L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CDLXV : Le Saule pleureur de l'île de la Cité : un remake de "Quand on veut se débarasser de son chien on l'accuse d'avoir la rage" ?

Sur son blog, la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, nous a donné l'explication qui permet de comprendre pourquoi le saule pleureur qui était à la pointe de l'île de la Cité a été abattu le 29 juin juste après la perte d'une branche : "La pourriture du tronc était telle qu'aucune mesure de sauvegarde du saule n'a pu être envisagée" (voir l'article qu'elle a intitulé "La sécurité des personnes avant tout").

La photographie qui figure en tête de cet article est un détail de celle que voici ci-dessous. Je l'ai prise le mardi 30 juin 2009 : les services de la Ville avait mis sur le  muret des tranches du tronc de cet arbre qui venait d'être abattu :

On voit l'état de pourrissement avancé du tronc ! J'espère que les agents de la Ville de Paris n'ont pas égaré ces pièces à conviction. Je suppose que la pourriture dont était atteint le saule pleureur est un micro-parasite invisible à l'oeil nu !!! 

Voici ci-dessous une autre photo que j'ai prise d'un arbre abattu. Je l'ai prise le 31 juillet 2009 sur le lac qui encercle le château de Moritzburg en Saxe (voir mon article sur Heliosse)... On voit que partout en Europe un tronc pourri nécessite un abattage...

Cependant, en ce qui concerne le saule pleureur de l'île de la Cité, je me permets de me demander si la maire ne se trompe pas en affirmant que le tronc était pourri... Quand on veut se débarasser de son chien ne l'accuse-t-on pas d'avoir la rage ? 

Enfin pour finir, la maire nous assure qu'elle a pris en compte "la sécurité des passants"... Faut-il rappeler à la maire qui pourtant n'habite pas très loin, que cet arbre était situé derrière une grille et que dans le parc un muret et un grillage empêchaient les visiteurs d'approcher cet arbre :

La menace que représentait ce magnifique saule pleureur (qui, rappelons-le, était consacré à la mémoire des victimes du nazisme) aurait peut-être pu être davantage évaluée. Le discours hyper sécuritaire de la maire pour justifier a posteriori son abattage n'est peut-être pas le mieux inspiré....

Une pensée pour un ami membre du conseil d'Administration du 4e au coeur dont on célèbre la fête aujourd'hui ;)

CDXLVII : Réaménagement des Halles (3e volet) : un patrimoine du XXe siècle, les pavillons Willerval

Voici le 3e volet de la série que je consacre au réaménagement des Halles. 

Parmi, les arguments que l'on entend pour justifier ces travaux, un argument revient fréquemment. Il concerne les "pavillons Willerval" qui portent ce nom en raison de l'architecte qui les a conçus. On y trouve une architecture en forme de palmier et  de tourelles le tout recouvert de miroirs .

Ces constructions qui datent des  années 1970 sont paraît-il laides... Lors du Conseil d'arrondissement du lundi 29 juin 2009, Christophe Girard l'adjoint à la Culture dans le 4e et pour la ville de Paris a parlé de "bâtiments absolument horribles"  L'idée d'après laquelle ce style est en dessous de tout, me rappelle les textes que l'on pouvait lire à la Renaissance, quand les ouvrages d'architecture expliquaient que l'art du Moyen Age était barbare (d'où l'apparition du mot gothique). Plus récemment, l'art industriel était lui aussi complètement décrié d'où la destruction des pavillons Baltard construits aux Halles au XIXe siècle. De nombreux spécialistes s'accordent à trouver du charme à ces constructions de l'ère industrielle.

Cet article est accompagné par quelques photos qui montrent que l'on peut aussi trouver des qualités esthétiques à ces pavillons conçus par Willerval et qui sont caractéristiques des années 1970.

Lors de la réunion de consultation publique du 22 juin 2009, j'ai entendu un 2e argument : ces pavillons n'étaient pas construits pour durer : ils étaient provisoires... J'aimerais rappeler que lorsque la Tour Eiffel a été construite en 1889, il était prévu qu'elle soit détruite dans les 20 ans qui suivraient... Heureusement, Gustave Eiffel a fini par obtenir que sa tour soit sauvegardée au début du XXe siècle pour des raisons initialement techniques : la Tour servait d'antenne ce qui était très utile pour les radios qui étaient une des autres innovations de l'époque. Gustave Eiffel est mort en 1923. Ce n'est que peu à peu que l'admiration pour sa plus célèbre réalisation est devenue quasi unanime.

