L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CCXLII : Les mal-logés à Saint-Merri, quelques réflexions à ce sujet...

 

 Ce blog a aussi pour vocation de tenir la chronique des événements petits et grands que connaît notre arrondissement. Hier vers 16h, alors que je voulais aller à la piscine,  Saint-Merri, j'en ai été empêché par des mal-logés qui, semble-t-il, voulaient occuper le "complexe sportif".

Les manifestantes avaient l'air très revendicatrices. (Il s'agissait de femmes pour l'essentiel). Il est vrai que quand le thermomètre est proche de 0°C , on comprend que le  logement soit un vrai problème.  Surtout pour des mères qui sont inquiètes pour la santé de leurs enfants. Malgré certains engagements, le nombre de logements dignes restent très insuffisants tant à l'échelle nationale que parisienne (cela fait 7 ans que M. Delanoë est maire de Paris).

Face à ce problème on ne peut s'empêcher, évidemment, de ressentir un sentiment de solidarité. Le nier serait un vrai manque d'humanité. Chapeau-bas d'ailleurs à Evelyne Zarka, la maire adointe communiste du 4e, dont je ne nie pas le vrai sens de la solidarité. Elle était présente sur place et semblait essayer de trouver une solution.

Cependant, -et là je prends le risque du "politiquement incorrect"-, ce genre de situation continue de me convaincre que, quelle que soit l'origine des mal-logés qui manifestent, il faut avoir une attitude vigilante vis-à-vis de l'immigration irrégulière. C'est là le seul moyen de pouvoir s'occuper décemment des immigrés en situation régulière-et aussi des non-immigrés- qui vivent sur le territoire français. Pardon pour cette conclusion qui ne va pas dans le sens de la philosophie "bobo" qui semble parfois dominante dans le 4e.

Il est vrai, cependant, que c'est un premier ministre socialiste, Michel Rocard, qui a pris le risque terrible d'affirmer que nous ne pouvons pas acceuiller toute la misère du monde.

Et si le monde était moins égoïste, il faudrait aider les pays en difficultés car c'est pour des raisons économiques et politiques que de nombreuses personnes quittent leur mère patrie, et non pas, pour le caractère agréable de notre climat. Encore mon côté naïf...

Voirl'addendum du lundi 29 décembre.

CCXIV : Mourir dans une rue du 4e en 2008

Une chronique de la vie d'un arrondissement doit permettre de garder en mémoire des événements qui ne sont pas tous très glorieux... 

Voici une nouvelle qui a juste fait l'objet d'un encart dans le journal gratuit Direct soir du vendredi 28 novembre 2008 :

"Un sans abri âgé de 55 ans a été retrouvé mort ce matin sur un trottoir de la rue de la Cerisaie, dans le 4e arrondissement de la capitale."

L'information a été reprise dans le Parisien du 29 novembre (page 15) mais je n'en ai  entendu écho dans aucun autre média. Faut-il y voir un indice de la banalité consternante de ce genre de nouvelle ? Depuis, un mois c'est le 6e SDF qui meurt en Ile-de-France.

Je ne veux pas être un donneur de leçon mais je ne comprends pas qu'une société comme la notre accepte l'idée que des personnes meurent dans la rue. Les politiques sont collectivement responsables.

En 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s'était engagé à ce qu'il n'y ait plus un seul SDF dans la rue à la fin de son mandat. On voit mal comment il pourra tenir cet engagement avec la crise qui semble sur le point de s'amplifier. Le RSA proposé par Martin Hirsch, un homme qui a été mon professeur à sciences po et que j'admire énormément, ne suffira pas à régler les problèmes. L'idée de Christine Boutin selon laquelle il faudrait obliger les SDF à accepter des hébergements me semble une grave erreur. Elle priverait les sans abris de leur dernière dignité : la responsabilité qu'ils ont de choisir où ils veulent (et peuvent) vivre. Si nombreux d'entre eux refusent les foyers c'est parce que très souvent ils présentent des conditions d'accueil déplorables tant pour la sécurité que pour l'hygiène.

Cependant, les élus politiques de gauche, qui sont toujours prompts à donner des leçons, ont aussi une responsabilité énorme dans la situation actuelle. Hier matin, sur France info, Edwy Plenel (que l'on ne peut en aucun cas accuser d'être de droite) rappelait que les collectivités locales sont très majoritairement dirigées par des élus de gauche. Or, l'action sociale est une compétence des départements. Le silence assourdissant de ce que peut proposer le P.S. à ce sujet est édifiant. Il a récemment préféré montré que ses dirigeant(e)s pensaient avant tout à leurs ambitions personnelles, n'hésitant pas semble-t-il à utiliser des pratiques de fraudes que l'on pensait réservées aux mairies communistes d'antan. Triste spectacle pour la démocratie.

Bref, tout cela est bien consternant. Je dédie cet article à la mémoire de ce S.D.F. inconnu mort sur un trottoir de notre arrondissement.

