L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MDCXCVII : Les anges du 4e (17e volet) : Les superbes allégories ailées de la Renommée viennent d'être dévoilées après avoir été restaurées.

La série sur les Anges du 4e est aussi ancienne que ce blog. J'ai déjà consacré un article aux anges qui ornent les portes de l'Hôtel Amelot de Bisseuil situé 47, rue Vieille du Temple (article du 19 juillet 2009). Cependant, à l'époque j'avais omis de signaler que dans l'arc en plein cintre qui surmonte le portail, on peut admirer deux autres anges. Il faut dire que l'édifice était dans un bien triste état. Comme je l'avais expliqué en 2015, il est heureux qu'une restauration de ce superbe hôtel ait enfin été entreprise (article du 15 juin 2015).

Or, depuis quelques semaines, les échafaudages qui masquaient ce lieu ont été démontés. Cela permet ainsi de voir la façade de l'Hôtel Amelot de Bisseuil (dit Hôtel des Ambassadeurs de Hollande) dans toute sa splendeur :

Comme il n'est pas possible de voir l'intérieur de la cour, c'est cet ensemble sculpté qui attire l’œil. D'après Danielle CHADYCH, dans le Marais, (Editions Parigramme), ce bas relief est dû au scupteur Thomas REGNAUDIN. Il s'agit de deux allégories de la renommée.

La femme ailée à gauche brandit une couronne de laurier, il s'agit de la rénommée gagnée par la guerre :

et l'autre à droite tient une busine (l'ancêtre de la trompette). Il s'agit de la renommée gagnée par les Arts :

Un grand bravo pour cette superbe restauration.

MDCXCII : Des règles de sécurité incendie qui ne s'appliquent que dans les îles ?

J'ouvre cet article avec une photo que j'avais prise en ce triste jour où l'Hôtel Lambert a été en partie dévasté par un incendie dans la nuit du 9 au 10 juillet 2013 pour revenir sur un point que je n'ai toujours pas compris.

En effet, lors de la réunion publique qui s'est tenue le jeudi 28 janvier 2015, le maire du 4e arrondissement Christophe Girard avait convié un lieutenant colonel des Pompiers de Paris pour que celui-ci confirme une règle : celle d'après laquelle pour des questions de sécurité, il faudrait interdire le stationnement afin de permettre le déploiement du camion qui porte la grande échelle en cas d'incendie ce qui nécessite une largeur de 4m.

Cependant on se demande pourquoi cette règle doit s'appliquer sur l'île Saint-Louis et sur l'ïle de Cité à partir de 2016 alors que cette règle serait prévue depuis près de 20 ans.

La raison invoquée est la mise en place d'une zone 20 (ou zone de rencontre) dans l'île Saint-Louis et dans la partie Est de l'île Saint-Louis. C'est pourquoi il a été rappelé lors de la réunion du 28 janvier que les zones de rencontre était une création de l'ère Sarkozy puisqu'elles ont été  créées par un décret de 2008 de 2008. La raison aussi pour laquelle, le 1er adjoint, Julien Landel a souligné que les conseillers d'opposition du 4e avaient voté avec la majorité la mise  en place de la zone 20 dans les îles.

Là, je n'arrive plus à suivre les élus de la majorité municipale dans leur raisonnement. En effet, une autre partie du 4e arrondissement est passée en zone 20 dès l'été 2013. J'avais consacré plusieurs articles à ce sujet (par exemple celui du 8 septembre 2013). Or, la zone 20 (ou zone de rencontre) créée à cette époque est assez vaste (pour simplifier un quadrilatère entre la rue du Renard à l'Ouest, la rue Malher à l'Est, la rue de Rivoli au sud et les rues Rambuteau/Francs bourgeoies au Nord) comme on peut le voir ci-dessous avec l'espace délimité en noir :

Or, à l'époque, sauf erreur de ma part, il n'a jamais été évoqué la suppression de places de parkings à l'occasion de la mise en place de la zone 20 au nom d'un impératif de sécurité incendie. Un petit rappel pour ceux qui ne se promènent pas souvent dans le Marais avec cette photographie prise la semaine dernière rue des Blancs Manteaux dans le tronçon entre la rue du Renard et la rue des Archives :

Bref, je ne comprends pas pourquoi il faudrait faire respecter sur l'île Saint-Louis et l'île de la Cité ce qui n'est pas appliqué dans le Marais ? Si un motif de sécurité est vraiment en jeu, pourquoi ne se préoccupe-t-on que du sort des habitants des îles ??

