L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MDCCXCVIII : Un samedi soir sur les quais bas de la rive droite, pas un chat... mais quelques rats

Hier soir, j'ai fait une petite promenade dans le 4e arrondissement le long de la Seine. Comme lors du Conseil d'arrondissement du mardi 29 novembre, le 1er adjoint Julien Landel a affirmé qu'il y avait tout le temps du monde qui se promenait sur les quais bas depuis la fermeture aux voitures, je suis allé prendre des photos de la cohue. Il était vers 21h30. Une heure où dans de nombreuses rue de Paris, on voit une forte densité de promeneurs.

Je n'ai cependant pas vu un chat sur les quais bas. Le désert total à part quelques rats qui traversaient furtivement la chaussée... Ils ont depuis la fermeture des quais une paix royale.

Cela m'a fait me souvenir que lorsque j'étais enfant, j'avais un petit bonheur quand nous faisions une petite promenade en voiture au moment de Noël et que nous traversions Paris d'Ouest en Est pour voir défiler la Statue de la Liberté, la Tour Eiffel, la Cité avec Notre-Dame. Un souvenir du banlieusard que j'étais à l'époque.

Désormais, ce petit plaisir (et en en parlant avec d'autres amis, je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul à avoir ce souvenir ému), n'est plus possible. Il fait beaucoup trop froid pour faire cette promenade à pied en plein mois de décembre.

Tant que les quais ne sont pas davantage aménagés, cette fermeture à la circulation est pour le moins arbitraire et précipitée. J'ai observé en me baladant qu'il y avait beaucoup de voitures sur des axes normalement peu fréquentés le samedi soir : sur les quais hauts (d'où le défilement des monuments en voiture n'a pas du tout le même charme, mais aussi sur des axes parallèles comme la rue Étienne Marcel ou la rue Réaumur). Le trafic autoroutier était beaucoup plus dense que normalement à pareil époque alors même qu'en raison du froid sec, la région connaît un pic de pollution.

Bref, je me suis dit que dans sa hâte à fermer les quais bas, Mme Hidalgo avait tout faux. Je ne suis pas foncièrement contre cette décision si elle avait été préparée en amont avec l'ensemble des collectivités de la région afin de vraiment limiter la pollution et de vraiment permettre un espace utile pour les piétons. Là en plein mois de décembre, les seuls à en profiter ce sont les rats qui prolifèrent.

Je ne dois pas être le seul à penser cela car le tweet que j'ai envoyé depuis mon compte twitter @DELARUEEm a été retweeté par plus d'une centaine de personnes et mis en favori par une cinquantaine de twittos.

Preuve donc que je ne suis pas le seul à déplorer la manière dont tout ce dossier a été géré...

PS. Suite à cet article, un tweet vient d'estimer que j'étais au service  "des connards qui ne peuvent se passer de leur voiture". Comme je n'ai pas le permis de conduire, ce genre d'insulte à l'égard de mes chers lecteurs m'en secoue une sans faire bouger l'autre comme disait Jacques Chirac.

MDCCXCI : Les rues du 4e : quand dans le 4e, la rue du Temple s'appelait la rue des Coquilles, la rue Bar-du-Bec et la rue Sainte-Avoye

Voici un nouvel article consacré aux rues du 4e arrondissement. Il concerne la rue du Temple. La photographie de plaque qui ouvre cet article laisse penser que le nom est ancien. Cependant, un commentaire laissé récemment à propos d'une adresse célèbre des Mystères de Paris, le 17 rue du Temple (article du 16 octobre 2016), m'a rappelé que la rue du Temple n'avait pas toujours porté ce nom... en tout cas dans le 4e arrondissement.