 L'architecte, Jean Willerval, né en 1924, est mort en avril 1996. Il ne peut donc plus aujourd'hui défendre son oeuvre aux Halles. (On lui doit aussi trois tours de la Défense et le musée d'art contemporain de Dunkerque). Qui peut dire que, dans 20 ou 50 ans, on ne trouvera pas dommage la destruction des pavillons Willerval ?

Le 3e argument consiste à dire que ces pavillons Willerval étaient des lieux peu sûrs. Il est vrai que ceux qui se sont autorisés à aller faire un tour sur les terrasses Lautréamont (au 1er étage) peuvent soutenir que cet espace était un lieu de refuge pour de nombreux SDF. Les coins et recoins que l'on y trouve ne sont certainement pas une bonne idée. Cependant, ce problème soulevait un débat relatif à l'aménagement de cet endroit. Fallait-il pour autant faire table rase de toute cette architecture ? On peut légitimement poser la question...

La canopée qui doit être construite pour remplacer les pavillons Willerval est présentée comme la panacée universelle. La brochure de propagande qui est consacrée au projet de réaménagement affirme "sa qualité architecturale"... et évoque "la lumière apaisante qu'elle permet de diffuser". Elle a surtout l'avantage d'augmenter l'espace bâti en surface ce qui permet d'accroître les espaces disponibles. Quant à son aspect esthétique, je ne suis pas certain que l'on puisse juger de sa supériorité évidente sur l'architecture encore aujourd'hui en place. On jugera sur pièce...

Les pavillons Willerval devraient être détruits dès l'an prochain (en 2010). Il serait bon que l'on fasse appel à des photographes professionnels pour garder la mémoire de ces lieux qui ont marqué la vie des Parisiens pendant une trentaine d'années. Je me demande même pourquoi on ne pourrait pas conserver à cet endroit ou ailleurs un ou plusieurs de ces pavillons pour en garder la mémoire. J'ai laissé une remarque en ce sens sur les cahiers de consultation lors du passage de la commission en mairie du 4e.

CDXXXVIII : La fin sans bruit d'une vieille école du 4e

Ce drapeau en berne rue François Miron symbolise une disparition qui s'est faite sans beaucoup de bruit avec le début des vacances scolaires : l'école maternelle de la rue François Miron a définitivement fermé ses portes. J'avais consacré un article à l'annonce de cette fermeture le 19 mars 2009. 

L'affaire a fait beaucoup moins de bruit que la fermeture d'une classe à l'école Saint-Merri l'an dernier :  pendant des mois et des mois le message "Non aux fermetures des classes dans le 4e" était visible depuis la rue du Renard :

Il est vrai que l'école de la rue François Miron avait le défaut d'être une école fréquentéee presque uniquement par des habitants du 4e alors que l'école Saint-Merri en raison de la pédagogie "alternative" qu'elle propose attire de nombreux enfants qui viennent d'autres arrondissements. Elle est donc très énergiquement défendue (souvent par des personnes qui paradoxalement s'opposent à l'assouplissement de la carte scolaire...). Elle a de plus la chance qu'une de ses institutrices, Mme Zarka, soit l'adjointe chargée des affaires scolaires !

En ce qui concerne la rue François Miron, la maire du 4e, Dominique Bertinotti, a décidé pour l'année 2009/2010 de mettre à disposition les salles pour des associations sportives. Cela ne semble pas absurde quand on pense au manque d'équipements sportifs dans le 4e.

J'espère que la mairie du 4e et/ou la Ville de Paris ne négligeront pas une personne qui est connue de tous ceux qui ont fréquenté l'école de la rue François Miron : sa concierge. Après 35 ans de bons et loyaux services dans cette école, celle-ci prend sa retraite en novembre. On comprend qu'elle ait de nombreuses attaches avec le 4e arrondissement. Il faut espérer qu'elle aura droit à un logement social dans le 4e puisque, paraît-il, ces derniers sont développés avec l'idée de permettre aux habitants, qui le veulent, de pouvoir se maintenir dans notre bel arrondissement malgré le niveau excessif des loyers.

