L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCMXLII : Une vue du "cloître de l'église Saint-Paul à Paris" qui m'a interpelé

En visitant le musée des Beaux-Arts de Rouen en juin dernier, mon attention a été retenue par ce petit tableau (33m de haut sur 24 cm de large). Il a en effet pour titre "Cloître de l'église Saint-Paul à Paris". Il est signé Etienne Bouhot qui d'après le cartel a vécu de 1780 à 1862.

Mon interrogation est venue du fait que l'église Saint-Paul a été détruite sous le Directoire. On peut la voir sur le plan Turgot ci-dessous :

Or, d'une par cette église ne comportait pas de cloître mais un cimetière. D'après Danielle CHADYCH, dans Le Marais, Parigramme "Le cimetière était entouré sur trois côtés de vastes charniers qui formaient un cloître. [...] Les galeries du cloîtres , hautes de 3 mètres et larges de 3,20m étaient bordée de chapelle".

En vérifiant sur la base Joconde du ministère de la Culture, j'ai trouvé la fiche du tableau : elle date la peinture de 1824.  A cette date, l'église Saint-Paul avait été détruite depuis plus de 20 ans mais en ce qui concerne le cimetière et le cloître situé autour je n'ai pas réussi à avoir de certitude.

Il est aussi possible que ce tableau représente le cloître de ce qui est appelé depuis la XIXe siècle "l'église Saint-Paul-Saint-Louis" et qui au XVIIIe siècle était l'église "Saint-Louis-des-Jésuites". On voit toujours sur le plan Turgot que cette église un cloître dans son côté Ouest :

Cependant ma perplexité a été encore plus grande quand je suis tombé sur ce très intéressant plan de Paris qui date de 1820-1830 sur Gallica. On y voit plus guère decloître à cette date :

Je n'ai donc pas réussi à me faire une idée complètement certaine du lieu du 4e arrondissement représenté sur ce tableau.

MCMXII : Deux autres oeuvres d'Eustache Le Sueur que l'on pouvait voir jadis dans le 4e arrondissement

J'ai consacré il y a quelques mois une série d'articles aux superbes peintures d'Eustache Le Sueur que l'on peut voir au Louvre et qui ornaient au XVIIe siècle l'Hôtel Lambert (articles du 26 novembre 2016 et du 20 décembre 2016)

En reparcourant l'aile sully du Louvre, j'ai regardé avec beaucoup d'intérêt ces deux autres œuvres d'Eustache Le Sueur que l'on pouvait aussi voir dans le 4e arrondissement jusqu'à la Révolution française. Il s'agit pour le tableau qui ouvre cet article de "Jésus portant la croix" et pour celui situé ci-dessous "La déposition de croix".

Ces deux oeuvres datent de 1651. Elles ornaient une chapelle privée de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais : celle de la famille Le Roux (René Le Roux, le commanditaire  est décédé en 1674 et il avait été enterré dans cette chapelle privée).  A cette époque,cette église était la paroisse de nombreux notables très prestigieux.

Eustache Le Sueur est aujourd'hui un peintre trop peu connu qui été au XVIIe appelé le "Raphaël français". J'ai consacré en 2010 un article à la statue qui le représente sur la façade de l'Hôtel de Ville (article du 20 mai 2010)

 

MCMIV : Eglise Saint-Gervais Saint-Protais... mais qui étaient Saint Gervais et Saint Protais ?

L'église Saint-Gervais-Saint-Protais est un des très beaux édifices que l'on peut voir dans le 4e arrondissement. On peut y admirer un magnifique campanile médiéval sur le transept nord (malheureusement masqué par des échafaudages depuis plus de 5 ans !*) et une superbe façade principale dans le plus pur style classique du XVIIe siècle**. Cette église a donné son nom a un des quatre quartiers du 4e arrondissement : le quartier Saint-Gervais.

Je ne m'étais cependant jamais interrogé sur l'origine du nom de cette église et j'ai été conduit à en savoir plus cet été en me rendant dans ce qui fût une capitale royale au Haut Moyen Âge : Soissons (dans l'Aisne). En effet, on peut y visiter une très belle cathédrale XIIe-XIIIe siècle à la transition entre le style roman et le style gothique :

Or cette cathédrale a pour saints patrons : Saint Gervais et Saint Protais. En parcourant le déambulatoire on peut voir deux statues de ces personnages :

Saint Gervais

   Saint-Protais

Des petits panneaux informatifs permettent d'en savoir plus sur les deux personnages :

Je publierai dans de futurs articles plus de photographies sur la façon dont à Paris les deux saints ont été représentés dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris.