Si on observe un plan Turgot (des années 1730), on se rend compte que l'axe auquel correspond aujourd'hui cette rue existait déjà entre ce qui était la porte du Temple (au sud de l'actuelle place de la République) et la place de l'Hôtel de Ville qui était plus petite qu'aujourd'hui. On reconnaît le tracé sinueux de l'actuelle rue du Temple :

L'ancienneté de ce tracé m'a conduit à oublier cependant que la partie située au sud du carrefour avec la rue Michel Lecomte avait porté un autre nom avant 1851. Avant cette date, tout le tronçon de la rue Temple compris dans l'actuel 4e arrondissement (dont les contours rappelons-le datent de 1860) étaient dans le 4e arrondissement. La limite Nord du 4e arrondissement est fixée au niveau de la rue Rambuteau qui n'existait pas à l'époque du plan Turgot. Elle a été percée dans les années 1840. On peut établir son emplacement en regardant l'emplacement de l'Hôtel des Archives et la rue Geoffroy l'Angevin. Cela peremt de faire apparaître l'aspect et la toponymie dans les années 1730  de ce qu'était l'actuelle rue du Temple dans sa partie 4e :

En zoomant de plus près, cela permet de voir que l'actuelle rue du Temple est le regroupement de 3 anciennes rues.

Dans la partie la plus au Sud (entre la rue de la Verrerie et l'actuelle rue de Rivoli), on trouvait la rue de la Coquille :

Ce tronçon de la rue a été profondément transformé dans son côté pair avec la construction du BHV dans les années 1910. Le côté impair a l'air plus ancien, notamment avec des arcades qui ont un aspect fin XVIIIe :

 

En remontant vers le Nord, on passait entre la rue de la Verrerie et le carrefour avec les rues Saint-Merri et Sainte-Croix de la Bretonnerie dans une rue qui s'appelait la rue Bar-du-Bec :

 Ce nom était dû au fait qu'on y trouvait la maison de justice de l'abbaye Notre-Dame-du-Bec-Hellouin (qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel 21 rue du Temple). C'est dans ce tronçon qu'on trouve l'actuel 17 rue du Temple où j'avais situé les récits des Mystères de Paris.

On trouve aussi dans ce tronçon de la rue, à l'angle avec la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie une échauguette avec à sa base un décor ancien qui a été redécouvert récemment (voir mon article du 8 mai 2013).

En continuant à remonter la rue du Temple, à partir du carrefour avec la rue Saint-Merri et la rue Sainte-Croix, on arrivait dans la rue Sainte-Avoye :

 Dans ce tronçon, la rue Sainte-Avoye croisait côté Est la rue du Plâtre puis la rue des Blancs Manteaux, et Côté Ouest la rue Simon Le Franc puis la rue Geoffroy l'Angevin.

Voici une vue de cette partie de la rue depuis sa partie la plus au sud :

 A l'angle avec la rue Saint-Merri, on trouve un bas-relief avec des angelots auxquels j'ai consacré un des premiers articles parus sur ce blog (celui du 6 mai 2008 ).

 La rue Sainte-Avoye se prolongeait plus au Nord mais voici ce qui constituait son extrémité pour ce qui concerne l'actuel 4e arrondissement (avec cette fois-ci une vue en direction du sud):

 

En continuant, dans l'actuelle vers le Nord  rue du Temple, on était toujours dans la rue Sainte-Avoye (jusqu'à l'atuelle rue Michel Lecomte comme je l'ai précisé en commençant cet article). Cependant aujourd'hui on rentre dans le 3e arrondissement. Avec ce petit panneau amusant "Leave us alone" qui marque le changement d'arrondissement (voir mon article du 8 novembre 2008).

MDCCLXXXIV : Va-t-on vraiment se décider à agir contre la prolifération des rats ?

La gravure qui ouvre cet article est une illustration d'une de mes fables préférées de Jean de Lafontaine, "Conseil tenu par les rats". J'aime beaucoup la conclusion de cette fable :

"Ne faut-il que délibérer,

la cour en conseillers foisonne,

est-il besoin d'exécuter,

on ne rencontre plus personne".

Cette morale m'a paru parfaitement illustrer cet article relatif à un sujet qui a été évoquée lors du dernier conseil d'arrondissement du 4e le lundi 24 octobre.

En effet, l'adjointe verte Corine Faugeron présentait une délibération relative aux pigeonniers contraceptifs. Un vieux serpent de mer auquel j'ai consacré déjà plusieurs articles sur ce blog (voir article du 7 mars 2009 et du 21 novembre 2016). Elle a tenu a rappelé que les pigeons jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire et que, par exemple, leurs fientes constituent une part non négligeable de l'alimentation des rats.

