L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCMLXII : Ce matin avait lieu à l'église Saint-Paul Saint-Louis la messe de l'Union Nationale des Combattants

Ce matin avait lieu la messe annuelle de l'Union Nationale des Combattants à l'église Saint-Paul-Saint-Louis. Comme chaque année, les porte-drapeaux étaient venus en nombre (d'autant plus que cette année c'était l'ensemble de l'UNC du département qui était concernée). A la fin de la messe, il y a eu une sonnerie aux morts avec tambours et clairons (ce qui est toujours impressionnant dans une église).

Parmi les présents réguliers (dont je fais partie) de cet hommage aux soldats morts pour leur pays, on comptait les deux élus d'opposition Vincent Roger (Conseiller régional et conseiller d'arrondissement du groupe LR) et Jean-Pierre Plonquet (Conseiller d'arrondissement du groupe UDI-MODEM).

Cependant, cette année, étaient aussi présents le député  de la circonscription (c'est-à-dire Pacome Rupin [LREM] élu en juin dernier) et le maire du 4e (Ariel Weil [PS]). Par le passé, nous n'avons pas été habitués à une telle "Union Sacrée" pour cette messe commémorative. Je n'ai pas mémoire de la présence lors d'une édition précédente de la présence concomitante du maire et du député.

Il faut donc féliciter à la fois les élus qui sont habituellement présents à cette messe pour leur assiduité, et la présence de ceux qui ont fait la démarche de venir cette année ! Cette présence est importante pour les membres de l'association qui est chargée de perpétuer la Mémoire des Soldats qui ont combattu pour la France, surtout en cette année où elle fête le 100e anniversaire de sa création (qui a eu lieu quelques jours après l'Armistice de 1918).

Pour en savoir plus sur l'Union Nationale des Combattants voir le lien suivant : UNC

 

 

MCMXLV : Un tableau à propos d'un événement peu glorieux qui s'est produit dans le 4e arrondissement

En ce 21 janvier 2018, nous commémorons l'exécution en 1793 du roi Louis XVI il y a 225 ans. Je fais partie de ceux qui pensent qu'on ne refait pas l'Histoire mais qui pensent que les Français se seraient évités bien des tourments si cette condamnation à mort n'avait pas eu lieu.

Je publie aujourd'hui un article à propos d'un tableau que l'on peut voir au Musée Lambinet à Versailles. C'est une oeuvre datée de 1908 peinte par Léon-Maxime Faivre qui représente la mort de la princesse de Lamballe devant la prison de la Force. Cela me permet de rappeler que cette prison à la sinistre réputation pendant la Révolution française et pendant la 1ère moitié du XIXe siècle se trouvait dans le 4e arrondissement. (voir mon article du 30 décembre 2016).

Après une mise à mort atroce le 3 septembre 1792, le corps de la princesse fut mutilé et sa tête promenée au bout d'un pique pour être donné en spectacle à la reine Marie-Antoinette enfermée au Temple.

MDCCCLXXXIX : Une plaque bientôt posée pour expliquer la guerre de Corée

Lors du Conseil d'arrondissement du 20 juin 2017, Marianne de Chambrun a présenté un délibération concernant le monument du bataillon de Corée qui se trouve quai de l'Hôtel de Ville.

J'ai déjà écrit un article à propos de ce moment en regrettant qu'il semble complètement oublier (article du 1er mai 2013). Depuis la situation a beaucoup changé. Un espace rectangulaire a été créé devant pour mettre en valeur le monument ce qui permet de lui donner un peu plus de dignité notamment lorsque le monument est fleuri.

Comme l'a reconnu Mme De Chambrun, la Guerre de Corée est un conflit qui est très mal connu. Elle a admis avoir regardé wikipédia un jour où elle se demandait de quoi il s'agissait.

Il a été décidé par cette délibération de juin 2017 qu'une plaque expliquera de quoi il s'agissait comment un bataillon français sous drapeau de l'ONU a été impliqué.

Il est intéressant de constater que ce conflit très meurtrier est beaucoup mieux connu aux Etats-Unis. De passage à Washington DC en avril dernier, j'ai pris des photographies de l'impressionnant mémorial que l'on peut voir sur le mall :

 Il faut dire que côté américain cette guerre d'à peu trois ans a fait 36 000 morts (contre 267 pour les soldats français) et plus de 90 000 blessés.

 

MDCCCLXXXVII : Disparition de Simone Veil, une personnalité qui doit servir de réference aux femmes et aux hommes de bonne volonté

Portrait de Simone Veil sur la façade de la mairie du 4e arrondissement au 1er trimestre 2016.

