L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CCCXLIV : Hôtel Lambert : un intéressant complément d'information à la bibliothèque polonaise.

Comme je l'avais annoncé dans un article du 29 mars, mon ami le Conseiller de Paris, Vincent Roger, a organisé à la bibliothèque polonaise une réunion consacrée à l'Hôtel Lambert le mercredi 1er avril. Jérôme Bouet, chargé du patrimoine dans le cabinet de Christine Albanel, est venu présenté le point de vue du ministère de la Culture sur la question.

Jérome Bouet a confirmé que le dossier avait considérablement évolué. Je ne reviendrai pas sur tous les changements que j'ai longuement détaillés suite à une réunion précédente organisée par Paris historique (voir l'article du 18 mars 2009). Cependant, Jérôme Bouet a apporté d'autres précisions nouvelles. Par exemple, il n'est pas question de climatiser l'Hôtel Lambert mais d'utiliser le "calorifère" déjà existant. Une information importante puisque j'avais insister sur ce point dans l'article cité ci-dessus.

Parmi le public d'une centaine de personnes, on comptait plusieurs représentants emblématiques de l'opposition au projet de rénovation telle qu'elle semblait se dessiner initialement. Pierre Housieaux est intervenu pour regretter le manque de communication du ministère de la Culture sur ce dossier. Les deux professeurs de la Sorbonne, MM. Mignot et Cabestan sont intervenus de manière un peu plus virulente pour continuer à dénoncer certains aspects de la rénovation. M. Mignot a notamment regretté les projets de creusement sous la cour et sous le jardin.

L'important a mes yeux est que Jérome Bouet a affirmé que le projet pouvait encore évoluer, par exemple, concernant l'installation d'un ascenseur dans la chambre de Lambert... Ce serait à mes yeux une bonne chose car je trouve très dommage cette transformation d'une des pièces d'apparât alors qu'il existe déjà trois ascenseurs.

L'important est que cette réunion a prouvé qu'il était possible de faire autre chose que de la démagogie à propos de l'Hôtel Lambert. Je suis par contre très inquiét des ricânements qu'a suscité Jérome Bouet quand il a affirmé que le prince du Qatar, le propriétaire de l'Hôtel, était profondément amoureux de la Culture française et de l'Art français. Il ne faudrait pas que certains se laissent aller à un relent de xénophobie de bas étage sur ce dossier...

P.S. : J'ai profité de cette réunion pour proposer à tous les défenseurs du Patrimoine du XVIIe siècle de signer la pétition dénonçant le report des travaux à l'église Saint-Paul-Saint-Louis par le maire de Paris (voir article de dimanche dernier)... Bizarrement, certains n'ont pas signé : la défense du patrimoine semble les intéresser quand il s'agit de s'en prendre à la politique du gouvernement mais pas quand il faut  dénoncer la majorité municipale. Je ne vise pas ici les présidents de Paris historique et de Vivre le Marais ou MM. Cabestan et Mignot puisque ces derniers ont accepté de signer ce qui montre -pour ce qui les concerne- la sincérité de leur démarche.

Addendum : pour avoir un autre point de vue sur cette réunion (la photo et le compte-rendu) vous pouvez aller lire l'article qu'a écrit Vincent Roger sur son blog.

CCCXLIII : Une nouvelle percée rue du Trésor

L'aménagement de la rue du Trésor, en 2004, est considérée comme une des premières grandes réalisations du premier mandat (2001-2008) de la maire du 4e, Dominique Bertinotti. Parmi, les riverains de la rue, l'enthousiasme n'est pas unanime mais il est certain que pour les visiteurs, cette impasse est devenue un lieu agréable.

Pour ceux qui aiment lever les yeux pour observer les transformations urbaines, une nouveauté est à noter : au fond de cette voie, au-dessus de la fontaine qui date du XIXe siècle, un habitant a cru bon d'ajouter une fenêtre, pas très esthétique, avec  des barreaux. L'aménageur est resté anonyme car, comme il s'agit d'un immeuble de la rue située derrière (la rue des Ecouffes) il est difficile de savoir, d'après des riverains, qui est responsable de cette nouvelle percée !

