L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CII : A propos du recyclage des jouets : Vérité au deça de Rambuteau/Francs Bourgeois, Erreur au delà ?

Voici une information qui a retenu mon attention, hier, en lisant Le Parisien du 4 août 2008. L'article "Ils cherchent des jeux pour l'Afrique" (page II du cahier de Paris) expliquait que l'association "Casa Palabre" essayait de récupérer des jouets pour un village situé au Sénégal à 15 Km de Dakar. (Les délais sont très courts puisqu'il faut que les jouets partent avant le 8 août 2008). Pour ceux qui sont intéressés, il faut appeler le 06.29.7339.36.

Ce qui a retenu mon attention est que l'article mentionnait que cette opération était soutenue par la mairie du IIIe arrondissement. Cela m'a rappelé une séance du Conseil d'Arrondissement du 4e tenu à la fin de l'année 2007. Une proposition avait été faite par Brigitte Cazeaux (UMP) pour permettre la collecte des vieux jouets.

La maire, Madame Bertinotti, avait répondu que c'était impossible. Qu'elle refusait de s'inscrire dans ce genre de démarche qui consistait à donner des vieux jouets aux enfants démunis : tous les enfants avaient droit à des jouets neufs (il semble qu'elle pensait aux dons que l'on pourrait faire aux enfants du 4e). 

Corinne Faugeron (conseillère verte, devenue maire adjointe depuis mars 2008), apportant son soutien à la proposition de Brigitte Cazeaux, avait essayé d'argumenter pour dire qu'on pouvait au moins essayer de récupérer les jouets pour les recycler mais elle n'avait pas non plus été entendue par la maire. (Il est vrai que les relations entre Mme Bertinotti et Mme Faugeron semblent toujours extrêment cordiales...).

Pour ma part, je trouve aussi dommage que les montagnes de jouets, souvent encore en bon état, finissent à la poubelle ou restent dans le fond des placards.

Je suis donc surpris de voir que ce qui paraît absolument impossible au sud de la rue Rambuteau et des la rue des Francs Bourgeois (le 4e arrondissement), est possible du côté Nord (le 3e arrondissement).

LXXXV bis : Réaction à chaud à un article du site du PS...

Le site du PS me fait l'honneur de me citer suite à l'article que j'ai publié sur le sexe des anges : "Lors du dernier conseil d’arrondissement M. Roger a polémiqué à propos de l’article qu’il convient de placer devant le substantif "maire" lorsque cette fonction est exercée par une femme. Nous rappelons les circulaires du 11 mars 1986 et du 6 mars 1998 [...]. Il y a bien longtemps que les élèves et leurs parents disent "la professeur" quand il s’agit d’une femme.
Et de grâce M. l’independantdu4e par respect pour les millions de victimes du génocide cambodgien et par respect pour les citoyens du 4e cessez d’utiliser l’expression "Khmère rouge" à propos de celles et ceux qui assistent au conseil d’arrondissement, vous nous avez habitué à plus de discernement."

Plusieurs réponses :

1°) Je dis moi-même "Mme la maire" dans les articles de l'Indépedant du 4e, mais si on veut aller jusqu'au bout du combat féministe, il faudrait dire "Madame La Professeure" (avec un E final, contrairement à ce que fait l'article du PS...).  Ceci dit, ce n'est pas Vincent Roger qui a polémiqué, il a juste répondu à une question qui était posée sur un ton -lui- plutôt agressif.

2°) En ce qui concerne les Khmers rouges, je persiste à penser qu'il y a des comportements intolérants -de tout bord- que je n'accepte pas. Le personnage qui était derrière moi a vraiment tenu des propos excessifs. Ceci dit, je parle de "Khmer rouge"... et non pas de "Khmère rouge". Je ne vois pas pourquoi mettre -aussi- cette expression au féminin !!! La personne en question était un homme. Cet excès de zêle à tout mettre au féminin est bien mal placé !

