L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CCL : Un laborieux cérémonial... : le tirage au sort du "bureau" des conseils de quartier sur les listes électorales.

Lors du Conseil d'arrondissement du mardi 9 décembre 2008, la séance de "questions du public" a été remplacée par un cérémonial laborieux : le tirage au sort du bureau des conseils de quartier sur les listes électorales.

Comme on peut le voir sur cette photographie prise sur place dans la salle des mariages de la mairie du 4e arrondissement, ce cérémonial -qui a commencé vers 20h30- n'était pas encore fini vers les 22h. On voit ici la dernière étape : Madame Bertinotti, la maire du 4e, de dos et légèrement floue, est en train de procéder aux derniers tirages au sort. On voit sur le côté droit de profil le maire adjoint de la ville chargé de la culture, Christophe Girard, qui comme les quelques courageux restés jusqu'au bout, semble souhaiter que cela finisse enfin.

Cette longue procédure a permis aux participants, dont je faisais partie, d'admirer en détail les décors de cette salle qui date de 1867 et donc très représentative de tout le bon goût du second Empire.

D'après la charte des conseils de quartier votée en novembre 2008 par la majorité municipale, la moitié du bureau des conseils de quartiers devrait être désignée par ce tirage au sort. Espérons que de nombreux citoyens ainsi sélectionnésferont l'effort de venir !

Les autres membres des bureaux des conseils de quartiers seront désignés sur la base du volontariat. Si les volontaires sont trop nombreux, il devra alors être procédé à un tirage au sort. Il est à espèrer que celui-ci, qui devra se faire lui aussi en séance public, durera beaucoup moins longtemps...

Mon ami Vincent Roger, le leader de l'opposition a participé à ce tirage au sort. Il est parti pour raison familiale quelques minutes avant la fin. Vous pouvez lire sur son blog l'article dans lequel il justifie ces réticences concernant la nouvelle charte des conseils de quartier et pourquoi il s'est abstenu lors de son vote le 18 novembre dernier avec les deux autres élus d'opposition.

Il faut souhaiter que certaines des réserves qu'émet Vincent Roger concernant le manque de transparence ne seront pas vérifiées (il faudra être très vigilant sur ce point). Le conseiller municipal du 4e arrondissement, Julien Landel, semble plein de bonne volonté pour y parvenir. Nous jugerons aux résultats.

Je suis cependant à 100% d'accord avec Vincent Roger quand il regrette le refus de rendre ouvertes aux habitants des quartiers toutes les réunions dites "conseils de quartier". En effet, rappelons que tel ne sera le cas que trois fois dans l'année. Le reste du temps seul le bureau, formé pour moitié de ceux désignés au sort  sur la liste électorale ,et pour moitié de volontaires (éventuellement eux aussi tirés au sort s'ils sont trop nombreux), sera convoqué.

De plus, comme l'a souligné aussi la maire adjointe verte, Corinne Faugeron, il est étonnant que les seuls "vrais" élus du peuple, les conseillers d'arrondissement choisis par des élections au suffrage universel, n'aient pas le droit d'y assister.

CCXXXIV : Restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis : un surprenant report annoncé par le maire de Paris

Avant-hier soir, je suis allé écouter le maire de Paris, M. Delanoë qui faisait son compte-rendu de mandat. Pas grand chose de très nouveau dans cet exercice rituel d'auto-satisfecit. Heureusement que la municipalité a eu cette heureuse initiative depuis 2001. Quelles que soient les questions, tout ce que fait le maire de Paris est sublissime. Le "tsar" (voir mon article du 18 décembre) est vraiment impérial !

Un scoop cependant. Suivant le message passé par son adjointe chargée de la culture et contredisant la maire du 4e, Mme Bertinotti, il a annoncé que les travaux de la restauration de la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis, ce ne serait pas pour 2009. M. Delanoë a semblé dans un premier temps ne pas être très au point sur la question, mais ne se décontenençant jamais il a fini par trouver une justfication...

En effet, cet oukaze de report des travaux a semblé surprendre la maire du 4e. Elle a soufflé à son "ami" Bertrand qu'il y avait des pierres qui tombaient... Réponse du maire : ce n'est pas le seul endroit où il y a des pierres qui tombent et le patrimoine ça coûte très cher.