Voilà une question à creuser alors que nous sommes en plein dans le Plan de Sauvegarde et Mise en Valeur du Marais (P.S.M.V.). Il est certain que cette ouverture sur la rue du Trésor doit avoir le meilleur effet sur la valeur de l'appartement concerné...

CCCXL : Eglise Saint-Paul-Saint-Louis : la pétition contre le report des travaux

La façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis photographiée au printemps 2008

Je reproduis ci-dessous les motifs de la pétition que nous avons lancé avec l'association que je préside "Le 4e au coeur" :

 

"L’église Saint-Paul-Saint-Louis est un joyau de l’architecture religieuse du XVIIe siècle. A cette époque, le « tout Paris » venait y écouter les sermons des grands prédicateurs jésuites, tels Bourdaloue et Bossuet. On y trouvait le tombeau du Grand Condé, et deux rois, Louis XIII et Louis XIV, avaient demandé à ce que leur cœur soit conservé dans cette église. Sa façade remarquable est un des rares exemples de l’art baroque à Paris.

Depuis de nombreuses années, l’état de cette façade nécessite une importante restauration : réalisée en calcaire tendre de Saint-Leu, elle est particulièrement fragile.

Le 5 février 2008, des morceaux de pierre sont tombés sur la voie publique, et la Préfecture de Police a dû procéder à un signalement de péril. Pour protéger les passants, un dispositif de sécurité très disgracieux a été installé : la partie supérieure est masquée par des filets.

La même année, la restauration de la façade a été votée au Conseil d’Arrondissement du 20 mai 2008. Le maire adjoint chargé de la Culture a annoncé qu’un appel d’offres serait lancé et que le montant des travaux était estimé à 4 200 000 €. Par la suite, lors du Conseil de Paris des 16 et 17 juin 2008, le maire de Paris a été autorisé, à l’unanimité, à signer le marché relatif à ces travaux.

Cependant, lors de son compte-rendu de mandat dans le 4^e arrondissement, le 18 décembre 2008, le même maire de Paris a annoncé, à la surprise générale, le report sine die des travaux.

Or, outre le problème de sécurité, une telle restauration permettrait, en cette période de crise, de soutenir l’emploi local en faisant appel à des artisans qualifiés. Il y a urgence à intervenir sur cette façade qui se détériore de jour en jour.

 

Nous, habitants, visiteurs et amoureux de Paris, exigeons que le maire de Paris entreprenne dès cette année les travaux de restauration de la façade de l’église Saint-Paul-Saint-Louis, conformément aux décisions prises en 2008."

 

Pour ceux qui veulent signer cette pétition, contactez l'association "Le 4e au coeur" par mail : [email protected] . Cette pétition a été signée par les présidents des associations Paris Historique et Vivre le Marais ! ainsi que par deux des professeurs d'Université qui se mobilisent pour la sauvegarde de l'Hôtel Lambert : M. Cabestan et M. Mignot.

 

 

CCCXXXVIII : Rue des Barres : un mauvais poisson d'avril

Photo prise rue des Barres le 1er avril 2009... et ce n'est pas un Poisson d'avril.

Je laisse les nombreux riverains et les associations de défense du Patrimoine qui s'étaient mobilisés à ce sujet trouver l'intrus sur la photo !

Pour ceux qui ne comprendraient pas le problème, voir le dernier article sur la question (17 mars 2009).

CCCXXXVII : 35e anniversaire de la mort de Georges Pompidou : le père d'un lieu culturel de renommée mondiale située dans le 4e

Nous célébrons aujourd'hui le 35e anniversaire de la mort du président Georges Pompidou. Le 4e arrondissement lui doit une réalisation qui a fait couler beaucoup d'encre à l'époque : le Centre Pompidou.

Assez bizarrement, alors que c'est un des bâtiments que je passe mon temps à photographier, tant il est offre des points de vue divers et variés, je me rends compte que je ne lui ai pas consacré d'article depuis la création de ce blog il y a un an. Voilà une faute qui est réparée.