L'élu d'opposition, LR, Vincent Roger est alors intervenu pour souligner que justement les rats étaient un énorme problème dans le 4e arrondissement. Il a rappelé que dès  la délibération relative à l'extension du jardin des rosiers (il y a donc près de 3 ans), il avait observé des rats qui se nourrissaient librement en pleine journée dans cet espace vert et qu'il fallait faire quelque chose contre la prolifération des rats.

Rien de très efficace ne semble avoir été fait depuis, puisque de nombreux habitants du 4e se plaignent de la situation qui ne cesse d'empirer. Julien Landel le 1er adjoint, qui présidait la séance en l'absence du maire, a répondu que les services de la Ville étaient saisies du problème et que des actions fortes allaient être menées. Il a affirmé que le maire voulait que la situation s'améliore.

On verra bien si cette fois, ces paroles très fortes donneront lieu à de réels résultats. Un article qui permet de "prendre date" comme disent certains...

MDCCLXXXI Une exposition pour dénoncer l'esclavage domestique sur les grilles du square de la Tour Saint-Jacques avec une réflexion sur les "profs en vacances".

Depuis le mercredi 19 octobre, je suis en vacances. Normal puisque d’après M. Sarkozy les profs sont en vacances 6 mois par an. Je vais essayer de montrer à M. l’ex-président de la République, un prof ça travaille même quand ça n’est pas devant des élèves.

En effet, outre la correction des copies, la préparation des cours et des activités en classe, tout peut être prétexte à une activité qui a une visée pédagogique. Une réalité qui semble complètement échapper à M. Sarkozy.

Hier, je me promenais dans le 4^e arrondissement (quel plus bel endroit pour passer ses vacances ?) et en passant rue de Rivoli, mon attention a été attirée par une exposition que l’on peut voir sur les grilles situées le long du square de la Tour Saint-Jacques. Je me suis empressé d’aller voir de quoi il s’agissait.

Les panneaux étaient consacrés à une série relative à l’esclavage domestique. Organisée par la Ville de Paris et le Comité contre l’esclavage moderne, cette exposition présente de manière très concrète des situations d’esclavage domestique.

Une  douzaine de cas sont présentés. Chaque panneau montre une photographie des façades des logements dans lesquels les actes ont été commis (photographies de Raphaël Dallaporta) et des textes explicatifs d’Ondine Millot.

L’exposition permet de se rendre compte que l’esclavage domestique concerne tous les types de milieu et tous les types d’espace géographique. Comme je vais bientôt aborder en enseignement moral et civique le thème de la Liberté en 4^e et que j’ai déjà évoqué la question de la traite transatlantique au XVIIIe siècle, je compte me servir de ces panneaux comme des supports pédagogiques pour mes élèves.

Je vais organiser ma classe en  groupes qui travailleront chacun sur trois exemples. Il y a des cas qui comportent des sévices tellement affreux que je vais les éviter à mes élèves.  L’intérêt est de faire réfléchir les élèves sur la diversité des victimes (qui cependant sont toutes des femmes) et de leurs tortionnaires, tout en concluant sur les sanctions pénales qui ont été décidées. La lecture de chacun des douze cas afin de ne retenir que trois exemples à la fois complets et représentatifs m'a pris pas mal de temps tout comme la réalisation de la grille qui permettra aux élèves de relever les informations. Mais tout cela bien sûr pour M.Sarkozy ce ne sont que des loisirs de vacances.

Comme les panneaux comportent aussi une traduction en anglais (par Tom Ridgway)  et en espagnol (par Luiz Guilherme), cela va me permettre d’ajouter un support supplémentaire pour l’EPI (Enseignement Pratique Interdisciplinaire) que j’anime avec ma collègue d’anglais dans le cadre de la Réforme du collège sur le thème « Fighting for Freedom ». Nous pourrons donc choisir ensemble un ou deux autre exemples pour prolonger le thèmes mais cette fois-ci en anglais.

(Un exemple de panneau : 1 la photo / 2 le texte en français / 3 le texte en anglais / 4 le texte en espagnol)

Voilà donc qui me permet  de montrer à M. l’ex-chef de l’Etat que pendant ses congés, un professeur ne passe pas six mois de l'année  à glander.

