L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

LIII : Goldenberg remplacé par la librairie du mémorial de la Shoah ?

J'ai publié vendredi un article à propos de la crise du Pletzl. J'ai expliqué dans cet article la position tenue par la maire Mme Bertinotti. Celle-ci lors du conseil d'arrondissement du 20 mai a aussi donné une information : le restaurant et traiteur Goldenberg a définitivement fermé.

Selon la même source, il devrait normalement accueillir la librairie du mémorial de la Shoah. Ce ne serait pas une mauvaise idée car en raison des mesures de sécurité nécessaires pour entrer en ce lieu, il n'est parfois pas simple d'accéder à la librairie. Or on peut trouver en cet endroit de nombreux ouvrages concernant la shoah mais aussi d'autres génocides du XXe siècle (notamment celui du Rwanda).

J'ai cependant été supris en passant devant Goldenberg de constater que si des travaux avaient commencé, le panneau "A louer" apparaissait toujours. Le sort de ce lieu est-il donc vraiment scellé ?

LI : Crise du Pletzl

En passant par le quartier juif mercredi après-midi dernier, je me suis rendu compte qu'à nouveau un commerce -celui-là situé rue des Ecouffes une rue perpendiculaire à la rue des Rosiers- affichait un panneau "bail à céder".

Lors du dernier Conseil d'arrondissement, la maire Mme Bertinotti a affirmé qu'elle ne pouvait rien faire contre les lois du marché. Bel hommage au libéralisme... On finirait par penser qu'elle s'est ralliée à Bertrand Delanoë si on ne savait pas qu'elle fait partie des proches de Ségolène Royal. Il est tout de même inquiétant que, un par un, tous les magasins traditionnels juifs ferment. Pour mémoire, le Pletzl est le quartier du IVe arrondissement qui a accueilli une très forte population juive venue d'Europe de l'Est pendant l'Entre-deux-guerres.

Mme la maire a eu raison de dire qu'on ne peut pas sauver artificiellement l'âme d'un quartier. Il faudrait cependant réfléchir à ce qui pourrait être décidé pour maintenir cette ambiance très particulière qui régnait dans cette partie du IVe arrondissement. Les solutions ne sont pas simples mais elles méritent que l'on y réfléchisse car sinon d'ici quelques années, il n'y aura plus que des magasins de chaînes de vêtements. De plus, ne pourrait-on pas au moins inciter les repreneurs à conserver une partie de la dévanture qui rappelerait  l'histoire de cet endroit ?

XLIX : Rue du Bourg Tibourg

Voici un autre article que j'avais écrit sur le 4e que j'aime : )

 

Voilà encore une rue du Marais au nom bien sympathique. Un de mes contacts "facebook" me disait qu'il adorait le nom de cette rue mais avouait qu'il ne connaissait pas l'origine de ce nom étrange.

Pour le comprendre, il faut se rappeler que l'enceinte du Haut-Moyen Âge, construite au Xe siècle pour répondre à la menace Viking, passait un peu plus au sud au niveau de la place Baudoyer (où se trouvait une porte). Un petit bourg s'est développé hors de cette enceinte dans les siècles qui ont suivi. Quand une nouvelle enceinte a été construite par Philippe Auguste, vers 1190, le "Tibourg" est devenu une rue de ce Paris du XIIe siècle.

A l'époque des travaux d'Haussmann, sous le second empire, cette rue devait devenir un vrai boulevard. On peut s'en rendre compte à la largeur de la rue dans sa partie Sud : cela forme une véritable place qui avait vocation à se prolonger vers le Nord dans la logique du XIXe siècle. Heureusement que tel n'a pas été le cas puisque, si bien sûr nous ne voulons pas que notre arrondissement devienne qu'un musée, il aurait été très dommage que des rues avec un tel charme disparaissent.

XLVIII : Caserne Napoléon : fin des espoirs ?

Pendant la campagne municipale, j'avais écrit avec Raphaël un article qui expliquait l'histoire de la caserne Napoléon. Lors du conseil du 20 mai 2008, Mme Bertinotti a donné des informations très importantes concernant l'avenir possible de ce bâtiment.