Pour en savoir plus sur l'architecture de ce bâtiment inauguré en 1977, je renvoie à la page que lui consacre le site du centre.

 

 

 

CCCXXXIV : Logements sociaux de la rue de Turenne... Un hiver de retard. Dommage que celui de 2008/2009 ait été particulièrement froid !

Trois lecteurs ont laissé des commentaires me suggérant de faire un article à propos de l'immeuble des logements sociaux inaugurés en mars 2009 à l'angle de la rue Saint-Antoine et de la rue de Turenne.

Il était bien dans mes intentions de consacrer un article à cette nouveauté. J'ai régulièrement pris des photographies pour voir l'évolution de ce chantier. Celui-ci a soulevé deux problèmes.

Le premier est esthétique. De nombreux riverains (questions posées en conseil d'arrondissement par le public, intervention d'associations de défense du patrimoine) se sont demandés comment on pouvait construire une telle façade en plein coeur du PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marais). On peut en effet s'interroger sur les règles appliquées à certains et pas à d'autres. Dans mon immeuble, l'architecte des bâtiments de France s'est opposé aux travaux d'intervention sur la toiture, au prétexte qu'il faudrait commencer par démonter une cheminée qui se trouve dans une courette intérieure et qui n'est pas visible de l'extérieur. L'idée est qu'il faut revenir à "l'état ancien". La démontage de cette cheminée entraînerait d'énormes difficultés pour le café-restaurant situé au bas de l'immeuble et donc le chantier est bloqué. Pendant ce temps-là, il continue de pleuvoir chez les résidents du dernier étage en raison des trous dans la toiture. Le fait que dans le même temps on permette presqu'en face de l'église Saint-Paul-Saint-Louis (que de plus la Ville de Paris ne se décide pas à restaurer), de construire une façade aussi radicalement moderne me laisse perplexe.

Cependant, il faut nuancer ces critiques. En effet, l'état initial de ce bâtiment n'avait rien de très enthousiasmant. Comme on le voit sur la photographie prise ci-dessous en novembre 2007, le côté donnant sur la rue de Turenne était peu esthétique :

De plus, alors que le projet, qui était placardé sur l'immeuble au moment de l'annonce des travaux, laissait croire à une façade métallique crillarde (comme on le voit sur la photo ci-dessous), le résultat final  s'inserre assez bien, je trouve, dans le secteur (voir la photographie du début de l'article).

  Le deuxième problème posé par cet immeuble concerne les logements sociaux. Il n'est pas possible de contester la nécessité de construire des logements sociaux dans le 4e. Pour avoir enseigné pendant 5 ans dans des quartiers "sensibles" de Seine-Saint-Denis, je pense qu'il est vraiment indispensable de davantage répartir les logements sociaux et de ne pas les concentrer dans certaines parties du territoire. Cependant, il serait bon, d'une part, de ne pas oublier les habitants du 4e arrondissement qui ont du mal à se loger et qui sont de plus en plus obligés de s'exiler loin de notre arrondissement. Il faudra d'ici quelques années faire un bilan de la part des habitants du 4e arrondissement qui ont profité de ces logements. D'autre part, cette politique de logements sociaux (l'objectif de la maire du 4e est de parvenir à 10% de logements sociaux avant la fin de son second mandat en 2014) ne doit conduire à oublier les classes moyennes qui, elles aussi, sont contraintes à l'exil hors du centre de Paris.

In cauda venenum : si la mairie de Paris considère que le logement social est une telle priorité, on peut s'étonner du retard pris dans la livraison de ces logements sociaux. Sur la pancarte disposée en 2007, c'est-à-dire en pleine période électorale, il était prévu que ces logements soient livrés "à l'automne 2008" :

Or, comme on le voit sur cette photographie prise en octobre 2008, donc à "l'automne 2008", le chantier n'était pas fini. Il manquait les panneaux métalliques qui ont tant été critiqués :

 Finalement, ces logements n'ont été livrés qu'en mars 2009. Alors que l'hiver a été cette année particulièrement froid et alors que la crise économique commençait à faire des ravages sociaux, on ne peut que regretter ce retard dans la livraison des logements. Il faudrait faire un bilan de tous les logements qui ont été rachetés par la Ville de Paris et qui sont en attente de livraison... Le résultat serait édifiant. N'y a-t-il pourtant pas urgence ? Je pense notamment à un immeuble de la rue du roi de Sicile qui a été vidé de ses habitants et qui n'est toujours pas fini.