Je n'ai par contre pas trouvé d'information convaincante qui explique comment ces deux frères jumeaux martyrisés pendant le règne de l'empereur Néron se sont retrouvés les deux saints patrons d'une église située en plein cœur de Paris.

* voir articles du 17 décembre 2012 et du  20 février 2015

** voir article du 15 août 2008

 

 

 

MDCCCXXXIV : Façade de l'église des Billettes en 1935 et aujourd'hui... en espérant un meilleur futur !

Voici un nouvel article consacré aux cartes postales anciennes du 4e. Il s'agit de la façade de l'église luthérienne des Billettes sur une carte de 1935 (d'après le courrier écrit au dos, elle a été envoyée en décembre 1935). On voit qu'à l'époque, la façade était dans un triste état.

Cependant, si on fait une comparaison avec l'état actuel, on voit que l'endroit a très peu changé.

On voit que les fenêtres situées à gauche de la photographie ont été réparées depuis. Des arbres occupent le même emplacement qu'en 1935 malgré l'installation d'un kiosque à journaux en 2013.

Une différence cependant, comme le fronton est très abîmé, un filet de protection a été installé il y a plusieurs années pour protéger les passants des chutes de pierre :

 

Cette façade, assez sobre, est caractéristique du goût néo-classique qui a fait son retour en force à partir du milieu du XVIIIe siècle. L'église médiévale des Billettes menaçant ruine (déjà !) elle a été reconstruite de 1755 à 1758 selon les dessins du Frère Claude, un architecte dominicain (d'après Danielle CHADYCH, Le Marais, Parigramme, 2005). Elle est inspirée par la façade de l'église du Gesù à Rome.

Des pilastres doubles doriques encadrent la porte d'entré : 

Un entablement à triglyphes sert de séparation entre le 1er et le 2e étage (il permet aussi aux pigeons de se protéger contre la pluie) :

Il se prolonge de chaque côté, au-dessus des deux fenêtres latérales par deux élégants décors de palmes :

Au 2e étage, la fenêtre est encadré par deux pilastres ioniques :

 toujours au 2e étage, sur les côtés, deux ailerons se finissent avec deux pots-à-feu :

Dans la partie supérieure, le fronton comprend une croix centrale entourée de palmes. (comme on peut le deviner derrière le filet de protection) :

 On voit donc que malgré une simplicité apparente, cette façade présente  un décor qui mérite l'intérêt et dont l'ensemble est assez harmonieux.

Comme cela a été suggéré par un des intervenants* lors de la réunion en décembre dernier à propos de l'installation de la Fondation des Galeries Lafayette rue du plâtre, il serait peut-être bon que les nombreuses enseignes qui investissent le secteur de la rue des Archives se proposent pour contribuer à la restauration de cette façade qui est dans un triste état.

* le président du Conseil de quartier Saint-Merri si j'ai bonne mémoire.

 

 

MDCCCXII : La crèche de l'église Saint-Paul-Saint-Louis version 2016

J'ai publié le 24 décembre un article à propos de la crèche de la cathédrale Notre-Dame. Je tiens à faire un article à propos d'une autre très belle crèche située au coeur du 4e arrondissement : celle de l'église Saint-Paul-Saint-Louis. Cela me permet de publier une photo après l'arrivée du petit Jésus :

La version 2016 est sensiblement différente de celle de 2014 dans laquelle il y avait un baldaquin et beaucoup moins de bougies (voir l'article du 23 décembre 2014).

MDCCLXXVII : Quels sont les vestiges qui ont été détruits aujourd'hui au marteau piqueur ?

Les travaux rue Neuve-Saint-Pierre pour la construction d'une "halle sportive" continuent de poser des questions. Alors qu'il ne semblait y avoir aucun risque archéologique [voir infra une citation de M. Landel, 1er adjoint du 4e en conseil d'arrondissement], les travaux ont  conduit à déblayer une partie du sol plus importante que ce qui semblait annoncé. Hier (mardi 18 octobre), les excavations ont  fait apparaître un petit muret.