Voilà qui est fort dommage. Je m'étais réjoui dans un article du mois de mai l'annonce des travaux de restauration de l'Eglise Saint-Paul-Saint-Louis. Une information qui avait réjoui Raphaël qui avait laissé le seul commentaire qu'il ait écrit sur ce blog.

CCXXXII : Compte-rendu de mandat du "Tsar" : dans le 4e c'est ce soir !

 

  Alors que dans un article récent, je rappelais que la maire du 4e arrondissement avait été surnommée la tsarine, un des lecteurs socialistes de ce blog  avait affirmé en commentaire, qu'avec Bertrand Delanoë, Paris avait aussi son tsar.

Donc aujourd'hui, jeudi 18 décembre 2008, le "tsar" (avec les guillemets comme sur l'affiche) sera à la mairie du 4e arrondissement à 18h45 pour faire son compte-rendu de mandat.

D'après Le Parisien du mardi 17 décembre, le maire de Paris hâte d'être dans 10 jours pour prendre des vacances... Il va falloir être gentil avec lui !

CCXXVII : Rôle "pacificateur" des vélos... en tout cas, pas en Conseil d'arrondissement !

J'ai pris le 11 décembre au matin cette photo un peu floue d'une cycliste qui, après avoir remonté la rue de la Coutellerie à contre-sens et coupé la rue de Rivoli, s'est engagée sur le trottoir de la rue du Temple et  en sens interdit... La photo est floue car je ne tiens pas à ce que cette jeune femme anonyme (et inconsciente) puisse être reconnue.

Cette idée d'article m'est venue après les propos tenus par la maire adjoint verte du 4e arrondissement, Corinne Faugeron, lors du conseil d'arrondissement du mardi 9 décembre. En effet, celle-ci a évoqué le "rôle pacificateur" des vélos dans Paris. Cette photo illustre, s'il en était besoin, que cet angélisme à l'égard des cyclistes doit fortement être nuancé.

A juste titre, mon ami Vincent Roger, le leader de l'opposition municipale, a rappelé que la Ville de Paris pendant la mandature de 2001-2008 avait fait du cycliste le "nouveau héros" de la circulation en le parant de toutes les vertus. Il faut vraiment revenir sur un tel point de vue.

Le vélo a créé depuis quelques années une vraie insécurité routière dans Paris. Qu'on ne croit pas que je sois un partisan du tout voiture (je n'ai même jamais essayé de passer le permis qui permet d'en conduire). Je donne ici mon point de vue de piéton. Alors qu'avant le "tout" vélo, lorsqu'un feu était vert pour les piétons, on pouvait s'engager à traverser sans trop avoir à être prudent, cette belle liberté n'existe plus aujourd'hui, car il faut prendre en compte le fait qu'encore trop de cyclistes considèrent qu'ils peuvent se dispenser de s'arrêter aux feux tricolores (en estimant même parfois qu'en accélérant leur vitesse, ils pourront passer juste devant ou derrière les piétons engagés sur la chaussée). Il faut donc toujours avoir un oeil à gauche (et à droite car il faut prendre en compte les vélos à contre-sens) pour vérifier que la voie est libre...

Donc je suis vraiment très étonné quand on ose parler du rôle "pacificateur" des vélos !

Ces propos de Mme Faugeron étaient dûs au fait qu'elle défendait un "voeu" afin de rendre possible la circulation à double sens  pour les vélos dans toutes les rues du 4e arrondissement dans lesquelles la circulation est limitée à 30 Km/h.

Mme Bertinotti, la maire PS (tendance "Royal") du 4e, a répondu (avec l'air agâcé qu'elle prend si souvent quand il s'agit de répondre à l'élue verte avec laquelle les relations sont pour le mois tendues). Elle a fort bien expliqué qu'une telle décision conduirait à prendre des risques énormes.

Ce voeu a donc été l'occasion d'une division de la majorité municipale puisque seule Corinne Faugeron a voté pour, Christophe Girard (le maire adjoint PS, ex-vert) et Evelyne Zarka (maire adjointe communiste du 4e) se sont abstenus et les 10 autres membres du conseil municipal (sept de la majorité  et les trois de l'opposition) ont voté contre.

CCXX : L'unanimité à propos de l'interdiction du chauffage des terrasses de café ?

