L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCCLXXXIII : Les élus du 4e acceptent de changer le nom du pont de Paris dont l'appellation était la plus ancienne...

Lors du dernier conseil d'arrondissement, le 3 juin dernier, nous avons eu droit à un spectable admirable. L'adjointe Front de Gauche, Evelyne Zarla a été chargée par le maire du 4e arrondissement de présenter le vote d'une décision admirable.

Il a été décidé de rebaptiser le "Petit Pont" ainsi "Petit Pont, Pont Cardinal Jean-Marie Lustiger". Si la solennité de cette assemblée ne m'en avait pas empêché, j'aurais rigolé aux larmes en entendant Madame Zarka, membre du Parti Communiste Français, faire l'éloge de ce grand prélat. Elle a notamment oublié de rappeler combien Jean-Marie Lustiger s'était engagé en 1984 dans la défense de l'école libre...

Je ne conteste pas la nécessité de rendre hommage à Mgr Lustiger qui était un homme d'une profonde spiritualité. Cependant, tant pis si je passe encore pour le râleur de service,  mais je tiens  à dénoncer VIGOUREUSEMENT le pont choisi.

En effet, le "Petit pont" est celui dont la dénomination fort simple s'explique par le fait qu'il est le plus ancien de Paris par son emplacement. Situé à l'endroit où le "petit bras" de la Seine est le plus étroit, il reliait dès l'Antiquité l'île de la Cité à la rive Gauche où se situait le coeur de la ville romaine. Le "petit pont" s'inscrit dans l'axe majeur de Lutèce, le "cardo" dont la rue Saint-Jacques respecte encore aujourd'hui le tracé. (voir mon article du 29 mai 2011)

Rappelons aussi que dans son dernier album "Ca se traverse et c'est beau", Juliette Gréco a interprété une nouvelle chanson consacrée à la beauté de cette appelation "Petit pont". (voir mon article du 19 février 2012). L'appelation "Petit Pont, Pont Cardinal Jean-Marie Lustiger" fait perdre à ce lieu toute poésie de ce nom.

Quitte à modifier le nom d'un pont, il aurait été préfable d'en choisir un situé tout près de là : le Pont de l'Archevêché. Celui-ci a une appellation beaucoup moins ancienne (sa construction date de la Restauration) et il est situé juste à côté de la cathédrale Notre-Dame de Paris et la relie au collège des Bernardins dont la restauration est un des plus superbe legs que Mgr Lustiger a donné à Paris. "Pont de l'archevêché - Pont Cardinal Jean-Marie Lustiger" je trouve que cela aurait été beaucoup plus logique. En plus, à l'occasion de cette nouvelle dénomination, on aurait peut-être pu nettoyer ce pont et ôter les horribles cadenas qui le défigurent depuis 3 ans.

Malheureusement, tous les élus du Conseil d'arrondissement ont voté d'un seul homme la décision. Désolé donc  si je m'oppose au beau conformisme mièvre et insipide.

 

MCCLXXXII : Les statues de l'Hôtel de Ville (97e volet) : Catinat

Voici le 97e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de Catinat qui se trouve dans la partie la plus à droite au 2e étage de la façade principale :

Tout comme son contemporain Tourville qui est situé à gauche de cette statue (voir article du 24 mars 2013), Catinat est un officier français qui s'est illustré pendant le règne de Louis XIV. Cependant à la différence de Tourville qui servait dans la Marine, Catinat servait dans l'Armée de Terre.

Nicolas de Catinat est né à Paris le 1er septembre 1637 et il est mort à Saint-Gratien le 22 février 1712. Il était issu de la petite noblesse du Perche. Son père était conseiller au Parlement de Paris. Sous son commandement, l'armée française remporta la bataille de La Marsaille le 4 octobre 1693 contre le duc de Savoie. Il avait été nommé Maréchal de France quelques mois plus tôt en mars 1693.

Cependant, après la défaite de Créquy le 9 juillet 1701, Catinat fut obligé de se retirer.

La rue Catinat est située dans le 1er arrondissement (dans le prolongement de la rue d'Aboukir). Elle est très courte : 29m de long.

 

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Elle porte ce nom depuis une ordonnance du 11 juin 1847. Ce choix s'explique par la proximité de la place des Victoires qui est dédiée aux succès militaires du Grand Roi.

 

MCCLXXXI : Profitez des beaux jours pour admirer une vue inédite sur la façade de Notre-Dame de Paris

Depuis la fin de l'année 2012, dans le cadre du 750e anniversaire du début de la construction de Notre-Dame, une tribune a été dressée sur le parvis. En ce mois de juin, en fin de soirée, cela permet d'avoir une vue inédite sur la façade en profitant à la fois de la hauteur et de la lumière du soleil couchant :

Du haut de la tribune, on peut avoir un très beau point de vue sur la "galerie des rois" qui sert de limite entre le 1er et le 2e étage :

Avec un zoom, on peut observer de près chacun des personnages :

Cette série de portraits représentait les rois de Juda sous les traits "paraît-il" des rois de France. Cela lui a valu d'être mise à bas à la Révolution française. Les statues actuelles sont dues aux tailleurs de pierres du XIXe siècle à l'époque de la restauration de la cathédrale par Viollet-le-Duc. Ce n'est que par la suite que les statues originales (du XIIIe siècle) ont été retrouvées. On peut les voir au musée de Cluny.