En effet, répondant à une question du public du conseil précédent, Mme Bertinotti a semblé vouloir mettre fin à tous les espoirs suscités pendant la campagne à propos de ce bâtiment. Pour mémoire, le ministère de la Défense doit libérer tout l'espace qu'il occupe dans cette caserne au cours de l'année 2009.

Tout d'abord, Mme Bertinotti nous a appris qu'une partie des locaux libérés seraient occupés par les bureaux de la "D.P.P." ( traduisez la "Direction de la Prévention et de la Protection" de la mairie de Paris) qui pour le moment sont installés quai des Célestins dans le 4e arrondissement. Elle a annoncé que les locaux rendus disponibles à cet endroit pourraient être transformés en logements sociaux. Par conséquent, d'après elle, sur les 5 000 m² libérés dans la caserne, il n'en reste plus que 2 500 m²...

De plus, elle a trouvé une nouvelle idée pour occuper une partie de l'espace restant. Il faudrait que le 4e arrondissement se dote d'une cantine centrale car les établissements scolaires ne seraient pas capables de fournir des repas conformes aux normes européennes. Voilà une bien triste nouvelle car s'il est sujet qui faisait quasiment  l'unanimité jusqu'ici c'est bien celui de la qualité des repas dans les cantines. En tant qu'enseignant de banlieue, j'ai déjà subi le passage de repas cuisinés sur place à des repas livrés par une cantine plus éloignée... Certes, cela permet de répondre à des normes très strictes mais je peux certifier qu'il est difficile de garantir la qualité des repas quand ils sont fabriqués à distance et qu'il faut les réchauffer.

Il est vrai que pour Mme Bertinotti l'idée de cette cantine centrale a l'avantage de régler le problème de l'occupation d'une grande partie des 2  500 m² restants. Comme l'a souligné Vincent Roger, le leader de l'opposition municipale, dans sa réponse, il est dommage que, de ce fait, on ne profite pas de cette chance exceptionnelle que représente la libération par l'Etat de la partie Est de cette caserne.

Le 4e arrondissement reste indigent en matière d'équipements sportifs (pour mémoire dans son programme de 2001 Mme Bertinotti s'était engagée à construire un nouveau gymnase dans le 4e arrondissement et ce n'est toujours pas fait). De même il est incroyable que notre arrondissement ne possède pas un conservatoire de musique avec des salles de répétition. Enfin, il est de plus évident  que le manque de logements restent criant.

Malgré l'insistance, certes un peu excessive et déplacée d'un des membres du public (voir l'article d'hier), Mme Bertinotti s'est refusée à s'engager -pour le moment- à ce que la population de l'arrondissement soit consultée. Espérons que ce ne sera pas fait une fois que tout sera déjà décidée...   

Prochain épisode de la vie politique locale : le 10 juin 2008 à 19h en salle des mariages de la Mairie du 4e, le conseil d'arrondissement s'y tiendra.

XLV : Déménagement de l'Hôtel des impôts : quelques informations

L'Hotel des Impôts du 4e arrondissement a fermé ses portes en novembre 2006. Pour la 2e année, ceux qui font encore leur déclaration d'impôts par formulaire papier ne doivent plus la déposer au 8-10 rue de Rivoli. Il faut se rendre rue Michel Le Comte dans le 3e arrondissement. Il est vrai que ce n'est pas très loin.

Certains habitants du 4e arrondissement se sont émus du fait que le bâtiment soit resté inoccupé pendant près d'un an et demi. Certains se sont même laissés aller à dire que l'Etat gérait fort mal son patrimoine. Or, lors du dernier conseil d'arrondissement du 20 mai 2008, la maire du 4e arrondisssement, Mme Bertinotti a donné un information capitale : le bâtiment n'appartenait pas à l'Etat. On peut donc supposer que ce déménagement est synonyme d'économies pour les comptes publics.

Mme Bertinotti a aussi informé le Conseil et le public présent qu'une demande de travaux avait été déposé pour ce bâtiment. On peut peut-être regretté que dans cette affaire où de nombreux m² se sont libérés dans le 4e arrondissement, aucun pouvoir public ne se soit posé la question de savoir s'il n'aurait pas été bon de créer des logements. Il n'est pas si fréquent qu'une telle surface au sol soit disponible.