 

Rue de la Cerisaie, une rue comme les autres du 4e arrondissement... dans laquelle un homme sans domicile est mort le vendredi 28 novembre 2008.

 

Addendum (lundi 1er décembre 2008) Mon but n'était bien sûr pas de polémiquer sur un tel sujet mais de faire part de mon émotion. Je publie donc les précisions que Julien LANDEL, conseiller municipal  du 4e arrondissement, m'a communiquées par courriel sur ce sujet :

"ce n'est pas un SDF inconnu mais Jacky, bien connu des associations locales, des services sociaux et de la Mairie. depuis plusieurs années il a été aidé mais le manque de structures d'aide psychologique ne permettent pas de "sortir" véritablement de la rue ces personnes qui sont dans une grande détresse. Le manque de maison relais aussi.  C'est horrible de voir cela de nos jours. Une cérémonie en présence des associations, des gens qui le connaissaient a eu lieu samedi en fin d'après-midi sur le lieu de son décès. C'était émouvant. Et aussi plein de désespoir.
Il y a encore tant à faire pour aider ces personnes . Il ne suffit pas de leur proposer des centres d'abri, mais il faut un réel accompagnement psychologique et il nous manque en France tant de structures médico-sociales. Aucune municipalité de gauche comme de droite ne peut se prévaloir d'être exemplaire dans ce domaine. Il faut faudra faire plus, beaucoup plus...
Je souhaitais juste vous écrire pour vous dire au moins son prénom..."

CCVI : Week-end contre le mal-logement

A l'espace des Blancs-Manteaux-Pierre-Charles-Krieg, "Week-end clé contre le mal-logement" aujord'hui et demain... La solution ne sera pas trouvé en deux jours mais il n'est jamais mauvais de rappeler la situation des mal-logés, voire des pas-logés-du-tout.

CXLVI : Conseil d'arrondissement ce soir : reprise des hostilités ?

Ce soir, mardi 23 septembre à 19h, n'oubliez pas le Conseil d'arrondissement en salle des mariages de la mairie (au 2e étage).

Je ne connais pas l'ordre du jour mais la réunion de cette assemblée est souvent un grand moment de la démocratie locale. Les hostilités ont repris lors du dernier conseil tenu le 1er juillet 2008 entre d'une part la maire PS Mme Bertinotti, et d'autre part la maire adjointe Verte Mme Faugeron. Cette dernière a vigoureusement protesté contre la vente au privé d'appartements qui appartenaient à la Ville de Paris et qui étaient situés rue Rambuteau. Lors du vote Mme Faugeron a été la seule a votée contre...

Entre la "Dame des Roses" et la "Dame des Verts", l'entente n'est pas vraiment cordiale... On verra ce soir, si le scénario se renouvelle encore.

On a pu assisté à de belles joutes verbales entre elles lors de la précédente mandature avec de surprenants moments où Mme Bertinotti répondait à Mme Faugeron sans jamais daigner lui adresser un regard ... ce qui bien sûr ne les a pas empêchées de s'allier au 2e tour pour les municipales de mars 2008 !

XLVIII : Caserne Napoléon : fin des espoirs ?

Pendant la campagne municipale, j'avais écrit avec Raphaël un article qui expliquait l'histoire de la caserne Napoléon. Lors du conseil du 20 mai 2008, Mme Bertinotti a donné des informations très importantes concernant l'avenir possible de ce bâtiment.

En effet, répondant à une question du public du conseil précédent, Mme Bertinotti a semblé vouloir mettre fin à tous les espoirs suscités pendant la campagne à propos de ce bâtiment. Pour mémoire, le ministère de la Défense doit libérer tout l'espace qu'il occupe dans cette caserne au cours de l'année 2009.

Tout d'abord, Mme Bertinotti nous a appris qu'une partie des locaux libérés seraient occupés par les bureaux de la "D.P.P." ( traduisez la "Direction de la Prévention et de la Protection" de la mairie de Paris) qui pour le moment sont installés quai des Célestins dans le 4e arrondissement. Elle a annoncé que les locaux rendus disponibles à cet endroit pourraient être transformés en logements sociaux. Par conséquent, d'après elle, sur les 5 000 m² libérés dans la caserne, il n'en reste plus que 2 500 m²...

De plus, elle a trouvé une nouvelle idée pour occuper une partie de l'espace restant. Il faudrait que le 4e arrondissement se dote d'une cantine centrale car les établissements scolaires ne seraient pas capables de fournir des repas conformes aux normes européennes. Voilà une bien triste nouvelle car s'il est sujet qui faisait quasiment  l'unanimité jusqu'ici c'est bien celui de la qualité des repas dans les cantines. En tant qu'enseignant de banlieue, j'ai déjà subi le passage de repas cuisinés sur place à des repas livrés par une cantine plus éloignée... Certes, cela permet de répondre à des normes très strictes mais je peux certifier qu'il est difficile de garantir la qualité des repas quand ils sont fabriqués à distance et qu'il faut les réchauffer.

