L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CDXCII : L'orme de Saint-Gervais

 

Voici pour un nouvel article que j'ai repris parmi ceux que j'avais écrits pour le 4e que j'aime (article du 6 janvier 2008). Il concerne l'orme situé devant l'église Saint-Gervais-Saint-Protais :

"Depuis le Moyen Âge, l'orme est le symbole de la paroisse Saint Gervais. C'est pour cette raison qu'un orme continue à dominer la place située devant l'Eglise Saint-Gervais-Saint-Protais. Comme cette église a donné son nom au quartier du même nom, cet orme est un magnifique symbole de cette partie du 4e arrondissement.

Au Moyen Âge, les habitants de cette paroisse avaient l'habitude de se réunir autour de cet arbre pour le règlement des créances. L'arbre actuel a été planté en 1935 et il fait 12m de haut d'après le site officiel de la ville de Paris (rubrique "espèces remarquables").

Pour l'anecdote, on retrouve cet arbre sous forme de décor végétal sur les grilles en fer forgé qui ornent le bâtiment XVIIIe siècle situé au nord de l'église et qui longe toute la place Baudoyer (comme on le voit sur la photo ci-dessous.)"

Cet article a été traduit en anglais (article paru le 23 octobre 2009).

This post has been translated into English (post published on October 23rd, 2009)

CDLXXIV : Un décor rocaille assez réussi qui date du... XIXe siècle

Il m'arrive d'être assez sévère avec les styles parfois un peu lourdingues du XIXe siècle qui par exemple sous Louis-Philippe ou sous Napoléon III se sont évertués à copier des formes antérieures sans en avoir le génie.

Voilà une photo pour apporter un bémol à ce jugement. Au 21 de la rue de Rivoli, dans la partie comprise entre la mairie du 4e arrondissement et la rue Saint-Antoine qui donc a été percée sous le second Empire, on trouve cet élégant linteau de porte qui réutilise les motifs du style rocaille fort répandu dans la première moitié du XVIIIe siècle. On y trouve même des coquillages. L'ensemble est assez réussi.

CDLXXI : Les Billettes, le dernier cloître médiéval de Paris.

  Voici un article que j'avais écrit pour "Le 4e que j'aime" le 11 novembre 2007 et comme dans sa substance, je n'ai rien à dire de mieux, je le republie en choisissant juste de mettre les photos en noir en blanc. :

"Au 22-24 de la rue des archives, on trouve le dernier cloître médiéval de Paris. Un ensemble religieux avait été construit dans cette partie du 4^e arrondissement suite à un fait qui rappelle combien l’antisémitisme sévissait au Moyen-Âge.

En effet, d’après la tradition, cet endroit était le lieu où se trouvait la maison d’un juif nommé Jonathas et qui était usurier. En 1290, une femme qui lui avait déposé en gage ses vêtements pour obtenir de l’argent ne put rembourser sa dette. Jonathas fut accusé d’avoir accepté de rendre les habits en échange d’une hostie que la pauvre personne aurait du rapporter après avoir assister à la messe en l’Eglise Saint-Merri le jour de Pâques. L’histoire est ensuite assez classique : Jonathas aurait tenté de percer l’hostie de plusieurs coups de canifs. Aussitôt un sang abondant se serait mis à couler à grand flot. Ne sachant que faire, Jonathas aurait jeté l’hostie dans une chaudière d’eau bouillante. Celle-ci devint aussitôt rouge comme du sang alors que l’hostie s’élevait au-dessus d’elle. Le quartier fut ameuté. Jonathas fut arrêté et brûlé vif tout près de là, en place de grève (place de l’Hôtel de Ville). Voilà donc une histoire qui rappelle que la communauté juive était présente dans cette partie de Paris dès le Moyen Âge. Elle était victime de préjugés qui se sont renforcés au XIIIe siècle comme le montre les édits pris par Louis IX dans les années 1250.

A la fin du XIVe siècle, pendant le règne de Charles VI, cela conduisit à la décision d’expulser tous les Juifs hors du royaume de France. Les biens de Jonathas furent confisqués au profit du roi Philippe IV le bel qui fit construire sur son emplacement une chapelle expiatoire. Il y établit « l’ordre des frères de la charité » qui y restèrent jusqu’au XVIIe siècle. En 1633, les bâtiments furent repris par l’ordre des « carmes billettes » qui sont à l’origine du nom actuel de ce lieu.