MCCLXXX : L'Express... Une saisissante collusion de titres ! Cherchez le Parrain...

Je n'ai peut-être pas été le seul à être surpris par cette "Une" du magazine L'Express que l'on peut voir sur de nombreux kiosques parisiens. Associer la Mafia avec le "vrai bilan" de Delanoë à Paris, c'est très fort !

MCCLXXIX : N'oubliez pas de vous inscrire pour réserver un stand au 5e vide-greniers du Conseil de quartier

Une photographie de la 1ère édition du Vide-Greniers en septembre 2008.

Le Conseil de quartier Saint-Gervais organisera le samedi 22 septembre 2013, le 5e Vide-Grenier de l'arrondissement. Cette année l'association co-organisatrice est "Le Rire médecin" : elle intervient dans les hôpitaux pour enfants afin de leur rendre leur séjour un peu moins dur à vivre. Le montant de l'argent versé par les participants pour obtenir un stand lors de ce vide-grenier sera donné à cette association.

Pour prendre un stand, il faut habiter le 4e arrondissement (ce qui est encore mon cas jusque fin octobre !). Il faut envoyer en double un formulaire d'inscription (que l'on peut retirer en mairie ou bien télécharger sur le site suivant) + un justificatif de domicile + une photocopie d'une pièce d'identité + un chèque de 15€ ou 30€ suivant la taille du stand à l'ordre de "Le rire médecin" + une enveloppe timbrée à votre adresse. Il faut renvoyer le tout par courrier à l'adresse suivante : VIDE-GRENIERS du Conseil de quartier Saint-Gervais, 2 place Baudoyer, 75004 Paris

Je précise tout cela car si en 2013 ce sera seulement la 2e fois que je prends un stand (la dernière fois c'était en 2008), je participe chaque année au dépouillement des dossiers d'inscription et chaque année nous avons un nombre impressionnant d'envois incomplets. C'est d'autant plus rageant que nous faisons cela bénévolement et que donc nous perdu du temps donné gratuitement.

MCCLXXVIII : Les rues du 4e : Rue Malher... De l'importance du "H" après et pas avant le "L"

Une personne qui doit se croire très cultivée a réalisé cette représentation sur un mur du 4e arrondissement. Il s'agit du compositeur autrichien Gustav Mahler. Pour s'en convaincre voici un portrait de ce musicien :

Le concepteur de ce pochoir -qui doit se croire plus malin que les autres- a placé cette représentation sous la plaque de la rue Malher pour, semble-t-il, expliquer aux individus sans culture qui est le personnage auquel il souhaite rendre hommage :

Ce grand "connoisseur" comme disent les anglo-saxons ne s'est pas rendu compte que l'orthographe n'était pas la même puisque dans le nom de la rue le "H" est placé après le "L" et non pas avant.

Comme cela est indiqué par une plaque située à l'autre extrémité de la rue, le Malher dont il est question  est un "lieutenant tué sur les barricades" :

Cependant, une autre erreur peut être faite à propos de ce personnage. Il n'est pas mort sur les barricades qui en février 1848 ont renversé la monarchie de Juillet pour mettre en place la IIe République mais le 24 juin 1848. Ce sous-lieutenant du 18e régiment léger a participé à la répression des mouvements insurrectionnels provoqués par la fermeture des Ateliers généraux. Le nom de la rue a été donné par un arrêté pris le 27 mai 1849 par le  Président de la Républiqe Louis-Napoléon Bonaparte qui voulait rendre hommage à un militaire tombé pour rétablir le calme et la tranquillité à Paris. Un héros du parti de l'ordre en quelque sorte !

La rue Malher fait 160m de long. La partie comprise entre la rue Pavée et la rue du roi de Sicile a été percée suite à une décision prise en mars 1848. La partie sud, entre la rue du roi de Sicile et la rue de Rivoli a été ouverte suite à un arrêté de 1854 (à l'époque où la rue de Rivoli a été prolongée jusqu'à la rue Saint-Antoine).

En tout cas, désolé pour les mélomanes, mais il n'y a aucun rapport entre Gustav Mahler et la rue Malher. Le compositeur autrichein est né en 1860 alors que la rue Malher existait déjà sous ce nom depuis près de 10 ans !

