tuvo por lo menos un merito: poder admirar, desde el Sena, a Etienne Marcel a caballo. Esto me permite evocar la triste historia de un dirigente de la Cuidad de Paris que soñaba con un destino nacional…

En primer lugar, debemos acordarnos (y quizás para algunos aprender) de quién era Etienne Marcel. Este personaje, nacido a principios del siglo XIV,  fue a partir de 1354 “prévôt des marchands” (el equivalente, hoy, del alcalde de Paris). El periodo era muy difícil porque, pocos años antes, la gran peste había devastado Paris y además, Francia estaba en guerra contra  Inglaterra.

Durante la batalla de Poitiers (1356), el rey de Francia, Jean II, fue hecho prisionero durante los combates. Fue conducido a Londres y un rescate fue exigido a los Franceses. La situación era cada vez más difícil. El dirigente provisorio era el joven hijo del rey, Charles (Carlos) el “Dauphin” (“delfín” era el título oficial del hijo heredero del rey de Francia a partir de mediados del siglo XIV).

En Paris, Etienne Marcel desempeñaba un papel muy importante en los Estados generales (un órgano similar a las cortes de España en la misma época) que fueron convocados para reunir el dinero necesario.

En Febrero de 1358, una auténtica rebelión urbana estalló en Paris. Etienne Marcel, quien no temía andar con rodeos entre las diferentes facciones –incluso traicionar  a Francia con el enemigo inglés- y como estaba apoyado por la muchedumbre, trató de imponer su autoridad por encima del Dauphin Charles. Todo esto, terminó muy mal para Etienne Marcel : mientras que durante muchos años había sido considerado como un ídolo por los Parisinos, el “prévôt des marchands” se vio en la obligación de huir de Paris en secreto pero fue sorprendido cerca de las puertas de Paris el 31 de Julio de 1358. Fue masacrado por la muchedumbre.

Omitiendo el triste final de Etienne Marcel, esta estatua fue erigida aquí después de un concurso organizado en 1882. El artista elegido, Jean-Antoine Idrac era originario de Tolosa. No pudo acabar su obra porque murió por tifoidea en 1883. El caballo fue hecho por otro artista tolosano, Laurent Marquestre. El monumento es de bronce, pesa 4 700 Kg y fue inaugurado el 15 de Junio de 1888.

En esta época, los dirigentes de Paris querían protestar contra la decisión de dejar la Ciudad de Paris bajo la tutela del “préfet” es decir un funcionario elegido por el estado. El nuevo gobierno republicano no deseaba arriesgarse en que se repitieran los acontecimientos revolucionarios vistos durante la “Commune de Paris” en 1871. (Por esta razón, los Parisinos no pudieron elegir un alcalde hasta la elección de Jacques Chirac en 1977).

En 1888, el gobierno se negó a asistir a la inauguración de la estatua de Etienne Marcel : fue representado por el “préfet” Poubelle (famoso por dar su nombre a los recipientes de la basura que decidió instalar en las calles de Paris : “Une poubelle” es la palabra francesa que designa este objeto). Alcaldes de otras ciudades francesas fueron invitados a Paris para este acontecimiento.

DXC : Statues de l'Hôtel de Ville : les grands personnages de l'Hôtel de ville mis derrière un grillage... et en plus ce n'est pas efficace contre les pigeons !

 Bailly, le 1er maire de Paris, mis sous grille...

Les lecteurs réguliers de ce blog connaissent mon intérêt pour les statues de l'Hôtel de Ville auxquelles je consacre une série qui compte maintenant plus de 50 notices.

En ce début d'année 2010, j'ai eu la tristesse de découvrir qu'un grillage très inesthétique avait été placé devant certaines statues situées au 1er niveau.  Comme on le voit sur la 1ère photo ci-dessous, le 1er maire de Paris, Bailly, emprisonné de juillet 1793 jusqu'à son exécution en novembre de la même année a droit à ce que les derniers mois de sa vie soient évoquées...

Je ne sais pas à quoi sert ce dispositif. S'il s'agit de protéger les statues contre les pigeons, ce n'est pas très efficace comme on peut le voir sur cette photo de Ledru-Rollin (qui n'a pas connu la prison mais a dû s'exiler sous le Second Empire) :

Heureusement que j'avais fait de nombreuses photographies avant que cette protection très disgrâcieuse soit mise en place.

Les statues de l'Hôtel de Ville ont certes besoin d'un travail de restauration car la façade se détériore sans cesse. Bertrand Delanoë en 2001 avait promis de rendre les clés de l'Hôtel de Ville aux Parisiens. Quand il quittera l'Hôtel de Ville (cela arrivera tôt ou tard), j'aimerais qu'il nous rende un bâtiment dont la façade soit encore présentable !

