L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

XVI : Mairie du 4e : la devise de la République sur la façade

Un article tout d'abord pour rappeler que ce soir, mardi 15 avril 2008, aura lieu à 19h le premier Conseil d'arrondissement de la nouvelle mandature (Après le Conseil réuni uniquement pour élire la maire et les maires adjoints le 29 mars 2008). Exceptionnellement, je ne pourrai pas y être puisque je suis en Angleterre avec mes élèves...

J'en profite cependant pour saluer un changement sur la façade de la mairie du 4e arrondissement qui n'aura pas échappé aux plus attentifs. Dans un article publié sur le 4e que j'aime le jour du dernier conseil d'arrondissement de la précédente mandature (le 24 janvier 2008), j'avais signalé que notre mairie d'arrondissement était très impériale puisqu'elle comportait uniquement des références au second Empire. En introduction de ce même Conseil d'arrondissement, Mme Bertinotti avait elle-même affirmée qu'elle ne s'était jamais rendue compte de l'absence de la devise de la République sur la façade de la mairie et elle s'était engagé à remédier à cela au plus vite.

En passant dimanche 6 avril devant la mairie, je me suis rendu compte que cela était fait. Je trouve le résultat très réussi. En tant que professeur d'éducation civique dans le secondaire, je ne peux qu'applaudir.

XV : Impacts de la "Grosse Bertha" sur l'Hôtel de ville

Sur cette photo prise à l'angle Nord-Ouest de l'Hôtel de ville, on peut observer des impacts. Il s'agit d'un témoignage des dégâts subis au printemps 1918 en raison des tirs de la Grosse Berta (Avishaï sur le 4e que j'aime avait publié un article consacré à ces tirs de canon qui ont aussi touché l'église Saint Gervais).

Dans Paris, on trouve un autre bâtiment qui porte de tels impacts de ces obus de 1918 : la face ouest du bâtiment appelé le "Centurial" le long de la rue de Choiseul dans le 2^e arrondissement.

Ces témoignages du passé devraient nous inciter à nous réjouir de l'amitié franco-allemande qui, ne l'oublions pas, est un des apports majeurs de la 2^ème moitié du XX^e siècle.

XIV : Fermeture de "Images de Demain" : la fin d'un bel endroit

Cette semaine, j'ai eu la tristesse de découvrir qu'un lieu, que j'affectionnais particulièrement dans le 4e arrondissement, avait fermé : "Images de demain" au 141, rue Saint-Martin. Non seulement, c'était un magasin où l'on pouvait trouver des cartes belles et originales, mais au 1er étage il y avait un salon de thé très sympa où j'aimais conduire mes amis pour prendre un chocolat. Le lieu était très spacieux avec un bel escalier, un immense atrium et surtout des fenêtres trés lumineuses qui donnaient sur le Centre Pompidou. En plus, le lieu que je fréquentais -de temps en temps- depuis des années était un vrai hâvre de calme à l'étage.

Recherches faites (et j'ai eu beaucoup de mal à trouver des informations précises), cet édifice s'appelle l'Hôtel Moreau (page 138 du Guide bleu, 1999). Son seul aspect montre qu'il a été construit au XVIIe ou au XVIIIe siècle. Un bel exemple d'architecture classique.

J'espère que ce lieu va vite retrouver une activité -qui permettra de continuer à accéder au magnifique 1er étage-. Souhaitons aussi qu'il ne retrouve pas celle qu'il avait quand je suis arrivé dans le 4e arrondissement : c'était un fast food sans charme avec une décoration intérieure typique de ce genre d'endroits.

XIII : Un Saint inconnu au bataillon : Saint Bon

J'ai décidé de republier des articles du 4e que j'aime que j'avais écrit et qui sont "intemporels". Par exemple celui-ci qui concerne une rue dont, grâce à la campagne électorale, je connais désormais certains riverains.

Si on y réfléchit bien, la rue Saint-Bon porte un nom bien étrange. En effet, aucune Eglise, catholique ou orthodoxe, n'a jamais reconnu les actes miraculeux d'un quelconque personnage prénommé Bon.

