L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCXLV : Les rues du 4e : la rue Necker... une voie qui rend hommage à un personnage qui mérite vraiment le respect !

 Voilà un article que j'aurais dû publier plus tôt quand Mme Bertinotti a cru bon de citer le bien triste personnage de Calonne dans son discours de voeux de janvier 2012. Je persiste en effet à penser qu'il aurait mieux valu éviter de rendre hommage à ce personnage qui a conduit à reporter l'assainissement des finances voulu par Necker dès le début des années 1780. (Voir mon article du 21 janvier 2012 : Un bug historique ? Quand madame Bertinotti cite hors contexte les propos d'un opportuniste).

Finalement, Dominique Bertinotti a démissionné de son poste de maire et de conseillère de Paris et du 4e mais je me décide quand même à publier cet article consacré à la rue Necker dans le cadre de la série consacrée aux rues du 4e.

Necker a joué un rôle important dans l'histoire de France, cependant son nom n'est portée que par une des plus petites rues du 4e arrondissement : elle fait 46m de long et 5,8m de large. Fort peu fréquentée, Elle est située entre la rue d'Ormesson et la rue de Jarente (donc à l'Est de la place Sainte-Catherine).

La rue Necker en regardant vers le sud avec au fond la rue d'Ormesson

Dans le prolongement de cette rue, vers le Nord, on trouve l'impasse de la poissonnerie et sa charmante fontaine à laquelle il faudra que je consacre bientôt un article :

L'extrêmité Nord de la rue Necker avec au fond la rue de Jarente et la fontaine située dans l'impasse de la poisonnerie.

Dans les années 1770/1780, l'ancien domaine du couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers a été lôti et de nombreuses rues de ce secteur ont été tracées ainsi que la charmante place Sainte-Catherine. La rue Necker a été percée en 1788 au moment où Jacques Necker était directeur général des finances de Louis XVI. Il semble qu'elle n'a jamais changé de nom depuis.

Joseph Siffred Duplessis, Jacques Necker, Musée national du château de Versailles

Banquier originaire de Genève né le 30 septembre 1732, Jacques Necker est rentré au service de Louis XVI dans les années 1770. Mis à l'écart en 1781...  en raison des intrigues de Calonne, il a été rappelé en août 1788. Il conseille au roi la convocation des Etats généraux. Le renvoi de Necker par Louis XVI le 11 juillet 1789 est un des facteurs qui déclenchent la Prise de la Bastille le 14 juillet. Rappelé dès le 16 juillet, il redevient directeur général des finances jusqu'au 3 septembre 1790, date à laquelle il démissionne en raison de son opposition à la mise en circulation des assignats.

Necker s'est alors retiré en Suisse au château de Coppet où il meurt le 9 avril 1804.

N'étant pas né à Paris, il ne figure pas parmi les grands personnages qui décorent l'Hôtel de Ville mais tel n'était pas le cas de sa fille...Madame de Staël que l'on peut voir sur la façade qui donne vers la Seine (voir mon article du 22 avril 2009)

Pour en revenir à la rue, le nom de Necker pourrait prétendre à être donné à une rue plus large, à un boulevard ou à une avenue mais elle n'aura pas ce charme -pas si fréquent- d'avoir porter ce nom dès l'époque où ce personnage a vécu. Maintenant que Madame Bertinotti n'est plus maire du 4e, Necker peut espérer qu'on ne rendra plus hommage à Calonne qui a tant nuit à sa carrière.

MCXXXXVIII : Rue du Fauconnier : une utilisation très décorative des plots depuis la semaine dernière

Le Conseil de quartier Saint-Gervais a longuement délibéré en février dernier concernant le sort qui devait être fait aux plots qui empêchent les voitures de se garer sur les trottoires et qui ont été installés il y a plus de 10 ans.

J'ai personnellement toujours trouvé ces plots très laids même s'ils remplissent correctement leur office.

Cependant, rue du Fauconnier (rue située entre la rue Charlemagne et la rue de l'Ave Maria), certaines personnes ont trouvé une solution pour les rendre un peu plus esthétiques... Depuis la semaine dernière, ils sont peints de couleurs différentes.

Cette innovation qui me semble-t-il est due à un ou plusieurs artistes qui n'ont pas signé leur oeuvre. Je trouve le résultat plutôt réussi même si bien sûr il n'est pas possible de reproduire cettte solution dans tout Paris !

MCII : Rue du 4e : la rue des Ecouffes, une rue qui porte un nom fort peu sympathique pour la population qui habitait cette rue au Moyen-Âge

Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas consacré un article à une rue du 4e arrondissement (le dernier remonte au 3 août 2011, il était consacré à la rue Crillon).