Pour ceux qui veulent aider le comité de lutte contre l’esclavage moderne, il existe un site : www.esclavagemoderne.org

 

 

MDCCLXXVIII : une adresse phare des "Mystères de Paris" : le 17 rue du Temple

J'ai vu qu'une association organisait une visite consacrée aux Mystères de Paris. Je voulais cependant faire une précision. En effet, après avoir lu récemment cet ouvrage d'Eugène Sue paru au début des années 1840, je me suis rendu compte qu'une des adresses principales de ce roman fleuve était dans le 4e arrondissement : il s'agit du 17 rue du Temple. C'est dans cet immeuble que le héros du roman "Rodolphe" loue un appartement au 4e étage. On y trouve aussi des personnages qui jouent un rôle clé dans le roman : Polidori, la Rigolette, les Rigolet (les concierges) et dans la soupente : les Morel (une famille qui permet à Eugène Sue d'évoquer l'extrême pauvreté de certains ouvriers parisiens).

Je suis donc allé prendre une photo de cette façade :

Je n'ai pas réussi à savoir si l'immeuble actuel est celui qui existait déjà à l'époque de la Monarchie de Juillet (ses caractéristiques architecturales laissent penser que tel est le cas). En tout cas, la construction a le volume qui correspond assez bien à ce qui est décrit dans le roman. [Il est cependant CERTAIN que ce n'est pas l'immeuble du roman ==> voir l'addendum]

Je ne sais pas non plus si Eugène Sue avait choisi cette adresse au hasard, ni non plus s'il avait pris la peine de venir sur place pour faire son roman. Vu l'énorme succès du roman, il est cependant certain qu'à l'époque le 17 rue du Temple a été un lieu mythique, même si depuis le souvenir en a été effacé.

Pour évoquer les Mystères de Paris, il faudrait donc prévoir un passage par le 17 rue du Temple. Pour ma part, à chaque fois que je passe devant la porte d'entrée de cette adresse j'ai une pensée pour Eugène Sue, Rodolphe, Rigolette, les Pipelet et les Morel.

ADDENDUM (du 2/11:2017) : J'ai fait une énorme boulette en écrivant cet article. Comme cela m'a fort justement été précisé dans le commentaire que vous pouvez lire, cette partie de la rue du Temple ne s'appelait pas la rue du Temple sous Louis-Philippe. Elle commençait beaucoup plus au Nord dans l'actuel 3e arrondissement  (un peu d'ailleurs comme la rue Quincampoix dont la  "pelle à tarte" relative à cette rue est située sur un tronçon qui ne faisait pas partie de la rue Quincampoix). Le pire c'est que je le savais mais qu'en lisant Les Mystères de Paris, cet été, je m'étais projeté sur l'actuel 17 rue du Temple.

Il n'empêche que pour moi l'adresse reste mythique... même si l'actuel 17 rue du Temple n'a rien à voir avec l'immeuble du roman. Je vais quand même continuer à penser à ce livre à chaque fois que je passe devant cet immeuble (en repensant de plus à l'énorme bévue que j'ai commise).  Il y a une autre lieu de ce genre à Paris auquel je pense en raison d'un roman : La place Gaillon (Paris 2e) qui me fait penser au Bonheur des Dames de Zola, mais là pas besoin de chercher une façade puisque Zola a tout inventé.

Je tenais à faire ce rectificatif, car je peste contre les erreurs qui circulent sur Internet et là j'en ai quand même commis une belle ! Cela montre deux choses :

1. que je peux me tromper
2. que quand je commets des erreurs je l'admets sans problème !

Il y a bien des politiques qui devraient en faire autant.

MDCCLXIII : Les Associations du 4e : Move and Exchange. Une association to improve your English

Continuant la série que j'ai commencé samedi suite à mon passage au forum des associations du 4e, voici la 2e des associations à laquelle j'ai décidé de consacrer un article : il s'agit de Move and Exchange. Je publie l'article dès maintenant car c'est en septembre que cette association a besoin que l'on parle d'elle.

En effet, Move and Exchange propose des cours d'anglais qui ont lieu au 16 rue Geoffroy l'Angevin (quartier Saint-Merri). Pour les adultes, il s'agit de cours sous la forme de la pratique théâtrale qui ont lieu le mercredi de 19h30 à 21h.