L'origine de ce nom remonte au XIVe siècle : en effet en 1332, le futur roi Jean II épousa une princesse allemande prénom Juta ou Guta. Comme le nom ne sonnait pas très français, Guta fut traduit en "Bonne" par association d'idée puisqu'en allemand "Gut" signifie "bon". Les lettrés du Moyen-âge étant des gens très logiques, on trouva très rapidement un "Saint Bon" dont on n'avait jamais entendu parler jusque-là... Une chapelle dédiée à ce nouveau saint fut construite dans ce quartier à l'habitat très dense.

Pour la petite histoire Bonne de Luxembourg n'a jamais été reine puisqu'elle est morte en 1349 avant que Jean II ne succède à son père Philippe VI de Valois en 1350. Elle est tout de même la mère d'un de nos plus grands rois : Charles V le sage (1364-1380).

A noter que le récent aménagement d'un espace vert a permis à cette rue de ne plus être une immonde pissotière.

 

XII : Le marathon de Paris dans le 4e : une matière à réflexion

Le marathon de Paris est chaque année un événement sportif. Je suis toujours ravi d'aller voir passer les coureurs depuis les quais du 4e arrondissement. Cela donne lieu à des scènes festives très sympathiques. Le marathon du 5 avril 2008 dernier n'a pas échappé à la règle.

Cela nous rappelle la nécessité de développer la pratique du sport qui, outre ses bienfaits évidents pour la santé, est un moyen essentiel pour créer du lien social et de la convivialité. A cet effet, je me demande pourquoi le 4e arrondissement ne participe pas aux "10Km de Paris" (voir par exemple le parcours 2007 qui n'a permis de découvrir que le 1er et surtout le 2e arrondissment).

Certes, dans le 4e arrondissement, les "foulées du Marais" sont organisées chaque année. Cette épreuve avait été mise en place avant que la mairie ne devienne socialiste en 2001 mais elle n'a pas du tout évolué depuis. Il s'agit toujours d'une épreuve réservée aux jeunes de moins de 17 ans. Il faut que l'on arrête de considérer que le sport ne doit se pratiquer qu'à l'enfance et l'adolescence.

XI : Pub : les verts font école

Pendant la campagne municipale, à la veille du 1er tour, j'avais été surpris de voir les élues vertes, notamment la sympathique Mme Faugeron et la député(e), elle plutôt antipathique, Mme Billart (elle m'a pris des mains un tract en faveur de Vincent Roger sans dire ni bonjour, ni bonsoir), se livrer à un numéro surprenant : elles déballaient une carpette synthétique verte le long de la rue de Rivoli pour prouver qu'une coulée végétale est possible sur cet axe. Moi qui ai longtemps été très sensible à la cause écologiste (j'ai voté pour la liste verte aux municipales en 2001 et pour Mme Billart aux législatives de 2002), j'ai été un peu intrigué par l'idée que ce tapis à base de produits pétroliers puisse être très éclairant pour leur démonstration.

Le paradoxe est que les élus verts, qui se signalent par leur volonté de faire la guerre à la publicité commerciale -même contre les petits panneaux loués par les commerçants-, aient peut-être donné des idées aux publicitaires. Jeudi 3 avril, j'ai été surpris de voir rue des archives ce genre de carpettes installé avec un arbre et un banc pour vanter les bienfaits d'une boisson à base d'oranges qui lance une nouvelle campagne publicitaire.

XI bis : Mise à jour du site de la mairie du 4e

J'avais signalé jeudi soir dernier que le site de la mairie du 4e n'avait toujours pas mis à jour la page des nouveaux élus. Ce n'était toujours pas le cas à la fin week end, mais cela vient d'être fait même s'il manque encore les photographies (disponibles sur le site de la mairie du 2e depuis plus de 10 jours). Il y a donc du mieux mais des progrès restent à faire !

X : Un musée méconnu : le musée de Notre-Dame de Paris

Voici un musée du 4e qui est fort mal connu et peu visité alors qu'il est situé juste à côté d'un des sites les plus visités de France : la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Il s'agit du musée du même nom situé au 10, rue du cloître Notre-Dame dans la rue qui longe l'édifice religieux côté Nord.

Il est vrai que moi-même qui suis spécialisé en histoire et qui habite le 4e arrondissement depuis 1996, je n'avais jamais visité ce lieu. Il n'est ouvert que trois après-midi par semaine (le dimanche, le mercredi et le samedi de 14h30 à 18h).