Lors du conseil d'arrondissement du mardi 18 novembre 2008, la maire adjointe verte, Corinne Faugeron, a présenté un voeu pour que soit mené une étude sur l'impact sur les émissions de gaz du chauffage des terrasses.

Ce voeu concerne directement le 4e arrondissement car les terrasses chauffées y sont nombreuses. J'ai déjà fait un article à ce sujet à propos d'un graffiti (voir l'article du 25 avril 2008). De plus, la député verte de la 1ère circonscription (qui comprend le 4e arrondissement), Martine Billard, est co-autrice d'une proposition de loi qui vise à interdire ce genre de chauffage. Lors des cérémonies du 11 novembre à la mairie du 4e  arrondissement, je lui ai fais part du fait que je soutenais tout à fait sa proposition de loi. Je ne suis pas toujours d'accord avec Mme la députée, qui est souvent plus "rouge vermillon" que verte, mais sur ce sujet je ne peux que l'approuver... Je me dis que je n'ai pas complètement commis en folie en votant pour elle en 2002.

A l'époque de l'agenda 21, il est me semble-t-il abhérant de chauffer l'air extérieur. C'est montrer un grand mépris envers les populations qui n'ont pas accès à l'énergie et surtout une grande insconscience envers les générations futures.

Le voeu proposé en conseil d'arondissement a été adopté à l'unanimité (élus Nouveau Centre et UMP compris). Il est vrai que ce vote ne préconisait pas une interdiction mais une étude d'impact... Nos élus, quels que soient leur bord, sont prudents. Ce sujet met en colère les patrons de café et de restaurant qui s'estiment déjà victimes de l'interdiction de la consommation de tabac.  Faut-il voir dans la formulation du voeu voté une certaine "frilosité" de la part de nos élus ? Je m'interroge...

Le prochain conseil d'arrondissement se tient mardi 9 décembre 2008 à 19h à la mairie du 4e arrondissement dans la salle des fêtes.

CCII : A propos d'un voeu relatif à la Poste : Tartuffe est encore de retour

Lors du Conseil d'arrondissement du mardi 14 octobre 2008, la majorité a souhaité voter un voeu pour dénoncer la "privatisation" de la poste. L'occasion pour les élus de gauche de montrer une belle unanimité à propos d'un sujet qui dépasse largement le 4e arrondissement.

De même, Laurent, le webmaster du site du PS avec qui j'ai des échanges très courtois, a consacré un article à la question.

Je ne fais pas partie de ceux qui sont, par principe, des adeptes de la privatisation des services publics. Je suis toujours cependant un peu étonné par la façon dont certains défendent la qualité du service public de la poste. L'idée que l'on entend souvent est que le fait que la poste est un établissement public est une garantie du maintien du service public de la distribution du courrier sur l'ensemble du territoire, avec souvent aussi de grands trémolos dans la voix au moment de l'évocation des personnes âgées pour qui la poste serait le seul lieu de convivialité...

Sans remettre en cause totalement la validité des arguments énoncés ci-dessus, je souhaiterais cependant faire certaines remarques :

1°) en ce qui concerne la qualité du service public de la poste, je reste pour le moins circonspect. A chaque fois que je me vois obligé d'aller chercher un recommandé, je prends systématiquement un livre car je sais que le temps moyen d'attente est de 30mn. On peut se demander si un minimum de rationalisation ne serait pas possible. Je suis en effet étonné par le nombre impressionnant de bureaux de poste que l'on trouve dans mon quartier (je dispose de deux bureaux à moins de 500m de mon domicile...) ce qui n'empêche pas le temps d'attente que j'ai signalé ci-dessus.

2°) A propos de la volonté de servir le public, il est à noter que la poste de l'île de la Cité a été en grève pendant 3 jours car la direction avait eu la curieuse idée de vouloir fermer, à partir de fin novembre, les portes à 20h en semaine et de prévoir une ouverture le samedi après-midi de 14h à 17h. (Voir le journal Le Parisien du 17 octobre 2008). On voit à quel point le personnel se fait, ici, une haute idée du service rendu au public.

