L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

LXXXVII : Benoit XVI pour la 1ère fois sur le parvis Jean-Paul II

Dans exactement deux mois, les 12 et 13 septembre 2008, Benoît XVI sera à Paris. Depuis son élection à la tête de l'église catholique en avril 2005, le pape mettra donc pour la première fois les pieds dans la capitale. Ce sera donc un autre "première" : pour la 1ère fois, un pape traversera le "parvis Jean-Paul II".

En effet, ce lieu s'appelait jusqu'en septembre 2006 le parvis Notre-Dame. Le changement a été souhaité par le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Il voulait ainsi marquer son respect pour un personnage qui a joué un rôle important dans le dernier quart du XXe siècle.

Espérons que tous ceux qui ont choisi de soutenir Bertrand Delanoë, même s'ils n'ont été touchés par la "grâce" Delanoesque que très récemment, ne seront donc pas opposés à cette venue du Souverain Pontife...

Dernière minute : Après avoir préparé cet article, j'ai appris en lisant le Parisien que le PRG (Parti Radical de Gauche) du Conseil de Paris avait proposé un voeu lors du Conseil de Paris de lundi 7 juillet afin que les "limitations d'aller et venir soient strictement encadrées pour ne pas gêner les Parisiens et les touristes qui voudront continuer à vaquer à leurs occupations". Voilà qui est digne des héritiers du petit père Combes. On se croirait revenu 100 ans en arrière à la grande époque de la République radicale... A quand une rupture des relations diplompatiques avec le Saint-Siège comme en 1904 ?

LXXXVI : Place de l'Hôtel de ville : un "jardin éphémère" de tranquillité...

La façade de l'Hôtel de ville se reflétant dans une mare. Voilà une image à laquelle nous ne sommes pas habitués. Cependant, depuis le 14 juin et jusqu'au 17 août, on peut en profiter grâce au "jardin éphémère" installé Place de l'Hôtel de ville. (Dommage que dans le cadre de Paris-plage les trois ilots d'arbres situés au centre aient disparu. Ils doivent être remplacés par un mini-golf dans le cadre de "Paris-plage".) Un peu de verdure dans le centre de Paris, ça fait toujours du bien !

La place de l'Hôtel de ville est souvent occupée par des animations qui attirent dans une poplation nombreuse qui vient de tout Paris et d'au-de là (par exemple la patinoire de décembre à mars). Lors du Conseil d'arrondissement, la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, -suite à une remarque de Vincent Roger- , s'est engagée à rappeler, à la Ville de Paris, la nécessité de respecter la charte signée avec le conseil de quartier Saint-Merri pour limiter l'occupation de cette place.

Cependant, ce "jardin éphémère" fait, lui, l'unanimité. De plus, des panneaux informatifs permettent aux Parisiens et aux touristes d'en savoir plus sur la gestion des espaces verts et sur la biodiversité. Voilà une opération à renouveler !

LXXXV bis : Réaction à chaud à un article du site du PS...

Le site du PS me fait l'honneur de me citer suite à l'article que j'ai publié sur le sexe des anges : "Lors du dernier conseil d’arrondissement M. Roger a polémiqué à propos de l’article qu’il convient de placer devant le substantif "maire" lorsque cette fonction est exercée par une femme. Nous rappelons les circulaires du 11 mars 1986 et du 6 mars 1998 [...]. Il y a bien longtemps que les élèves et leurs parents disent "la professeur" quand il s’agit d’une femme.
Et de grâce M. l’independantdu4e par respect pour les millions de victimes du génocide cambodgien et par respect pour les citoyens du 4e cessez d’utiliser l’expression "Khmère rouge" à propos de celles et ceux qui assistent au conseil d’arrondissement, vous nous avez habitué à plus de discernement."