Nous avons appris ce matin la disparition de Simone Veil. Je tenais dans ma chronique locale a salué la disparition de cette grande dame.

Je l'avais rencontrée en 2006 à l'occasion de la remise du prix Corrin à des élèves de mon collège. C'est donc tout d'abord une des témoins de l'horreur de la Shoah que je veux saluer. Elle avait compris l'importance de transmettre cette Mémoire.

Mais Simone Veil a aussi été une très grande femme politique. Son livre "Une vie" est une très belle autobiographie dans lequel elle retrace son parcours (voir mon article du 20 février 2008 sur Héliosse 2). Elle a porté le combat pour les droits des femmes en permettant par la loi qui porte son nom l'IVG. Elle a ainsi permis de mettre fin à ces situations horribles où dans la clandestinités des femmes avortaient dans les pires conditions.

En tant que défenseur de l'Europe, je tiens aussi à saluer la première présidente du Parlement Européen  dont les membres étaient élus pour la 1ère fois au suffrage universel en 1979.

Simone Veil était par son intelligence et son humanisme un modèle qui doit guider l'action des femmes et des hommes de bonne volonté.

 

MDCCLXVIII : Un article pour marquer le souvenir du 13 novembre

Il y a un an les terroristes frappaient Paris. Depuis ce jour, nous avons un peu changé d'époque et plus rien n'est vraiment pareil. Cependant, je trouve que certains médias finissent par tomber dans le sensationnalisme et une forme de voyeurisme que je trouve assez glauque.

Pour marquer ce 1er anniversaire du 13 novembre, je voulais donc juste reproduire le visuel très sobre que l'on peut voir sur l'Hôtel de Ville. Ce sera ma manière de m'associer à ce souvenir.

En espérant ne pas connaître de telles horreurs dans les mois qui viennent, mais j'avoue être très pessimiste à ce sujet. Cela ne doit pas nous conduire à nous diviser mais à être bien conscient des épreuves qui nous attendent.

MDCCLXXXVI : Une cérémonie du 11 novembre particulièrement émouvante cette année grâce à deux élèves du lycée Sophie Germain.

Je participe presque chaque année à la commémoration du 11 novembre dans la cour de la Mairie du 4e. Je tenais à souligner que cette année la cérémonie a été particulièrement émouvante. En effet, deux lycéennes du lycée Sophie Germain ont pris la parole pour faire un lien avec les attentats de Paris du 13 novembre (rappelons que cet établissement scolaire a été touché par cet attentat car une élève a été une des victimes du Bataclan). Dans le discours prononcé, il a été rappelé qu'il ne fallait pas céder à la haine. Une leçon que tous doivent méditer.

Les deux lycéennes ont ensuite été associés aux élus pour déposer les gerbes. Un autre geste important pour la transmission de la Mémoire.

 

MDCCLXVII : Un souvenir du bombardement aérien du 12 avril 1918

Voici un article que j'écris à propos d'une plaque d'immeuble que l'on peut voir sur l'immeuble situé 12 rue de Rivoli.

J'ai remarqué cette plaque depuis fort longtemps, mais j'en ai appris beaucoup plus récemment. En effet, je pensais qu'il s'agissait d'une évocation d'un bombardement par la "Grosse Bertha", le canon placé par les Allemands au Nord de Paris au cours du printemps 1918 (un sujet dont je reparlerai très bientôt).

Or, pour un sujet en relation avec Londres pendant la 1ère Guerre mondiale que j'ai préparé pour mes élèves, j'ai découvert que la capitale britannique avait elle  subi plusieurs bombardements aériens pendant la 1ère Guerre mondiale. On était bien sur loin du Blitz de 1940/1941 mais Londres a subi de nombreux dommages causés d'abord par des Zeppelins, puis par des bombardiers de plus en plus puissants : les Gothas G-V mis au point au cours de l'année 1917. On peut voir sur cette page du site militaryfactory.com à quoi ressemblait cet avion.

Je me suis alors rendu compte que la plaque située au 12 rue de Rivoli ne mentionnait pas des tirs de canons mais des "torpilles". Une petite recherche m'a alors fait comprendre qu'il s'agissait là aussi d'un bombardement aérien dû à des Gothas G-V. J'ai trouvé à ce sujet un article très bien fait sur le site ClippCity "Le 12 rue de Rivoli, pulvérisé par une bombe".