3°) Je me rends assez fréquemment en Allemagne. Ce pays n'est pas me semble-t-il le pays du far-west ultra libéral. Là-bas, la privatisation de la poste a permis réellement d'améliorer les services rendus au public. J'ai été estomaqué, lors de ma visite à Berlin l'an dernier, quand je me suis rendu compte que l'on pouvait acheter des timbres le dimanche dans les commerces ouverts ce jour-là : la Deutsche Post a installé des points de vente très pratiques hors des postes. Je ne vois pas du tout quel crime il y a là dedans.

L'argument de la couverture de l'ensemble du territoire national est un vrai problème mais en ce domaine, il faut imposer aux entreprises un cahier des charges qui prend en compte les obligations de service public.

Mais surtout, la gauche m'agace quand elle joue les Tartuffes -J'ai déjà évoqué ce thème à propos des effets de tribune relatifs au fichier Edvige- Il faudra que j'y revienne d'ailleurs à propos d'un fichier mis en place pour le personnel des Parcs et jadins de la ville de Paris et auquel Canal + a consacré un long reportage dimanche midi.

Un débat semblable à celui qui concerne la Poste avait eu lieu en juillet 1996 à  propos de la privatisation de France Télécom (qui formait jadis un même ensemble public avec la très glorieuse des "P.T.T."). Les partis de gauche, P.S. en tête, prévoyaient une catastrophe nationale. Ils vantaient la façon dont la France avait été équipée en téléphones (et en minitel !) dans les annés 70/80. Lors de la campagne pour les législatives de 1997, l'opposition socialiste s'était engagée à renationaliser sur le champ France Télécom. Le gouvernement Jospin (1997-2002) a étrangement oublié cette priorité... puisqu'en 1998, il a même procédé à une seconde ouverture du capital de l'entreprise...

Avec la Poste le même discours recommence. L'ambiance électrique autour de l'élection du 1er secrétaire du P.S. conduit à une course à l'échalotte où la règle est "plus à gauche que moi tu meurs". Je pense aux effets de tribune de Martine Aubry dont j'ai écouté le discours au congrès de Reims samedi soir. Cette énarque, fille de Jacques Delors, une femme que je respecte pour sa grande intelligence et qui  se met à jouer les passionarias du prolétariat moderne, cela me laisse toujours un peu perplexe. A quand un P.S. qui sur le modèle du New Labour ou de la Social-Démocratie allemande acceptera de tenir un discours réformiste non seulement après la prise de pouvoir, mais aussi avant...? Je n'en vois malheureusement pas trace dans les débats actuels au P.S. et cette grande cause autour du "non à la privatisation de la Poste" en est une illustration.

Reste le problème de l'écoute apportée aux personnes âgées. J'ai été témoin, à plusieurs reprises, que même dans le 4e arrondissement, les agents de la poste ont réellement une certaine proximité et une grande disponibilité envers le 3e âge. Il est cependant à mon avis très triste de constater que la Poste soit devenue un des seuls endroits dans lequel une partie de nos aînés trouve une écoute. Les mairies feraient mieux de se poser la question de savoir quelles sont les actions qu'elles devraient mener pour restaurer du lien "inter-générationnel". Si Mme Bertinotti était si préoccupée par le sort des "anciens" on peut se demander pourquoi elle a constitué une équipe municipale qui ne comporte aucun représentant de la population âgée... On peut ainsi se demander pourquoi Jean Lhôpital qui avait été un 1er adjoint remarquable de 2001 à 2008 et dont le nom apparaissait sur la liste lors d'une première diffusion sur Internet en janvier 2008 a finalement été évincé ! Faut-il y voir un excès de "jeunisme" ?

Il est vrai que ces voeux de fin de conseil d'Arrondissement ont un point positif : ils permettent -pas toujours- à Mme Faugeron (la maire adjointe verte) et à Mme Bertinotti (la maire socialiste) d'avoir de rares points d'accord. Je ne suis pas sûr que ces voeux qui portent sur le fichier Edvige ou sur la privatisation de la Poste aîent un grand rapport avec les décisions qui peuvent être prises en Conseil d'arrondissement. Ne vaudrait-il pas mieux que les conseillers se concentrent sur ce qu'ils peuvent faire à leur niveau de responsabilité pour améliorer la vie des habitants du 4e arrondissement ?

Le prochain conseil d'arrondissement a lieu ce soir, mardi 18 novembre à 19h, dans la salle des mariages de la marie du 4e.

CLXXXVII : Nos collectivités locales gérées à la manière de Sim-City.

