L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MVI : Une exposition consacrée à l'Albanie à ne pas râter à la Maison Européenne de la Photographie

La Maison Européenne de la Photographie (MEP) est une grande institution culturelle située dans le 4e arrondissement et qui date du dernier mandat de Jacques Chirac en tant que maire de Paris (une petite remarque pour rappeler que la politique culturelle n'est pas un monopole de la Gauche). Je persiste à regretter que cette institution qui coûte fort cher aux contribuables parisiens (comme en atteste encore le vote de deux subventions de 1 875 461 euros et de 70 000 euros par le conseil d'arrondissement du 4e du 4 juillet 2011) ne soit pas davantage connue et visitée par les Parisiens et notamment par les habitants du 4e.

La MEP présente des expositions temporaires auxquelles j'ai consacrées plusieurs articles depuis la création de ce blog*. L'intérêt est que la grande variété des artistes présentés permet à chacun de pouvoir trouver son bonheur. En ce moment, parmi les thèmes proposés, j'ai eu un vrai coup de coeur pour la présentation de photographies venues d'Albanie (voir mon article sur Héliosse II : L'âge d'or de la photographie albanaise. La dynastie Marubi et les rhapsodes de lumière, 1858-1945).

Le billet d'entrée à la Maison Européenne de la Photographie n'est pas donné mais je rappelle que le mercredi en fin d'après-midi à partir de 17h, l'accès est gratuit. Il vaut mieux éviter les premières et les dernières semaines des périodes de présentation des expositions car dans ces cas, il y a toujours une queue impressionnante.

Personnellement, très souvent le mercredi, vers 18h, je tente ma chance pour pouvoir admirer et réadmirer des photographies.

L'exposition sur l'Albanie se tient à la MEP jusqu'au 8 janvier 2012. Pour plus d'information voir le site de la Maison Européenne de la Photographie.

*Mes précédents articles à propos de la MEP :

- 12 août 2008 : Annie Lebovitz

- 3 mai 2009 : Cartier-Bresson

- 12 juin 2010 : exposition Mimmo Judice

MV : Illuminations de Noël : place Baudoyer... une histoire de bouteilles ni à moitié pleine, ni à moitié vide

Jeudi dernier, j'ai pris cette photo place Baudoyer devant la mairie du 4e. Il s'agit d'une décoration de Noël déjà vue l'an dernier près du théâtre du Palais Royal : des bouteilles vides vertes et rouges donnent l'impression de loin qu'il s'agit de sapins.

Certains s'enthousiasmeront pour cette idée qui permet de recycler des objets et de leur redonner une nouvelle vie.

Il y aura aussi des grincheux pour dire que rien ne vaut de vrais sapins et que ces bouteilles en plastique sont illuminées avec de l'électricité... nucléaire !

Chacun peut se faire son avis.

En tout cas, l'inauguration de ces illuminations aura lieu ce soir à 18h15 place Baudoyer ce qui fera une entrée en matière originale au Conseil d'arrondissement qui se tiendra en mairie dans la salle des mariages à partir de 19h.

 

 

MIV : Jardin sonore de l'Hôtel d'Aumont : les travaux votés non sans remontrances de la part de...l'adjointe verte.

La façade de l'Hôtel d'Aumont depuis la rue des Nonnais d'Hyères

Le Conseil d'arrondissement du 4e arrondissement avait voté le 30 mars 2009 le principe de la création d'un "jardin sonore" ouvert au public dans l'espace situé entre l'Hôtel d'Aumont et la Cité Internationale des Arts (voir mon article du 28 mars 2009).

Lors du Conseil d'arrondissement du lundi 7 novembre 2011, les élus ont voté le projet définitif. Le budget prévu est de 3 200 000 €. Un nouvel espace vert de 5 000 m² va être ouvert en plein coeur de Paris.

De manière assez étonnante (sauf pour ceux qui connaissent le mode de fonctionnement très particulier de la majorité municipale du 4e), c'est l'adjointe verte, Corine Faugeron qui a émis le plus de réserves concernant ce jardin. En effet, elle s'est tout d'abord inquiétée du coût très élevé des travaux en espérant que cela ne conduirait pas à reporter les aménagements prévus pour d'autres espaces verts. Elle a de plus critiqué le fait de créer un aménagement sonore inspiré du chant des oiseaux. D'après elle, il serait beaucoup mieux de pouvoir entendre de véritables oiseaux.

La maire PS, Dominique Bertinotti, qui avait l'air exaspérée par les remarques de son adjointe verte, a répliqué que le coût supplémentaire induit par la sonorisation du jardin n'était que de 200 000€. De plus, elle a insisté sur l'aspect très novateur du partenariat avec une institution culturelle importante du 4e : l'IRCAM.