Etant professeur d'histoire-géographie dans une section internationale britannique, je ne peux qu'encourager une partie importante de la population française à faire quelques efforts dans la langue de Shakespeare. Je suis convaincu que c'est en changeant radicalement les modes d'apprentissage que les Français feront les efforts qui s'imposent dans un pays ouvert sur le monde.

Pour en savoir plus et pour avoir des informations sur les cours proposés par cette association, voir le lien suivant : moveandexchange.com

P.S. : Je renvoie à la série que j'avais commencé à faire paraître sur l'Indépendant du 4e en anglais : posts in English. (J'ai arrêté cette série car un nombre non négligeable de mes lecteurs n'avaient pas une grande passion pour ces articles et je me suis rendu compte que "Google translate" proposait des traductions d'assez bonne qualité ce qui m'évite donc de faire ces publications en anglais).

MDCCLXV : Une stèle qui rend hommage à Gérard de Nerval, près de l'endroit où il s'est suicidé

Dans le square de la Tour Saint-Jacques, on peut voir ce monument commémoratif en forme de stèle consacré au poète Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie comme cela est précisé dessus.

Cette stèle située en plein milieu de cet espace vert peut surprendre. Or cela rappelle deux événements liés :

• le poète Gérard de Nerval s'est suicidé dans cette partie du 4e arrondissement le 25 janvier 1855. On le retrouva pendu à une grille qui se trouvait rue de la Vielle Lanterne, parallèle au quai de Gesvres et situé à l'emplacement de l'actuel Théâtre de la Ville (précisément paraît-il à l'endroit où se situait le trou du souffleur quand celui-ci existait).
• Le square de la Tour Saint-Jacques a été ouvert en 1855. L'année même où le poête s'est suicidé. Il s'agissait justement pour le préfet Haussmann d'assainir ce secteur de Paris qui était très déshérité dans le prolongement de l'île de la Cité. Une zone géographique qui avait servi de décors aux Mystères de Paris écrit par Eugène Sue une quinzaine d'année plus tôt.
• dans la partie supérieure est placé un médaillon en bronze que le sculpteur Jehan du Seigneur avait fait du poète en 1851
• le monument lui-même date de 1955. Il a été érigé pour le 100e anniversaire de la mort du poète.

 Articles où j'ai trouvé les informations :

Les rues de Paris => Statue de Gérard de Nerval

La Parisienne et ses photos ==> Gérard de Nerval, square Saint-Jacques

 

 

MDCCLXXIII : Fermeture de "I Love my Blender" : l'hécatombe des librairies continue dans le 4e

Voici une triste chronique que je tiens malheureusement depuis des années : la fermeture des librairies dans le 4e arrondissement. Pour rafraichir les mémoires, voici les articles que j'ai déjà écrit à ce sujet :

• 2 février 2012 : fermeture de la librairie Archéologie et Histoire
• 20 juillet 2012 : fermeture de la librairie Charlemagne
• article du 29 avril 2013 : fermeture de la librairie "The Red Wheelbarrow"
• 8 avril 2015 : fermeture de la "librairie du Progrès"

Cette fois-ci c'est la librairie "I love my Blender", librairie  qui avait ouvert au 36 rue du Temple qui disparaît. Depuis son ouverture à l'été 2007, elle était devenue un lieu incontournable d'échanges avec le monde anglophone et était référenceé dans de nombreux guides de Paris.

Face à la concurrence des sites d'achat de livres en ligne et avec la flambée du prix des baux commerciaux dans le 4e arrondissement, la plupart des librairies ne peuvent pas tenir. Il faut une réaction des pouvoirs publics même si bien sûr les solutions ne sont pas simples.

 

MDCCLIX : Un autre très bel immeuble Art Déco : le 20 rue du Renard

Voici un nouvel article consacré aux façades d'immeubles du 4e arrondissement : il concerne la façade en style Art déco qui est située à l'angle entre la rue du Renard et la rue Saint-Merri. Face au Centre Pompidou et à l'angle opposé avec l'école et complexe sportif Saint-Merri

Cet immeuble situé au 20 rue du Renard n'est pas sans me rappeler le style de celui que l'on peut voir quelques centaines de mètres plus au Nord à l'angle entre la rue Rambuteau et la rue Beaubourg (voir mon article du 8 avril 2011). Ces deux immeubles sont tout d'eux dans le style Art déco qui a dominé pendant l'Entre-deux-Guerres.