J'espère aussi que, malgré la fermeture de cette école, l'hommage rendu aux enfants victimes de la Shoah n'oubliera pas de rendre hommage aux élèves de cette école qui en ont été victimes. Il était fort dommage que ce ne soit pas le cas, pour la 1ère fois cette année le 26 avril 2009, lors du jour commémoratif de la déportation. (Voir l'article écrit le 25 avril 2009 par Avishaï sur le blog de l'association dont je suis président : Le 4e au coeur). 

CDXXXVII : Réaménagement des Halles (2e volet) : profitez pour la dernière fois cette année de certaines perspectives paysagères...

 

Les jardins Lalanne vu depuis le côté pair boulevard Sébastopol (4e arrondissement)

Voici le 2e volet que je consacre au réaménagement des Halles qui, je l'ai montré dans un 1er article, concerne le 4e arrondissement. Je suis allé consulter en mairie du 4e le 27 juin 2009 les dossiers de la consultation publique pour écrire cet article.

Comme on le voit sur cette photo prise depuis le 4e arrondissement (côté pair du boulevard Sébastopol), il est aujourd'hui possible d'avoir de splendides perspectives en direction des Halles et des jardins Lalanne car toute la partie sud de cet espace n'est pas construite. Cela va changer...

En effet, il est prévu que dans toute la partie Est la "canopée" qui doit être érigée aura une hauteur identique à celle des arbres. On ne pourra donc plus voir le jardin des Halles depuis le 4e arrondissement mais un espace bâti.

En s'avançant vers l'Ouest, les riverains qui sont familiers de ce quartier doivent aussi être conscients du fait qu'ils ne pourront plus voir l'église Saint-Eustache depuis la place des Innocents comme on peut le faire aujourd'hui :

A l'arrière plan, l'église Saint-Eustache vue depuis la fontaine des Innocents

Ce qui m'attriste encore plus, lorsque l'on arrivera à l'angle des rues Pierre Lescot et  Berger (un endroit où je passe presque chaque jour), on ne pourra plus avoir cette magnifique vue en direction de l'église Saint-Eustache :

 

L'église Saint-Eustacle entre les  treilles des jardins Lalanne (à gauche) et les pavillons Willerval (à droite) vue depuis l'angle des rues Berger et Pierre Lescot

A la place on aura la partie sud de la canopée qui ressemblera à ça :

La Canopée (projection depuis la rue de la Cossonnerie), la partie gauche de cette vue montre la base bu bâtiment qui supprimera les perspectives évoquéesdans les photographies précédentes.

Les promoteurs du réaménagement des Halles (je pense aux discours tenus lors de la réunion publique du 22 juin 2009) s'évertuent à nous dire que l'aménagement des Halles des années 70 était un grand raté. Je me demande cependant si tous les habitants du centre de Paris, notamment ceux du 4e arrondissement, sont conscients du fait que l'on va les priver de perspectives paysagères qui étaient très réussies.

Ceux qui aiment les vues lointaines vers l'église Saint-Eustache doivent vite aller faire des photographies car dès 2010 les travaux de destruction des pavillons Willerval commenceront. Tout cet espace sera donc en chantier... a moins que ceux qui se sont opposés au projet soient enfin entendus ! (je pense à la résistance courageuse menée par l'association ACCOMPLIR).

CDXXXIII : In memoriam : le saule pleureur de la pointe Est de la Cité (suite)... une énorme bourde ?

Voici une autre photo du saule pleureur qui se trouvait à la pointe Est de l'ïle de la Cité. Je l'avais prise le 15 mars 2009 par une magnifique journée de printemps. Comme je l'ai déjà raconté dans un article paru dans un article paru le 1er juillet 2009 cet arbre a malheureusement été abattu.