Il est vrai que pour Mme Bertinotti l'idée de cette cantine centrale a l'avantage de régler le problème de l'occupation d'une grande partie des 2  500 m² restants. Comme l'a souligné Vincent Roger, le leader de l'opposition municipale, dans sa réponse, il est dommage que, de ce fait, on ne profite pas de cette chance exceptionnelle que représente la libération par l'Etat de la partie Est de cette caserne.

Le 4e arrondissement reste indigent en matière d'équipements sportifs (pour mémoire dans son programme de 2001 Mme Bertinotti s'était engagée à construire un nouveau gymnase dans le 4e arrondissement et ce n'est toujours pas fait). De même il est incroyable que notre arrondissement ne possède pas un conservatoire de musique avec des salles de répétition. Enfin, il est de plus évident  que le manque de logements restent criant.

Malgré l'insistance, certes un peu excessive et déplacée d'un des membres du public (voir l'article d'hier), Mme Bertinotti s'est refusée à s'engager -pour le moment- à ce que la population de l'arrondissement soit consultée. Espérons que ce ne sera pas fait une fois que tout sera déjà décidée...   

Prochain épisode de la vie politique locale : le 10 juin 2008 à 19h en salle des mariages de la Mairie du 4e, le conseil d'arrondissement s'y tiendra.

XLV : Déménagement de l'Hôtel des impôts : quelques informations

L'Hotel des Impôts du 4e arrondissement a fermé ses portes en novembre 2006. Pour la 2e année, ceux qui font encore leur déclaration d'impôts par formulaire papier ne doivent plus la déposer au 8-10 rue de Rivoli. Il faut se rendre rue Michel Le Comte dans le 3e arrondissement. Il est vrai que ce n'est pas très loin.

Certains habitants du 4e arrondissement se sont émus du fait que le bâtiment soit resté inoccupé pendant près d'un an et demi. Certains se sont même laissés aller à dire que l'Etat gérait fort mal son patrimoine. Or, lors du dernier conseil d'arrondissement du 20 mai 2008, la maire du 4e arrondisssement, Mme Bertinotti a donné un information capitale : le bâtiment n'appartenait pas à l'Etat. On peut donc supposer que ce déménagement est synonyme d'économies pour les comptes publics.

Mme Bertinotti a aussi informé le Conseil et le public présent qu'une demande de travaux avait été déposé pour ce bâtiment. On peut peut-être regretté que dans cette affaire où de nombreux m² se sont libérés dans le 4e arrondissement, aucun pouvoir public ne se soit posé la question de savoir s'il n'aurait pas été bon de créer des logements. Il n'est pas si fréquent qu'une telle surface au sol soit disponible.

Reste à savoir le type de commerce qui va s'ouvrir à cet endroit exceptionnellement bien placé, au coeur du Marais, en face de la sortie du métro Saint-Paul. Espérons que ce ne soit pas encore une fois une chaîne de vêtements. Comme les travaux ont commencé, on peut espérer connaître la réponse bientôt.

XXXIV : Immoblilier : la flambée continue

Les statistiques montrent que le prix de l'immobilier continue de flamber dans le 4e arrondissement. Les chiffres parus dans l'hebdomadaire Le Point du 3 avril 2008 montre qu'au 3e trimestre 2007 le prix de vente au M² avait augmenté de 15,7% sur un an (la plus forte augmentation juste après le 1er arrondissement) pour atteindre la valeur de 9 040 €.

Le 4e arrondissement occupe la 3e place pour la valeur du m², après le 6e arrondissment (9760 €) et 7e arrondissement (9 260 €). On pourrait s'en réjouir si ce n'est que cela veut dire qu'il est donc devenu impossible d'acheter ou de s'agrandir dans notre arrondissement qui est devenu le plus cher de la rive droite. (Par exemple il est classé très loin devant le 16e arrondissement où le prix du m² ne vaut "que" 7470€ ! ).

Quartier par quartier du 4e arrondissement, il est intéressant de noter les différences de valeur du m² : dans le quartier des îles, il atteint 10 640 €, dans celui de l'Arsenal 8 120 €, dans celui de Saint-Gervais 7 920 € et dans celui de Saint-Merri 8 070 €.

Il est intéressant d'observer l'évolution sur une longue durée : dans le quarier Saint-Merri le prix du m² a augmenté de 85,9% en cinq ans !

Il est donc bien beau de vouloir faire du logement social. C'est important mais cela ne règle pas le problème de l'exode des classes moyennes qui doivent quitter l'arrondisssement si elles veulent acheter ou -ce qui est mon cas- s'agrandir après avoir acheté un logement il y a une dizaine d'années quand les prix étaient encore raisonnables dans ce quartier de Paris...