Sur son compte, twitter Sandra Fellous a publié hier soir des photos qui montrent ces vestiges (je publie ces photos après lui avoir demandé son accord) :

La zone se trouve dans la partie située dans la partie arrière de l'église Saint-Paul (ou derrière le chevet de celle-ci), une des anciennes églises médiévales du Marais. C'est dans cette édifice et dans son cimetière que des personnages très importants ont été enterrés (certains prétendent que c'est le cas de Rabelais). Cette église a été détruite à la Révolution pour le percement de la rue Neuve-Saint-Pierre (Le regretté Raphaël G. avait consacré un article au vestiges de la façade de ce monument sur le site "Le 4e que j'aime", voir article du 21 février 2008), mais on peut voir ci-dessous sur ce détail du plan Turgot des années 1730 l'aspect de cette église.   L'étoile montre approximativement l'endroit où ont lieu les travaux :

Le problème est que dès l'aube ce matin, un marteau piqueur s'est évertué à détruire ces vestiges. On peut le voir en regardant une vidéo le compte twitter de Sandra Fellous : @SandraFELLOUS Voici une photo extraite de cette vidéo... Elle est assez parlante concernant ce qu'il reste des vestiges découverts hier :

Je suis parfois très en opposition avec les prises de positions de Sandra Fellous que je trouve souvent excessives (et elle le sait) mais sur ce sujet, j'aimerais que les autorités municipales communiquent davantage pour savoir ce qui se passe et pourquoi il ne semble pas y avoir davantage d'investigation archéologique.

Christophe Girard, le maire du 4e, a parlé de "merveilles" à propos des fondations de l'enceinte de Charles V trouvés place Teilhard de Chardin. Pourquoi les vestiges situés autour de l'ancienne église Saint-Paul n'ont-ils pas droit au même respect ?

Je rappelle la réponse qu'avait donné Julien LANDEL (1er adjoint du maire du 4e) lors du Conseil d'arrondissement du 31 mai 2016 à une question posée par Jean-Pierre Plonquet à propos de ces travaux"En ce qui concerne le TEP, rue Neuve Saint-Pierre, pour lequel la Ville de Paris, via la Direction du Patrimoine et de l'Architecture, est maître d'ouvrage, il ne sera pas le chantier le plus impactant comme nous l'avions présenté lors de la réunion publique. Tout d'abord parce que le gymnase sera une halle sportive légère qui ne nécessitera pas de fondations et dont le système d'ancrage sera constitué de 4 pieux fixés dans le sol. Cela signifie qu'il ne sera pas nécessaire de creuser. Nous éviterons ainsi l'évacuation de gravas ainsi que les nuisances inhérentes à ce type de travaux".  Soit M. Landel était mal informé, soit -ce qui m'étonnerait énormément de sa part-, il a menti. Or le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard avait ajouté lors de ce même conseil "Nous répondrons à toutes les questions au fil du projet, mais je reste tout à fait preneur des remarques qui permettront au chantier d'être mené dans les meilleures conditions".

Mon article répond donc aux attentes de M. Girard mais, dans cette histoire, je me demande si nos chers édiles ne sont pas encore une fois à côté de la plaque. Ce que j'aimerais au moins c'est que nous ayons des RÉPONSES !

 

MDCCLXII : Les associations du 4e : l'association Euterpia - Les Muses Galantes et le programme des concerts à l'église des Billettes "La cantate des Muses"

En ce samedi 17 septembre 2016, j'ai fait ma tournée annuelle au forum des associations du 4e (un événement que je n'ai pas manqué depuis 2008). J'ai décidé cette année de m'intéresser plus précisément à certaines associations afin de mieux les faire connaître aux lecteurs de l'Indépendant du 4e.

Je commence donc cette série qui va occuper plusieurs articles par une association qui a son siège à la maison des associations du 4e arrondissement : l'association Euterpia - Les Muses Galantes.

Cette association organise des concerts dans un lieu que je connais bien (puisque j'ai habité juste à côté pendant près de 20 ans) :   l'église des Billettes située 22 rue des Archives. Ce sont des concerts de musique baroque sur les instruments anciens interprétés par les solistes et l'orchestre de l'ensemble des Muses Galantes de Louise Audubert.

Les concerts ont lieu un samedi par mois à 17h. Voici les dates et le programme des quatre concerts de la fin de l'année 2016 :

• samedi 24 septembre 2016 : C. GRAUPNER, Cantate "Aus der Tiefe rufen wir zu dir" /  GWV 1113, J.D. ZELENKA, Sinfonia a 8 Concertanti ZWV 189 /J.S. BACH, cantate "Allein zu dir, Herr Jesu Christ", BWV 33

• samedi 22 octobre 2016 : D. BUXTEHUDE, Cantate "Jesu meine freude" Bux WV 60 / J.F. FASCH, ouverture pour trompette, deux hautbois et cordes, FWV : D4 / J.S. BACH, Cantate "Wo soll ich fliehen hin", BWV 5.