Madame Faugeron a répondu en rappelant que le projet initial n'était pas de 3 200 000€ mais de 730 000€ mais je n'ai pas entendu de réponse sur ce point. Même si l'adjoint à la Culture, Christophe Girard, a rappelé qu'un avion Rafale coûtait 100 millions d'euros (une information exacte puisqu'un rafale coûte un peu plus de 140 millions d'euros)...

On ne peut en tout cas qu'être ravi que le projet initial ait été amélioré sur un point important. En effet, l'aire de jeux qui devait initialement rester le long de la rue a été déplacée vers l'intérieur du jardin ce qui permet de renforcer la sécurité puisque les enfants seront beaucoup plus loin de la circulation automobile.

Comme dans mon article du 28 mars 2009, je continue à m'interroger sur la hauteur du mur qui sera construit autour du jardin pour permettre aux sons d'être entendus. Il serait dommage que l'on ne puisse plus admirer la façade de l'Hôtel d'Aumont depuis la rue de l'Hôtel de Ville et depuis la rue des Nonnains d'Hyères. C'est un des rares points que Mme Faugeron n'a pas soulevé. Pour le reste on ne peut que se réjouir de pouvoir disposer d'un nouvel espace vert dans le 4e arrondissement.

La façade de l'Hôtel d'Aumont depuis la rue de l'Hôtel de Ville

Notons pour finir que les travaux ont été votés à l'unanimité des élus du 4e : ceux de la majorité et de l'opposition, y compris... Corine Faugeron !

Le dernier conseil d'arrondissement de l'année 2011 aura lieu demain soir dans la salle des mariages de la mairie du 4e à 19h.

MIII : 7e marché de Noël du Lion's club de l'île Saint- Louis organisé à l'espace des Blancs Manteaux Pierre-Charles Krieg

Pour la 7e année, le Lion's club de l'île Saint-Louis organise un marché de Noël dans l'espace des Blancs Manteaux Pierre-Charles Krieg. Cela permettra au Lion's club de financer une partie de ses actions de solidarité (source : le site de la mairie du 4e) :

- la lutte contre la cécité et la malvoyance avec organisation de dépistage des troubls oculaires.

- les actions de proximité en tant que "partenaire dans la cité" en collaboration avec la mairie du 4e : jeunesse en difficulté, personnages âgées, sans abri.

Je m'y suis rendu vendredi après-midi. Je conseille tout spécialement le magnifique stand situé au fond à  gauche dans lequel on peut acheter tout ce qui est utile pour servir le thé (théière, tasses,...).

Ce week end, un autre marché de Noël est organisé dans le 4e arrondissement. Il se tient à l'école des Francs Bourgeois, 36 rue du Petit-Musc (ce samedi de 10h à 19h et demain de 11h à 19h). J'avais consacré un article à cet autre maché l'an dernier (voir article du 2 décembre 2010).

 

CMXCIX : "Qui se sent morveux, qu'il se mouche" (L'Avare, Acte I scène 3)

Ce tag laisse sur un mur de la rue du Roi de Sicile m'a amusé même si je sais que ce n'est pas bien d'écrire sur les murs). Certains diront que les arguments volent bas... mais la phrase peut, peut-être, se lire au propre comme au figuré et dans le fond, on ne sait pas qui est visé !

 

CMXCV : Des plaques de rues ordonnées par René Hérault, lieutenant général de Police, en 1729

On trouve dans plusieurs rues du 4e arrondissement des rues dont le nom est gravé directement dans les façades. Il s'agit d'un legs du XVIIIe siècle. En  effet, par l'ordonnance du 30 juillet 1729, le lieutenant général de Police, René Hérault, ordonna que les propriétaires des maisons situées aux extrêmités des rues apposent des plaques pour indiquer le nom de la voie.

Les plaques que l'on peut voir sont donc un témoignage du Paris de la première moitié du XVIIIe siècle. Elles sont contemporaines du fameux plan Turgot qui date des années 1730.

Elles nous montrent que le nom de certaines rues a été parfois modifié comme la rue Saint-Médéric qui est devenu la rue Saint-Merri :

ou bien la rue de la Mortellerie qui est devenue la rue de l'Hôtel de Ville sous Louis-Philippe comme j'en reparlerai très bientôt :

René Hérault, né à Rouen le 23 avril 1691, fut lieutenant général de Police de Paris de 1725 à 1739. Pour lutter contre le Jansénisme, très présent dans la capitale, il mit en place une police secrète ce qui le rendit fort peu populaire.