Plusieurs réponses :

1°) Je dis moi-même "Mme la maire" dans les articles de l'Indépedant du 4e, mais si on veut aller jusqu'au bout du combat féministe, il faudrait dire "Madame La Professeure" (avec un E final, contrairement à ce que fait l'article du PS...).  Ceci dit, ce n'est pas Vincent Roger qui a polémiqué, il a juste répondu à une question qui était posée sur un ton -lui- plutôt agressif.

2°) En ce qui concerne les Khmers rouges, je persiste à penser qu'il y a des comportements intolérants -de tout bord- que je n'accepte pas. Le personnage qui était derrière moi a vraiment tenu des propos excessifs. Ceci dit, je parle de "Khmer rouge"... et non pas de "Khmère rouge". Je ne vois pas pourquoi mettre -aussi- cette expression au féminin !!! La personne en question était un homme. Cet excès de zêle à tout mettre au féminin est bien mal placé !

3°) J'ai justement passé la journée à préparer avec une collègue de lettres un travail pour nos élèves sur la mémoire des génocides. La question du "génocide cambodgien" est aujourd'hui un vaste débat historiographique (notamment au mémorial de la Shoah). Il s'agit en effet d'un massacre commis par une population contre elle-même, donc, certains rejettent formellement l'utilisation du mot "génocide". Voilà donc un autre sujet qui prête à discussion.

4°) Merci de reconnaître pour finir mon discernement. Les échanges que nous avons eu par mail montrent que l'existence de plusieurs points de vue est une bonne chose qui n'empêche pas le respect. Je rends moi-même hommage au PS qui est le seul parti politique du 4e arrondissement à avoir un site Internet et on peut souligner son caractère réactif puisque cela fait moins de 3 jours que j'avais publié mon article sur le "sexe des anges".

En espérant que le ton un peu ironique de cette "réaction à chaud" ne blessera personne et surtout pas le webmaster du site du PS avec qui j'ai eu un échange par mail d'une grande courtoisie.

LXXXV : Statues de l'Hôtel de ville (5e volet) : Nicolas Lancret

Voici le 5e volet de la série consacrée aux personnages statufiés sur la façade de l'Hôtel de ville. Je continue par le côté rue Lobau avec le personnage situé au 2e étage de la 2e colonne en partant de la droite (donc au dessus de Camus). Il s'agit de Nicolas Lancret, un peinte comme on pouvait s'en douter en regardant la statue.

Nicolas Lancret est né à Paris le 22 janvier 1690. Il était fils d'un cochet. Elève de Watteau, c'est un peintre typique de la 1ère partie du règne de Louis XV avec des scènes galantes et des fêtes champêtres.

Nicolas Lancret est mort, toujours à Paris, le 14 septembre 1743.

Lancret a donné son nom à une rue du XVIe arrondissement. 

LXXXIV : Les arbres du 4e (2e volet) : le figuier de la rue du figuier

Voici le 2e volet de la rubrique les arbres du 4e arrondissement, après l'article consacré aux Mûriers blancs de la rue Saint-Antoine, en voici un consacré au figuier... de la rue du figuier.

En effet, on trouve dans le 4e arrondissement, une "rue du figuier". Cela peut paraître surprenant car cet arbre est caractéristique du milieu méditerranéen. Or effectivement, on peut voir dans cette rue -à l'angle avec la rue Charlemagne- un figuier qui en ce moment porte des figues (j'en ai entourées deux sur la photo ci-dessus prise à la fin du mois de juin).

Le nom de cette rue est cependant ancien. En effet, jusqu'en 1605, un splendide figuier se trouvait près de cette rue. Mais, Marguerite de Valois, "la reine Margot', reléguée à l'Hôtel de Sens après la dissolution de son mariage avec Henri IV, n'acceptait pas que cet arbre gêne le passage de son carrosse et elle ordonna son arrachage.

Il semble même que la rue porte ce nom depuis le XIIIe siècle. Le figuier, présent dans la rue à laquelle il a donné son nom, perpétue donc une longue tradition...

LXIII : Construire dans le 4e : il y a 2000 ans c'était possible !

En cette période de vacances scolaires, tous ceux qui ont un peu de temps peuvent en profiter pour aller visiter une exposition dans un lieu trop mal connu : la crypte archéologique située sous le parvis de Notre-Dame. Je consacrerai d'autres articles à cet endroit mais par cette note je voudrais attirer l'attention sur l'exposition "Construire à Lutèce" qui s'y tient jusqu'au 2 novembre 2008. Une manifestation qui on en est sûr ne suscitera pas les polémiques provoquées par l'exposition "Les Parisiens sous l'Occupation" -qui s'est tenue à la bibliothèque de la ville de Paris- puisqu'elle concerne les techniques de construction dans le Paris gallo-romain d'il y a ... 2000 ans.

Les vitrines passionneront surtout les spécialistes de l'Empire romain. Le très grand intérêt de cette exposition est dû à la nouvelle reconstitution d'une vue cavalière du Paris de l'époque faite à cette occasion par un chercheur du CNRS Jean-Claude Colvin. La Lutèce gallo-romaine s'étendait surtout sur l'actuel 5e arrondissement. Ainsi comme on peut le voir sur le détail que j'ai photographié ci-dessous, le 4e arrondissement était à l'époque très peu densément construit. Ce n'est pas l'espace à bâtir qui manquait.

Pour bien comprendre la Lutèce de l'époque, il ne faut pas râter pas la vidéo de présentation qui dure 17 mn. Elle est très bien faite.

Je conseille aussi le site très bien fait "Paris Ville antique" qui permet de compléter l'information de cette exposition.

LXXXII : Les anges du 4e (5e volet) : à propos du sexe des anges... et de la fonction de maire

Voici le 5e volet de ma série consacrée aux "anges" du 4e arrondissement. Ci-dessus, une photo prise au 17 de la rue Rambuteau. Entre la rue des Archives et la rue du Temple, le décor de cette rue date pour l'essentiel de la Monarchie de Juillet (1830-1848).

Ces anges qui décorent le fronton situé au-dessus du portail ne vérifie pas l'adage selon lequel "les anges n'ont pas de sexe". Ici il est bien sûr impossible de nier leur féminité... Malgré cela, je n'ai jamais entendu dire "une ange".

Tout cela pour dire que j'ai été un peu intrigué par le procès en sorcellerie fait à Vincent Roger à la fin du conseil d'arrondissement du 1er juillet 2008. En effet, celui-ci à l'habitude de dire "Madame le maire". J'en ai parlé avec lui... (Vincent Roger est un ami et il sait combien mon amitié peut être critique et exigeante). Il m'a expliqué que dire "Madame le maire" est son habitude car il considère que la fonction de maire est neutre. Ce qui ne préjuge pas du sexe de celui qui la détient.

Je suis un peu surpris que, sur le banc placé derrière moi, un agité de gauche, se soit laisser à dire "quel con" à plusieurs reprises à propos de Vincent Riger quand celui-ci justifiait son point de vue. J'en ai vraiment assez de ces nouveaux "khmers rouges" qui sont intolérants avec quiconque affirme une opinion différente de la leur. -Je n'affirme pas, bien sûr, que c'est le cas de toute la gauche : il existe heureusement à gauche des personnes tolérantes avec ceux qui ne sont pas d'accord avec eux et qui comprennent que c'est tout l'intérêt de la démocratie.-

Vincent Roger est, je l'ai dit plus haut, un ami (je vais encore subir l'opprobe d'être un blog UMP... je prends des risques). Je pense assez bien le connaître et je ne l'ai jamais entendu dire la moindre remarque misogyne. Ce n'est pas le cas de nombreux hommes politiques... et pas seulement à droite !

LXXXI : Classement du JDA : le Centre Pompidou toujours à la 3e place. Quelques remarques sur la gratuité...

En juin 2008, le Journal des Arts a donné le nouveau classement concernant la fréquentation des musées français. Bonne nouvelle pour le 4e arrondissement, le Centre Pompidou conserve la 3e place derrière le Louvre et Orsay.

Cependant, le commentaire du JDA est aussi intéressant car il remet en question une idée qui peut paraître simple : la gratuité attire le public. "Gratuité n’est pas nécessairement synonyme de hausse de fréquentation. En témoignent les musées de la Ville de Paris, dont les collections permanentes sont librement accessibles depuis 2001, mesure qui semble connaître un certain essoufflement. Le Petit Palais voit ainsi son nombre d’entrées chuter de 28 % – donnée à relativiser puisque 2006 a été l’année de sa réouverture –, tandis que le Musée d’art moderne de la Ville de Paris accuse une baisse de 44 %".

Voilà donc de quoi méditer, même si sur le fond je continue à penser qu'il est bon que toute la population, quels que soient ses revenus, puisse entrer dans les musées. Il faut peut-être une politique plus attractive pour les expositions qui sont un des principaux moyens de faire venir du monde. Même s'il n'est pas dans le 4e arrondissement, je reste convaincu par exemple que le Petit Palais, sa collection riche et variée, est trop peu connu.

LXXX : Solidays : y aller malgré l'affichage sauvage...

Comme on le voit sur ces photographies prises samedi dernier rue Beaubourg dans le 4e, une grande partie du Marais a été recouvert de panneaux indiquant la tenue du festival Solidays les 4-5 et 6 juillet 2008. Je suis fort surpris qu'une manifestation soutenue par la Ville de Paris doive se livrer à ce genre d'affichage sauvage dont je suis désolé de devoir, encore une fois, regretter les excès dans notre quartier. Il me semble qu'avec tous les panneaux J.-C. Decaux, la Ville de Paris a les moyens de pratiquer une information qui respecte davantage l'espace public... et surtout de ne pas donner elle-même le mauvais exemple.

Quoi qu'il en soit, qu'on ne s'y trompe pas, je rappelle à tous ceux que cela peut intéresser que le festival Solidays, commencé hier, a lieu jusque demain dimanche. Pour une information complète, et qui ne nécessite pas une telle inondation d'affiches, vous pouvez allez sur le site de Solidays. Plus de 80 concerts sont prévus. Rappelons-nous que l'argent collecté va à la lutte contre le Sida.

LXXIX : Célébration place de l'Hôtel de ville de la libération d'Ingrid Bétancourt

Je change l'ordre prévu de publication des articles pour saluer -bien sûr- la libération d'Ingrid Bétancourt. Hier soir, à 17h, j'étais sur la place de l'Hôtel de ville pour assister à la cérémonie organisée par les comités de soutien à l'otage franco-colombienne en présence de Bertrand Delanoë et du Conseil de Paris.

Dans cette vague de joie et d'émotion générale, une remarque cependant : cette libération doit faire réfléchir tous ceux qui ont parfois tenus des propos très hostiles à l'égard du président colombien Uribe. Je pense à tous les donneurs de leçons, qui savent mieux que tout le monde et qui ont des avis de principe sur tous les sujets. Il m'est moi-même arrivé de m'interroger sur l'attitude à tenir à l'égard des FARC. Peut-être le président colombien a-t-il raison :  il ne faut pas négocier avec des terroristes, même s'il s'agit de gauchistes... (ce qui est perçu par certains comme une circonstance atténuante).

Quoi qu'il en soit, la journée d'hier, le 3 juillet 2008, restera marquée comme une page heureuse dans cette chronique du 4e arrondissement. Il est bien sûr évident que personne n'a intérêt à faire de la récupération politique de cette libération. Par récupération, j'entends aussi ceux -ou celles- qui quel que soit le sujet veulent s'affirmer comme les opposants de Nicolas Sarkozy... dans le cadre d'une stratégie politicienne qui n'est pas très grandissante.