J'espère que l'opposition dont je suis obligé de me réclamer (puisque le maire du 4e Christophe Girard a désigné "l'Indépendant du 4e" comme un blog d'opposition dans une lettre adressée au printemps dernier au journal le Monde) ne va pas être accusée de "relancer la polémique". Tout comme les habitants des îles, mon attachement au 4e arrondissement me conduit simplement à essayer de comprendre pourquoi les édiles ont décidé -sans aucune concertation préalable- de faire passer le nombre de places de parkings de 250 à 80 sur les îles.

Les auteurs du blog "Vivre le Marais" ont affirmé suite "au plaisir d'une rencontre" avec un adjoint du 4e arrondissement, Pacôme Rupin, qu'ils en retiraient "le sentiment qu'il existe des voies d'apaisement que les protagonistes finiront bien par trouver" (article du 19 février 2016). Il faudrait peut-être demander à M. Rupin (dont je ne nie pas la volonté de calmer le jeu) s'il compte faire respecter la logique de suppression du parking en surface des voitures pour laisser un passage de 4m dans toutes les rues du Marais. Dans ce cas ce sont des centaines de places de parkings en surface qui doivent être supprimées.  Les habitants et les commerçants du Marais ont le droit d'en être informés avant que la décision ne soit prise dans l'urgence.

Par contre, si ce n'est pas la cas, encore une fois, on aimerait comprendre pourquoi imposer cette mesure à des habitants des îles dont tout laisse à penser qu'elle leur déplaît...

MDCXCI : Le Conseil de quartier Saint-Gervais change de présidence

Pierre Housieaux (ancien Président du Conseil de quartier Saint-Gervais) et André Moreau (nouveau Co-président du Conseil de quartier Saint-Gervais)

Le renouvellement des Conseils de quartiers du 4e conduit à un certain renouvellement. Je tenais à saluer le départ de Pierre Housieaux, président du Conseil de quartier Saint-Gervais depuis 2009. Il a été remplacé en février 2016 par une co-présidence dont le représentant masculin  est une autre personne de grande qualité : André Moreau.

Je connais bien le Conseil de quartier Saint-Gervais puisque j'en ai été membre de 2008 à 2013. Je l'ai quitté quand j'ai déménagé pour m'installer dans un autre arrondissement de Paris. Cela ne m'empêche pas de continuer à me passionner pour le 4e arrondissement comme le prouve ce blog et mon rôle de président de l'association "Le 4e au Coeur'. (J'ajoute pour certains esprits grincheux qu'il n'est pas obligatoire d'habiter le 4e pour vouloir s'y intéresser puisque c'est aussi le cas de 3 des 10 élus de la majorité municipale du Conseil d'arrondissement actuel. Il n'y a pas d'ailleurs pas de raison donc de le cacher et d'en avoir honte).

Pour en revenir au sujet de cet article, je tiens à faire un grand coup de chapeau à Pierre Housieaux. En tant que président, il a toujours voulu être le garant de l'intérêt général en prenant garde de ne céder à aucun groupe de pression et en faisant montre d'une grande qualité d'écoute. Une mention spéciale pour les coups de gueule qu'il savait donner quand la situation l'imposait et aussi pour sa capacité à écouter les élus de la majorité municipale tout en gardant son sens de l'esprit critique (il y a certains responsables associatifs qui devraient en prendre de la graine...).

Il a joué un rôle essentiel dans l'organisation de ce qui est devenu un des temps forts de la vie de l'arrondissement : le Vide-grenier du 4e qui se tient chaque année en septembre.

Je souhaite bien sûr bonne chance à la nouvelle équipe qui se met en place. Connaissant bien André Moreau, je suis rassuré concernant l'esprit qui va continuer de prévaloir dans ce conseil de quartier où je connais tant de monde.

 

 

MDCLXXVI : Bientôt un nouveau magasin de fringues de luxe, cette fois à l'angle rue des Archives/rue Sainte-croix.

A l'angle Sud-Est de la rue des Archives et de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, certains auront peut-être remarqué que le salon de coiffure Mod's hair a fermé ses portes fin décembre.

Ce salon était celui où j'avais mes habitudes depuis 1998 (année où il avait ouvert). J'avais fait un reportage en 2012 pour parler de l'installation d'un service d'Aqua bike dans le sous-sol (voir article du 17 novembre 2012). Le hasard a fait que j'ai été un des derniers clients, le dernier de la journée le 31 décembre 2015 de 17h30 à 18h, juste avant la fermeture.

Certains penseront que la fermeture d'un salon de coiffure est moins grave que celle d'un commerce de proximité. Il s'agit cependant d'un lieu de vie où il m'arrivait de rencontrer plusieurs voisin(e)s. Le salon a fermé ses portes car le bail a été repris par un grand nom de la mode (je tais le nom pour ne pas gâcher la surprise). Il est vrai qu'un magasin de fringues est un type de commerce qui manquait cruellement rue des Archives !