Pour la petite histoire, sa 2e femme, Hélène Moreau de Séchelles, qu'il épousa en 1732, lui donna un enfant qu'il reconnu... même si en fait le père était Louis Georges Erasme de Contades. Ce fils, Jean-Louis-Martine Hérault de Séchelles est le père du conventionnel Marin-Jean Hérault de Séchelles qui est representé sur la façade de l'Hôtel de Ville (voir article du 4 juillet 2009).

Pour finir, voici deux dernières plaques qui viennent celles-ci du quartier Saint-Gervais : l'angle entre la rue du prévôt (appelé au XVIIIe siècle la "rue percée) et la rue Charlemagne (appelée la rue des Prestres).

CMXCIII : Dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis : Les 4 souverains représentés dans le dôme : Clovis, Charlemagne, Saint Louis et... un de mes ancêtres de la 31e génération un peu oublié par l'Histoire

Le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis s'élève à 55m de hauteur. C'est un dôme du XVIIe siècle caractéristique de la Réforme catholique (appelée par certains la "Contre-Réforme") tout comme par exemple celui que l'on peut voir à la Sorbonne.

Ce dôme construit pour les Jésuites de Paris s'inspire directement de l'église du Jesù de Rome. Comme les Jésuites étaient au moment de la construction de l'édifice très proches de la famille royale, l'église a été placée sous le patronnage de Saint-Louis. Le coeur des rois Louis XIII et Louis XIV y étaient conservés.

Après l'interdiction de l'Ordre des Jésuites sous le règne de Louis XV, l'église Saint-Louis a par la suite connu d'importantes destructions à la Révolution. Cependant, les peintures qui ornaient le dôme depuis le XVIIe siècle n'ont été détruites qu'en 1871 pendant la Commune de Paris. On peut y voir quatre grisailles en trompe-l'oeil qui sont donc très récentes. Elles sont l'oeuvre de Paul-Joseph BLANC et datent de 1873.

Il faut se pencher pour pouvoir bien savoir quels sont les quatre souverains représentés. Trois d'entre eux ne sont pas une véritable surprise.

On trouve bien sûr Louis IX, roi de 1226 à 1270, qui est le seul roi de France a avoir été canonisé. Il tient la couronne d'épines pour laquelle le roi a fait construire la Sainte-Chapelle sur l'île de la Cité et qui est aujourd'hui conservée dans le Trésor de la Cathédrale Notre Dame :

On trouve aussi bien sûr Clovis, le roi des Francs fondateur de la dynastie mérovingienne et qui aux alentours de 496 a décidé de se convertir à la religion catholique. On voit qu'il tient dans la main droite la francisque, l'arme considérée comme emblématique des guerriers francs. Dans sa main gauche il tient un reliquaire, peut-être celui de Sainte-Geneviève, la sainte patronne de Paris pour laquelle il a fait construire un monastère (à l'emplacement de l'actuel Panthéon)

Il n'est pas non plus surprenant de trouver Charlemagne. En effet, le 2e représentant de la dynastie carolingienne a réussi à se faire couronner empereur, par le pape, à Rome en l'an 800. Les Empereurs Romains Germaniques, notamment Frédéric Ier au XIIe siècle, ont même voulu le considérer lui aussi comme un saint :

Le dernier souverain représenté est par contre beaucoup plus difficile à deviner. En effet, tout d'abord c'est le moins visible car il est dans la face du dôme qui est du côté de la nef et il faut donc se mettre dans le choeur pour le voir (ce que l'on a rarement l'occasion de faire au cours de la messe sauf si on fait partie des célébrants...) De plus, le souverain choisi est beaucoup moins connu : il s'agit de Robert II le pieux, roi de 996 à 1031 :

Si la piété de Robert II n'est peut-être pas légendaire, il fait cependant partie des rares rois de France à avoir été frappé d'anathème par un pape en raison de sa décision de répudier sa 1ère femme, Rosala d'Italie. Ce n'est que la mort de celle-ci en 1003 qui permit de mettre fin à ce conflit religieux et politique.

Le 3e mariage de Robert II, avec Constance d'Arles, célébré en 1002 put ainsi être officiellement validé par l'Eglise. Je ne peux que m'en réjouir puisque, parmi mes ancêtres figure Robert de Dreux, fils du roi Louis VI le Gros et donc arrière-petit-fils de Robert II le Pieux et de Constance d'Arles. Ce roi, fort peu connu, représenté dans le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis est donc mon ancêtre à la 31e génération. (voir mon article sur mon blog de généalogie à propos de Louis VI le Gros). Omnia vanitas...