Le but de ce petit musée fondé en 1951 est d'évoquer l'histoire de Notre-Dame. Ce ne sont en fait que trois salles qui cependant présentent des vitrines intéressantes pour comprendre l'évolution de la cathédrale Notre-Dame.

Pour les béotiens de l'histoire de ce quartier, on peut découvrir plusieurs plans et gravures qui montrent combien ce quartier était densément construits avant les travaux d'Haussmann au XIXe siècle. De même, on y trouvait un nombre impressionnant d'édifices religieux : St Barthélémy, St Denis de la Chartre, St Germain-le-vieux, St Landry, Ste Marine, la Madeleine, St Pierre des Arcis !

Pour ceux qui connaissent un peu mieux l'histoire du 4e, ils peuvent aussi voir de belles gravuves concernant l'autel très baroque commandé par Anne d'Autriche, les cérémonies de funérailles de certains personnages comme le Grand Condé ou le renouvellement de l'alliance entre la France et la Suisse au début du règne de Louis XIV.

Une vitrine permet aussi de comprendre l'évolution de la façade principale avec un élément que je ne connaissais pas : l'installation d'une grande porte centrale par Souflot au XVIIIe siècle. Cette porte a dû disparaître quand Violet-le-duc a restauré la cathédrale au XIXe siècle avec le souci de lui rendre un aspect médiéval.

Autre intérêt de ce musée, une évocation du sacre de Napoléon Ier à Notre-Dame le 2 décembre 1804. On peut y retrouver des documents qui avaient été visibles au Louvre en 2004 pour le bicentenaire de cette cérémonie : par exemple la fameuse esquisse de David où on voit le geste -un peu ridicule- de Napoléon qui se met la couronne sur la tête.

J'ai aussi découvert grâce à ce musée que le XIXe siècle avait été un moment difficile pour les archevêques de Paris : je savais qu'en 1848 Mgr Affre avait été blessé mortellement alors qu'il intervenait pour empêcher les combats, mais j'ignorais qu'en 1857 Mgr Sibour avait été poignardé à Saint-Etienne-du-Mont et qu'en 1871 MgrDarboy avait été fusillé par les Communards.

Ce petit musée était surveillé par deux monsieurs âgés très sympathiques avec qui j'ai discuté et qui m'ont montré leur grand intérêt pour ce lieu.

Cependant -in cauda venenum- on ne peut que regretter que ce lieu soit si exigu et que la muséographie n'est pas changée depuis 1950. On se croirait dans un musée d'un petit village. C'est charmant mais c'est insuffisant pour l'histoire d'un monument si prestigieux. Certes, il existe deux autres musées sur le même thème (le Trésor de Notre-Dame et celui de la crypte du Parvis Notre-Dame). On ne peut cependant que regretter la situation de celui consacré à l'histoire de la cathédrale. Cela doit néanmoins conduire à rendre hommage à l'association qui jusqu'ici se charge de maintenir ce musée ouvert.

IX : La Flamme olympique dans le 4e : un triste symbole...

La flamme olympique doit passer à Paris lundi 7 avril. Elle fera un passage dans le 4e arrondissement puisqu'un arrêt est prévu place de l'Hôtel de ville. En tant que Parisien, je trouve cela très discutable.

La République Populaire de Chine est la plus grande prison du monde. Elle a réussir à lier le capitalisme avec un système politique proche du totalitarisme. Pour mémoire, plusieurs milliers de personnes sont condamnées à mort chaque année. Des millions de Chinois sont dans des camps de travail (le "Laogaï") qui rappellent beaucoup les Goulags de l'URSS. Le Tibet et le Xinjiang (la région du Nord Ouest de la chine majoritairement turcophone) sont soumis à un régime de terreur permanente pour faire taire les mouvements indépendantistes ou autonomistes. Rappelons qu'encore la semaine dernière, un militant des droits de l'Homme, Hu Jia a été condamné à 3 ans 1/2 de prison pour "incitation à la subversion".

