J'ai appris hier que le Freed'j situé à l'angle de la rue et du square Sainte-Croix était visé à partir d'aujourd'hui par une fermeture administrative.
Il s'agit d'une nouvelle escalade dans la guerre que se livrent certains riverains et certains établissements du Marais, surtout ceux dirigés par Frédéric Hervé (le Cox, le Freedj et le Who's).
Je commence cet article en répétant que je considère que la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, n'a pas du tout joué dans cette affaire le rôle de médiateur et d'apaisement qui aurait dû être le sien. On l'a entendu prononcer, elle, ainsi qu'un élu de la majorité municipale, des propos excessifs qui n'ont rien fait pour arranger la situation.
J'ai déploré déjà de nombreuses fois que cette mini-guerre civile locale ait conduit Frédéric Hervé à poursuivre en justice Gérard Simonnet (président de l'association Vivre le Marais !).
Cependant, on peut tout autant s'inquiéter que l'affrontement conduise maintenant à la fermeture administrative du Freed'j.
En effet, si j'ai bien compris, cet établissement est fermé en raison de problèmes de bruit (si j'ai été mal informé qu'on me donne des précisions). Or j'ai dans les mains une lettre écrite le 4 janvier 2012 par Dominique DAGUE, commissaire central du 4e arrondissement. A un riverain qui se plaignait des problèmes de nuisances sonores, M. Dague répondait :
"Les quatre établissement cités [...] font l'objet de mes services d'une attention particulière toute l'année et plus importante en période estivale. L'Unité de Police administrative de mon service est dédiée spécialement aux problèmes de nuisances sonores et aux suivis des éventuelles sanctions.
Ce travail d'implication effectué depuis de nombreuses années a permis de réduire considérablement les nuisances sonores notamment celles dues à la diffusion de musique enregistrée. [...]
Le Freed'j, 35 rue Sainte Croix de la Bretonnerie [... : ] Un sas permet au portier de gérer les entrées et les sorties des clients en limitant les nuisances sonores. Ce commerce est équipé d'un local fumeurs qui a fortement diminué le nombre de clients à l'extérieur.
[...] Plus généralement, ce secteur du Marais est un lieu de rendez-vous. Les personnes sur les trottoirs devant ou à proximité des établissement cités sans être forcément des clients. La multiplication de ce phénomène crée un brouhaha dans les rues étroites du Marais. C'est ce que dénoncent les associations de riverains comme étant des nuisances sonores.
Les gérants des débits de boissons incriminés ont engagé des agents de sécurité qui sont très au fait de ces problèmes de tranquillité publique.
[...] Aussi, en ce qui concerne les débits de boissons à l'enseigne "Cox" et "Freed'j" ces deux établissements ont fait l'objet de consignes écrites de surveillance particulière pendant quatre années. C'est donc plus de mille mains courants de physionomie qui ont été rédigées par les effectifs sans qu'aucun trouble à l'ordre ou à la tranquillité publics n'ait été signalé."
Fin de citation.
Vu les passages que je me permets de souligner je comprends mal la décision prise assez brutalement hier. Je pourrais très bien jouer les démagogues et faire -comme ne s'en privent pas certain(e)s- souffler sur la braise et ne prendre que le parti des riverains. Or, si je comprends bien que ces derniers se battent pour avoir le droit à la tranquillité, je reste étonné que cette décision soit prise maintenant alors que le changement de président de la République conduit une grande partie de la haute administration être sur une siège éjectable. Faut-il penser que ceux qui l'ont prise ne voulaient pas en avoir toute la responsabilité ?
Certains semblent vouloir que le Marais deviennent un immense centre commercial de fringues et de babioles pour touristes friqués. Cette évolution va conduire notre arrondissement à devenir un quartier insipide et sans âme. Est-ce bien cela que l'on veut ?
J'ai aussi une pensée pour les 75 salariés qui travaillent pour le groupe dirigé par Frédéric Hervé. En effet, cette fermeture administrative risque de conduire une partie d'entre eux à connaître le chômage.
Je sais que je prends encore un risque en osant publier cet article car il est si facile d'hurler avec les loups. Je laisse ce rôle, pas très constructif et plutôt démagogique, à une certaine élue du 4e qui fait ça très bien.
ADDENDUM (17h30) : J'ai appris que finalement la convocation prévue à 11h lors de la quelle la décision de fermeture administrative avait été annulée ce matin. Est-on autorisée à penser que, face à l'émotion suscitée par l'annonce de cette convocation par téléphone hier, la Préfecture de Police a sagement pensé qu'il fallait bien regarder si le motif invoqué devait conduire un établissement à fermer ses portes pendant 9 jours.
Nouvel ADDENDUM le 12 mai 2012 à 17h15... Finalement, la décision de fermerture administrative a bien été prise. Elle est affichée sur la porte du Freedj depuis ce matin (voir la photo que j'ai prise ci-dessous). Une personne m'avait envoyé un mail hier pour me dire que l'information relative à la fermeture était fausse et que donc j'avais été manipulé. Voilà en tout cas une preuve cinglante que ce n'était pas Frédéric Hervé dans cette affaire qui faisait de la "désinformation" comme on me l'avait écrit.
Sur le fond, je trouve cela quand même très étonnant qu'un établissement, quel qu'il soit, se voit notifier par la Préfecture de Police une fermeture applicable le jour même. Il faut penser à la vingtaine de salariés qui du jour au lendemain se retrouve en chômage technique.
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