La semaine dernière, j'ai observé avec intérêt la campagne des Primaires pour le second tour de la Primaire socialiste et radicale de Gauche. J'ai assisté à plusieurs distributions des tracts de François Hollande et de Martine Aubry dans le 4e arrondissement... Les militants socialistes se sont entraînés pour le printemps prochain dans ce loisir auquel pour ma part, j'apprécie très modérément de m'adonner.
J'ai aussi noté que lors du meeting au Bataclan du Président du conseil général de Corrèze, jeudi 13 octobre, la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti faisait partie des guest stars. Directrice de campagne de Ségolène Royal, elle représentait celle-ci qui avait annoncé, la veille, son ralliement à son "ex".
Vendredi, dans les dernières heures chaudes de la campagne, on a pu entendre Martine Aubry parler de "gauche molle" à propos de François Hollande et celui-ci répliquer en évoquant une "gauche sectaire". J'ai ainsi bien noter que désormais la maire du 4e faisait donc partie du camp de la "gauche molle" contre celui de la "gauche sectaire"... J'étais dans l'attente des résutats du second de la Primaire qui a eu lieu hier.
Il faut d'abord souligner que le nombre de suffrages exprimés passe de 2934 à... 2932. Le succès en ce qui concerne la participation dans le 4e arrondissement est donc renouvelé : plus d'un électeur sur six s'est déplacé. Le score des candidats est aussi intéressant puisque Martine Aubry (1471 voix) l'emporte de 10 voix sur François Hollande (1461 voix) ce qui fait un rapport de 50,17% des voix contre 49,83%. Contrairement donc à la moyenne nationale, le 4e arrondissement tout comme Paris dans son ensemble, n'a pas donné une majorité à Fançois Hollande.
On peut noter donc qu'encore une fois, mais cette fois-ci de justesse, la maire du 4e arrondissement n'a pas été suivie par les militants socialistes et radicaux de Gauche du 4e. Cela est certes moins visible qu'au 1er tour puisque rappelons-le dans le 4e arrondissement, Ségolène Royal n'a fait que 5,8% des voix de la Primaire. (voir article du 11 octobre 2011). Cela devient donc une habitude et cela confirme l'adage biblique : "Nul n'est prophète en son pays" (Matthieu, XIII, 58).
Ayant été élève à Sce Po Paris en 3e année dans la section Service Public, en 1991-1992, ce n'est pour le reste pas sans un certain intérêt que je vois, François Hollande, mon ancien professeur de cours magistral de "Fi-Pu" (finances publiques) endosser officiellement l'habit de principal challenger du président actuel.
Pour finir, j'ajoute que je continue à considérer ces Primaires socialistes et radicales comme un moment important de rénovation de la démocratie en France. Nicolas Sarkozy prête à (sou)rire quand il dit qu'elles ne sont pas dans l'esprit des institutions de la Ve République : son propre exercice de la fonction de président est à des années lumière de la pratique institutionnelle voulue et pratiquée par le général De Gaulle (imagine-t-on par exemple celui-ci participer à des meetings électoraux de l'UDR comme l'a fait à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy à l'UMP ?). L'hyper-présidence active et gesticulante qui va peut-être bientôt s'achever n'a rien à voir avec l'exercice de la fonction de chef de l'Etat qui, pour Charles De Gaulle, était celui qui devait tracer des perspectives à long terme et laisser au gouvernement ce qui relève de l'intendance. Le côté yacht, paillettes et bling-bling aurait aussi horripilé le général. Quant à Georges Pompidou, il doit se retourner dans sa tombe à chaque fois qu'on entend le président actuel parler de Culture.
Il faut aussi admettre que le monde des années 2010 n'est plus celui des années 1950/1960 et que sans impliquer davantage les citoyens les partis politiques risquent de paraître archaïques... La politique réservée à une petite caste politique, qui sait tout mieux que les autres et qui décide en leur nom, doit cesser. Autrement on risque de connaître des changements beaucoup plus radicaux."
"P.S" : source pour les résultats : le site PS du 4e
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