Il apparaît que c'est une grosse bourde qui a été commise. En effet, je ne suis pas expert en botanique mais en regardant la souche de cet arbre, il semble bien que ce dernier était en bonne santé (l'intérieur du tronc n'était pas du tout pourri) :

Un commentaire laissé sur ce blog s'en prend de manière virulente aux fonctionnaires de la Ville de Paris. Il faudrait cependant rappeler qu'en démocratie ce sont les politiques qui sont responsables. L'abattage de ce saule montre que dans le Paris de 2009 on n'accorde pas un énorme intérêt à la protection des arbres. On peut s'en convaincre si nécessaire en s'intéressant au nombre d'arbres qui vont bientôt être tronçonnés dans le cadre du réaménagement du Jardin des Halles. J'y reviendrai bientôt dans un article, ce projet prévoit la destruction de centaines d'arbres qui atteignaient tout juste leur maturité.

Plus gravement, en lisant le panneau qui décrit le jardin de "l'ïle de France" dans lequel se trouvait ce magnifique saule pleureur on peut achever de se convaincre que l'abattage de cet arbre est certainement une énorme maladresse. Voici le panneau :

 Pour ceux qui auraient une mauvaise vue, voici un agrandissement de la partie que j'ai encadré en jaune :

 Il serait évidemment vain et polémique d'affirmer que la Ville de Paris fait peu de cas de la mémoire des victimes du nazisme. On peut cependant se demander s'il n'y a pas eu une coupable et irréparable négligence dans la décision de couper cet arbre.  

CDXXIX : Les horaires d'été 2009 de la piscine Saint-Merri : "tous touristes !"

 A partir d'aujourd'hui, vendredi 3 juillet, la piscine Saint-Merri met en place des horaires aménagés pour les vacances d'été.

En effet, comme chaque année, pendant les vacances scolaires d'été, la piscine Saint-Merri  instaure des horaires qui sont différents de ceux des périodes de "petites" vacances. J'ai toujours trouvé ça dommage car ces derniers horaires me conviennent plutôt bien mais j'admets qu'il faut une adaptation pour les touristes en vacances à Paris...

Cependant, d'une année à l'autre, ces horaires de vacances d'été ne sont jamais les mêmes. L'an dernier, en 2008, la piscine Saint-Merri était ouverte du 4 juillet au 31 août de 9h à 19h. Cela permettait de pouvoir nager sereinement au moment de l'ouverture avant l'arrivée des colonies et des jeunes enfants qui créent certes de l'animation mais ne contribuent pas à une bonne pratique du sport par les adultes.

Cette année nous avons droit aux"plages" horaires suivantes :

- le lundi de 13h à 21h.

- du mardi au samedi de 11h à 21h.

- le dimanche de 9h à 18h.

(Des horaires spéciaux seront mis en place la veille des jours fériés : le lundi 13 juillet de 13h à 17h et le vendredi 15 août de 11h à 17h).

Ces horaires sont parfaits pour les vacanciers qui se lèvent tard ou pour des personnes qui travaillent mais aimeraient se mettre à la natation après leur journée de travail puisque la piscine ferme tous les soirs sauf le dimanche à 21h. (Ce qui n'est pas le cas le reste de l'année sauf le jeudi).

Hélas par contre, pour les habitués dont je fais partie (cela fait 3 ans 1/2 que j'ai un abonnement), il est impossible de nager tôt en matinée. Ce choix est fort dommage car la piscine Suzanne Berlioux des Halles* (qui fonctionne avec une tarification à part) est elle aussi fermée à ce moment de la journée. En semaine, sauf le mercredi, elle n'ouvre qu'à 11h30. C'est pourtant la seule autre piscine des quatre arrondissements du centraux de Paris sur la rive droite...

Résultats, en raison de ces horaires 2009 de la piscine Saint-Merri, il sera impossible de nager tôt le matin. Cela fait la part belle aux vacanciers. Par contre les sportifs qui aiment aller à la piscine à des horaires matinaux ne pourront pas le faire... C'est dommage pour les nombreux riverains que je connais et qui dans l'année ont l'habitude de nager de 7h à 8h. La piscine n'est pas qu'un lieu de divertissement, c'est aussi un lieu pour faire de l'exercice sportif pour un tarif raisonnable (même si l'abonnement trimestriel a augmenté de 18% en janvier 2009).