DLIV : Les statues de l'Hôtel de Ville (54e volet) : D'Anville

 Voici le 54e volet de la série consacrée auxstatues de l'Hôtel de ville. Il concerne une statue qui se trouve sur la façade rue de Rivoli au 2e étage, juste avant l'angle avec la place de l'Hôtel de Ville.

Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville est un géographe et cartographe français. Il est né à Paris le 11 juillet 1697. Il a été nommé en 1718 géographe du roi et est l'auteur de 211 cartes qui ont longtemps été considérées comme les meilleurs de son temps. Sa carte de Chine réalisée en 1735 est restée la référence jusqu'au XIXe siècle. (Les façade de l'Hôtel de Ville présentent donc deux grands géographes du siècle des Lumières puisqu'on y trouve aussi une statue de Cassini [voir article du 4 décembre 2008]).

Il est mort à Paris le 28 janvier 1782.

Le fonds de carte qu'il avait collecté est conservé aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale.
 

La rue Danville est située dans le 14e arrondissement :

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DXLVIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (53e volet) : Eugène Sue

Voici le 53e volet de la série des statues consacrées à l'Hôtel de Ville. Elle concerne une statue située rue de Rivoli au 2e étage tout à gauche, juste avant l'angle avec la place de l'Hôtel de Ville. Elle représente "Eug. Sue" :

Eugène Sue est un écrivain qui est important pour la ville de Paris puisqu'il est resté célèbre pour son recueil de nouvelles Les mystères de Paris écrit en 1842-1843 (qui m'a été offert récemment mais que je n'ai pas eu le temps de lire).

Eugène Sue est né le 26 janvier 1804. Son père était chirugien de la garde de Napoléon. Cela explique que sa marraine aît été Joséphine et son parrain Eugène de Beauharnais.

Il a commencé à écrire après avoir dilapidé la fortune paternelle au cours des années 1830.

En 1848, il a été élu député socialiste de Paris. Cela explique qu'après le coup d'Etat de 1851, il se soit exilé en Savoie pour fuir la police de Louis-Napoléon Bonaparte devenu peu après Napoléon III. Eugène Sue est mort à Annecy en 1857 à l'époque où cette ville faisait encore partie du royaume de Piémont Sardaigne (avant donc le rattachement de la Savoie à la France en 1860).

La rue Eugène Sue est située dans le 18e arrondissement :
 

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DXXXV : Les statues de l'Hôtel de Ville (52e volet) : Viollet-le-duc

 Voici le 52e volet de la série des statues de l'Hôtel de ville. Il s'agit de la statue située rue de Rivoli au 1er étage à l'extrémité droite (avant l'angle avec la place de l'Hôtel de Ville). Elle concerne un Parisien qui a échappé à l'oubli : Viollet-le-duc :

 Eugène Viollet-le-duc est né à Paris le 27 janvier 1814. Il est fils d'Emmanuel Viollet-le-duc qui était conservateur des résidences royales ce qui a permis à Eugène de vivre sa jeunesse aux Tuileries.

Eugène Viollet-le-duc était un architecte. On lui doit la restauration de nombreux monuments médiévaux. Il a ainsi permis de sauver bon nombre d'édifices qui étaient en très mauvais état comme par exemple la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Les travaux entrepris ont suscité quelques réserves car Viollet-le-duc avait parfois tendance à repenser complètement certains bâtiments en prétendant retrouver les formes voulues initialement par ces prédesseurs. Or les artistes du XIXe siècles n'avaient parfois pas la légèreté de leurs prédesseurs.

Après avoir connu une énorme gloire sous le second empire avec la reconstruction du château de Pierrefonds pour l'empereur Napoléon III (1852-1870), Eugène Viollet-le-duc est mort à Lausanne en Suisse le 17 septembre 1879 à l'âge de 65 ans.

L'Hôtel de Ville ayant été reconstruit dans les années 1880, Viollet-le-duc est donc un des personnages dont la mort était la plus récente parmi les personnages qui sont représentés sur la façade.

La rue Viollet-le-duc est située dans le 9e arrondissement dans le quartier situé à l'Est de la rue des Martyrs.

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Elle porte ce nom depuis 1881... soit moins de 2 ans après la mort de Viollet-le-duc. 
 
 

DXXI : Les statues de l'Hôtel de Ville (51e volet) : S. de Sacy

Voici le 51e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne S. de Sacy dont on peut voir la statue au 2e étage de la façade qui donne sur la rue de Rivoli. C'est la 2e en partant de la droite :

 Antoine-Isaac Silvestre de Sacy est né le 21 septembre 1758 à Paris dans la paroisse Saint-Paul (donc dans le 4e arrondissement). Il est mort le 21 février 1838. C'était un grand linguiste spécialiste de l'Orient ancien au tempérament plutôt conservateur.

