L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCMV : Une "pelle à tarte" sur l'Histoire de la rue Quincampoix qui n'était pas dans la rue Quincampoix avant 1851

Rue Quincampoix, on peut lire une "pelle à tarte" très complète relative à ce qui s'est passé rue Quincampoix depuis le XIIIe siècle jusqu'aux événements de 1720 qui ont conduit à la faillite de Law dont le siège de la banque qui émettait la première monnaie papier en France était situé dans cette rue.

Ce panneau informatif est situé rue Quincampoix,  juste après l'angle avec la rue des Lombards :

Cependant, si on regarde le plan Turgot des années 1730, on se rend compte que la voie qui correspondait à cet endroit s'appelait la rue des cinq diamants :

La rue Quincampoix ne commençait à cette époque que quelques centaines de mètres plus loin à partir de la rue Aubry le Boucher :

 Ce n'est que par un décret de 1851 que la rue des Cinq diamants a été incorporée à la rue Quincampoix.

La pelle à tarte sur l'histoire de la rue Quincampoix du XIIIe au XVIIIe siècle n'est donc pas située dans un endroit qui faisait partie de la rue Quincampoix avant le milieu du XIXe siècle !

MCMIV : Eglise Saint-Gervais Saint-Protais... mais qui étaient Saint Gervais et Saint Protais ?

L'église Saint-Gervais-Saint-Protais est un des très beaux édifices que l'on peut voir dans le 4e arrondissement. On peut y admirer un magnifique campanile médiéval sur le transept nord (malheureusement masqué par des échafaudages depuis plus de 5 ans !*) et une superbe façade principale dans le plus pur style classique du XVIIe siècle**. Cette église a donné son nom a un des quatre quartiers du 4e arrondissement : le quartier Saint-Gervais.

Je ne m'étais cependant jamais interrogé sur l'origine du nom de cette église et j'ai été conduit à en savoir plus cet été en me rendant dans ce qui fût une capitale royale au Haut Moyen Âge : Soissons (dans l'Aisne). En effet, on peut y visiter une très belle cathédrale XIIe-XIIIe siècle à la transition entre le style roman et le style gothique :

Or cette cathédrale a pour saints patrons : Saint Gervais et Saint Protais. En parcourant le déambulatoire on peut voir deux statues de ces personnages :

Saint Gervais

   Saint-Protais

Des petits panneaux informatifs permettent d'en savoir plus sur les deux personnages :

Je publierai dans de futurs articles plus de photographies sur la façon dont à Paris les deux saints ont été représentés dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris.

Je n'ai par contre pas trouvé d'information convaincante qui explique comment ces deux frères jumeaux martyrisés pendant le règne de l'empereur Néron se sont retrouvés les deux saints patrons d'une église située en plein cœur de Paris.

* voir articles du 17 décembre 2012 et du  20 février 2015

** voir article du 15 août 2008

 

 

 

MDCCCLXV : Un lieu du 4e arrondissement où Molière a joué quelques mois au début de sa carrière.

En passant quai des Célestins, je me suis récemment arrêté au niveau du 32 pour lire un panneau d'information que je n'avais jamais pris le temps de lire jusqu'ici. Il concernait la tour Barbeau qui marquait l’extrémité de l'enceinte Philippe Auguste ( du XIIe siècle) sur la rive droite dans sa partie Sud-Est et servait de jonction avec l'enceinte Charles V construite uniquement sur la rive droite au XIVe siècle :

 

On peut voir sur un plan des années 1550 quel était l'aspect de cette tour au XVIe siècle :

L'emplacement de cette tour n'est pas une surprise puisqu'elle est dans le prolongement du morceau d'enceinte Philippe Auguste que l'on peut admirer rue des Jardins Saint-Paul. Cependant en lisant attentivement le panneau informatif, j'ai appris que c'est à cet endroit que Molière avait fait ses débuts avec sa troupe de 'Illustre théâtre" entre 1644 et 1645 :

En faisant une petite recherche, je me suis rendu compte que Molière et sa troupe avait fait leur début dans une autre salle du Jeu de Paume en  décembre 1643, le jeu de Paume des Mestayers (sur la rive Gauche au 13 de l'actuelle rue de Seine).  En raison des dettes de sa compagnie, Molière fit un séjour à la prison du Châtelet en 1644.