La maire du 4e, Dominique Bertinotti, l'a décrété dans l'éditorial du journal d'information locale Centre Ville N°8 daté de juillet/août 2009, nous devons tous être touristes : son slogan est "Tous touristes !"... Tant pis pour ceux qui habitent le 4e et qui continuent à travailler !

Il est vrai que pour commencer son éditorial elle fait une curieuse et longue citation.  de 9 lignes extraites des Lettres persanes puis elle s'enthousiasme "Quel regard intéressant [sic] d'un "touriste" étranger arrivant à Paris... Il s'agit du seigneur Rica au XVIIIe siècle, dans les Lettres persanes de Montesquieu ". Il faudrait rappeler que les Lettres persanes sont une oeuvre fictive et qu'elle montre en fait un point de vue très peu exotique :  Montesquieu, s'il était originaire du Sud-Ouest, a vécu la plus grande partie de sa vie dans la capitale !   Il se met dans la peau de deux Perses mais parler au nom des autres en prétendant savoir  mieux qu'eux mêmes ce qu'ils pensent cela ne viendrait plus à l'esprit de personnne en ce début du XXIe siècle.

* La piscine des Halles est fermée jusque dimanche pour nettoyage. Elle rouvre ses portes -si tout va bien- lundi 6 juillet.

CDXXVIII : Rue Rambuteau : quelques réflexions relatives au débat en conseil d'arrondissement.

Comme je l'ai évoqué dans l'article d'hier, le conseil d'arrondissement du lundi 29 juin a été particulièrement épique. Gérard Simonet en a fait un excellent compte-rendu sur le blog "Vivre le Marais !"

Voici quelques remarques :

1°) Les élus de la majorité lorsqu'ils répondent aux questions du public se plaisent à lire des textes dans lesquels parfois ils signalent les petites erreurs toponymiques et topographiques qui pouvaient apparaître dans la question posée. Je me permets donc de signaler à la maire du 4e, Dominique Bertinotti que la rue Rambuteau n'a pas d'angle avec la rue du Renard comme elle l'a affirmé mais avec la rue Beaubourg...On peut s'en convaincre avec la photographie en tête d'article. La rue du Renard ne commence que quelques centaines de mètres plus loin en direction de la Seine (à la hauteur de l'ancienne rue de Venise dont il ne reste qu'un minuscule tronçon entre les rue Saint-Martin et Quincampoix).

2°) La maire affirme qu'un habitant qui sort rue Rambuteau dans l'espace piétonnisé depuis 1977 ne se rend pas compte qu'il est rue Rambuteau. On pourrait répondre... et alors ? Tel est aussi le cas, à l'autre bout du centre Pompidou, pour la rue Saint-Merri (entre la rue Brisemiche et la rue du Renard [qui porte bien ce nom à cet endroit]). Pourtant est-il question, sous prétexte que cette rue est ouverte à la circulation voiture entre la rue du Renard et la rue du Temple, de dépiétonniser aussi ce tronçon ? Mais, surtout, la maire montre beaucoup de sollicitude en fait pour les habitants du... 3e arrondissement puisque à ce niveau de la rue Rambuteau (entre les rues de Saint-Martin et Beaubourg), il n'y a aucun immeuble d'habitation côté 4e !

3°) Je trouve que l'espace piétonisé de la rue Rambuteau a trouvé un équilibre depuis quelques années. C'est un endroit agréable grâce à la présence d'un cinéma (ils ne sont pas si nombreux que cela) et depuis quelques années d'un grand commerce de bricolage qui est très pratique.

 4°) Notre adjointe verte, Corinne Faugeron, a commis le crime extraordinaire de déposer un voeu pour souhaiter que l'ensemble de la rue Rambuteau, du boulevard Sébastopol à la rue des Archives, deviennent un "lieu de rencontre" (voie dans laquelle la vitesse des voitures est limitée à 15 Km/h et où elles doivent cohabiter avec les piétons). Cela a conduit le conseiller de Paris, Vincent Roger à évoquer un projet "Meetic" pour reprendre le nom d'un site de rencontres bien connu. Il a souligné qu'à ses yeux la logique était plutôt de prévoir une limitation de la circulation automobile et s'est demandé pourquoi ne pas prolonger l'idée de lieu de rencontre jusqu'à la rue des Francs-Bourgeois.