 Antoine-Isaac Silvestre, après des études de droit, est devenu en 1781 conseiller à la Cour des Monnaies. Mais il s'est spécialisé dans l'étude des langues anciennes et orientales : l'hébreu, le syriaque, le chaldéen, l'arabe, le persan et le turc. Dès 1785, il écrivait des Mémoires sur l'Histoire des Arabes avant Mahomet.

N'étant pas enthousiasmé par les changements révolutionnaires, il se retira pendant la Terreur dans sa propriété de l'Oise entre 1792 et 1795. Cependant, après Thermidor, il participa en tant que professeur d'arabe à la nouvelle école des langues orientales.

Par la suite, outre ses recherches de linguiste et d'orientaliste (il eut parmi ses élèves Champollion), il fut couvert d'honneurs par les différents régimes conservateurs qui se mirent en place :

- en 1805, il entra au Corps législatif en tant que député de Paris

- en 1813, il devient baron d'Empire et se fit désormais appeler Silvestre de Sacy.

- à la Restaurantion, il accueillit avec enthousiasme le retour des Bourbons ce qui lui permit de rester bien en cour et de se voir confirmer par Louis XVIII son titre de baron de Sacy.

- en 1830, il se rallia à la monarchie de Juillet, ce qui lui permit de siéger à la Chambre des Pairs de 1832 jusqu'à sa mort en 1838.

A lire : Eléments biographiques.

DX : Statues de l'Hôtel de Ville : un bilan des 50 statues déjà commentées

 

Cela fait maintenant plus d'un an (le 13 juin 2008 précisément) que j'ai commencé cette série des statues de l'Hôtel de Ville. Depuis la 30e statue, je n'avais plus fait de bilan récapitulatif. Comme j'ai publié, il y a trois semaines le 50e article , cela me donne l'occasion de publier un nouveau bilan. Cela permettra à ceux qui apprécient cette série de réviser pour voir s'ils ont bien tout retenu :

 

Répartition par spécialité :

- peintres, graveurs, scupteurs, architectes  : 15 (30%) Chardin, Cochin, Daubigny, Decamps, Lancret,  Regnault, Rousseau, Barye, Gros, Gabriel, Delacroix, Delaroche, Bachelier, Corot, H. Vernet]

- lettres : 12 (24%) [Burnouf, Picard, Quinault, Regnard, Sedaine, Scribe, Boileau Despréaux, Mme Geoffrin, Musset, La Rochefoucauld, Marivaux, Mme de Staël]

- sciences (chercheurs/ingénieurs) : 6 (12%) [Biot, Clairaut, Jacquemont, Cassini, Foucault, Perronet]

- hommes politiques et/ou juristes : 6 (12%) [Camus, Villemain, Berryer, H. de Séchelles, Tronchet, G. Cavaignac]

-musicien, compositeur, pédagogue du chant : 2 (4%) [Halévy, Wilhem]

-penseurs : 3 (6%) [Malebranche, Saint-Simon, Arnauld]

- explorateur : 1 (2%) [Bougainville]

- acteurs : 2 (4%) [Lekain, Talma]

- artisans (imprimeur, orfèvre, ébéniste) : 3 (6%) [Didot, Boulle, Ballin]

 

Répartition par époque :

- personnage du XVIIe siècle : 4 (8%) [Quinault, Arnauld, La Rochefoucault, Ballin]

-personnages des XVIIe et XVIIIe siècles : 10 (20%) [Malebranche, Regnard, Lancret, Chardin, Saint-Simon, Boileau Despréaux, Gabriel, Mme Geoffrin, Marivaux, Boulle]

- personnages du XVIIIe siècle : 7 (14%) [Clairaut, Cochin, Sedaine, Lekain, Cassini, Perronet, H. de Séchelles]

- personnnages du XVIIIe et XIXe siècles : 20 (40%) [Bougainville, Camus, Picard, Biot, Villemain, Halévy, Barye, Scribe, Talma, Gros, Delacroix, Mme de Staël, Didot, Berryer, Delaroche, Bachelier, Wilhem, Corot, Tronchet, H.Vernet]

- personnage du XIXe siècle (avant 1880) : 9 (18%) [Jacquemont, Burnouf, Decamps, Rousseau, Daubigny, Regnault, Musset, Foucault, G. Cavaignac]

D : Les statues de l'Hôtel de Ville (50e volet) : H. Vernet

Voici le 50e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne "H. Vernet" et elle est située rue de Rivoli, au 2e étage. C'est la 2e en partant de la place de l'Hôtel de Ville :

Horace Vernet est un peintre célèbre né à Paris le 30 juin 1789. Tout comme Godefroy Cavaignac (qui est situé au niveau en dessous) il a droit à son initiale car c'est le petit-fils de Claude-Joseph Vernet (1714-1789) et de Carle Vernet (1758-1836) qui étaient peintres eux aussi.