J'ai décidé d'écrire un article à la rue des Ecouffes car en regardant un magazine écrit dans les années 1960 à propos du Vieux Paris, j'ai appris l'origine du nom de cette rue.

La rue des Ecouffes entre la rue des Rosiers et la rue de Rivoli. Elle fait 164m de long et 12m de large. L'origine de son nom remonte au XIIIe siècle.

La partie Nord de l'actuelle rue s'appelait alors la rue de l'Ecofle (1233) puis elle est devenu la rue de l'Ecoufle en 1300, la rue des Escoufles en 1313. Le nom désigne un rapace, un oiseau de proie. Aucun rapport cependant avec une activité de vénerie dans cette partie du Marais (contrairement à la rue du Fauconnier situé au sud de la rue Saint-Antoine).

En effet, le nom de rue des Ecouffes fait référence au fait qu'au Moyen-Âge, la communauté juive était nombreuse dans ce quartier (jusqu'à l'expulsion générale décidée pendant le règne de Charles VI en 1395). Or comme le prêt d'argent avec intérêt était interdit aux chrétiens par l'Eglise catholique, seule les Juifs pouvaient se livrer à ce type de transaction. On trouvait dans cette rue de nombreux prêteurs sur gage. Le nom est donc une trace d'une forme d'antisémitisme qui était assez banal au Moyen-Âge (je l'ai déjà évoqué à propos d'une statue que l'on trouve sur la façade de Notre-Dame [voir mon article du 28 septembre 2009]).

La communauté juive est redevenue nombreuse dans ce quartier notamment à partir de la fin du XIXe siècle avec l'arrivée d'une population fuyant les persécutions dans l'Est de l'Europe.

Malgré la dévitalisation progressive du secteur de la rue des Rosiers qui tend depuis quelques années à devenir uniquement une zone investie par les marques de mode, la rue des Ecouffes possède encore aujourd'hui quelques commerces qui rappellent qu'il s'agit d'un quartier juif mais cela fait belle lurette qu'on n'y trouve plus de prêteurs sur gages !

Le Robert et le Larousse donnent une origine obscure pour le mot "escogriffe" qui désigne une grande personne mal bâtie. Après avoir trouvé l'origine du mot écouffes, je ne serai pas surpris qu'il y a un rapport avec ce mot. Les vautours sont souvent des escogriffes.

 

CMXXXIII : Rue Crillon : un hommage à un grand capitaine de la 2e moitié du XVIe siècle

Le nom de Crillon fait penser à un hôtel très prestigieux situé place de la Concorde. Cependant, la rue Crillon est située dans le quartier Arsenal, à l'Est du 4e arrondissement.

Il s'agit d'une petite rue (elle ne fait que 252m de long) et relie le boulevard Morland à la rue de l'Arsenal.

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La rue a été percée dans les années 1840 au moment de la réorganisation de ce quartier avec la disparition de l'île des Louviers (localisée entre l'actuel boulevard Boulevard Morland et le quai Henri IV) où était situé l'Arsenal, c'est-à-dire une réserve d'armes et de poudre.

En l'honneur de Sully et d'Henri IV qui avait créé cette réserve destinée à l'armement, les rues du quartier portent des noms qui rappellent ces deux personnages et leur entourage. Tel est le cas de Louis des Balbes de Berton, seigneur de Crillon (1541-1615).

Louis des Balbes de Berton faisait partie des rares français qui ont participé à la victoire de Lépante en 1571 contre l'Empire Ottoman. Il était un proche du Duc d'Anjou devenu le roi Henri III à partir de 1574 pour lequel il combattit notamment aux batailles de Jarnac et de Moncontour. En 1584, il fut nommé colonel-général des Gardes françaises.

Après l'assassinat d'Henri III, Crillon se rallia au roi Henri IV. Il l'aida à s'imposer comme roi de France ce qui lui valu le surnom de "meilleur capitaine du monde". Cependant après 1598, Crillon âgé de 57 ans, se retira dans ses terres du comtat venaissin. Devenu l'ami du Vert Galant, il resta en corrspondance avec lui. Il décéda en 1615, près de 5 ans après l'assassinat d'Henri IV.

La commune de Crillon-le-Brave située dans le Vaucluse porte ce nom en raison de l'illustre seigneur de la ville au XVIe siècle.

 

 

Les autres rues du 4e auxquelles j'ai consacrées un article :

- rue du Bourg Tibourg (quartier Saint-Gervais) le 4 juin 2008.

- rue Boutarel (quartier les îles) le 27 novembre 2010.

- rue Budé (quartier les îles) le 29 janvier 2011.

- rue Eginhard (quartier Saint-Gervais) le 21 novembre 2008.

- rue François Miron (quartier Saint-Gervais) le 20 janvier 2010.