Pour la poissonnerie qui doit s'installer au rez-de-chaussée, il faudra attendre le mois de juillet 2009... Heureusement que dans l'Ouest de l'arrondissement nous avons un très bon poissonnier rue Rambuteau.

Voilà un article qui rassurera je l'espère ceux qui pensaient que je ne m'étais pas intéressé à la rénovation de cet immeuble.

CCCXXXIII : Hôtel Lambert : une réunion d'information qui rappellera les liens historiques avec la Pologne.

J'ai, dès décembre 2008, écrit un article pour expliquer mon inquiétude concernant les projets de rénovation de l'Hôtel Lambert et j'ai publié la lettre ouverte adressée par Pierre Housieaux, le président de Paris Historique,  à la ministre de la Culture. Dès début janvier, j'ai fait partie de ceux qui ont signé la pétition par Internet.

Dans un article de février, j'avais évoqué le débat qui s'était déroulé lors du Conseil d'Arrondissement du 26 janvier 2009. A cette occasion, la maire du 4e, Dominique Bertinotti, avait rappelé les liens historiques entre la Pologne et l'Hôtel Lambert. En effet, au XIXe siècle, l'Hôtel était devenu la propriété de la famille Czartoryski et il avait à cette époque hébergé Chopin.

On ne s'étonnera donc pas que mon ami, Vincent Roger, conseiller de Paris du 4e arrondissement, ait choisi la Bibliothèque polonaise pour organiser une réunion consacrée à l'Hôtel Lambert. Jérôme Bouet, conseiller en charge du patrimoine au sein du cabinet de Christine Albanel, viendra expliquer le point du vue du ministère de la Culture. Une réunion très utile qui permettra de compléter les informations données lors de la très intéressante réunion organisée par Paris historique le 11 mars 2009 (voir mon article  sur la question) et de donner peut-être un autre point de vue comme cela avait été demandé à la fin de cette réunion.

Date et heure : le mercredi 1er avril à 19h.

Lieu : Bibliothèque polonaise, 6 quai d'Anjou, sur l'Île Saint-Louis (c'est le quai qui fait face à Notre Dame pour ceux qui ne sont pas des habitués des îles).

CCCXXII : Réunion d'information suite à la pétition contre les projets de rénovation de l'Hôtel-Lambert : un premier soulagement...

Le mercredi 11 mars 2009, j'ai assisté à la réunion qui était organisée à l'initiative de l'Association Paris Historique (dont je fais partie) et destinée à ceux qui ont signé la pétition pour dénoncer les projets de rénovation tels qu'ils semblaient prévus à l'Hôtel Lambert.

Cette réunion m'a rassuré pour au moins trois raisons :

- 1ère la réunion a été passionnante. Le ton tenu par la plupart des intervenants, et surtout par l'intervenant principal, Jean-François Cabestan, était tout sauf polémique.

- 2e nous avons appris que grâce à la mobilisation qui s'est organisée dans les médias et dans le milieu associatif, le projet initial avait subi ces derniers jours de nombreuses inflexions. (Voir le compte-rendu ci-dessous).

- 3e pour les deux raisons précédentes, je me suis dit que, contrairement à ce que j'avais pu craindre, je n'avais pas eu tort d'avoir signé cette pétition. En raison du manque d'information sur le sujet, certains ont vu dans toute cette affaire avant tout une "caballe" contre le ministère de la Culture. Si les arrières-pensées politiques ne sont pas absentes de ce dossier, il faut cependant admettre que le projet initial de rénovation provoquait légitimement d'énormes inquiétudes.