J'ai fait en août un article pour signaler combien on pouvait être inquiet pour l'évolution des finances parisiennes. Rappelons en effet que de 2001 à 2007, les recettes obtenues par la Ville de Paris au titre des droits de mutation (sur la propriété immobilière) sont passées de 483 millions à 900 millions d'euros. Cette manne était provisoire tout le monde le savait. Avec la crise qui s'annonce, l'effondrement, sinon des prix, du moins des volumes de transactions, va provoquer un manque à gagner abyssal.

Moi qui suis un ancien adepte de Sim-City, j'ai l'impression que nos élus locaux gèrent les finances locales comme dans ce jeu vidéo où il est possible de déplacer le curseur des prélèvements de manière très brutale. Ainsi, au conseil de Paris des 21 et 22 octobre, le maire de Paris et sa majorité ont-ils décidé d'augmenter la taxe d'habitation de 9% pour 2009 (une autre hausse de 9% est prévueen 2010), alors que le taux n'avait pas bougé du tout depuis 2001. De plus, il a décidé de créer un impôt qui n'était pas levé jusque-là à Paris, la part départementale de la taxe foncière (un taux de 3% a été voté). Cette hausse des impôts locaux doit permettre de récupérer 320 millions d'euros .

D'après le Parisien du 21 octobre 2008, 87% des locataires auront certes une augmentation inférieure à 100€. Cependant, pour certains propriétaires la note va être plus salée : un couple avec deux enfants dans un 80m² va payer en moyenne 145 € de plus.

En lisant, un autre numéro du Parisien, le 24 octobre, on peut se rendre compte que la région, dirigée par Jean-Paul Huchon réélu en 2004, a pratiqué ce même genre d'augmentation brutale : la part de l'impôt régional a augmenté de 23% en 2005 et 29% en 2006. Mais cette année comme l'an dernier, il a été décidé que les impôts n'augmenteraient pas. Ce n'est certainement pas un hasard puisque les élections régionales ont lieu en... mars 2010.

Nos élus locaux ont donc deux défauts majeurs à mes yeux : 1°) au lieu de lisser les augmentations, ils préfèrent décider des augmentations que l'on peut qualifier de brutale. 2°) Comptant sur la mémoire courte des électeurs, ces élus matraquent en début de mandat pour mieux pouvoir assurer la stabilité des impôts dans les années qui précèdent les élections. Dans Sim-City, le "maire" risque à tout moment d'être débarqué en cas de très fort mécontentement... nos élus locaux sont, eux, élus pour six ans !

Je ne suis pas, contrairement à d'autres, un ennemi des impôts. Ces derniers sont nécessaires pour financer les services publics (par exemple le service public des piscines dont je suis un fervent défenseur). Cependant, avec la crise qui s'annonce il faut veiller à ce que les dépenses publiques locales soient surveillées car la hausse de la fiscalité locale va par peser sur les budgets des ménages qui en 2009 vont être confrontés aux effets de la crise.

Je ne suis pas sûr, par exemple, que les travaux pharaoniques que sont la construction des tours, voire d'une pyramide, aux portes de Paris soient une nécessité. De même pour le prolongement du tramway au niveau des boulevards maréchaux, que je continue à trouver comme un gadget qui a conduit à sacrifier des projets de liaisons inter-banlieues de moyenne et grande couronne (qui auraient dû être bien plus prioritaires si nos élus avaient fait moins de parisianisme).

CLXXIV : Un voeu unanime voté à propos des places de livraison

Lors du Conseil d'arrondissement du mardi 14 octobre 2008, un voeu, proposé par le groupe UMP et Nouveau centre, a été voté à l'unanimité par l'ensemble des conseillers d'arrondissement.

Jean-Michel Sokol a pris la parole pour défendre ce voeu (dont on peut lire le texte sur le blog de Vincent Roger). Il s'agissait de permettre l'utilisation des places de livraison par les riverains, la nuit, les week ends et les jours fériés. Pour ceux auxquels cela aurait échappé, le Conseil de Paris a décidé le 21 avril 2008 de voter une expérimentation de cette mesure uniquement dans les 3e et 17e arrondissements.