Il existe un fascicule de 36 pages très documenté intitulé La salle de théâtre de Molière au port Saint-Paul écrit par Philias Collardéau et imprimé en 1876. On y apprend que la seule pièce connue présentée par l'Illustre théâtre à cet endroit s'appelait Artaxerce, une tragédie de Magnon. A cette époque, la troupe était entretenue par Gaston d'Orléans et était aussi appelée "Théâtre de son altesse royale".

En lisant attentivement cet article, j'ai été interpelé par le fait que la Tour Barbeau était située dans ce qui a été inserré par la suite dans un paté de maisons compris entre le quai et la... rue des Barres. Cela m'a surpris car la rue des Barres est aujourd'hui située à quelques centaines de mètres de là derrière le chevet de Saint-Gervais-Saint-Protais, mais vérification faire sur le plan Turgot des années 1730, la rue des Barres était bien juste à côté de l'Hôtel de Sens à cette époque :

Les vestiges de l'Hôtel Barbeau ont été détruits pour la construction du Marché de l'Avé Maria dont j'ai parlé dans un article précédent (voir mon article du 12 décembre 2015).

 

 

MDCCCXLI : 659e anniversaire de la charte du 3 mars 1358

J'ai publié récemment un article consacré au visage de la statue d'Etienne Marcel qui se trouve devant la façade sud de l'Hôtel de Ville et qui sert d'"avatar" à cet article (article paru 26 février 2017).

Cela m'a conduit à me demander quel était le document représenté dans la main droite du Prévot des Marchands.

Cela m'a pris un peu de temps mais j'ai retrouvé sur Internet le texte dont il s'agit : la Grande ordonnance du 3 mars 1358 (voir le lien suivant page 273).

Le texte rappelle d'abord le contexte historique de ce texte : Charles, le fils aîné du roi de France est "lieutenant" du royaume (en l'absence ce son père, le roi Jean II, prisonnier des anglais depuis la bataille de Poitiers en 1356) :

"Charles, aîné fils et lieutenant du roi de France, duc de Normandie et dauphin de Viennois".

Puis le début de l'ordonnance représentée sur la statue évoque la convocation à Paris des États généraux qui s'étaient réunis le 12 février 1358 :

"Savoir faisons à tous présents et à venir que comme par notre commandement ont été appelés et assemblés à Paris ..."

Cela nous permet de nous replonger dans la situation chaotique du Paris de l'Hiver 1358.  Étienne Marcel, prévôt des Marchands avait contraint Charles, le fils du roi Jean II (prisonnier des Anglais)  à réunir les Etats généraux qui ont élaboré ce texte. Puis, Etienne Marcel,  à la tête d'une foule enragée de plusieurs milliers de Parisiens avait pris d'assaut le palais royal où vivait le Dauphin. Sous les yeux de celui-ci, deux maréchaux ont été massacrés le 22 février 1358. Le texte a donc été signé par le Dauphin sous la contrainte le 3 mars 1358 dans un contexte d'extrême tension.

La "Grande ordonnance" du 3 mars 1358 contenait 61 articles. Il s'agissait d'un vaste programme de réorganisation du royaume de France. Certains y ont vu une Magne Carta à la française, d'autres même une préfiguration des projets constitutionnels de 1789 (avec l'idée que le pouvoir du roi devait être encadré par les États généraux réunis régulièrement et élus sur une base que certains considèrent comme démocratiques). Cependant, des études ont relativisé la portée de cette grande ordonnance, par exemple l'historien Serge Savisky qui a soutenu en 2000  à l'Université de Clermont-Ferrand une thèse relative à cette grande ordonnance de 1358.

De toute façon, le contenu de cette ordonnance n'a pas eu le temps d'être mis en application. Dans les mois qui suivirent le Dauphin Charles réussit à reprendre le dessus et le texte ne fut pas appliqué. Quant  à Etienne Marcel qui était le principal père de ce texte juridique, il fut comme on l'a déjà dit massacré par les Parisiens le 31 juillet 1358.