3°) J'ai justement passé la journée à préparer avec une collègue de lettres un travail pour nos élèves sur la mémoire des génocides. La question du "génocide cambodgien" est aujourd'hui un vaste débat historiographique (notamment au mémorial de la Shoah). Il s'agit en effet d'un massacre commis par une population contre elle-même, donc, certains rejettent formellement l'utilisation du mot "génocide". Voilà donc un autre sujet qui prête à discussion.

4°) Merci de reconnaître pour finir mon discernement. Les échanges que nous avons eu par mail montrent que l'existence de plusieurs points de vue est une bonne chose qui n'empêche pas le respect. Je rends moi-même hommage au PS qui est le seul parti politique du 4e arrondissement à avoir un site Internet et on peut souligner son caractère réactif puisque cela fait moins de 3 jours que j'avais publié mon article sur le "sexe des anges".

En espérant que le ton un peu ironique de cette "réaction à chaud" ne blessera personne et surtout pas le webmaster du site du PS avec qui j'ai eu un échange par mail d'une grande courtoisie.

LXXXII : Les anges du 4e (5e volet) : à propos du sexe des anges... et de la fonction de maire

Voici le 5e volet de ma série consacrée aux "anges" du 4e arrondissement. Ci-dessus, une photo prise au 17 de la rue Rambuteau. Entre la rue des Archives et la rue du Temple, le décor de cette rue date pour l'essentiel de la Monarchie de Juillet (1830-1848).

Ces anges qui décorent le fronton situé au-dessus du portail ne vérifie pas l'adage selon lequel "les anges n'ont pas de sexe". Ici il est bien sûr impossible de nier leur féminité... Malgré cela, je n'ai jamais entendu dire "une ange".

Tout cela pour dire que j'ai été un peu intrigué par le procès en sorcellerie fait à Vincent Roger à la fin du conseil d'arrondissement du 1er juillet 2008. En effet, celui-ci à l'habitude de dire "Madame le maire". J'en ai parlé avec lui... (Vincent Roger est un ami et il sait combien mon amitié peut être critique et exigeante). Il m'a expliqué que dire "Madame le maire" est son habitude car il considère que la fonction de maire est neutre. Ce qui ne préjuge pas du sexe de celui qui la détient.

Je suis un peu surpris que, sur le banc placé derrière moi, un agité de gauche, se soit laisser à dire "quel con" à plusieurs reprises à propos de Vincent Riger quand celui-ci justifiait son point de vue. J'en ai vraiment assez de ces nouveaux "khmers rouges" qui sont intolérants avec quiconque affirme une opinion différente de la leur. -Je n'affirme pas, bien sûr, que c'est le cas de toute la gauche : il existe heureusement à gauche des personnes tolérantes avec ceux qui ne sont pas d'accord avec eux et qui comprennent que c'est tout l'intérêt de la démocratie.-

Vincent Roger est, je l'ai dit plus haut, un ami (je vais encore subir l'opprobe d'être un blog UMP... je prends des risques). Je pense assez bien le connaître et je ne l'ai jamais entendu dire la moindre remarque misogyne. Ce n'est pas le cas de nombreux hommes politiques... et pas seulement à droite !

LXXV : Une affiche incitant à manger des pommes ?

Voici un article que j'ai attendu de publier car il n'est pas dans mon rôle de faire de la publicité pour des "animations" quand elles se déroulent loin du 4e arrondissement. (Ici il s'agissait d'un "after" hier matin dans le 15e arrondissement). Dans un article concernant l'O.C.N.A. publié le 15 juin, j'avais annoncé que je ferai une nouvelle note concernant le "visuel" d'une affiche. Je reprends à Olivier Francheteau (candidat socialiste aux municipales dans le 4e en mars 2008) l'expression "visuel" utilisée dans une note à propos de mon article sur  "On baigne dans La crème". Voici donc cette affiche avec la photographie prise sur une cabine de la rue des Archives (photo prise le 18 juin 2008).