Une pensée pour Jean-Christophe dirigeant de ce salon de coiffure et son équipe. J'espère qu'il pourra dans les semaines qui viennent ouvrir un salon dans le 4e pour retrouver ceux et celles qui font partie de ces fidèles client(e)s.

MDCLXIX : La nef de Paris dans le 4e (20e volet) : Ecole de la rue Neuve Saint-Pierre

Voici le 20e volet de la série consacrée de la nef de Paris dans le 4e. On peut la voir sur le portail de l'école de la rue Neuve-Saint-Pierre :

On peut voir à plusieurs endroits du 4e : par exemple sur le portail d'entrée de la Préfecture de police (article du 19 juin 2012) et sur la façade de la mairie du 4e (article du 1er juillet 2010). Ces deux édifice datent du 2nd Empire ce qui indique donc que la version de l'école Neuve Saint-Pierre date aussi de cette époque. Une petite différence cependant : seul le mat central est couronné par un drapeau. On peut en outre remarquer les deux médailles représentées sous la nef :

Cela permet d'affirmer que cet nef a été replacée à cet endroit entre la 1ère et la 2e Guerre mondiale. En effet, il s'agit de la Légion d'Honneur attribuée à la Ville de Paris en 1900 et de la Croix de Guerre obtenue elle en 1919. Par contre, la Croix de la Libération (qui figure sous les armoiries de la Ville de Paris n'est pas représentée [voir mon article du 6 mai 2010]).

On peut affirmer sans grand risque de se tromper que c'est dans les années 1920 ou 1930 que l'école de la rue Neuve-Saint-Pierre a été reconstruite.

 

 

MDCLXVI : La rue Saint Antoine il y a plus de 100 ans

Voici un nouvel article de la série consacrée aux cartes postales anciennes du 4e arrondissement. Celle-ci date du début du XXe siècle. Le cache d'affranchissement n'est pas lisible... On peut lire 1903, 1910 ou 1913. Les véhicules tirés par des chevaux à l'arrière plan montre qu'il s'agit en tout cas du tout début du XXe siècle :

  Il s'agit d'une vue de la rue Saint-Antoine prise depuis la pointe du "terre-plein Saint Paul" en regardant en direction de l'Est.

J'ai juxtaposé -comme j'en ai l'habitude dans cette série-  la carte postale avec une vue prise fin 2015 :

Ce qui est tout d'abord surprenant c'est le fait que la silhouette ddes deux côtés de la rue très peu changé. On observe la même série de façade avec des immeubles XIXe (par exemple tout à gauche) et des immeubles plus anciens. Par exemple celui avec les deux lucarnes tout à droite.

On peut par contre observer des changements d'activité.

Dans l'immeuble qui fait l'angle à droite, au 100 rue Saint-Antoine, on trouvait au début du XXe siècle une agence bancaire du Comptoir National d'Escompte de Paris :

On a par la suite trouvé à cet endroit la "Librairie Charlemagne" qui a fermé ses portes il y a quelques années (voir mon article du 10 juillet 2012)pour être remplacée par un magasin de vêtements :

On voir par contre que la statue de Sainte Catherine n'a pas bougé.

Juste à côté, au 98 rue Saint-Antoine, au début du XXe siècle, on pouvait dormir à "L'Hôtel Charlemagne" : On y trouve aujourd'hui un immeuble d'habitation et un "lavomatique" :

Ce qui a bien sûr changé ce sont les passants. Au centre de la carte postale, on peut voir ce couple de dos qui déambule de manière insouciante.

PS :  J'ai déjà publié une vue de cette même rue prise dans l'autre direction en regardant vers l'Ouest (article du 4 juin 2011).

MDCLIX : Place Baudoyer : un sapin décoré en l'honneur du drapeau tricolore.

Depuis l'arrivée de Christophe Girard à la tête du 4e arrondissement en 2012, la coutume a été instituée d'installer un grand sapin traditionnel place Baudoyer. J'avais signalé sur son blog combien je trouvais qu'il s'agissait d'une très bonne idée (voir mon article du 23 décembre 2012).

Les événements dramatiques du vendredi 13 novembre ont permis aux couleurs tricolores de redevenir un beau symbole du combat pour la Liberté à travers le monde. Un symbole aussi de Fraternité entre ceux qui partagent les valeurs de la République. C'est donc aussi avec un grand plaisir que l'on a pu admirer la décoration de ce sapin 2015 avec des boules bleues, blanches et rouges.