 

 

MDCCCXXXVI : Rebaptiser des lieux : Attention à ne pas oublier l'Histoire de Paris. Un exemple avec le "Petit pont"

Voici un article que je voulais écrire depuis très longtemps, mais je prends enfin le temps de le rédiger et de le publier. La Ville de Paris a l'habitude de vouloir rendre hommage à des personnages fort remarquables en donnant leur nom à des lieux. Cela est bien sûr fort honorable. Cependant, il arrive que cela conduise à faire oublier une partie du passé de Paris et de la France. C'est une des raisons pour laquelle dans le 3e arrondissement, la décision de donner le nom d'Elie Wiesel annoncée en novembre dernier a suscité quelques remous.

Dans le 4e arrondissement, un autre changement d'appellation décidé en 2013 aurait pu provoquer des réactions. En effet, la Ville de Paris et le conseil d'arrondissement ont décidé de donner au "Petit pont" le nom de "Petit pont - Cardinal Lustiger" comme cela est expliqué sur une fiche du site de la mairie du 4e .

Cette gravure dont je possède un exemplaire montre quel devait être l'aspect de ce pont jusqu'au début du XVIIIe siècle (avec à droite le "Petit Châtelet", le pendant du "Grand châtelet" de la Rive droite)

Après un incendie en 1718, ce pont de bois a été remplacé par un pont en pierre sans maison comme on peut le voir sur le plan Turgot des années 1730 :

Je possède une autre gravure qui montre le nouvel aspect de ce pont au XVIIIe siècle :

J'ai déjà consacré un article (paru le 29 mai 2011) à la longue histoire de ce pont. On peut de plus ajouter qu'en 2012, Juliette Gréco (une artiste appréciée par le maire du 4e arrondissement) a interprété dans l'album "ca se traverse et c'est beau"  une chanson consacrée au "petit pont" (voir mon article du 19 février 2012).  Je vois mal Juliette Gréco chanter "Petit pont-Cardinal Lustiger".

S'il fallait donner au Cardinal Lustiger (un personnage contre lequel je n'ai rien en particulier), il aurait peut-être été plus judicieux de choisir le "Pont de l'Archevêché" situé à quelques dizaines de mètres de là et qui n'a pas joué un rôle très important dans l'histoire de Paris puisqu'il a été construit seulement sous Charles X. "Pont de l'Archevêché - Cardinal Lustiger" cela m'aurait paru plus cohérent et moins regrettable pour l'Histoire de Paris. Cela aurait été formidable maintenant que ce pont est enfin débarrasser de ses horribles cadenas. 

 

MDCCLXXXIII : Une réplique très réussie de la cathédrale Notre-Dame au magasin Légo des Halles

Sous la canopée des Halles, un très beau magasin "Légo" a ouvert cette année. Je tenais à publier un article à propos de la reproduction de la cathédrale Notre-Dame qui orne la vitrine. C'est vraiment une très belle réussite. On peut comparer la photo ci-dessus avec celle de la façade de la "vraie" cathédrale :

Il est amusant de voir comment les concepteurs de cette maquette Légo ont essayé de reproduire les décors gothiques :

La "galerie des rois" qui sépare le 1er du 2e étage est vraiment une belle réussite :

Je rappelle que dans la version "réelle" (celle revue et corrigée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle), les rois ont cet aspect :

Une mention encore plus spéciale pour la Vierge à l'Enfant et les deux anges situés devant la rosace centrale :

 et voici la version "réelle" :

 Une très belle réussite donc qui convaincra les touristes de faire quelques centaines de mètres pour aller voir l'original.

 

MDCCLXXVII : Quels sont les vestiges qui ont été détruits aujourd'hui au marteau piqueur ?

Les travaux rue Neuve-Saint-Pierre pour la construction d'une "halle sportive" continuent de poser des questions. Alors qu'il ne semblait y avoir aucun risque archéologique [voir infra une citation de M. Landel, 1er adjoint du 4e en conseil d'arrondissement], les travaux ont  conduit à déblayer une partie du sol plus importante que ce qui semblait annoncé. Hier (mardi 18 octobre), les excavations ont  fait apparaître un petit muret.