Olivier Francheteau va à nouveau pouvoir diagnostiquer que "L’auteur de la note [il s'agit donc de moi en l'occurence] pourrait avoir un rapport au corps et à la sexualité très judéo chrétien qui l’incite à abhorrer toute présentation ou mise en scène de l’anatomie humaine". [Merci pour la séance gratuite de psychanalyse]. Comme le même Olivier Francheteau affirmait à propos du flyer "La Crème" que "la main n’est pas dans le maillot mais sur le maillot" (sic !!), dans le cas de l'affiche ci-dessus il ne s'agirait  alors de rien d'autre que d'un jeune homme qui mange une pomme en compagnie d'autres comparses. Pour tous ceux qui y verraient autre chose, M. Francheteau va peut-être encore diagnostiquer " un fantasme à demi confessé ?" [Suite de la séance de pyschanalyse].

Donc, il ne faudrait rien avoir à redire contre le placardage de cette affiche dans les rues du Marais ??? J'oubliais que ceux qui ne sont pas contents doivent faire leurs valises puisque le même M.Francheteau écrivait -comme je l'ai déjà souligné dans un autre article- :"Soit on vit dans le Marais et on l’accepte tel qu’il est, c’est à dire un quartier ouvertement gay et décomplexé connu dans le monde entier pour cette spécificité, soit on déménage dans le XVIe c'est-à-dire loin des bars et de l’animation urbaine ! Question d’harmonie, de cohérence et d’intégrité ! " (sic)

Quelques jours plus tard, j'ai découvert le flyer correspondant (format A4 !)  Il montre que l'affiche a été en partie "rognée"... une petite censure a donc été faite. Le personnage de gauche, avec son regard inquiétant et l'objet qu'il tient dans la main, ont en partie disparu... (Voir ci-dessous : la version flyer... )

Comme je m'en suis expliqué à Mme Bertinotti à la fin du Conseil d'arrondissement du 10 juin, je ne suis pas sûr que ce genre de "visuel" diffusé sur la voie publique soit très valorisant pour la communauté homosexuelle. Le Marais n'est pas un ghetto. Il est ouvert à tous. Il est vrai qu'il est connu "dans le monde entier" pour être un quartier homosexuel. Pourquoi donc conforter dans leur opinion ceux qui ne voient dans l'homosexualité "que" la sexualité ? Je ne vois vraiment pas ce que cela a de valorisant surtout quand cela est -je le réécris- mis au service d'opérations principalement commerciales.

M. Francheteau va encore pouvoir affirmer que je me suis laissé aller à faire une note "has been et incongrue". Il est vrai que ce monsieur, qui vraiment est un personnage d'une tolérance rare, ne voit dans l'indépendant du 4e qu'un blog"réactionnaire" dont toutes les notes sont "rétrogrades".

M. Francheteau a reconnu dans un article récent qu'il était un imbécile (On ne lui en demandait pas tant). C'est en tout cas ce qu'il proclamait récemment pour justifier son passage dans le "camp" du maire de Paris. Après avoir été un thuriféraire zélé de Ségolène Royal, il se rallie à Bertand Delanoë. M. Francheteau utilise des arguments qui montrent son sens habituel de la nuance. Il écrit à propos de Ségolène royal : "sa personnalité individualiste (la concertation a fait cruellement défaut en 2007) cherchant à incarner à tout prix un renouveau (peu d’allusion au passé du PS seuls Mitterrand pendant les présidentielles et Jaurès, son dernier mentor depuis quelques semaines)".

Voilà qui va certainement attrister Mme Bertinotti, une proche de la présidente de la région Poitou-Charentes (elle était sur scène lors de la présentation de la motion de Ségolène Royal à la Maison de la chimie samedi 28 juin). Comment la maire du 4e arrondissement va-t-elle pouvoir se remettre d'une défection aussi importante ? En tout cas, avec de tels soutiens, je souhaite bon courage à Bertrand Delanoë !

LXVIII : A.G. de Paris historique : sauvons l'Hôtel de Texier de Courcel !

Le 19 juin 2008, dans la salle des fêtes de la mairie du 4e arrondissement, l'association "Paris historique" dont je suis adhérent a tenu son assemblée générale.

Je fais juste une note rapide car je consacrerai un article plus long à cette association qui compte 2000 adhérents à jour de cotisation et qui joue un rôle essentiel pour la préservation et la connaissance du patrimoine de la capitale.