Reste à savoir le type de commerce qui va s'ouvrir à cet endroit exceptionnellement bien placé, au coeur du Marais, en face de la sortie du métro Saint-Paul. Espérons que ce ne soit pas encore une fois une chaîne de vêtements. Comme les travaux ont commencé, on peut espérer connaître la réponse bientôt.

XLII : Eglise Saint-Paul-Saint-Louis : annonce du calendrier de restauration de la façade

L'église Saint-Paul-Saint-Louis située en plein coeur de l'arrondissement est un très bel exemple d'un style d'inspiration baroque pas si fréquent à Paris. Rappelons que cette église de la 1ère moitié du XVIIe siècle a été construite pour les Jésuites. Elle est un symbole de la Contre-Réforme triomphante. (Voir l'article très intéressant qu'avait écrit Raphaël pour le 4 que j'aime).

C'est donc avec une grande tristesse que, début février 2008, on a appris que des pierres étaient tombées de la façade de cette église. Cette situation était due à l'état déplorable dans lequel ce bâtiment avait été laissé. La photo ci-dessus a été prise quelques jours plus tôt car, depuis, la partie supérieure de la façade est masquée par un filet peu esthétique.

Au cours du Conseil d'arrondissement du 20 mai, la maire Mme Bertinotti, répondant à une question posée lors du Conseil Municipal précédent (du 15 avril 2008) a donné un calendrier de réstauration. Répondant avec Christophe Girard, adjoint à la culture, elle a tout d'abord rappelé que les bâtiments religieux construits avant la loi de séparation des  Eglises et de l'Etat de 1905 étaient à la charge des communes. A mon avis, il y a eu une défaillance concernant l'entretien de la façade de cette église.

Il y a désormais urgence. Cependant, en raison de l'importance de la dépense et des délais légaux à respecter (appels d'offre et passation des marchés), les travaux ne devraient avoir lieu qu'à partir de 2010 et ils devraient durer deux ans.

L'addition risque d'être salée : l'ensemble des travaux est estimé à 4 200 000 €.

Espérons que le ministère de la Culture fera un geste. Il faut en effet rappeler que Mme Albanel, la ministre de la Culture, est conseillère d'arrondissement depuis mars 2008.

Addendum : malheureusement, le maire de Paris a brutalement annoncé l'annulation de ce calendrier à la fin de l'année 2008. Voir l'article du 20 décembre 2008... Raphaël n'est malheureusement plus là depuis pour manifester son mécontentement.

XL : Collages muraux

Voici un autre article que j'avais écrit pour le 4e que j'aime. Je le republie car j'aime beaucoup les créations de cet artiste de la rue :

On a vu apparaître à l'automne 2007 de surprenants "graffitis". Ils ont été vus dans le quartier Saint-Merri et dans le quartier Saint-Gervais. Il ne s'agit pas ici bien sûr de faire la promotion de ce qui peut être perçu comme de la pollution. Cependant, il faut reconnaître que certains artistes se donnent vraiment du mal. La technique employée par ce créateur est de préparer ses formes à l'aide de collages de vieux journaux

Ce qui est amusant avec ces affiches c'est que cela donne instinctivement envie de lire les informations des journaux utilisés.

Sans institutionnaliser ce genre d'art, ne faudrait-il pas davantage d'espace pour les créateurs de ce genre ? Le 4e arrondissement est et doit rester un lieu d'expression de la création.

XXXIV : Immoblilier : la flambée continue

Les statistiques montrent que le prix de l'immobilier continue de flamber dans le 4e arrondissement. Les chiffres parus dans l'hebdomadaire Le Point du 3 avril 2008 montre qu'au 3e trimestre 2007 le prix de vente au M² avait augmenté de 15,7% sur un an (la plus forte augmentation juste après le 1er arrondissement) pour atteindre la valeur de 9 040 €.

Le 4e arrondissement occupe la 3e place pour la valeur du m², après le 6e arrondissment (9760 €) et 7e arrondissement (9 260 €). On pourrait s'en réjouir si ce n'est que cela veut dire qu'il est donc devenu impossible d'acheter ou de s'agrandir dans notre arrondissement qui est devenu le plus cher de la rive droite. (Par exemple il est classé très loin devant le 16e arrondissement où le prix du m² ne vaut "que" 7470€ ! ).