Sur son compte, twitter Sandra Fellous a publié hier soir des photos qui montrent ces vestiges (je publie ces photos après lui avoir demandé son accord) :

La zone se trouve dans la partie située dans la partie arrière de l'église Saint-Paul (ou derrière le chevet de celle-ci), une des anciennes églises médiévales du Marais. C'est dans cette édifice et dans son cimetière que des personnages très importants ont été enterrés (certains prétendent que c'est le cas de Rabelais). Cette église a été détruite à la Révolution pour le percement de la rue Neuve-Saint-Pierre (Le regretté Raphaël G. avait consacré un article au vestiges de la façade de ce monument sur le site "Le 4e que j'aime", voir article du 21 février 2008), mais on peut voir ci-dessous sur ce détail du plan Turgot des années 1730 l'aspect de cette église.   L'étoile montre approximativement l'endroit où ont lieu les travaux :

Le problème est que dès l'aube ce matin, un marteau piqueur s'est évertué à détruire ces vestiges. On peut le voir en regardant une vidéo le compte twitter de Sandra Fellous : @SandraFELLOUS Voici une photo extraite de cette vidéo... Elle est assez parlante concernant ce qu'il reste des vestiges découverts hier :

Je suis parfois très en opposition avec les prises de positions de Sandra Fellous que je trouve souvent excessives (et elle le sait) mais sur ce sujet, j'aimerais que les autorités municipales communiquent davantage pour savoir ce qui se passe et pourquoi il ne semble pas y avoir davantage d'investigation archéologique.

Christophe Girard, le maire du 4e, a parlé de "merveilles" à propos des fondations de l'enceinte de Charles V trouvés place Teilhard de Chardin. Pourquoi les vestiges situés autour de l'ancienne église Saint-Paul n'ont-ils pas droit au même respect ?

Je rappelle la réponse qu'avait donné Julien LANDEL (1er adjoint du maire du 4e) lors du Conseil d'arrondissement du 31 mai 2016 à une question posée par Jean-Pierre Plonquet à propos de ces travaux"En ce qui concerne le TEP, rue Neuve Saint-Pierre, pour lequel la Ville de Paris, via la Direction du Patrimoine et de l'Architecture, est maître d'ouvrage, il ne sera pas le chantier le plus impactant comme nous l'avions présenté lors de la réunion publique. Tout d'abord parce que le gymnase sera une halle sportive légère qui ne nécessitera pas de fondations et dont le système d'ancrage sera constitué de 4 pieux fixés dans le sol. Cela signifie qu'il ne sera pas nécessaire de creuser. Nous éviterons ainsi l'évacuation de gravas ainsi que les nuisances inhérentes à ce type de travaux".  Soit M. Landel était mal informé, soit -ce qui m'étonnerait énormément de sa part-, il a menti. Or le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard avait ajouté lors de ce même conseil "Nous répondrons à toutes les questions au fil du projet, mais je reste tout à fait preneur des remarques qui permettront au chantier d'être mené dans les meilleures conditions".

Mon article répond donc aux attentes de M. Girard mais, dans cette histoire, je me demande si nos chers édiles ne sont pas encore une fois à côté de la plaque. Ce que j'aimerais au moins c'est que nous ayons des RÉPONSES !

 

MDCCXXIII : "Archéologia" de mai 2016 nous en apprend plus sur les vestiges trouvés place du Père-Teilhard-de-Chardin

Les amoureux du 4e arrondissement ne doivent pas manquer d'acheter le magazine Archéologia du mois de mai 2016. La couverture met à la "Une" les vestiges de l'enceinte de Charles V redécouverts à l'automne dernier sur la place du Père-Teilhard-de-Chardin (voir mon article du 16 octobre 2015).

Le dossier composé de six pages a été écrit par Julien Avinain, chargé de mission du Département d'Histoire de l'Architecture et d'Archéologie de la Ville de Paris (DHAAP). Il est illustré par de superbes photographies et des illustrations relatives à l'histoire de l'enceinte :

L'article est très intéressant concernant l'aspect de l'enceinte à cet endroit (avec des données très précises sur les matériaux utilisés et l'épaisseur de la muraille). L'un des intérêts de ces vestiges est dû à ces contreforts qui apparaissent dans la partie Est de la place et que j'avais photographié en octobre 2015 :

J'avais évoqué à ce sujet la présence de tours dans mon article d'octobre 2015. Julien Avinain est plus précis puisqu'il évoque les fondations d'une petite tour d'échauguette qui expliquerait la présence de ces contreforts. Sans parler de "merveille" comme l'a fait la maire du 4e arrondissement lors de la réunion du 17 mai, M. Avinain affirme que "l'observation inédite de ces contreforts constitue l'enseignement majeur de cette opération [de diagnostic archéologique]".