A l'instar de notre actuel ministre de la Culture (Frédéric Mitterrand), Horace Vernet a été directeur de la Villa Médicis à Rome de 1829 à 1834. Sa peinture est caractéristique du courant romantique.

On lui doit par exemple une représentation de Napoléon au pont d'Arcole qui est certes beaucoup moins célèbre que celle de Antoine-Jean Gros (voir mon article sur le Pont d'Arcole du 9 octobre 2008).

H. Vernet, Bonaparte au pont d'Arcole, 1826, Christie's Londres.

On peut aussi retrouver sur le site de la Réunion des Musées Nationaux une très bonne étude du tableau Napoléon passant devant les troupes à la bataille d'Iéna, 14 octobre 1806 peint en 1836 et qui figure dans la galerie des grandes batailles du château de Versailles.

Ayant beaucoup oeuvré pour honorer la légende napoléonienne, Horace Vernet a été un peintre quasi-officiel sous le second empire. Tout comme Ingres, il a eu droit à une salle qui lui était réservée lors de l'Exposition universelle de 1855. Il est mort à Paris le 17 janvier 1863.

La rue Vernet est une rue du 8e arrondissement. Elle a pris ce nom dès le 24 août 1864 et elle rend hommage à Horace, à son père et à son grand-père puisque le prénom n'est pas précisé ! Située proche de la place de l'Etoile, elle est parallèle à l'avenue des Champs Elysées :

 

A partir d'aujourd'hui, comme je l'avais annoncé le 31 août dernier, l'Indépendant du 4e cesse d'être quotidien. Finalement, j'ai opté pour une parution trois jours par semaine : le lundi, le mercredi et le samedi. Prochain rendez-vous... lundi matin !

CDLXXXIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (49e volet) : G. Cavaignac

 Voici le 49e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne "G.Cavaignac" qui est situé au 1er étage de la façade qui donne sur la rue de Rivoli. La 2e statue en partant de la place de l'Hôtel de Ville :

 Cette statue concerne "G. Cavaignac". L'initiale du prénom est importante : elle désigne le prénom "Godefroy". Or Godefroy Cavaignac (1801-1845) appartient à une famille qui a donné à la France plusieurs personnages importants :

- son père Jean-Baptiste Cavaignac (1762-1829) était sous l'Ancien régime avocat au Parlement de Toulouse. Il a été élu en 1792 parmi les députés de la Convention et a fait partie des députés "Montagnards" (et donc il a voté la mort de Louis XVI). Par la suite sous l'Empire, il a siégé au Conseil des Cinq-Cents mais a dû s'exiler à la Restauration car il était régicide.

- son frère le général Louis-Eugène Cavaignac (1802-1857) est resté célèbre pour sous action militaire en Algérie où il lutta contre Abd-El-kader. En 1848, sous la IIe République, il dirigea le gouvernement après avoir dirigé la répression contre la révolte populaire de juin 1848. Il fut un candidat malheureux à l'élection présidentielle de décembre 1848 qui vit le triomphe de Louis-Napoléon Bonaparte.

- son neveu (fils de Louis-Eugène), Jacques Marie Eugène Godefroy Cavaignac (1853-1905) qui fut plusieurs fois ministre de la guerre sous la IIIe République. A ce titre dans le gouvernement Brisson II (26 juin au 28 octobre 1898), il fut dans le camp des anti-dreyfusards ce qui lui valu cette réflexion d'Emile Zola : "les Cavaignac se suivent mais ne se ressemblent guère..."

En effet, Godefroy Cavaignac qui est réprésenté sur la statue de l'Hôtel de Ville dont parle cet article a été un ardent républicain. Il était en effet journaliste et écrivait dans Le National.  Sous la monarchie de Juillet, il s'opposa à Louis-Philippe et organisa à Paris les émeutes républicaines qui en avril 1834 aboutirent à une violente répression (massacre de la rue Transnonain). Arrêté, il s'échappa de la prison de Sainte-Pélagie avec Barrès le 12 juillet 1835.

Sa mort en 1845 donna lieu à un enterrement au cimetière de Montmartre qui permit aux républicains de se compter.

Depuis 1884, Godefroy Cavaignac a donné son nom à une rue du XIe arrondissement. Elle est située entre la rue de la Roquette et la rue de Charonne :

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