MDCLVIII : Le 4e Hier et aujourd'hui : L'allée des Justes quand elle était encore une rue... : la rue du Grenier-sur-leau

J'ai fait récemment l'acquisition de cette carte postale qui a attiré mon attention. Au dos il était indiqué "rue du Grenier-sur-l'eau". J'ai pourtant eu dans un premier temps du mal à reconnaître où cette vue avait été prise.

Après une observation attentive, on se rend compte que le photographe était placé à l'angle de la rue Geoffroy-l'Asnier. On peut le voir avec le montage que j'ai fait ci-dessous car certains éléments ont peu évolué : la façade du collège Couperin à droite, le clocher (sans échafaudages à l'époque)avec la pointe de la toiture de Saint-Gervais-Saint-Protais et les bâtiments d'angle avec la rue du Pont-Louis-Philippe : 

Par contre, on observer que la rue a été piétonnisée mais surtout le bâtiment qui apparaît au 2e plan tout à gauche a disparu. C'est à cet endroit qu'à été construit le Mémorial de la Shoah puis plus récemment, que le Mur des Justes a été installé (voir mon article du 9 novembre 2011):

Ce mur a donné son nom à la cette partie de la rue du Grenier-sur-l'eau qui suite à un arrêté municipal du 17 juillet 2000 a été rebaptisée "Allée des Justes".

MDCLII : Une vue de l'Hôtel de Sens d'avant 1930 qui permet de retrouver un marché couvert aujourd'hui disparu

Voici une carte postale de l'Hôtel de Sens qui figure dans ma collection personne. On peut la date grâce à son revers. On peut en effet se rendre compte qu'elle a été envoyée depuis le bureau de poste de la rue Hippolyte Lebas en 1930 :

Comme quoi dès cette époque, depuis le 9e arrondissement on pouvait s'intéresser au 4e arrondissement...

A cette époque, l'Hôtel de Sens avait une activité que j'ai du mal à préciser. En effet, si au XIXe siècle, une activité à caractère industrielle est attestée (la production des confitures Saint-James), l'Hôtel avait été racheté par la Ville de Paris en 1911. Il était dans un état très délabré. "Les travaux de restauration confiés en 1936 à Charles Halley, durèrent jusqu'en 1962"*

On peut donc se demander qui sont les personnes qui apparaissent au 1er plan de la photographie : peut-être des ouvriers mais je n'ai pas de certitude à ce sujet :

On peut noter que la partie supérieure de la façade a peu changer malgré quelques transformations des fenêtres pour leur redonner un aspect médiéval :

 


On peut noter par contre que les constructions situées à droite de l'Hôtel de Sens en prenant la rue du Figuier ont été supprimées :

Le plus important changement se situe à droite de la carte postale :
en effet, on voit l’extrémité d'une des cinq arches du marché de l'Avé-Maria dont on peut voir une reproduction dans l'ouvrage d'Evelyn CHADYCH page 125*. Cet édifice avait été elevé en 1878 sur les plans d'Auguste-Joseph Magne. Il a été détruit en 1929 (donc cette carte postale est plus ancienne que cette date).

Sur le site de la Librairie du Congrès une photographie de 1886, j'ai trouvé une photographie assez surprenante. (voir lien suivant). On se rend compte de la dimension impressionnante de ce marché de l'Avé-Maria :

On peut voir sur le plan cadastre de la Ville de Paris de la fin du XIXe siècle l'espace occupé par ce marché aujourd'hui disparu :

Ce marché était donc en grande partie installé à l'endroit où on trouve le square Marie-Trintignant (appelé jusqu'en 2007 Jardin de l'Avé Maria) dont j'ai parlé dans mon article du 21 juin 2012. Voici une photo qui montre ce lieu aujourd'hui :

Voici donc pour finir une vue avant/après : la carte postale qui montre ce lieu avant 1930 et la situation en 2015 : 

 

 

 

 * Source : Danielle CHADYCH, Le Marais, Parigramme, 2005

MDCLI : Le 4e hier et aujourd'hui : Les deux façades à colombages de la rue François Miron ne sont pas si anciennes qu'il y paraît

Rue François Miron, à l'angle avec la rue Cloche-Perce, on peut voir ce qui est assez rare une maison à colombages - un spectacle plutôt rare à Paris-.

Or sur le blog "Le 4e que j'aime" (dont j'ai été un des rédacteurs), Avishaï avait expliqué dans un article paru le 18 février 2008 que ces maisons n'étaient pas si médiévales qu'elles semblent... Ces maisons ont été complètement rénovées en 1967.

J'ai trouvé une carte postale qui montre qu'en effet il y a 100 ans, ces maisons n'avaient pas de colombages apparents :

Le seul élément notable de cette maison était le pignon qui surmontait le dernier étage.