 

 

            Le cloître des billettes tel qu’on le voit aujourd’hui a été construit dans la 1^ère moitié du XVe siècle. C’est un bel exemple de gothique, assez dépouillé, alors que le siècle est normalement caractérisé par un style flamboyant parfois un peu exubérant. A côté, on trouve l’église qui a été complètement reconstruite au milieu du XVIIIe siècle par l’architecte dominicain, le frère Claude. Elle est un bel exemple de construction en style néo-classique. L’ensemble formé par le cloître et l’église a donc une certaine harmonie malgré deux époques de construction très différentes.

Après avoir été fermé au culte pendant la Révolution française, l’empereur Napoléon Ier a installé en ce lieu, en 1808, le consistoire de l’Eglise luthérienne de France. On y trouve aujourd’hui le centre  culturel luthérien. Le cloître accueille régulièrement des expositions qui permettent de le visiter. L’église est un lieu de cérémonie religieuse de l’église évangéliste. Elle accueille régulièrement des concerts. Un magnifique orgue a été installé dans les années 1980.

Le « + » pour les riverains : Il est possible de louer, notamment pour des réunions, une des salles situées dans les étages à droite de l’entrée principale.

 

 

P.S. : J'ai publié le 24 mai 2009 un article pour signaler une des très belles expositions qui s'est tenue au printemps dans ce cloître.

CDLXVI : Une mairie d'arrondissement impériale...

 

Voici un autre article que j'avais fait paraître sur Le 4e que j'aime le 29 janvier 2008. Suite à sa publication, le soir même la maire du 4e, Dominique Bertinotti, avait admis en conseil d'arrondissement qu'elle n'avait jamais remarqué que la devise de la République n'apparaissait pas sur la façade de la mairie du 4e et elle s'était engagé à le faire au plus vite, ce qui a été fait dès le mois d'avril 2008 (voir mon article de L'Indépendant du 4e du 15 avril 2008).

"La mairie du 4e arrondissement a été bâtie sous Napoléon III. En effet, c'est en 1860 que la carte de Paris a été profondément transformée avec les annexions décidées par le préfet Haussmann : les contours du 4e arrondissement n'ont pas changé depuis. De plus, sous Napoléon III, ce quartier a été profondément réaménagé puisque la rue de Rivoli a été prolongée à cette époque.

Il est surprenant cependant de se rendre compte que malgré la proclamation de la République en 1870, à peine 3 ans après l'inauguration de notre mairie, la plaque qui rappelle la construction décidée par l'empereur et surtout les chiffres de Napoléon III (N et B entrelacés pour Napoléon et Bonaparte) apparaissent toujours dans la cour. La mairie du 4e arrondissement, contrairement à l'Hôtel de ville tout proche, a échappé à la destruction des Communards.

Cela nous permet de pouvoir continuer à admirer une Salle des mariages d'un style Napoléon III caractérisée par sa grande légéreté et son bon goût... Vous pouvez l'admirer chaque mois lors du Conseil d'arrondissement. [...]".

Plusieurs remarques avec des informations que j'ai apprises depuis que cet article a été écrit :

1°) Si on regarde bien le chiffre de Napoléon III qui apparaît sur la photo en haut de cet article on voit que le N.B. de Napoléon III est entrelacé avec un E... pour rappeler le prénom de l'impératrice Eugénie de Montijo.

2°) J'ai lu dans plusieurs ouvrages qu'en fait la mairie du 4e arrondissement a subi quelques destructions lors de la Commune c'est pourquoi la plupart des décors intérieurs date des années 1880.

CDLXII : Un hall d'immeuble Napoléon III rue de Rivoli

Profitant des vacances,  je republie sous le label "L'Indépendant du 4e" des articles que j'avais écrit en 2007/2008 pour le blog "Le 4e que j'aime" (article du 8 janvier 2008)

"Rue de de Rivoli, dans le quartier Saint-Merri, côté impair (si on réfléchit bien ça limite les possibilités), au hasard des halls d'immeubles on peut découvrir cet intéressant décor Napoléon III. Un remake de l'école de Fontainebleau à la sauce XIXe siècle... C'est un peu chargé mais c'était le style de cette époque !

Cela nous rappelle que la rue de Rivoli (commencée par Napoléon Ier avec le tronçon compris entre la place de la Concorde et le Palais royal) a été prolongée après 1850 par le Baron Haussmann pour aller jusqu'à la rue Saint-Antoine. Cela a profondément changé la configuration du 4e arrondissement qui d'ailleurs n'est devenu le 4e arrondissement qu'en 1860..."