On y apprend que le bombardement a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 avril 1918. Le Journal Le Figaro du 13 n'a cependant pas mentionné le lieu du sinistre :  "La consigne très sage étant de ne donner en dehors des communiqués, aucun renseignement sur les points de chute, le nombre des bombes ou leurs effets, nous nous bornons à ces communiqués et nos lecteurs, nous le savons, approuveront notre réserve". 

Voici une photographie qui montre l'aspect du 12 rue de Rivoli après le bombardement :

J'ai aussi trouvé un article très intéressant sur le site de photo Vergue.com. On peut y voir une photographie de ce que nous appelons aujourd'hui le "terre-plein Saint-Paul" : on peut observer une vespasienne complètement éventrée mais aussi les effets du bombardement sur l'immeuble situé à la pointe Rivoli/rue François Miron. On y apprend aussi que ce sont deux Gothas G-V qui avaient réussi à franchir les lignes aériennes françaises en fin de soirée et qui étaient passés sur le 4e arrondissement vers 10h10 du soir.

Cela m'a permis de trouver sur un 3e site une page qui détaille très précisément l'intervention des pompiers sur le site de la Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris. On y découvre que le bombardement a précisément eu lieu à 10h19 et une mine d'informations sur le déroulement des opérations de secours.

Le bilan de ce bombardement a été très lourd (27 morts et 72 blessés) car une des bombes avait éventré une conduite de gaz. Toujours d'après le site de la Brigade de sapeurs-Pompiers, 1 233 personnes ont été blessées par des bombardements allemands sur Paris entre 1914 et 1918 et 522 en sont mortes.

Cela nous rappelle combien les bombardements sont particulièrement affreux pour les civils. On ne peut bien sûr qu'avoir une pensée pour les Syriens qui subissent une telle situation depuis plusieurs années.

 

 

MDCCXLVII : Le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah : plusieurs questions posées par les élèves à ce sujet.

Depuis la création de ce blog, j'ai déjà consacré plusieurs articles au Mémorial de la Shoah. Alors que nous commémorons aujourd'hui la râfle du Vel d'Hiv qui a eu lieu les 16 et 17 juillet 1942, je tiens à publier un article à un lieu de Mémoire de ce mémorial : la "Mur des Noms" qui se trouve dans la cour du Mémorial. Il comporte les noms des 76 000 juifs de France (dont 11 500 enfants) qui ont été déportés en Allemagne entre 1942 et 1944. Une grande partie d'entre eux ont été assassinés dans les camps d'extermination.

Plusieurs remarques pour comprendre l'organisation de ce mur (questions que posent souvent les élèves quand pendant les visites de ce Mémorial) :

Les noms sont rangés par année ce qui fait que pour retrouver une personne déportée il faut regarder les trois années pendant lesquelles la déportation de France a eu lieu :

 Certains noms sont effacés (ce qui suscite de très nombreuses questions). Il s'agit la plupart du temps de noms qui étaient mal orthographiés et pour lesquels les graveurs ne pouvaient le réécrire car il n'y avait pas assez d'espace. Les noms ont donc été maqués et réécrits dans une rubrique qui apparaît en fin de de liste dans une rubrique intitulée "noms modifiés" :

Autre question souvent posée par les élèves. Les noms qui apparaissent sur ce mur sont-ils uniquement ceux de personnes qui ont été arrêtées en raison de leur appartenaient à la communauté juive. Je peux répondre à cette question grâce à mon histoire familiale : avec le cas père de mon parrain. Né à Paris, il était originaire de la communauté juive d'Alsace et marié à une femme catholique. Déporté à Buchenwald (où il était devenu l'ami de Marcel Bloch plus connu sous le nom de Marcel Dassault), son nom apparaît sur le mur des noms. Il considérait personnellement qu'il avait été arrêté et déporté en raison d'acte de sabotage (il faisait sauter des trains dans la région de Chalon sur Saône). Certains noms qui apparaissent sur le mur des Noms sont ainsi ceux de personnes qui ont été déportées car elles étaient juives mais aussi pour des raisons politiques ou des faits de résistance (on peut d'ailleurs signaler que dans le camp de Buchenwald, Marcel Dassault ne portait pas l'étoile jaune mais le triangle rouge des prisonniers politiques).