 

CMXCI : La nef de Paris dans le 4e (épisode n°8) : Une autre galère en guise de nef au lycée Sophie Germain

Voici un nouvel épisode de la série consacrée aux représentations de la nef de Paris dans le 4e arrondissement. J'ai écrit, il y a quelques semaines, un article à propos de la galère qui figure à l'entrée de l'école de la rue du Fauconnier (article du 3 septembre 2011). En continuant cette série, je me rends compte que la représentation d'une galère dans les armoiries n'est pas si rare. Elle est certes très éloignée de la nef représentée sur le sceau des marchands d'eau de Paris au XIIIe siècle (voir article du 13 octobre 2011) mais il semble que cela corresponde à une mode du XIXe siècle. En effet, on retrouve une autre galère sur la plaque située à l'entrée du lycée Sophie Germain.

On voit très nettement, dans la coque, cinq orifices dans lesquels dix rames apparaissent. Cette embarcation si elle était plus plate ressemblerait fort aux drakkars (le nom communément donné au bateaux des vikings qui ont menacé Paris aux IXe et Xe siècle).

Sous cette nef, on retrouve très classiquement la devise de Paris :

La plaque comporte une date : 1882. Il s'agit de l'année où "l'école primaire supérieure" qui a précédé le lycée Sophie Germain a ouvert ses portes à cet endroit :

Tout laisse penser que la plaque date de l'époque de la fondation. En tout cas, elle a nécessairement été gravée avant 1900 : autrement la belle facture de l'ouvrage ne manquerait pas de faire apparaître, à la base de la nef, la légion d'Honneur dont la Ville de Paris a été décorée à la toute fin du XIXe siècle.

CMLXXXIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (76e volet) : "F. MIRON"... Un hommage à un prénommé François qui a laissé un bon souvenir à la tête de Paris !

Voici le 76e épisode de la saga consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville : elle concerne François Miron que l'on peut voir au 1er étage juste à droite du portail central :

François Miron est né à Paris en 1560. Issu d'une famille de robe, il a été membre de la haute magistrature parisienne. Il est resté célèbre pour avoir été prévôt des marchands de 1604 à sa mort (le 4 juin 1609). Il a utilisé une partie de ses ressources pour achever la construction de l'Hôtel de Ville dont les travaux avaient commencé plus de 60 ans plus tôt sous François Ier (voir l'article du 15 octobre 2011 consacré à Pierre Viole qui est situé lui à gauche du portail central). Cette volonté de consacrer son argent pour la maison commune des Parisiens est mise en évidence par la statue : la main gauche du personnage tend une bourse. Faut-il regretter le temps où des édiles zêlés mettaient les mains à la poche pour oeuvre en faveur de l'intérêt général ? En tout cas, cela a valu à François Miron le surnom élogieux de "Père du Peuple"...

J'ai déjà écrit un article à propos de la rue François Miron située dans le 4e arrondissement entre la rue Lobau et la rue Saint-Antoine (voir article du 20 janvier 2010).

La statue de François Miron a été sculptée par Henri-Frédéric ISELIN. Le musée Georges-Garret de Vesoul possède un modèle en plâtre de cette statue (voir le lien suivant).

CMLXXXVIII : Des chocolats fabriqués dans le 4e arrondissement : des images du laboratoire du chocolatier Girard

Je publie cet article à l'occasion de la tenue du chocorama qui se tient ce week-end à l'espace des Blancs-Manteaux Pierre-Charles-Krieg. Cette année, c'est le Mexique qui l'invité d'honneur (voir le lien suivant)

Nous avons la chance d'avoir dans le 4e arrondissement un grand nombre de magasins qui vendent du chocolat. Cependant, sauf erreur de ma part, les chocolatiers qui ont leur laboratoire de fabrication dans l'arrondissement ne sont pas légions. Tel est le cas de la chocolaterie Girard (dont le magasin est situé depuis 1954 au 4 rue des Archives)

Le 15 octobre 2011, avec l'association que je préside, "le 4e au coeur", nous avons eu la chance de pouvoir visiter le laboratoire de fabrication des chocolats.

Voici plusieurs photographies que j'ai prises :

Les ingrédients (à gauche une calebasse de cacao, en bas des fèves de cacao séchés et torréfiées : c'est excellent !)

Les chocolats sortant de la machine qui sert pour l'enrobage :

Les chocolats enrobés avec leur déco :

La machine qui sert pour les chocolats fabriqués par moulage :

Vous pouvez déguster et acheter les chocolats Girard dans le magasin situé 4, rue des Archives dans le 4e arrondissement (site web : dragées Girard.com).

Pour ceux qui voudraient visiter le laboratoire de fabrication, voici une page où vous aurez toutes les informations.