CDLVI : Fontaine Wallace (2) : la fontaine de l'allée des justes.

 Voici une autre fontaine Wallace que l'on peut voir dans le 4e arrondissement. Je renvoie à l'article que j'ai écrit à propos de la fontaine située au début de la rue de Rivoli ainsi qu'à l'excellent site consacré à ces fontaines.

Cette fontaine est située juste à côté du Mémorial. On peut y voir les vitrines de la librairie consacrée à la Shoah et aux autres génocides du XXe siècle. (Je pense notamment au journal d'Hélène Berr que je viens de finir de lire). Une adresse à connaître pour ceux qui s'intéressant à la question :

Pour continuer la série sur les fontaines, voici un détail de la petite coupole qui surmonte cette fontaine  :

Le style inimitable du XIXe siècle !

CDLV : Une bonne nouvelle : l'ouverture du kiosque à l'angle Rivoli/Lobau

 Le 30 juin 2009, le kiosque à journaux à l'angle Rivoli/Lobau au 2e jour de son ouverture.

Depuis le mois de septembre 2008, un kiosque avait été installé à l'angle des rues de Rivoli et Lobau. Je m'en étais réjoui dès cette époque (voir article du 19 septembre 2008).

Cependant malgré l'annonce que ce kiosque allait bientôt ouvrir (article du 13 novembre 2008), il était resté malgré tout fermé pendant de nombreux mois. Il ne servait qu'à faire de la publicité pour les couvertures des magazines qu'il fallait aller acheter ailleurs.

Cependant, comme on le voit sur la photographie prise qui apparaît ci-dessus, cette situation a changé depuis le 29 juin 2009. Le kiosque est enfin ouvert.

Paris avait connu une forte baisse du nombre de ce type de lieu de vente de la presse en raison des nombreuses difficultés rencontrées par cette profession : ils étaient passé de 392 en 1997 à 277 en 2005. L'AAP (Administration d'Affichage et de Publicité) a été chargée de mener une politique volontariste pour redévelopper ce type de commerce (voir son site qui est très complet). D'après cette source, Paris compte aujourd'hui 383 kiosques :

Souhaitons bon courage et bonne chance aux vendeurs qui tiennent ce nouveau kiosque qui est idéalement placé (je passe chaque jour devant quand je travaille...)

CDXLV : Les anges du 4e (6e volet) : à l'occasion d'un anniversaire....

 Voici 4 angelots...

Ils font partie de la porte en bois que l'on trouve rue Vieille-du-Temple sur la porte de l'Hôtel construit au XVIIe siècle pour Jean-Baptiste Amelot de Bisseuil (appelé depuis le XVIIIe siècle l'Hôtel des ambassadeurs de Hollande) :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas consacré d'articles aux anges du 4e. Je reprends cette série à l'occasion de l'anniversaire de celle qui m'avait soufflé l'idée de cette série...

CDXLI : Restauration de la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis : un état de la situation. Un article en hommage à Raphaël

Il y a exactement un an, le 15 juillet 2008, Raphaël nous quittait. Cet article lui est dédié car ceux qui ont disparu continuent à exister tant que nous ne les oublions pas.

Sur cette photographie prise fin 2007, on voit la façade décorée pour la Noël, sans les hideux filets de protection qui en masquent une partie, depuis la chute de pierres en février 2008.

La maire du 4e arrondissement, madame Bertinotti dans le numéro de juillet/août 2009 du journal Centre-Ville, cite un visiteur étranger du XVIIIe siècle dont le témoignage est pour le moins sujet à caution puisqu'il s'agit d'un personnage fictif des Lettres persanes de Montesquieu, ce qui n'est pas très clair dans son commentaire (voir mon article du 3 juillet 2009). Pour ma part, je commencerais cet article en citant un visiteur étranger qui semble bien avoir existé car il est cité dans un très bon ouvrage consacré à l'Histoire du Marais.

En effet, dans le livre de Jacques WILHELM, La vie quotidienne au Marais au XVIIe siècle, Hachette, 1966 on peut lire page 114 cet extrait très intéressant : "[L'église des Jésuites, l'actuelle église Saint-Paul-Saint-Louis] offrait une unité de style qui permet de la considérer comme l'exemple le plus caractéristique de l'art religieux du règne de Louis XIII. C'était l'opinion de Martin Lister, voyageur anglais, qui accompagné d'un moine irlandais, s'y rendit en 1698. L'un des pères leur fit visiter l'édifice dont "la coupole, le pavé, les incrustations de marbre, la chaire, les autels, l'orgue, les bénitiers, mais PAR-DESSUS TOUT LE RICHE ET INCOMPARABLE PORTAIL font, à mes yeux, l'UN DES MORCEAUX LES PLUS ACCOMPLIS D'EUROPE, et digne de soutenir la comparaison avec ce que Rome présente de plus beau"".