Quartier par quartier du 4e arrondissement, il est intéressant de noter les différences de valeur du m² : dans le quartier des îles, il atteint 10 640 €, dans celui de l'Arsenal 8 120 €, dans celui de Saint-Gervais 7 920 € et dans celui de Saint-Merri 8 070 €.

Il est intéressant d'observer l'évolution sur une longue durée : dans le quarier Saint-Merri le prix du m² a augmenté de 85,9% en cinq ans !

Il est donc bien beau de vouloir faire du logement social. C'est important mais cela ne règle pas le problème de l'exode des classes moyennes qui doivent quitter l'arrondisssement si elles veulent acheter ou -ce qui est mon cas- s'agrandir après avoir acheté un logement il y a une dizaine d'années quand les prix étaient encore raisonnables dans ce quartier de Paris...

XXX : Le Pont Marie

Voici un pont sous lequel, d'après les guides des bateaux mouches, les amoureux doivent s'embrasser : le Pont Marie. Il s'agit du plus vieux Pont de l'arrondissement.

En effet, le plus vieux pont de Paris, le Pont Neuf, n'est pas dans le 4e arrondissement (il relie le 1er et le 6e arrondissement). Certains ponts du 4e sont construits à l'emplacement de ponts beaucoup plus anciens comme par exemple le Petit Pont et le Pont au Change. Mais, par sa construction et par son aspect le pont Marie est le plus ancien pont du 4e arrondissement : c'est ce qui fait son charme très particulier.

Il a été dessiné par l'architecte Christophe Marie. Sa construction a commencé en 1614 pour relier la rive droite à l'ïle Saint-Louis au moment où celle-ci était l'objet d'un projet d'aménagement. Christophe Marie a même pris en charge le coût de construction en contrepartie d'une concession de terrains sur l'ïle Saint-Louis-. Le pont a été fini en 1635. En 1658, suite au dégel, deux des arches du pont Marie ont été emportés par une crûe avec vingt-deux maisons. Par la volonté de Colbert, le pont a été reconstruit à partir de 1679 mais sans remplacer les maisons disparues. Il a fallu attendre 1788 pour que les maisons qui avaient subsistées soient détruites à la demande de Louis XVI qui voulait une ville plus aérée.

Ce pont fait 92m de long. Il comporte cinq arches de taille différente en forme de dos d'âne (la partie centrale est légèrement plus élevée). C'est un pont en pierre mais la charpente des piles, en bois, est d'origine. Mise à part une petite modification qui date de 1850, il  est donc le seul pont du 4e arrondissement à conserver l'aspect qu'il avait sous l'Ancien régime.

Cet article a été traduit en anglais (article paru le 24 janvier 2010).

XXVIII : Mélomania, le 24 avril : un autre son de cloche... au piano

Jeudi 24 avril 2008, profitant des vacances, j'ai assité pour la 1ère fois au cycle MELOMANIA annoncé par voie d'affiches et par le site Internet de la mairie (qui notons le remplit ici bien son office ce qui n'est pas toujours le cas comme je l'ai déjà signalé ).

Je regrette de ne pas avoir assisté plus tôt à ce cycle de conférences musicales. Celle-ci était  donnée par Alain KREMSKI. Ce denier sait admirablement faire partager sa passion pour la musique. Il montre une grande humanité et une grande simplicité. Jeudi 24 avril, il nous a ainsi démontré combien les cloches avaient influencé des oeuvres au piano de compositeurs tels que Grieg ou Liszt. Il a aussi tenu à interprété une composition de Dominique DUPRAZ créée spécialement pour cette manifestation. Le but de cette séance était de servir de prélude  au concert donné place Baudoyer par le carillonneur Stefano COLLETTI dont j'ai déjà parlé dans un article précédent.

Les prochaines séances de l'année auront lieu samedi 17 mai à 15h (thème : éloge du prélude) et samedi 31 mai à 15h (thème : éloge de la vaste). Ne manquez pas cette manifestation que de plus permet de profiter de la salle des fêtes de la mairie du 4e. En plus en ce 24 avril, la salle était loin d'être pleine ce qui est vraiment dommage !