• samedi 12 novembre 2016 : G.F. HAËNDEL, Chandos ad Anthem "As Pants the Hart for cooling Streams", pour solistes et orchestre HWV 251b / G.A. BENDA, Concerto pour flûte / J.S. BACH, cantate "Was Gott tut, das ist wohlgetan", BWV 99

• samedi 17 décembre 2016 : F. DURANTE, "Magnificat" pour solistes et orchestre / G.F. HAËNDEL, Concerto pour cors, hautbois, basson et cordes / J.S. BACH, Cantate "Dazu ist erschienen der Sohn Gottes" BWV 99.

Prix des places de 10€ (étudiants et chômeurs) à 20€. Gratuit pour les moins de 10 ans.

Pour en savoir plus : www.euterpia.org

MDCCLX : Présentation samedi 17 Septembre à 11h du projet d'aménagement de la place Saint-Gervais

 Voici une des photographies qui accompagnaient un des premiers articles parus sur ce blog (article du 15 août 2008). Cet article concernait la superbe façade de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais.

J'ai consacré, depuis, de nombreux articles à cette église (notamment pour regretter l'arrêt total des travaux de la tour-clocher qui est entourée d'échafaudages depuis près de 5 ans* !)

Je tenais à signaler qu'à l’occasion des « Journées du patrimoine », Pierre COLBOC, architecte, Président de « Marais Quatre », se propose de présenter un projet d'aménagement de la place située devant cette église et qui sera soumis au vote du budget participatif.  

Le rendez-vous est prévu le Samedi 17 septembre à 11H sur les marches de l’église Saint Gervais.

Il s'agit de transformer la place Saint-Gervais pour mieux mettre en valeur la façade de l'église. Le projet a été déposé le 13 mai 2016 par l’Atelier de co-construction Autre et retenu en vue du vote d’adoption du budget participatif du IVème arrondissement.

Cela fait des années que le Conseil de quartier Saint-Gervais (auquel j'ai appartenu de 2008 à 2013) souhaite aménager cette place. Si cela pouvait être fait grâce à ce projet de Pierre Colboc, ce serait formidable.

 Je ne pourrai malheureusement pas être présent à cette présentation du samedi 17 septembre car j'ai un rendez-vous professionnel prévu à 10h30 dans mon établissement scolaire et donc je ne pourrai pas être dans le 4e avant 12h/12h30.

 

* Voir aussi les articles suivants :

• 4 septembre 2009 : L'orme de Saint-Gervais
• 25 avril 2009 : Eglise Saint-Gervais-Saint-Protais : le tombeau d'un des plus puissants personnages du XVIIe siècle
• 21 janvier 2009 : Les stalles de Saint-Gervais-Saint-Protais : un riche témoignage de la vie quotidienne il y a cinq siècles
• 20 février 2010 : Une statue anonyme dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais : le curé d'Ars
• 19 juillet 2012 : Les anges du 4e (11e volet) : deux anges d'un artiste un peu oublié à l'occasion d'un anniversaire.

 

MDCCXLVIII : Financement de restauration patrimoine cultuel à Paris : des avancées mais qui méritent des éclaircissements.

Cela fait des années que je peste sur ce blog contre les échaudages qui ornent le superbe clocher de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, une des tours médiévales les plus hautes du 4e arrondissement (à l'exception des tours de Notre-Dame). Ces échafaudages sont en place depuis 2011, c'est-à-dire bientôt  5 ans (voir mon article du 5 décembre 2012 "Les échafaudages de la tour de Saint-Gervais ne disparaîtront pas avant 2014 !"). Je rappelle que des crédits de rénovation de cette tour ayant été brutalement annulés, les échafaudages ont été installés mais les travaux de rénovation de la tour n'ont jamais été lancés avant 2014... ni même après. Du coup ces échafaudages que l'on peut voir depuis la place Baudoyer où se trouve la mairie du 4e n'ont pas bougé depuis :

Je fais partie de ceux qui affirment qu'il faut arrêter avec la démagogie et  faire croire qu'il est possible de "raser gratis". Les finances de la ville de Paris sont dans un tel état qu'il n'est pas possible de financer les restaurations de tous les édifices cultuels qui en ont besoin. Aussi je fais partie de ceux qui depuis des années demandent que les mécènes et des annonceurs puissent participer à ce financement (voir notamment mon article du 1er décembre 2013 : "Un intéressant exemple de co-financement des travaux de restauration rue Saint-Antoine" [Voir la phrase de conclusion])

J'ai été ravi d'apprendre l'annonce par la Ville de Paris d'un plan lancé le 10 avril 2015 pour la rénovation des bâtiments religieux. Il était prévu dans le cadre du projet de mandature, jusqu'en 2020,  que la Ville finance 80 millions, 10 millions par l'Etat et 20 millions par des financements externes.