L'immeuble du 20 rue Renard a de nombreux détails décoratifs qui sont superbes.

On peut souligner la présence d'encorbellement qui ne sont pas sans rappeler les façades des immeubles médiévaux :

mais ils encadrent de surprenants petits balcons assez uniques en leur genre dans le centre de Paris :

et sont surmontés par des frontons dont le goût pour la géométrie est une des marques de fabrique sur style Art déco :

Autre élément très "Art déco", les ferronneries qui comportent des motifs végétaux mais qui sont beaucoup plus stylisés que dans le style Art nouveau. On peut le voir avec les rambardes des balcons :

et encore plus avec un chef d'oeuvre de l'art déco : le portail d'entrée du 20 rue du Renard :

On trouve dans cet immeuble à gauche une boulangerie qui a des fidèles depuis de très nombreuses années. A droite, le café "l'Excelsior" a fermé et il est actuellement en travaux.

On trouve sur le même trottoir que cet immeuble, en redescendant la rue, deux autres édifices emblématiques d'autres courants architecturaux :

• le complexe sportif Saint-Merri (représentatif des annés 1970 ==> voir mon article du 8 octobre 2010)
• la "maison des épiciers" 12, rue du Renard (représentative du style Art nouveau du début du XXe siècle ==> voir mon article du 13 septembre 2015)

MDCCLVIII : Une expo qui permet de mieux connaître les fondateurs du BHV

Voici une autre exposition à voir en ce moment au 5e étage du BHV : elle concerne un sujet assez mal connu. L'histoire du magasin.

En effet, la Samaritaine a eu des fondateurs dont le nom reste assez célèbre : Ernest Cognacq et Louise Jay. Cela s'explique par le fait qu'ils avaient tenu à laisser de nombreuses traces de leur formidable réussite. Je garde un souvenir ému des scènes représentées sous forme de maquette que l'on pouvait voir au dernier étage du magasin principal de la Samaritaine avant sa fermeture. De plus, les Cognacq-Jay ont rassemblé une très belle collection d'art du XVIIIe siècle que l'on peut voir aujourd'hui pas loin du 4e à l'Hôtel de Donon. (Une collection que je connais assez bien...). En outre, la rue Cognacq-Jay dans le 7e arrondissement est devenue elle très célèbre puisque jusqu'en 1991 c'est là qu'était situé le plateau de télévision de TF1.

En ce qui concerne l'histoire du grand magasin du 4e arrondissement, le BHV, il faut admettre que les fondateurs sont beaucoup moins célèbres. J'ai cependant consacré plusieurs articles au sujet depuis la création de ce blog (voir notamment mon article du 24 mai 2010 : "un personnage fort mal connu qui a joué un rôle important dans l'Histoire du 4e arrondissement : Xavier Ruel").

Or jusqu'au mois d'Octobre, le BHV propose au 5e étage une exposition très intéressante relative à l'Histoire du BHV. J'ai été très content de voir pour la 1ère fois deux portraits des fondateurs du BHV :

Xavier Ruel (1822-1900) :

et sa femme Marie-Madeleine Poncerry (1825-1914) :

 L'exposition permet de découvrir de nombreuses photographies qui montrent l'évolution du magasin du BHV et des grands moments de la marque depuis la création en 1856 jusqu'à aujourd'hui. On peut par exemple avoir davantage d'informations concernant la salle de restauration collective, l'ancêtre du réfectoire, à laquelle j'avais consacré un article le  4 juin 2010).

L'exposition de plus se tient dans un très bel endroit, "l'observatoire" du 5e étage. Celui-ci est situé dans la coupole qui se trouve à l'angle Rivoli/Temple et on peut y profiter d'une très belle vue sur la place de l'Hôtel de Ville.

Pour plus d'informations, voir la page sur le site du BHV : les 160 ans du BHV.