Je veux, en effet, attirer l'attention sur le bras de fer juridique dans lequel cette association très sérieuse est engagée avec l'A.P.H.P. Il s'agit certes d'un litige concernant un patrimoine éloigné du 4e arrondissement puisqu'il s'agit de l'Hôtel Texier de Courcel dans le 15e arrondissement. En effet, l'hôpital Necker avait obtenu un permis de construire signé par le maire de Paris pour transformer profondément cet hôpital. Les travaux prévoyaient la destruction de l'Hôtel de Texier de Courcel. Finalement, l'A.P.H.P. a proposé de déplacer "pierre par pierre" cet hôtel particulier. En 1ère instance, le tribunal adminstratif a donné raison aux associations dont Paris historique qui se sont opposées à ce déplacement. Au cours de l'été, le Conseil d'Etat doit rendre un avis concernant le recours en cassation de la décision des juges administratifs.

Le président de Paris Historique, Pierre Housieaux a souligné lors de l'Assemblée générale les nombreuses raisons qui militent contre le projet que soutient l'hôpital Necker (qui l week-end dernier a organisé une journée portes ouvertes pour défendre son point de vue). Voici les arguments soutenus par M.Housieaux :

- l'Hôtel de Texier de Courcel qui date du XIXe siècle possède un intérieur avec des décors en stuc : il sera donc très difficile de les conserver si l'hôtel est déplacé "pierre par pierre".

- le coût du déplacement "pierre par pierre" est énorme alors que des projets alternatifs sont possibles.

- le chantier tel qu'il est prévu fait que l'hôpital Necker ne respectera pas les normes Hautes Qualité Environnement "HQE". Il faudra donc revoir le projet de toute façon dans les années à venir avec donc un nouveau coût important pour les dépenses publiques.

- contrairement à ce qu'affirme l'hôpital Necker, l'Association "Paris historique" ne joue pas avec la santé des enfants (dans laquelle l'hôpital en question est spécialisé). Il n'y a pas péril en la demeure puisque Necker, heureusement pour cet établissement, est assez bien classé en ce qui concerne l'évaluation actuel de son fonctionnement.

La préservation du patrimoine ne doit pas s'arrêter aux arrondissements "historiques" du centre de la capitale. Certes, Paris ne doit pas devenir une "ville-musée" figée dans le passé mais il faut néanmoins que les projets de modernisation respectent autant que cela est possible une logique qui doit conduire à protéger le patrimoine.

LXVI : Commémorations et Mémoire : un progrès à souligner

Après l'article correctif que j'ai écrit concernant l'intervention de Christophe Girard à propos de sa note historique en conseil d'Arrondissement, voici une note destinée à montrer un progrès à souligner dans un domaine dont il est en charge depuis mars 2008 : la Mémoire.

J'ai souvent assisté depuis ma jeunesse aux cérémonies liées à la "Mémoire" pour des raisons familiales. Un de mes arrières-grands-pères est mort à Verdun en octobre 1914 (il est mort deux ans avant la grande bataille). J'avais été un peu surpris que pour le 11 novembre 2007, des lycéens soient invités à lire des lettres de fusillés... de la 2e guerre mondiale. Il y avait comme un "hors sujet". Je tiens à disposition des cartes postales écrites dans les tranchées par un autre de mes arrières-grands-pères... c'est beaucoup plus en rapport avec le sujet. Peut-être ses lectures déplacées se voulaient-elles une réponse très maladroite au refus de lire la lettre de Guy Môquet dans les établissements scolaires du 4e arrondissement. Je pensais que, si la lecture de lettres de fusillés pouvait avoir sa place lors d'un jour ferié consacré à la mémoire, elle devait avoir lieu le 8 mai qui commémore la fin du second conflit mondial. Or, nouvelle déception le 8 mai 2008 dernier, la cérémonie réunissait encore moins de monde et surtout aucun jeune. C'est fort dommage si on veut que soit transmise l'importance qu'a été la lutte contre les idéologies fascistes et nazies.