M. Cabestan a commencé par rappeler l'histoire de cet hôtel qui a le privilège d'avoir été habité par des particuliers depuis sa construction au début du XVIIe siècle. Chose rare, l'organisation générale de l'hôtel n'a pas subi de transformation majeure, notamment au XVIIIe siècle, époque où beaucoup de familles ont subdivisé les grandes galeries.

Il a ensuite expliqué le projet de rénovation initiale tel qu'il était apparu à la fin de l'année 2008. Comme le nouveau propriétaire est un membre de la famille souveraine étrangère (le Qatar), le permis est délivré par la préfecture et ne fait pas l'objet d'une procédure d'information classique. Il semble donc que M. Cabestan ait dû agir clandestinement pour connaître le projet proposé par l'architecte Alain-Charles Perrault.

Le 9 mars 2009, la commission nationale des monuments historiques du ministère de la Culture a rendu un avis favorable aux travaux envisagés mais ces derniers comportaient des modifications par rapport au projet initial qui sont loin d'être mineures. [(Le président de la Commission, M. Clément a souligné que le projet avait beaucoup évolué (voir l'article du journal Suisse Le matin )]. Désormais, les points suivants ont été abandonnés :

- l'idée de créer sous les bâtiments et sous la cour de l'Hôtel un immense espace en sous-sol, ce qui aurait conduit l'hôtel à reposer sur des poutres, a été repoussée. Quand on sait que la zone est inondable ,comme tel a été le cas en 1910, cela semble une bonne idée... Ces malheureux cuvelages ont été évités...

- le percement du mur d'enceinte : en effet, l'abandon de l'idée d'un vaste sous-sol conduit aussi à ne pas créer une sortie voiture qui aurait éventré le mur (au niveau du 2 sur la photographie ci-dessous). Notons en effet, que dès le XVIIe siècle une sortie sur le quai avait été prévu sous la grande galerie (le 3 sous la photo). Il aurait été dommage de percer ce muret qui montre que cette architecture du début du XVIIe siècle est encore très marquée par celle des châteaux-forts du Moyen Âge.

- la mise en place sur les parties hautes de l'Hôtel de "pots à fleurs" que le concepteur du projet avait cru voir sur une gravure du XVIIIe siècle et qui, d'une part n'ont rien d'avérés,  et qui, d'autre part, ne correspondaient plus aux restaurations pratiquées aujourd'hui dans lesquelles le but n'est pas de revenir à un état primitif qui est en fait toujours artificiel. (La localisation de ces pots de fleur est désigné par le "1" sur la photo ci-dessous).

-  le projet d'installer un ascenseur qui tronçonne la chambre officielle de Lambert a en partie été révisé. Cet ascenseur devrait s'arrêter à l'étage de la chambre (1er étage) et donc ne pas desservir le 2e étage ce qui le conduisait à devoir monté jusqu'au plafond (4,5m).

Il semble cependant que de nombreux points restent très contestables :

- le principal à mes yeux : l'idée de climatiser les 3 300 m² de cet Hôtel particulier, y compris l'immense galerie d'Hercule. Cela ne semble pas très heureux pour la conservation des boiseries et on se demande l'intérêt environnemental que comporte la climatisation d'une aussi grande surface.

- Dans la cour principale (celle qui donne vers la rue Saint-Louis-en-l'ïle), les pièces pour les invités situés à gauche au 1er étage sont radicalement transformées. L'hôtel dispose aujourd'hui encore d'une division en grandes pièces successives comme sous l'Ancien régime. Le projet prévoit de faire tomber la plupart des cloisons pour en installer d'autres avec un couloir et des petites chambres avec salles de bain et placards. C'est vraiment dommage de faire perdre à ce lieu toute sa majesté pour en faire un endroit très banal. Onze cheminées anciennes devraient disparaître.

- la chambre de Lambert, qui était conçue comme la pièce la plus officielle de l'Hôtel, puisque c'est celle où le propriétaire de ce lieu recevait les hôtes de marque, reste gravement défigurée par l'installation d'une salle de bain, de placards et l'ascenseur qui certes ne monte plus au 2e étage.