L'association que je préside, "Le 4e au coeur" s'était mobilisée pour dénoncer le report des travaux de restauration décidée par le maire Bertrand Delanoë. La pétition que nous avons fait circuler a recueilli plusieurs centaines de signatures (voir l'article sur le blog de l'association daté du 24 mars 2009)

Lors du Conseil d'arrondissement de mai 2009, Christophe Girard, le maire adjoint du 4e et de la Ville de Paris chargé de la Culture, a annoncé que finalement les études de travaux allaient commencer dès cette année. La restauration de la façade de l'Eglise Saint-Paul-Saint-Louis devrait vraiment démarrer en 2010. L'achèvement des travaux devrait avoir lieu avant la fin de la mandature de l'actuel maire de Paris (mars 2014). Il faut souhaiter que ces délais seront tenus.

Cette restauration était particulièrement désirée par Raphaël qui avait laissé sur ce blog un commentaire sous le pseudonyme de "raph" pour se réjouir de la mise en oeuvre des travaux (voir l'article du 23 mai 2008). Par la suite, cette décision avait malheureusement été ajournée comme l'avait annoncé Bertrand Delanoë lors de son compte-rendu de mandat de décembre 2008 (voir mon article du 20 décembre 2008). Espérons que cette fois, les engagements pris seront tenus.

On pourra en juger en mars 2014...

En attendant chaque 15 juillet, j'essaierai de faire un article pour évoquer l'avancement de la restauration de la façade de cette église. Ce sera ma contribution en l'honneur de la mémoire de Raphaël.

CDXXXVIII : La fin sans bruit d'une vieille école du 4e

Ce drapeau en berne rue François Miron symbolise une disparition qui s'est faite sans beaucoup de bruit avec le début des vacances scolaires : l'école maternelle de la rue François Miron a définitivement fermé ses portes. J'avais consacré un article à l'annonce de cette fermeture le 19 mars 2009. 

L'affaire a fait beaucoup moins de bruit que la fermeture d'une classe à l'école Saint-Merri l'an dernier :  pendant des mois et des mois le message "Non aux fermetures des classes dans le 4e" était visible depuis la rue du Renard :

Il est vrai que l'école de la rue François Miron avait le défaut d'être une école fréquentéee presque uniquement par des habitants du 4e alors que l'école Saint-Merri en raison de la pédagogie "alternative" qu'elle propose attire de nombreux enfants qui viennent d'autres arrondissements. Elle est donc très énergiquement défendue (souvent par des personnes qui paradoxalement s'opposent à l'assouplissement de la carte scolaire...). Elle a de plus la chance qu'une de ses institutrices, Mme Zarka, soit l'adjointe chargée des affaires scolaires !

En ce qui concerne la rue François Miron, la maire du 4e, Dominique Bertinotti, a décidé pour l'année 2009/2010 de mettre à disposition les salles pour des associations sportives. Cela ne semble pas absurde quand on pense au manque d'équipements sportifs dans le 4e.

J'espère que la mairie du 4e et/ou la Ville de Paris ne négligeront pas une personne qui est connue de tous ceux qui ont fréquenté l'école de la rue François Miron : sa concierge. Après 35 ans de bons et loyaux services dans cette école, celle-ci prend sa retraite en novembre. On comprend qu'elle ait de nombreuses attaches avec le 4e arrondissement. Il faut espérer qu'elle aura droit à un logement social dans le 4e puisque, paraît-il, ces derniers sont développés avec l'idée de permettre aux habitants, qui le veulent, de pouvoir se maintenir dans notre bel arrondissement malgré le niveau excessif des loyers.

J'espère aussi que, malgré la fermeture de cette école, l'hommage rendu aux enfants victimes de la Shoah n'oubliera pas de rendre hommage aux élèves de cette école qui en ont été victimes. Il était fort dommage que ce ne soit pas le cas, pour la 1ère fois cette année le 26 avril 2009, lors du jour commémoratif de la déportation. (Voir l'article écrit le 25 avril 2009 par Avishaï sur le blog de l'association dont je suis président : Le 4e au coeur).