En assistant à la cérémonie du 18 juin, j'ai donc été très satisfait de constater que trois élèves du collège Couperin avait été conviviés pour lire l'appel à la résistance lancé depuis Londres par le général de Gaulle en 1940. Je trouve que c'est vraiment un beau symbole tout comme l'idée de les associer au dépôt d'une gerbe (voir la photo en tête d'article).

Comme on le voit aussi sur la photographie ci-dessus, cette cérémonie a eu lieu en présence (de droite à gauche au 1er rang) de Christophe Girard, maire adjoint de Paris et maire adjoint du 4e, Jean-Louis Pourriat, 1er maire adjoint du 4e arrondissement, Evelyne Zarka, maire adjointe du 4e et Vincent Roger, conseiller de Paris (d'où l'écharpe bleue et rouge) et conseiller du 4e arrondissement.

Autre beau symbole républicain (mais celui-là dejà observé par le passé) : le dépot d'une croix de Lorraine par un représentant de la majorité (Christophe Girard) et de l'opposition  municipales (Vincent Roger).

Un seul regret, l'horaire, c'est-à-dire 9h30 : le 18 juin n'étant pas férié, il est évident qu'une très faible partie de la population peut être associée à cette commémoration.

 

LXIV : Un correctif -sans malveillance et sans irrespect- à une note historique en Conseil d'Arrondissement...

Depuis quelques mois, la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis semble avoir revêtu un voile de crêpe comme en portaient jadis les femmes en deuil. Lors du Conseil d'Arrondissement du mardi 10 juin 2008, l'approbation du principe de restauration de cette façade a été adoptée, comme cela avait été annoncé précédemment (voir mon article du 23 mai 2008).

Christophe Girard, maire adjoint du 4e chargé de la culture (il est aussi, on le sait, maire adjoint pour l'ensemble de la ville de Paris) a présenté la délibération. En préambule, Christophe Girard, dont on ne peut nier la bonne connaissance du monde artistique contemporain s'est laissé aller à une "petit rappel historique" en lisant une note pour le moins imprécise... (Il est vrai qu'en la lisant, il n'a pas semblé complètement convaincu). Voici donc quelques affirmations qui m'ont pour le moins surpris :

1°) L'idée que cette église, construite par les jésuites, dans le cadre de la Contre-Réforme, se caractériserait par une nef unique est fausse puisque dans cette église, on trouve deux transepts (qui ne sont pas moins saillants que dans la cathédrale Notre-Dame). Il s'agit ici d'une double erreur. Les églises à nef unique sont en fait typique des ordres franciscains et dominicains du XIIIe siècle avec un but certes identique à celui des Jésuites : lutter contre "l'hérésie" (cathare pour les uns, réformés pour les autres)  et donc reconquérir les âmes perdues (On trouve par exemple une magnifique église à nef unique à l'église des Jacobins de Toulouse). La 2e erreur est que ce qui fait la caractéristique majeure des églises jésuites est leur dôme, sur le modèle de l'église du Gesù à Rome. Cette copie sur un modèle "ultra-montain" était un rappel du fait que la compagnie de Jésus fondée par Ignace de Loyola ne reconnaissait d'autre hiérarchie que celle du pape (sans donc accepter celle des évêques ou du roi). Le dôme par sa forme évoque la prétention au pouvoir universel du souverain pontife. Il est vrai, cependant que d'autres dômes parisiens non inspirés par les Jésuites datent de la même époque : par exemple, la Chapelle du Val-de-Grâce, celle de la Sorbonne ou celle des Invalides.

2°) Sa seconde erreur a été de dire que la façade s'inspire de celle de Saint-Gervais-Saint-Protais. Il suffit d'aller admirer cette façade qui vient d'être superbement restaurée (je lui consacrerai bientôt un article) pour voir que cette façade est à Paris le manifeste de l'art le plus classique qui soit. Respectant les préceptes de l'architecte italien de la Rénaissance, Vésale, on y voit un 1er étage avec des colonnes doriques, un 2e étage avec des colonnes ionniques et un 3e étage avec des colonnes corinthiennes. Le tout avec une grande sobriété propre à l'art classique. Au contraire, Saint-Paul-Saint-Louis est, elle, le symbôle parisien de l'art baroque : les chapiteaux corinthiens sont utilisés à tous les étages (c'est l'ordre architectural le moins sobre avec ses feuilles d'acanthes) et surtout la façade est surchargée par un décor envahissant et aux formes courbes là encore typique de l'art baroque... Il se trouve que j'ai choisi ces deux façades pour expliquer à mes élèves de 4e la différence entre le style classique et le style baroque.

3°) Christophe Girard continuant de lire sa notice s'est arrêté sur le fait que la Compagnie de Jésus avait été dissoute en 1762 en laissant entendre qu'il y avait un lien avec la Révolution française en précisant que celle-ci avait éclaté 27 ans plus tard. Cela m'a rappelé ma professeur de français de 1ère en lycée qui, à propos d'une chronologie sur le XVIIIe siècle, affirma en voyant l'interdiction de l'ordre Jésuite en France en 1762 que ce devait être une erreur et que la bonne date devait être 1792... J'étais alors intervenu pour lui rappeler que la date était bien 1762 et que cette interdiction n'avait rien à voir avec la Révolution française. En effet, l'interdiction de la Compagnie de Jésus par Louis XV a en fait été le signe d'un renforcement de l'autorité royale -avec le soutien cette fois sans faille des Parlements- contre un ordre monastique jugé trop soumis à Rome et surtout complaisant à l'égard des théories régicides. Pour mémoire, les Jésuites ont été accusés d'avoir encouragé les assassinats de Henri III en 1589 et de Henri IV en 1610. L'interdiction des Jésuites en France doit ainsi être mise en relation avec la tentative d'assassinat perpétrée par Damien en 1757.

Bien sûr tout le monde ne peut pas être agrégé d'histoire comme notre maire d'arrondissement, madame Bertinotti. Je ne suis moi-même qu'un modeste agrégé d'histoire-géographie du secondaire. Les erreurs que j'ai citées non rien de dramatiques... J'aurais aimé en parler avec Christophe Girard mais il est parti avant la fin de la session des questions au public. J'espère qu'il ne portera pas ombrage de cette note lui qui se montre toujours d'une grande courtoisie à mon endroit même s'il sait que je ne l'ai pas soutenu lors des dernières élections municipales. Belle leçon de tolérance dont les Jésuites n'ont eux pas toujours été des modèles puisqu'ils ont par exemple inspiré à Louis XIV la révocation de l'Edit de Nantes qui a interdit le protestantisme en France en 1685.

Pour finir, l'important est que le Conseil d'Arrondissement a voté le principe des travaux pour un coût de 4 200 000 €.

Pour en savoir plus sur l'église Saint-Paul-Saint-Louis, je ne peux que renvoyer à deux articles écrits sur "le 4e que j'aime" (blog "réactionnaire" de la campagne municipale sur lequel certains ayatollahs voudraient jeter l'Interdit) auquel j'ai participé :

- mon article du 16 décembre 2007.

- l'article de Raphaël du 9 février 2008.

Cet article doit beaucoup à l'U.V. de licence d'histoire de Paris I, "Rome et la papauté de 1534 à 1667" professée par Nicole Lemaître en Sorbonne que j'ai suivi en 1992-1993.

LVI : Fermetures de classes dans le 4e : quelques interrogations à propos d'un "voeu"...

Avant la séance consacrée aux questions du public, le conseil d'arrondissement du mardi 10 juin s'est fini sur le vote d'un voeu qui de ma part suscite quelques interrogations. Il s'agissait d'un voeu proposé par la majorité municipale (PS, PCF, Verts) pour dénoncer les propositions de la carte scolaire qui prévoyait la fermeture de deux classes : une classe maternelle à l'école Saint-Merri et une classe élémentaire à l'école de la rue Neuve-Saint-Pierre.

Ma 1ère interrogation porte sur le fait que l'opposition conduite par mon ami Vincent Roger a voté pour ce voeu. Il a , à cette occasion, utilisé le pouvoir laissé par la conseillère d'arrondissement absente, Mme Albanel. Il est surprenant que la ministre de la culture vote contre une proposition faite par un service de l'Etat qui dépend de son collègue du gouvernement Xavier Darcos. J'aurais aimé davantage d'arguments pour comprendre la cohérence de ce vote. En effet, le danger est aussi que la volonté exprimée par 53 % des Français qui ont voté Nicolas Sarkozy ne soit pas respectée : celui-ci s'est engagé à réduire les dépenses publiques. Il s'est aussi engager à ne pas remplacer un départ de fonctionnaire en retraite sur deux. Les Français ont voté librement. On ne peut pas -dans ce domaine- reprocher au président de la République de ne pas appliquer ce qu'il avait promis. Peut-on donc prôner une politique au niveau national et la dénoncer quand elle est appliquée localement ? Je reste perplexe même si les interrogations qui suivent donnent peut-être quelques pistes d'explication... 

Ma 2e interrogation porte sur l'assouplissement de la carte scolaire -un autre engagement de Nicolas Sarkozy-. Il semble que certains parents, et pas seulement ceux du 4e arrondissement, souhaitent que leur(s) enfant(s) profite(nt) des méthodes pédagogiques différentes de l'école Saint-Merri. (Etant moi-même un ancien adhérent du SGEN-CFDT, j'ai longtemps milité pour des méthodes pédagogiques innovantes opposées au conservatisme de certains syndicats). Cependant, s'il est décidé par le rectorat de réduire autoritairement le nombre de classes dans cette école, il semble bien évident que la possibilité donnée aux parents de choisir une école différente par sa pédagogie sera limitée. Il faudrait donc faire un réel bilan des familles intéressées par une scolarisation dans cette école avant de prévoir une réduction de classe. Cela a-t-il été fait ?

Ma 3e interrogation porte sur les données chiffrées pour l'année 2008/2009, qui (malgré une question posée par Vincent Roger concernant l'évolution du nombre d'élèves prévus dans les écoles parisiennes, et plus spécifiquement celles du 4e arrondissement) est restée sans réponse. Etant moi-même enseignant, je sais que les rectorats font de savants calculs pour évaluer les effectifs futurs. Calculs qui parfois sont très alléatoires. En tout cas, quelles sont les prévisions ? Baisse des effectifs scolarisés ou pas ??? Si j'ai bien compris, pour l'ensemble de Paris, il est prévu de maintenir le nombre de classes mais de compenser les créations par des suppressions. Je ne suis pas convaincu par l'argument qui dénonce la "logique comptable". Je suis enseignant et je suis aussi contribuable. Les enfants sont aussi ceux qui vont devoir assumer l'énorme dette publique que nous leur laissons (1 230 milliards d'euros, soit un peu moins de 20 000 euros par personne comme on peut le voir avec le compteur de la dette publique). Si le nombre d'élèves baisse à certains endroits, est-il anormal qu'il y ait moins de classes ?

Ma 4e interrogation porte de ce fait sur la répartition des suppressions de classe. Le 4e arrondissement est le seul arrondissement du centre qui subit des suppressions de classes. Prolongeant la question précédente, faut-il y voir un indice d'une baisse particulièrement sensible du nombre d'enfants dans notre arrondissement. Pour mémoire, l'enquête de l'INSEE concernant le recensement a montré que sur la période 1999-2005 le 4e arrondissement était le seul dans le centre à avoir perdu des habitants. La suppression des classes est-elle une indication de la poursuite de cette tendance ?

Ma 5e et dernière interrogation porte sur l'idée que plutôt de supprimer des classes ici et là, il faudrait mieux fermer une école élémentaire. J'ai cru comprendre que c'était ce que proposait Mme Bertinotti. -J'écris ici sous réserve d'un rectificatif si nécessaire-. Si tel est le cas, quelle est l'école concernée ? On aimerait bien le savoir 

Je reste pour le moment sur mes interrogations. Il était peut-être symboliquement important que ce voeu soit voté à l'unanimité pour essayer d'obtenir une remise en cause de la suppression de ces deux classes. Mais au-delà, de ce "voeu", on voit que de nombreuses questions restent posées.

LIII : Goldenberg remplacé par la librairie du mémorial de la Shoah ?