 

MCCLXXVII : La façade de l'Hôtel de Mayenne sans son ajout du XIXe siècle

J'ai publié en octobre 2012 un article assez long à propos d'une carte postale qui montrait la rue Saint-Antoine et l'Hôtel de Mayenne il y a une centaine d'années (voir mon article du 9 octobre 2012). J'avais à cette occasion fait paraître plusieurs photographies qui montraient les travaux réalisés entre 2010 et 2012 pour supprimer l'ajout du XIXe siècle dans la façade qui donne sur rue. Pour mémoire, voici une vue qui date de 2010 :

Je n'avais cependant pas publier depuis de photographies montrant la façade complètement rénovée. Cet oubli est réparé par cet article.

Voici en supplément une vue qui montre l'élégance des décors des fenêtres du 1er étage :

On peut cependant regretter la présence dans la partie gauche de cette façade d'un mobilier urbain qui masque une partie de l'édifice :le très ideux réceptacle à bouteilles (la majorité actuelle avait promis dans son programme municipale leur remplacement mais cela est loin d'avoir été fait partout) :

Quant au kiosque à journaux, il serait peut-être préférable de le déplacer car non seulement il masque une partie de la façade mais de plus il forme un goulet d'étranglement dans ce lieu où circule de très nombreux élèves en raison de la présence dans l'Hôtel de Mayenne de l'école Massillon. Une demande dans ce sens a été faite par un voeu déposé par l'UMP et l'UDI lors d'un Conseil d'arrondissement du début de l'année 2013.

 

MCCLXXVI : Un superbe immeuble Belle époque à l'angle quai des Célestins/Boulevard Henri IV

Depuis la place Teilhard de Chardin, à la sortie du métro Sully/Morland, on peut voir sur le trottoir d'en face un superbe immeuble qui fait l'angle entre le boulevard Henri IV et le quai des Célestins. Sa façade se prolonge dan la rue du Petit-Musc :

Dans cette voie, cet édifice est face à l'exhubérant décor de l'Hôtel Fieubet remanié au milieu du XIXe siècle (voir mon article du 6 août 2009).

Cet immeuble date de 1905 comme cela est indiqué à l'angle avec le nom de l'architecte :

On peut en effet lire "A. Poussin Architecte 1905" :

Au 2 quai des Célestins, l'immeuble possède un porche relativement austère avec des formes très orthogonales :

Cependant, le linteau à décir végétal avec des feuilles de chêne rappelle qu'en ce début du XXe siècle, les motifs de "l'Art nouveau" triomphent :

Certains aspects du décor rappellent une architecture très classique comme les consoles triglyphées mais elles sont, elles aussi, embellies par des décors végétaux :

La partie sommitale est d'une grande virtuosité :  

On notera la présence d'un mascaron féminin, un décor assez fréquent dans les décors de l'Art nouveau :

  Cependant, un élément rend les façades de cet immeuble encore plus belles à voir : les ferronneries qui décorent les balcons et les fenêtres :

 

 On peut comparer cet immeuble avec d'autres façades édifiées à la même époque :

- celui du 17/19 rue Beautreillis qui date de 1902 (voir article du 8 novembre 2012)

- celui du 48bis rue de Rivoli qui date de 1904 (voir article du 13 février 2010)

- celui du 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie qui date de 1906 (voir article du 6 novembre 2008)

- celui du 64 rue de la Verrerie qui date de 1907 (voir article du 3 août 2009)

 

MCCLXXV : Un cèdre planté dans le 4e arrondissement il y aura bientôt 20 ans

A l'extrêmité Est de l'île Saint-Louis, dans le square Barye, on peut admirer un superbe cèdre qui occupe la partie centrale de la pointe du Jardin.

Ce cèdre a été planté à cet endroit le 18 octobre 1993 par Rafic Hariri, Premier Ministre du Liban, et Jacques Chirac, alors Maire de Paris, pour symboliser l'amitié entre la France et le Liban, Paris et Beyrouth et... entre ces deux hommes.

Rappelons que Rafic Hariri a été assassiné à Beyrouth le 14 février 2005.

Le plus ancien cèdre de Paris est situé tout près de là, dans le 5e arrondissement. On peut le voir dans le Jardin des Plantes. Il a été planté par Jussieu en 1734.

MCCLXXIV: Les rues et les places du 4e : La place Louis Aragon

La place Louis Aragon est située à la pointe Ouest de l'île Saint-Louis. C'est une des dernières nées de l'arrondissement puisqu'elle porte ce nom depuis mars 2012 (il existait une "allée Louis Aragon" aux Halles depuis 1985 mais elle a disparu avec la récente destruction du Jardin Lalanne).

La place Louis Aragon est un endroit relativement tranquille puisqu'elle n'est pas un point de passage : elle est située à l'extrêmité du coude que forme à cet endroit le quai de Bourbon.

La plaque fait référence à une citation relative à la tranquillité de la vie sur cette île :

 J'aimerais pour ma part reproduire un poème qu'il a écrit en 1944 à propos de la Libération de Paris :

"PARIS

Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré".