L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CIII : Statues de l'Hôtel de ville (9e volet) : Malebranche... 370 ans aujourd'hui

Voici le 9e volet de la série sur les statues de l'Hôtel de ville. Celle-ci est située rue Lobau au 3e étage. (Voir la photo ci-dessous pour bien la localiser : )

Il s'agit d'un personnage dont le nom n'est pas inconnu puisqu'il s'agit de Malebranche, Nicolas de son prénom. Ma 1ère surprise a été de découvrir qu'il était le contemporain exact de Louis XIV puisqu'il est né à Paris le 6 août 1638 (un mois avant le Roi-Soleil) et qu'il est mort -toujours à Paris- le 13 octobre 1715 (un mois et demi après le Roi-Soleil). [Ceux qui connaissent savent que ce genre de détail ne pouvait pas m'échapper].

Nicolas Malebranche était le fils du trésorier de Richelieu. C'est un théologien et un philosophe. Pour lui, le fait de penser prouve que l'Etre existe. Adaptant le Cogito cartésien, Malebranche semble nous dire "Je pense, c'est donc que Dieu existe". Il est l'auteur d'un ouvrage écrit en 1707 qui montre l'importance à cette époque des échanges intellectuels avec l'extrême Orient : Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois sur l’existence et la nature de dieu.

La rue Malebranche est une rue du 5e arrondissement. Elle est parallèle à la rue Soufflot.

En ce 6 août, Malebranche fête ses 370 ans. C'est un jour important pour moi mais pour de toutes autres raisons.

CII : A propos du recyclage des jouets : Vérité au deça de Rambuteau/Francs Bourgeois, Erreur au delà ?

Voici une information qui a retenu mon attention, hier, en lisant Le Parisien du 4 août 2008. L'article "Ils cherchent des jeux pour l'Afrique" (page II du cahier de Paris) expliquait que l'association "Casa Palabre" essayait de récupérer des jouets pour un village situé au Sénégal à 15 Km de Dakar. (Les délais sont très courts puisqu'il faut que les jouets partent avant le 8 août 2008). Pour ceux qui sont intéressés, il faut appeler le 06.29.7339.36.

Ce qui a retenu mon attention est que l'article mentionnait que cette opération était soutenue par la mairie du IIIe arrondissement. Cela m'a rappelé une séance du Conseil d'Arrondissement du 4e tenu à la fin de l'année 2007. Une proposition avait été faite par Brigitte Cazeaux (UMP) pour permettre la collecte des vieux jouets.

La maire, Madame Bertinotti, avait répondu que c'était impossible. Qu'elle refusait de s'inscrire dans ce genre de démarche qui consistait à donner des vieux jouets aux enfants démunis : tous les enfants avaient droit à des jouets neufs (il semble qu'elle pensait aux dons que l'on pourrait faire aux enfants du 4e). 

Corinne Faugeron (conseillère verte, devenue maire adjointe depuis mars 2008), apportant son soutien à la proposition de Brigitte Cazeaux, avait essayé d'argumenter pour dire qu'on pouvait au moins essayer de récupérer les jouets pour les recycler mais elle n'avait pas non plus été entendue par la maire. (Il est vrai que les relations entre Mme Bertinotti et Mme Faugeron semblent toujours extrêment cordiales...).

Pour ma part, je trouve aussi dommage que les montagnes de jouets, souvent encore en bon état, finissent à la poubelle ou restent dans le fond des placards.

Je suis donc surpris de voir que ce qui paraît absolument impossible au sud de la rue Rambuteau et des la rue des Francs Bourgeois (le 4e arrondissement), est possible du côté Nord (le 3e arrondissement).

CI : Taslima Nasreen : Une nouvelle "Citoyenne d'honneur" de la ville de Paris

Après avoir écrit l'article concernant Brosnislaw Geremek, je me dis qu'il est dommage d'attendre que des gens soient morts pour leur rendre hommage.

Je prends donc prétexte du fait que le Conseil de Paris ait décidé, début juillet 2008, de faire de Taslima Nasreen une "citoyenne d'Honneur" de la ville, pour écrire cet article. Voilà une femme qui fait l'unanimité puisque, quelques mois plus tôt, elle a reçu des mains de Rama Yadé, le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes (créé cette année pour le centième anniversaire de la naissance de l'écrivaine).

Taslima Nasreen est née au Bangladesh le 25 août 1962. Depuis 1994, elle est l'objet dans son pays d'une fatwa qui la condamne à mort pour blasphème. En mars 2007, un groupe islamiste indien a mis sa tête a prix afin d'exiger qu'elle quitte le territoire de l'Union Indienne.

Cela fait quelques années que j'ai lu son roman Lajjā (La Honte)  paru dans la collection Livre de Poche. Dans ce roman, elle a le courage de témoigner sur un sujet sensible: les brimades et parfois même les massacres dont sont victimes les Hindous dans son pays majoritairement musulman.

Médecin spécialisée en gynécologie, Taslima Nasreen a aussi à de nombreuses reprises dénoncer le sort des femmes dans son pays. Elle est donc à bien des égards un symbole d'humanisme et de tolérance qu'il faut protéger contre les fanatiques qui l'ont prise pour cible.

C : Un autre classement... A revoir !

J'ai déjà écrit un article relatif au classement des visites des musées français. En voici un autre à propos d'un autre sujet.

En juin 2008, les journaux ont fait part d'un classement international relatif à la qualité de vie dans différentes villes du monde. Je reste plus que perplexe concernant ce classement. En effet, Zurich apparaît à la 1ère place. Là rien à redire, je ne connais pas cette ville. Par contre, je me suis rendu l'an dernier à Genève la 2e ville du classement. De même, je connais bien Bruxelles qui occupe la 14e place. Loin de moi l'idée de remettre en cause la qualité de vie dans ces villes, mais j'avoue que je ne les ai pas du tout trouvées agréables à vivre. Surtout si on compare avec des villes que j'adore comme Berlin qui est certes à la 16e place, Londres  à la 39e place et Madrid à la 45e place (la ville recule de 3 places).

Quant à Paris, malgré Vélib', elle conserve la 33e place. Voilà qui laisse bien perplexe ! Je suis peut-être chauvin mais je trouve ce classement sévère. Quand on connaît la qualité de vie dans le centre de Paris, comme le suggère cette photo du Pont-Marie, on se demande s'il ne faut pas revoir les critères choisis.

Vienne, la capitale de l'Autriche, est en 4e position, je viens d'y passer une semaine en  juillet. Il est vrai que c'est une ville agréable... mais je ne suis pas sûr d'avoir envie d'y vivre. Par exemple, dans tout le centre de Vienne, à l'intérieur du Ring, j'ai été impressionné par le manque de commerces de proximité. Pas d'équivalent de petites rues commerçantes du genre la rue Saint-Antoine ou la rue Rambuteau.

XCIX : Internet, ça bouge à Pékin... enfin !

La bonne nouvelle a été annoncée hier à la presse par notre vénéré camarade, le président Hu Jin Tao : certains sites sont désormais accessibles en Chine et pas seulement pour la presse étrangère (Par exemple, le site de Reporter Sans Frontière qui était inacessible à Pékin depuis 2003). Pourvu que ça dure !!!

Je fais donc un correctif à l'article critique que j'ai écrit il y a trois jours  à propos de la censure en République Populaire de Chine.

XCVIII : Disparition de Bronislaw Geremek : un humaniste polonais spécialiste de l'histoire de Paris

Absent de Paris quand la nouvelle est tombée, je tenais cependant à rendre hommage à Bronislaw Geremek qui est mort dans un accident de voiture le 13 juillet 2008.

Cet hommage à sa place sur "l'Indépendant du 4e" puisque Bronislaw Geremek était certes polonais mais c'était un professeur d'histoire spécialiste de l'histoire sociale de Paris à la fin du Moyen Âge.  En 1971 il a fait paraître sa thèse : Ludzie marginesu w średniowiecznym Paryżu xiv-xv wiek (Traduction française : Les marginaux parisiens aux xiv^e et xv^e siècles, Paris, Flammarion, 1976). L'ouvrage a été réédité en 2001 dans la collection Champs Flammarion.

De plus, il était pour moi un modèle d'humanisme. Membre du POUP (le Parti Communiste Polonais), il en avait été écarté en 1968 à l'époque où le gouvernement communiste de son pays menait -encore- des purges antisémites. De plus, après l'envoi des chars soviétiques à Prague en cette même année, il s'est de plus en plus engagé dans les mouvements de résistance au régime totalitaire communiste. Il a fait preuve d'un grand courage après le coup de force du 13 décembre 1981 à l'époque où la répression a sévi contre les dissidents (il a été écarté de son université et envoyé quelques mois en prison pour espionnage au profit des Etats Unis).

Ce héros de Solidarnosc a de plus montré une grande intelligence après la fin de la Guerre froide. Face à la montée de sentiments extrémistes dans son pays, il avait continuer à incarner la voie de la sagesse et de la modération en s'opposant aux lois de "chasse aux sorcières" que les députés polonais avaient voté contre tous ceux qui étaient soupçonnés d'avoir servi le régime communiste avant 1989.

Né le 6 mars 1932, c'était un rescapé du ghetto de Varsovie. Son père, un rabbin, est mort au camp d'extermination d'Auschwitz.

Quel dommage que ce personnage n'ait pas pu exercer la fonction de président du Parlement Européen (où il siégeait depuis 2004) comme il le souhaitait.