Je suis consterné par l'attitude des dirigeants de tous bords. Rappelons que pendant la campagne présidentielle Ségolène Royal s'était laissée à vanter la rapidité de la Justice chinoise (elle parlait paraît-il de la justice commerciale). Il s'agissait vraiment d'une désolante "bravitude". Quant à Nicolas Sarkozy, j'avais cru comprendre dans plusieurs de ses discours qu'il serait pour le monde entier le président des droits de l'Homme. J'ai même assisté à un meeting où André Glucksmann était présent et où des engagements avaient été pris pour dénoncer les massacres commis en Tchétchénie par Vladimir Poutine. On peut comprendre que la raison d'Etat et les intérêts commerciaux fassent réfléchir à deux fois nos dirigeants avant de prendre des positions fortes contre la Chine et la Russie. Mais, finalement, il s'agit en fait de laisser une partie de l'humanité subir la peur pour pouvoir, nous, continuer à vivre tranquillement. Alain Juppé sur son blog a raison d'ironiser avec l'idée de demander aux dirigeants chinois de "tuer avec retenue" (tout en ayant l'honnêteté de s'interroger sur ce qu'il aurait fait s'il avait été au pouvoir).

Certaines leçons de l'histoire doivent faire réfléchir : les accords de Munich de 1938 nous rappellent qu'à trop pactiser avec des dictateurs et à céder sur le plan de l'honneur on finit par tout perdre. Justement, deux ans avant ces accords, un débat avait eu lieu sur la participation aux J.O. de Berlin de 1936. Lors de la cérémonie d'ouverture, la délégation française se laissa aller à saluer Hitler avec le bras droit levé -un geste de bonne volonté envers leur hôte !! -. Jusqu'où faut-il aller au nom de l'olympisme ?

En ce qui concerne les J.O. de Pékin, l'erreur initiale est due au Comité International Olympique quand il a fait le choix de cette ville. Je comprends que les sportifs souhaitent participer aux épreuves car les J.O. sont souvent le rêve de toute une vie et il ne serait pas normal qu'ils paient pour les autres. C'est donc dans tous les gestes symboliques qu'il faut montrer une réaction.

Je ne suis pas sûr que le fait d'ajouter un badge ou un bandeau "Pour un monde meilleur" change grand chose. Ironiquement, cela rappelle même le titre du livre de Huxley "Le meilleur des mondes" (Brave New World) qui justement dénonçait en 1932 les risques du tototalitarisme. Ce qui aurait un sens, c'est que chaque athlète parraine un prisonnier politique chinois et porte la mention (en français et en chinois) : "Libérez untel ou unetelle".

Le maire de Paris a annoncé qu'il mettrait une banderole sur l'Hôtel de ville pour rappeler que tous les pays doivent respecter les droits de l'Homme. C'est très insuffisant. La ville de Paris aurait vraiment eu un geste fort si elle avait refusé de participer à une mascarade qui va permettre aux autorités chinoises de montrer que la Chine a partout dans le monde, même dans la capitale de la "patrie des droits de l'Homme", une bonne image.

Je soutiens donc l'action de Reporters Sans Frontières qui dénonce la participation de la ville de Paris à cette célébration.

VIII : Chez Julien : une bonne et une mauvaise nouvelle

Le restaurant chez Julien situé à l'angle de la rue de l'Hôtel de ville et de la rue des Barres a une très belle décoration extérieure. A son sujet, on peut annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle.

La bonne nouvelle est que ce restaurant vient de rouvrir alors qu'il était fermé depuis plusieurs mois. Une petite affiche que j'avais prise en photo au mois de janvier laissait craindre le pire. La fermeture de ce commerce donnait un air un peu triste à ce très bel endroit du 4e.

La mauvaise nouvelle est que ce restaurant a installé une terrasse qui empiète grandement sur la rue des Barres et surtout un bâche pour le moins disgrâcieuse mais en la matière je vous renvoie à l'excellent article de Vivre le Marais.

Voici deux photos pour illustrer les changements :

Une photo avant (prise en janvier 2008) : 

 

et une photo que je viens de prendre (je la rajoute à l'article le 6 avril 2008) :

Plutôt que de faire une énième terrasse dans le Marais, on aurait mieux fait de faire de ce lieu un endroit d'exposition provisoire pour l'art dans la rue... Je trouvais cette idée très bonne !