Enfin la question ultime -et peut-être la plus importante- posée par les élèves concerne le sort de ces 76 000 déportés. Ils ne sont pas tous morts : 2 500 d'entre eux sont revenus en France après la Libération des camps en 1945 et le mur ne permet pas de savoir s'il s'agit de déportés qui ont été assassinés dans les camps ou qui ont réussi à survivre. Tel est le cas de Simone Jacob, devenue par la suite Simone Veil et aussi du père de mon parrain.

Rappelons pour finir qu'une majorité de juifs vivant en France n'ont pas été déportés. Cela est en partie dû à ceux qui ont risqué leur vie pour aider et cacher les Juifs : les "Justes" dont les noms apparaissent sur un autre mur, celui qui longe le Mémorial de la Shoah (voir mon article du 9 novembre 2011).

 

MDCCI Un livre à propos du 4e arrondissement que les moins de trois fois 20 ans ne peuvent pas connaître

La rue Saint-Antoine de Claude Dubois paru en 2011 aux éditions Jean-Paul Rocher est un ouvrage que je recommande à tous ceux qui s'intéressent non seulement à cette grande artère du 4e mais aussi à l'ensemble de l'arrondissement.

Il s'agit en effet d'un témoignage qui permet de retrouver une ambiance qui s'est en grande partie évaporée entre les années 1980 et les années 2000. Un 4e dans lequel les truands, les filles de joie, les maisons closes, les proxénètes avaient pignon sur rue.

Un 4e arrondissement populaire et un peu pouilleux même très éloigné de la sociologie actuelle du centre de Paris.

J'ai particulièrement apprécié l'évocation des cinémas que l'on pouvait trouver rue Saint-Antoine et dont je reparlerai dans des articles à écrire.

 

 

MDCC : Reconquête de la place de la Bastille par les piétons adoptée à l'unanimité en Conseil d'arrondissement du 4e

J'ai choisi cette carte postale colorisée du début du XXe siècle pour illustrer l'article concernant le projet de réaménagement de la place de la Bastille qui a été adopté à l'unanimité au Conseil d'arrondissement du 4e du mardi 15 mars.

Le projet retenu permettra de rattacher la colonne au bassin de l'Arsenal. Le rond-point va être supprimé. Par contre une voie réservée aux bus et aux taxis traversera l'espace piéton situé entre la colonne et le bassin. Voir la projection sur le site du JDD.

Cela appelle plusieurs réflexions :

1°) Ceux qui sont piétons ne peuvent que se réjouir du réaménagement de la place de la Bastille. En effet, la situation actuelle conduit à un véritable casse-tête pour les piétons ce qui rend compliqué la traversée de ce point de passage entre les 4e et 12e arrondissements.

2°) Ma carte postale du début du XXe siècle montre que la place de la Bastille a été dans le passé un lieu où les piétons pouvaient traverser librement. Il s'agit donc d'une reconquête.

3°) Le réaménagement de cette place a donné lieu à une véritable concertation locale, notamment dans le 4e arrondissement avec le Conseil de quartier Arsenal. On ne peut que regretter qu'une telle concertation ne soit pas mise en oeuvre pour la suppression des parkings sur les îles ou pour la fermeture des quais bas de la rive droite qui est menée sans véritable dialogue.

4°) Le socle de la colonne va être accessible pour les piétons. On y trouve une crypte qui va être accessible au public. J'avais expliqué dans un article du 19 octobre 2011 qu'on y a déposé les corps des héros de la Révolution de 1830 et de 1848. Il s'agit donc d'un lieu de mémoire. Lors de la discussion, l'élu de l'UDI Jean-Pierre Plonquet a fort justement rappelé qu'il fallait veiller au respect de la dignité de ce lieu afin de ne pas voir se renouveler la triste situation de la statue de la République sur la statue du même nom. La colonne de la Bastille est en effet un monument aux morts qui portent le nom des personnes tombées sous les balles des soldats de Charles X pendant la Révolution de 1830 (voir mon article du 28 Juillet 2010).

5°) Enfin, on remarquera que bien sûr cet aménagement va compliquer la vie des automobilistes (voir point suivant...) mais aussi celle des cyclistes comme l'a souligné l'élu verte du 4e arrondissement Corine Faugeron. Les cyclistes qui viendront de la rue de Lyon qui circuleront tout à droite de la chaussée devront donc contourner toute la place par le Nord pour se rendre dans le 4e.

6°) Avec la fermeture des quais bas de la rive droite et la fin du rond point autour de la place de la Bastille, il va devenir très compliqué pour les automobilistes de quitter le 4e pour aller vers l'Est. Il restera un seul point de passage principal : le quai Henri IV qui risque d'être bien embouteillé !