J'ai toujours été favorable à l'installation de bâche publicitaire sur les édifices religieux comme l'a fait l'Etat pour la rénovation du Palais de Justice (voir mon article du 1er avril 2011)  ou comme cela se fait parfois à l'étranger.

Cependant, lors du Conseil d'arrondissement de début juillet 2016, l'élue UDI-MODEM, Fadila Mehal a attiré l'attention de la Ville (voir enregistrement sur le lien vers Youtube suivant) concernant des dérives qui semblent possibles à l'occasion de la rénovation des églises Saint-Eustache, des Augustins et de la Madeleine :

• le financement publicitaire semble se substituer totalement au mécénat, notamment participatif.
• alors que le financement privé ne devait représenter que 18% des budgets de restauration, le niveau atteint dans les trois opérations lancées en juillet 2016 est plutôt proche du quart. Cela mérite au moins un débat.
• le caractère assez flou concernant les visuels des publicitaires qui seront installés sur les édifices cultuels. La Ville semblait ne plus vouloir consulter l'affectataire cultuel d'après les conventions présentées au Conseil de Paris.

Il peut y avoir des visuels qui peuvent être très beaux mais qui n'ont pas forcément leur place sur un édifice religieux. Je pense par exemple à cette  publicité que l'on pouvait voir sur un immeuble en rénovation à New York en 2005 :

Certains pourraient considérer qu'il s'agit d'une version un peu décalée du Ecce Homo de la Semaine Sainte mais je ne suis pas sûr que tous les membres du clergé soient d'accord avec cela. Il paraît en tout cas important qu'ils soient consultés.

 En tout cas, j'espère que très bientôt les travaux de restauration de la tour de Saint-Gervais-Saint-Protais vont être financés, lancés... et achevés.

 

MDCCXII : La croix surmontant le dôme de Saint-Paul-Saint-Louis a retrouvé ses ors... Ce qui m'a fait découvrir une surprenante décision prise par la Monarchie de Juillet

Pendant de longs mois, le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis a été masqué par un énorme échafaudage qui ressemblait à un impressionnant piédestal (voir mes articles du 18 octobre 2014 et du 4 juin 2015).

Ces échafaudages ont commencé à être démontés même si on peut encore les voir partiellement comme le montre cette photo prise hier (le 20 avril 2016) :

Cependant, la partie supérieure du dôme a été complètement dégagée et laisse apparaître une croix dorée tout étincelante  :

Cela surprend quand on compare avec la version antérieure. Pour ceux qui auraient oublier, j'ai fait une comparaison avec une photographie que j'avais prise en 2009 alors que l'ensemble de l'église était en très mauvais état :

 En écrivant cet article, j'ai trouvé un ouvrage qui m'a permis d'en savoir plus sur cette croix et de faire une surprenante découverte concernant une décision prise par la Monarchie de Juillet. D'après un ouvrage écrit par Denis de Hansy, Notice historique sur la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis, en 1842 et imprimé par Dondey-Dupré, une croix avait existé à cet endroit avant la Révolution française à l'époque où il s'agissait de l'église Saint-Louis-des-Jésuites. Cette croix aurait été détruite à la Révolution. Or, une nouvelle croix dorée a été réinstallée pendant la Restauration. Cependant, comme la dépense était importante il a fallu attendre 1826 pour que le Conseil de fabrique programme une dépense de 1000 francs étalée sur deux ans  MAIS cette nouvelle croix dorée  a semble-t-il été démontée en 1831 : "par ordre de l'autorité publique tombèrent à la fois en février 1831, la plupart des croix élevées sur le sommet des églises parisiennes, comme si leur destruction dût calmer les factions, et effacer de l'extérieur de nos temples ce caractère religieux que nos pères savaient leur imprimer" (page 19).

Je n'ai pas de certitude concernant la date à laquelle une croix a été rétablie sur le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis. Cependant, il est fort possible que cette nouvelle érection ait eu lieu aux alentours de 1861 pendant le Second Empire. En effet, c'est à ce moment que la façade a été restaurée sous la direction de l'architecte Balthard (d'après le dossier de presse à l'occasion de la restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis édité vers 2012)