J'avais publié dans mon article d'Octobre 2015, un détail d'un plan de Paris de 1575 pour montrer à quoi ces ouvrages pouvaient ressembler :

Bref ! En tout cas, n'oubliez pas de vous rendre chez votre kiosque de presse le plus proche pour y acheter le magazine Archéologia de ce mois-ci (on y trouve aussi un dossier très intéressant relatif à l'archéologie du judaïsme en France).

MDCCXIII : La rue des Nonnains d'Hyères... qui venaient d'Yerres

Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Il concerne la rue des Nonnains d'Hyères qui est située dans le quartier Saint-Gervais entre la rue de Fourcy (qui la prolonge au Nord) et le Pont-Marie (vers le Sud). Elle est très courte puisqu'elle ne fait que 139m de long.

Cet article m'a conduit à revoir ce qui pour moi était une évidence alors que je me trompais lourdement. Je pensais jusqu'ici que les "Nonnains d'Hyères" désignait une abbaye située dans le Var à Hyères. En effet, pour m'être un peu promené là-bas, je savais qu'on trouvait sur l'île d'Hyères un monastère bénédiction devenu au XIIIe siècle une abbaye cistercienne.

Or, en préparant, cet article je me suis rendu compte qu'en fait l'orthographe d'Hyères était erronée. Il faudrait en effet écrire Yerres, le nom de la commune de l'Essonne (à 15 Km au Sud de Paris) où fut fondée au début du XIIe siècle l'abbaye Notre-Dame (voir le lien suivant).

C'est en 1280 que les moniales de cette abbaye en installé au 14 de l'actuelle rue des "Nonnains d'Hyères" une maison de ville qui leur permettait de revendre dans Paris un partie de leur production agricole.

On peut voir sur ce détail du plan Turgot l'aspect de cette rue au XVIIIe siècle :

Aucune façade de cette époque n'a subsisté. Côté pair, on peut par exemple voir depuis la rue l'Hôtel de Sens grâce aux jardins qui ont remplacé les demeures. Il en est de même côté impair avec la vue sur le Jardin de l'Hôtel d'Aumont et le petit square Albert Schweitzer situé  à l'angle avec la rue de l'Hôtel de Ville.

MDCCVII : Place Baudoyer, la localisation précise de l'ancien cimetière Saint-Jean

Voici un sujet qui m'avait conduit à une vive discussion lors de la campagne de 2008 avec le regretté Raphaël : la localisation du cimetière Saint-Jean. En effet, si l'église Saint-Jean-en-Grève était située à l'emplacement actuel de l'Hôtel de Ville (vers la rue de Lobau), la question était de savoir où était l'emplacement de ce cimetière. Après quelques explications de Raphaël, j'ai ainsi appris que ce cimetière n'était pas près de l'église elle-même mais à quelques centaines de mètres sur l'actuelle place Baudoyer.

Or, une grane amie du 4e vient de me prêter une brochure écrite par Luis Gonzalo Valencia parue en 1996, La place Baudoyer du Bas-Empire au XVIe siècle (presses imprimerie Nicolas) qui m'a permis de savoir la localisation précise de ce cimetière et d'avoir quelques informations sur ce cimetière.

Sur les plans publiés (et que je ne peux pas reproduire car ils sont protégés par des droits d'auteur), on peut voir que ce petit cimetière se situait à quelques mètres au sud de la bouche d'aération du métro de la place Baudoyer qui se trouve en limite de la rue de  Rivoli.

D'après Luis Gonzalo Valencia, ce cimetière a été très peu de temps en usage. "L'église Saint-Jean-en-Grève, à l'origine baptistère Saint-Gervais, devint en 1213 une paroisse dont le cimetière a dû se développer vers cette époque. Une partie de ce site funéraire fut abandonné à la fin du XIIIe siècle". On y a retrouvé "41 tombes en cercueil de bois".

Rappelons que tous ses vestiges ont été retrouvés (et ont disparu) à l'occasion de la création du parking Baudoyr au milieu des annés 1990.