Cependant la maire, Dominique Bertinotti, n'a pas accepté le procès d'intention qui lui était fait, d'après elle, par Corinne Faugeron. Elle a affirmé qu'elle s'en remettait à la consultation du Conseil de rue. Mme Faugeron a alors souhaité que les élus votent au moins un voeu par lequel l'idée de rouvrir le tronçon de la rue Rambuteau entre Quincampoix/Beaubourg serait proscrit. Mme Bertinotti a alors rétorqué que ce serait transformé le Conseil de Rue en "Travaux Dirigés" (T.D.)... Un petit rappel de son rôle de professeure à l'Université. Le débat s'enlisait tant qu'il fallait bien qu'elle reprenne un peu de hauteur ! Finalement le voeu proposée par la maire adjointe verte a été rejeté par la majorité socialiste. Les élus de l'opposition UMP et Nouveau centre se sont abstenus.

Sur le fond, je continue pour ma part à me demander pourquoi, on peut même envisager cette réouverture à la circulation de ce tronçon de la rue Rambuteau. L'explication se trouve peut-être dans une lettre dont l'auteur m'a autorisé à publier le contenu : Hubert Lévy-Lambert. Même si je n'en comprends pas tous les tenants et les aboutissants, il semble que cette idée puisse être une contrepartie des projets de réaménagement des Halles (voir mon article du 30 juin). Bravo en tout cas à l'auteur pour la causticité du style de sa lettre !

 "Paris, le 17 juin 2009

A l'intention de :         

- Monsieur Pierre Aidenbaum, maire du 3^ème

- Madame Dominique Bertinotti, maire du 4^ème

Cher Monsieur, chère Madame,

J’apprends que vous auriez l’intention de rendre à la circulation automobile le tronçon de la rue Rambuteau situé entre la rue Saint-Martin et la rue Beaubourg.

Bien que n’ayant pas de voiture, je tenais à vous faire connaitre mon entière adhésion à ce projet qui facilitera la circulation automobile dans le quartier et marque la prise en compte des desiderata réels des citoyens qui, comme le regretté président Pompidou la disait sans ambages, « aiment la bagnole ».

J’espère d’ailleurs que vous ne vous en tiendrez pas à ce projet limité. Il faudrait d’abord que vous rétablissiez la circulation sur la rue Aubry le Boucher et sur la rue Saint Martin entre la rue Rambuteau et la rue de Rivoli, pour reconstituer la voie historique Nord-Sud du Moyen Age, ainsi que le stationnement sur la Piazza Beaubourg pour faciliter l’accès des automobilistes et des handicapés au centre Pompidou et accessoirement nous débarrasser des pigeons et des artistes et chanteurs ambulants qui hantent cette place et y font du bruit à toute heure.

Il faudrait aussi naturellement que vous obteniez de votre confrère du premier arrondissement qu’il rende à la circulation automobile la portion de rue Rambuteau qui s’étend du bd de Sébastopol à la rue Coquillière ainsi que la rue Berger au sud du Forum. Ceci est d’autant plus justifié que les voiries souterraines qui permettaient d’aller de la rue de Turbigo à la rue Berger et de la rue Coquillière à la rue du Renard sans gêner les piétons vont être déclassées dans le cadre du projet de transformation du Forum des Halles. Les voies souterraines ainsi abandonnées pourraient d’ailleurs être ouvertes aux piétons, de telle sorte qu’il serait possible de se rendre à pied de la Bourse du Commerce à la rue du Renard à l’abri des intempéries et du trafic automobile de surface.

Notez bien que je suis victime d’une double peine dans cette affaire car non seulement je vais souffrir à mon domicile du bruit et de la pollution accrus qui résulteront du projet Rambuteau mais je vais également souffrir de la suppression de la desserte marchandises par la rue Berger dans mon magasin situé à l’extrémité Sud Ouest du Forum. Mais je ne suis pas de ceux qui ne sont d’accord pour les réformes qu’à condition qu’elles ne touchent pas à leurs « avantages acquis ».