J'ai publié vendredi un article à propos de la crise du Pletzl. J'ai expliqué dans cet article la position tenue par la maire Mme Bertinotti. Celle-ci lors du conseil d'arrondissement du 20 mai a aussi donné une information : le restaurant et traiteur Goldenberg a définitivement fermé.

Selon la même source, il devrait normalement accueillir la librairie du mémorial de la Shoah. Ce ne serait pas une mauvaise idée car en raison des mesures de sécurité nécessaires pour entrer en ce lieu, il n'est parfois pas simple d'accéder à la librairie. Or on peut trouver en cet endroit de nombreux ouvrages concernant la shoah mais aussi d'autres génocides du XXe siècle (notamment celui du Rwanda).

J'ai cependant été supris en passant devant Goldenberg de constater que si des travaux avaient commencé, le panneau "A louer" apparaissait toujours. Le sort de ce lieu est-il donc vraiment scellé ?

XLVIII : Caserne Napoléon : fin des espoirs ?

Pendant la campagne municipale, j'avais écrit avec Raphaël un article qui expliquait l'histoire de la caserne Napoléon. Lors du conseil du 20 mai 2008, Mme Bertinotti a donné des informations très importantes concernant l'avenir possible de ce bâtiment.

En effet, répondant à une question du public du conseil précédent, Mme Bertinotti a semblé vouloir mettre fin à tous les espoirs suscités pendant la campagne à propos de ce bâtiment. Pour mémoire, le ministère de la Défense doit libérer tout l'espace qu'il occupe dans cette caserne au cours de l'année 2009.

Tout d'abord, Mme Bertinotti nous a appris qu'une partie des locaux libérés seraient occupés par les bureaux de la "D.P.P." ( traduisez la "Direction de la Prévention et de la Protection" de la mairie de Paris) qui pour le moment sont installés quai des Célestins dans le 4e arrondissement. Elle a annoncé que les locaux rendus disponibles à cet endroit pourraient être transformés en logements sociaux. Par conséquent, d'après elle, sur les 5 000 m² libérés dans la caserne, il n'en reste plus que 2 500 m²...

De plus, elle a trouvé une nouvelle idée pour occuper une partie de l'espace restant. Il faudrait que le 4e arrondissement se dote d'une cantine centrale car les établissements scolaires ne seraient pas capables de fournir des repas conformes aux normes européennes. Voilà une bien triste nouvelle car s'il est sujet qui faisait quasiment  l'unanimité jusqu'ici c'est bien celui de la qualité des repas dans les cantines. En tant qu'enseignant de banlieue, j'ai déjà subi le passage de repas cuisinés sur place à des repas livrés par une cantine plus éloignée... Certes, cela permet de répondre à des normes très strictes mais je peux certifier qu'il est difficile de garantir la qualité des repas quand ils sont fabriqués à distance et qu'il faut les réchauffer.

Il est vrai que pour Mme Bertinotti l'idée de cette cantine centrale a l'avantage de régler le problème de l'occupation d'une grande partie des 2  500 m² restants. Comme l'a souligné Vincent Roger, le leader de l'opposition municipale, dans sa réponse, il est dommage que, de ce fait, on ne profite pas de cette chance exceptionnelle que représente la libération par l'Etat de la partie Est de cette caserne.

Le 4e arrondissement reste indigent en matière d'équipements sportifs (pour mémoire dans son programme de 2001 Mme Bertinotti s'était engagée à construire un nouveau gymnase dans le 4e arrondissement et ce n'est toujours pas fait). De même il est incroyable que notre arrondissement ne possède pas un conservatoire de musique avec des salles de répétition. Enfin, il est de plus évident  que le manque de logements restent criant.

Malgré l'insistance, certes un peu excessive et déplacée d'un des membres du public (voir l'article d'hier), Mme Bertinotti s'est refusée à s'engager -pour le moment- à ce que la population de l'arrondissement soit consultée. Espérons que ce ne sera pas fait une fois que tout sera déjà décidée...   

Prochain épisode de la vie politique locale : le 10 juin 2008 à 19h en salle des mariages de la Mairie du 4e, le conseil d'arrondissement s'y tiendra.