Mme Bertinotti, la maire, après avoir obtenu de l'opposition le retrait de la phrase qui évoquait le côté "arbitraire" du choix des 3e et 17e arrondissements pour cette expérimentation, a annoncé que la majorité voterait ce "voeu" qui a donc été adopté à l'unanimité.

Il est évident que cette mesure de bon sens devrait, on l'espère, obtenir une réponse positive de la part de la Ville de Paris.

CLXIII : Calicot et métazone...

J'ai déjà expliqué pourquoi il était vraiment regrettable que le cabinet de la maire ait refusé de mettre une banderole pour annoncer le vide-greniers du dimanche 28 septembre. Grâce à la Nuit Blanche, on a pu se rendre compte de ce que cela aurait pu donné puisqu'un "calicot" faisait la promotion de "Cycle et recyclage : énergie de l'éphémère". Cet affichage ira tout droit au coeur des membres du conseil de quartier Saint-Gervais qui avaient espéré un affichage de ce genre pour annoncer le vide-greniers.

Cela me permet aussi une pensée pour Vincent Roger puisque l'assocation Métazone était sur le calicot relatif à la nuit blanche (voir ci-dessous la partie entourée en jaune). Or, lors du Conseil d'arrondissement, les conseillers d'opposition ont refusé de voter une subvention de 15 000 € à cette association au prétexte qu'elle aurait pour principal rôle de financer des amis de la municipalité actuelle.

Corinne Faugeron, maire adjointe verte du 4e, est intervenue très vigoureusement pour dire qu'il était scandaleux de s'en prendre à une association qui "créait des emplois". Cependant, n'étaient-ce pas les mêmes qui poussaient des cris de vierge effarouchée pour dénoncer la grande époque (avant 1995...) où la Ville de Paris pratiquaient les emplois réservés aux amis du maire ?

En tout cas, Christophe Girard, l'adjoint à la culture pour l'arrondissement et pour la ville, s'est engagé à prouver à Vincent Roger que Métazone n'était pas une association mise en place pour financer des amis du maire de Paris... Personnellement, je ne connais pas cette association mais elle a été défendue avec une telle vigueur que j'attends avec beaucoup d'intérêt la démonstration.

CLIX : Le Latina... perd-t-il son latin ?

Lors du Conseil d'arrondissement du 23 septembre 2008, les élus se sont prononcés sur le vote d'une subvention de 50 000 € pour Le Latina, un cinéma dont j'ai parlé il y a très peu de temps à propos d'un film sorti récemment.

La délibération a été présentée par Christophe Girard, l'adjoint à la culture de l'arrondissement et de la Ville de Paris. Il a commencé par rappeler que le "Latina" était le seul cinéma de l'arrondissement (oubliant au passage les salles du Centre Pompidou qui souvent proposent une sélection de films très intéressante...). Il nous a appris que le cinéma venait d'être sauvé d'une fermeture grâce à son rachat par Vincent-Paul Boncourt, le dirigeant de la société Carlotta (éditrice chaque année d'une trentaine de films en DVD).

A cette occasion, Christophe Girard nous appris que désormais le Latina allait cesser de diffuser exclusivement des oeuvres venues des pays de langue latine (Italie, Espagne, Portugal, "Amérique Latine", Roumanie). La programmation va s'ouvrir aux films d'autres cultures. Je n'ai personnellement pas d'avis tranché sur la question. Il peut en effet paraître très dommage de se dire que le Latina perde une spécifité qui le distinguait de tous les autres cinémas parisiens (Vincent Roger est d'ailleurs intervenu en ce sens en rappelant, de plus, qu'il était dommage que la salle où se réunissait une école de tango ait été fermée depuis le début de l'année 2008 -voir un article sur la question du "4e que j'aime").

Cependant, si les salles du Latina s'ouvrent à de nouvelles langues et de nouvelles cultures, les riverains dont je fais partie n'ont pas à s'en inquiéter. Mme Evelye Zarka, chargée des affaires scolaires -et elle-même professeure des écoles- a affirmé qu'en plus cela faciliterait le partenariat avec les groupes scolaires.

Néanmoins pour que ce cinéma garde son identité il faudait -me sembe-t-il- qu'au moins 50% de la programmation garde une origine latine. Autrement, on ne comprendrait plus que la Latina s'appelle ainsi. Rome ne serait plus dans Rome ! Pas sûr que ce soit Byzance pour autant...