- l'idée de réhausser le mur d'enceinte d'au moins 50 cm... Ce mur est très harmonieux ainsi et il garde ainsi le volume voulu par l'architecte Le Vau au XVIIe siècle.

Bien sûr ces points doivent susciter débat mais comme ils concernent surtout  l'aménagement intérieur, il faut tenir compte des droits du propriétaire à jouir de son bien...

Cette réunion a donc vraiment eu une très haute tenue. Certains participants sont même intervenus pour dire qu'ils se réjouissaient du fait que l'on ait de trouvé des particuliers prêts à financer l'achat (80 millions d'euros) et les travaux de rénovation (20 à 40 millions d'euros). On peut regretter qu'un seul des architectes présents se soit laissé aller à demander "pour qui travaillaient" ceux qui avaient de tels propos (avec l'idée qu'ils étaient peut-être des émissaires de la famille du Qatar). De manière encore plus gênante, une étudiante agitée du bulbe de l'Ecole du Louvre, qui ne semble pas avoir compris la qualité intellectuelle des intervenants, a pris inutilement la parole de nombreuses fois en proposant pour finir d'aller faire le siège du ministère de la Culture. Et pourquoi ne pas aussi le prendre d'assaut ?

Je n'en suis bien sûr pas là pour ma part. Je souhaite vivement que le ou les concepteurs de ce projet puisse(nt) s'expliquer dans un débat contradictoire comme l'ont suggéré d'autres participants.

Je ne suis cependant pas dupe des cris d'effrois poussés par la municipalité et par M. Delanoë. Si le patrimoine du XVIIe siècle leur tient tant à coeur, il ferait bien de mettre en oeuvre les travaux de restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis, un autre joyeux de l'architecure du Grand Siècle dont les pierres de la façade tombent. Je persiste à ne pas comprendre pourquoi alors que la décision de commencer les travaux dès 2009 avait été prise et votée (en Conseil de Paris et en Conseil d'arrondissement), le maire de Paris a annoncé, sans aucune motivation, le report de la restauration à plus tard lors de la réunion de compte-rendu de mandat en décembre 2008.

Voici les autres articles que j'ai écrits à propos de l'Hôtel-Lambert :

- 24 décembre 2008 : L'Hôtel-Lambert au coeur d'une polémique d'Etat(s) ?

- 6 janvier 2009 : La lettre ouverte de Paris historique adressée à la ministre de la Culture.

- 10 février 2009 : Hôtel Lambert : une série de scoops en Conseil d'arrondissement.

CCXCVIII : Londres, la ville où il faut aller pour voir "Saint-Paul" en bon état.

 Plutôt que de pleurer, autant essayer d'en sourire. La mairie de Paris a, on le sait, annoncer le report des travaux qui sont pourtant urgents dans l'église Saint-Paul-Saint-Louis de Paris... (voir notamment les articles du 20 décembre et  du 25 janvier dernier) par conséquent pour changer je mets une photo de Saint-Paul qui domine magnifiquement la City de Londres.

Lors du Conseil d'arrondissement de janvier, le conseiller de Paris, Vincent Roger, avait demandé à la maire du 4e où en était le dossier (Pour mémoire, le maire de Paris a annoncé de manière assez brutal le report des travaux qui étaient prévus pour 2009). Mme Bertinotti a invité Vincent Roger a déposé un voeu au Conseil de Paris et lui a annoncé que s'il n'était pas trop polémique, elle serait prête à le voter...

On peut lire sur le blog de Vincent Roger le voeu qu'il a soumis au Conseil de Paris... Rien de polémique du tout si on prend le temps de le lire. Cependant, la majorité de gauche a trouvé une parade grotesque. Elle a refusé de voter ce voeu et demandé aux élus de l'opposition de voter un contre-voeu qui prévoyait le début des travaux en... 2010.