Je suis même prêt à aller plus loin et à proposer à la prochaine réunion des copropriétaires du Quartier de l’Horloge d’ouvrir la rue Brantôme et la rue Bernard de Clairvaux à la circulation automobile afin de redynamiser les commerces du Quartier de l’Horloge qui ont pour seul choix de fermer ou de se vendre à Leroy-Merlin. Cela aurait l’avantage accessoire de nous débarrasser des clochards et des pigeons qui polluent notre beau quartier.

Enfin, pourquoi ne pas élargir la rue Michel le Comte et les rues suivantes afin de former, à l’instar du baron Haussmann, une nouvelle voie de circulation Est-Ouest digne de ce nom entre le bd de Sébastopol et le bd Beaumarchais ?

Certaines mauvaises langues prétendent que votre projet ne serait qu’un poisson d’Avril publié un peu trop tard compte tenu de la censure administrative. Je n’en crois rien et je me réjouis de participer le moment venu à l’inauguration de la nouvelle rue Rambuteau (« Préfet qui a éclairé les Parisiens  ») rebaptisée en rue Aidenbaum-Bertinotti (« Maires qui ont remis les Parisiens à leur place »). Je louerai naturellement une voiture pour l’occasion.

En vous renouvelant mes félicitations pour votre initiative, je vous adresse mes sentiments les meilleurs

Hubert LEVY-LAMBERT ".

CDXXVI : Réaménagement des Halles (1er volet) : la "trémie" Saint-Merri

Le lundi 22 juin 2009, je suis allé assister à la réunion publique relative au "réaménagement des Halles". En effet, jusque là, j'avais beaucoup de mal à me faire une idée sur ce sujet. J'avais visité l'exposition qui fait la propagande des travaux envisagés mais je ne savais toujours pas bien quoi en penser car je trouve que les informations étaient assez vagues.  

Cette réunion du 22 a donc été très instructive. Elle se tenait dans le gymnase Suzanne Berlioux. L'assistance était relativement nombreuse :

Inconvénient de cette réunion, on a eu droit à une présentation caricaturale du projet. D'un côté les partenaires publics se sont livrés à une véritable oeuvre de propagande avec notamment une présentation vidéo qui contenait des micro-trottoirs tout à la gloire du projet de réaménagement. De l'autre, le public rassemblait surtout des riverains hostiles au projet car il faut l'admettre, mis à part ceux qui sont contre, peu d'habitants s'intéressent de près aux transformations qui sont envisagées... C'est une des limites de la pseudo démocratie participative : elle ne motive que ceux qui ont des raisons de s'opposer !

On pourrait cependant se demander en quoi le 4e arrondissement est concerné. Lors de fréquents conseils d'arrondissement, Richard Jean-Baptiste, l'adjoint du 4e en charge de l'urbanisme a évoqué ce projet qui a donné lieu à de nombreux votes pour accord de la part des élus du 4e. A chaque fois, l'adjoint au maire évoquait le fait qu'une des voies souterraines situées sous les Halles a une sortie dans la 4e : la "trémie"* Saint-Merri .

Comme il est question de réouvrir à la circulation la partie de la rue Rambuteau située au niveau du Centre Pompidou (voir le Blog Vivre le Marais !), je me disais que peut-être cette triste décision s'expliquait par la suppression de cette voie de sortie qui n'est pas très heureuse et qui crée un no-man's land au niveau de la rue Saint-Merri, le tout avec une pièce d'eau hideuse dont personne ne profite :

Or en fait, il n'en est rien ! Le projet prévoit la fermeture de certains tunnels souterrains (un axe Nord/sud) ainsi que la suppression de certaines voies d'accès et/ou de sortie mais la trémie Saint-Merri est maintenue... même si la circulation sera réduite à une voie. Les voitures circuleront moins bien mais la trémie ne disparaîtra pas.