C'est la même municipalité de gauche qui dénonce à grands cris la restauration de l'Hôtel Lambert -qui certes peut soulever des questions-. Cependant, encore une fois Tartuffe a encore frappé, les mêmes qui lancent des jérémiades au nom de la défense du patrimoine laissent à l'abandon une église qui a été l'une des plus importantes de France sous l'Ancien Régime. J'ai découvert récemment que le roi Louis XIV avait demandé à ce que son coeur soit conservé en ce lieu. Le roi-soleil voulait ainsi montrer son attachement à la Compagnie de Jésus. Rappelons, encore une fois, que l'église Saint-Louis de l'époque était le lieu de culte le plus prestigieux des Jésuites en France jusqu'à la dissolution de l'Ordre sous Louis XV. Pour la sauvegarde de cette église, il y a vraiment urgence. Des pierres sont tombées de la façade en février dernier.

Bref en tout cas, pour le moment, pour voir Saint-Paul en bon état, allez à Londres. Profitez-en la livre est au plus bas !

Pour ce qui est de la sauvegarde de l'église Saint-Paul-Saint-Louis de notre arrondissement, j'espérais un peu plus d'engagement de la part de la maire du 4e. Or pendant cette séance du Conseil de Paris, elle a préféré discourir sur les bienfaits de la déconcentration parisienne -cette fois c'est Victor Hugo qui a eu droit à une citation-. Il est bon de se féliciter de cette déconcentration mais quand on se souvient la surprise qui a été la sienne en décembre dernier quand le maire de Paris a annoncé le report des travaux à l'église Saint-Paul-Saint-Louis, on se demande si elle a vraiment eu l'impression d'être respectée dans son rôle de maire d'arrondissement lors de cette réunion.

CCLXXXVI : Hôtel Lambert : une série de "scoops" en Conseil d'Arrondissement

J'ai déjà publié deux articles à propos des questions que posent la restauration de l'Hôtel Lambert à l'extrêmité Nord-Est de l'ïle Saint-Louis (le 24 décembre 2008 et le 6 janvier 2009).

Lors du Conseil d'Arrondissement du lundi 26 janvier 2009, ce sujet a donné lieu à une demande de mise au point de la part de la maire adjointe verte Corinne Faugeron. Il paraît cependant en fait difficile de se prononcer puisque ce n'est que le 9 mars 2009 qu'un comité d'experts donnera son avis.

Le débat qui a suivi nous a pourtant appris trois scoops :

- Vincent Roger, le conseiller UMP de Paris, nous a appris que lui aussi avait été "ludovicien". Il a habité quai d'Anjou. Cependant, il a dû déménager quand il s'est agrandi pour fonder une famille. Fallait-il y voir une pointe à l'égard de la maire Dominique Bertinotti qui elle n'a jamais été conduite au même exil sur le "continent" ? (expression très imagée qu'utilisent parfois les habitants des îles).

- Corinne  Faugeron a réalisé en 1980 le catalogue d'une exposition tenue au musée Carnavalet avec pour thème l'ïle Saint-Louis. Elle avait à l'époque eu la chance de pouvoir visiter l'Hôtel Lambert et de prendre de nombreuses photographies. Nous en savons donc un peu plus sur la formation professionnelle de Mme Faugeron -qui me semble-t-il est aujourd'hui conservatrice d'un musée-.

- Christophe Girard, le maire adjoint de la Ville de Paris, nous a appris que lui aussi il avait visité l'Hôtel Lambert... En effet, il a été invité à des fêtes organisées par la famille de Rothschild (qui possédait le lieu jusqu'en 2002). Il se confirme donc que Christophe Girard a un carnet d'adresse qui lui permet de fréquenter le "ghota" parisien... Pas sûr que cela plaise à ceux qui se revendiquent de la "vraie gauche". En tout cas, notre maire adjoint a semblé conserver un souvenir ébloui de ces fêtes.

Merci à Jean-Daniel de m'avoir envoyé des photographies de la couverture du catalogue de l'exposition à laquelle a collaboré Corinne Faugeron en 1980:

Pierre Housieaux, le président de l'association Paris historique, m'a informé par mail qu'un blog a été ouvert "Sauvons l'Hôtel Lambert". On peut y trouver des informations que je trouve complètes. Il est possible de signer la pétition pour dénoncer les travaux envisagés.