Samedi 27 juin en mairie du 4e de 9h à 12h, la procédure de consultation se prolongeait dans la salle de réunion au 4e étage. Il n'y avait pas grand monde... Il était pourtant possible de consulter les dossiers explicatifs avec les éclaircissements de deux intervenants qui étaient très disponibles. J'ai ainsi appris que la trémie Saint-Merri serait légèrement modifiée. Un couloir piétonnier sera possible le long des arches qui longent le bâtiment Saint-Merri (école, gymnase, piscine) : le trottoir sera donc doublé.

Cependant, comme je l'ai écrit dans les registres qui étaient mis à disposition pour la consultation, je regrette que l'aspect de la pièce d'eau (dont finalement depuis la rue on ne voit que du béton) ne soit pas modifié. Ne pourrait-on pas par exemple végétaliser cet espace ?

Je reviendrai dans de prochains articles sur le réaménagement des Halles pour évoquer des sujets qui concernent les habitants du coeur de Paris et donc aussi, même si les Halles sont dans le 1er arrondissement, les habitants du 4e : la réorganisation du Jardin, la construction de la canopée et le problème des voies d'accès à la gare souterraine. Pour cette raison, je crée une catégorie "Les Halles, réaménagement".

La prochaine et dernière permanence en mairie du 4e arrondissement pour la consultation publique de travaux des Halles aura lieu jeudi 2 juillet 2009 de... 10h à 13h !

Nous sommes tous concernés en tant que contribuables : le montant (prévisionnel) des travaux est de 763 millions d'euros !!!

*Trémie (anciennement trémuie ; du latin trimodia, mesure de trois muids). Sorte de réservoir qui se place au-dessus d'un moyen de transport ou d'un appareil, et dans lequel on déverse les produits pour les diriger vers ce moyen de transport ou vers les parties actives de cet appareil. (Encyclopédie Larousse)

CDXVIII : Bus 70 : une mauvaise idée sur toute la ligne

En  voyant ce bus à l'arrêt, bien malin qui pourrait dire de quelle ligne il s'agit et quelle est sa direction... C'est encore plus difficile à dire quand il circule !

Or, en voyage à Rome en avril 2009, j'avais pesté à plusieurs reprises contre les bus de la Ville éternelle qui n'indiquent pas sur leurs côtés les principaux points de passage de la ligne à laquelle ils appartiennent. Je me suis dit que nous avions de la chance à Paris : les bus indiquent non seulement le numéro de la ligne de bus mais sur le côté l'itinéraire est indiqué.

Cependant, à ma plus grande surprise j'ai constaté -comme on le voit sur la photo ci-dessus- qu'une ligne de bus (le 70 qui part de la place de l'Hôtel de Ville dans le 4e), semblait s'inspirer de ce mauvais modèle romain. Le numéro de la ligne n'apparaît plus que sous la forme d'un N° à l'avant et à l'arrière grâce à un éclairage électrique qui est peu visible depuis les côtés. Quant à l'itinéraire, il n'apparaît que sur un panneau lumineux déroulant situé juste à côté de la porte.

Ces nouveaux bus sont donc très design et ils sont plus adaptés pour l'accès aux handicapés. Cependant, il me semble qu'il faudrait d'urgence revoir la signalétique... avant que ce modèle ne se répande sur toutes les lignes de bus !

Pour mémoire les anciens bus ont une signalétique colorée de chaque côté qui donne le numéro de la ligne et les principaux arrêts (un exemple avec la ligne 38 qui pour le moment est encore épargnée) :

P.S. : le 75 qui passe juste devant chez moi est lui aussi touché par cette nouvelle signalétique... Il semble donc que le mal gagne du terrain !

 

CDXII : Flyers : c'est reparti de plus belle !

 

Les fenêtres de l'Hôtel du Rebours (situé au 12, rue Saint-Merri)

Cela fait longtemps que je n'ai pas consacré un petit article au problème des flyers dans le secteur Archives/Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Pourtant le problème n'est pas réglé ! En ce mois de juin, chaque week-end c'est l'avalanche de flyers (prospectus cartonnés).

Les fenêtres donnant sur rue sont transformées en distributeurs.

Les voitures sont recouvertes... avec une innovation que je n'avais pas encore vu jusqu'ici : les  flyers coincés dans la partie supérieure du haillon arrière pour les rendre encore plus visibles :

 

Deux photographies prises rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie le samedi 6 juin 2009