- rue des Francs Bourgeois (quartiers Saint-Gervais et Arsenal) le 17 février 2009.

- rue Jean Du Bellay (quartier les îles) le 8 juin 2011.

- rue de La Reynie (quartier Saint-Merri) le 15 février 2009.

- rue Le Regrattier (quartier les îles) le 23 février 2010.

- rue de Lobau (quartier Saint-Gervais) le 28 juillet 2008 et le 10 août 2008.

- rue du Petit-Musc (quartier Arsenal) le 19 mai 2008.

- rue Pierre Au Lard (quartier Saint-Merri) le 27 août 2009.

- rue du Plâtre (quartier Saint-Merri) le 9 septembre 2008

- rue du Roi de Sicile (quartier Saint-Gervais) le 26 mars 2010.

- rue Saint-Bon (quartier Saint-Merri) le 11 avril 2008.

- rue des Tournelles (quartier Arsenal) le 10 juillet 2009.

- avenue Victoria (quartier Saint-Merri) le 8 mars 2009.

- place des Vosges (quartier Arsenal) le 26 octobre 2008.

DCCCXCVIII : Les rues du 4e : la rue JEAN Du Bellay

La rue Jean Du Bellay est située dans la partie Ouest de l'île Saint-Louis dans le prolongement du Pont Louis-Philippe. En direction du sud, elle permet de voir le Panthéon :
Voici une autre vue depuis le carrefour entre le quai et le Pont Saint-Louis (donc en direction du Nord) :
Plusieurs petites remarques :

- il s'agit d'une rue pour laquelle nous avons eu droit à une surprenante gestion du droit aux terrasses par la mairie du 4e (voir l'article du 20 avril 2011) où en commentaire un ancien adjoint a lui-même fait part des ses interrogations concernant cette question.

- la rue s'appelle bien Jean Du Bellay et non pas Joachim du Bellay. Gaël Lapeyronnie, conseiller du 4e, a fait cette erreur assez courante lors du conseil d'arrondisement de mai 2011 lorsqu'il a lu un texte à propos des parcours cyclistes. Jean Du Bellay est certes beaucoup moins célèbre que Joachim puisque ce dernier est un grand écrivain français du XVIe siècle. Son oncle, Jean, était cependant evêque de Paris. Il a occupé cette fonction à partir de 1532. Il a été au service du roi François Ier. Devenu cardinal en 1535, il a même failli être élu pape à la mort de Marcel II en 1555. En tant que premier doyen du chapitre de Saint-Maur-des-Fossés, Jean Du Bellay a accueilli François Rabelais dans cette abbaye en 1536... l'origine du nom d'un des collèges que l'on trouve aujourd'hui dans cette ville. Par contre, Jean Du Bellay n'a jamais été archevêque de Paris -comme on peut le lire aussi par erreur- puisque ce n'est qu'en 1622 que Paris a été élevé au rang de métropole ecclesiastique (aux dépens de l'archevêché de Sens).

- La rue Jean Du Bellay a la particularité de commencer et de finir au quai de Bourbon puisque celui-ci forme une pointe et donc coupe la rue Jean du Bellay aux deux extrêmités.

La rue Jean Du Bellay fait 16m de large pour 75m de long. Elle a été percée en 1860 en même temps que la construction du Pont Louis-Philippe. Elle est relativement large car il avait été envisagé de construire un pont en direction de la rive gauche.

Jusqu'en 1907, elle s'appelait rue "Du Bellay" (voir le plan parcellaire de Paris en 1894, planche n°9, PP 1884 D) et par arrêté municipal elle a pris le nom de rue "Jean du Bellay". Le but est certainement d'éviter la confusion avec la place Joachim du Bellay située dans le 1er arrondissement (fontaine des Innocents).

Pour ceux qui ne connaissent pas bien le 4e arrondissement, voici la localisation une carte de localisation de la rue JEAN du Bellay :

 

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DCCCXXIV : Les rues du 4e : la rue Budé

 

J'ai parlé dans un article récent de la statue de Guillaume Budé sur la façade de l'Hôtel de ville. Cela me permet de publier un article plus court à propos de la rue Budé qui se situe sur l'île Saint-Louis entre le qui d'Orléans et la rue Saint-Louis-en-l'île comme on peut le voir sur la photographie ci-dessous prise depuis le quai de la Tournelle :

 

Tout comme la rue Boutarel avec laquelle elle est parallèle mais qui est située plus vers la pointe Ouest de l'île (voir article du 27 novemvre 2010), la rue Budé ne se prolonge pas vers le nord de l'île (contrairement à la rue Le Regrattier  [voir article du 23 février 2010]qui est la parallèle aux rues Boutel et Budé).

Tout comme la rue Boutarel, la rue Budé est assez récente sur l'île Saint-Louis puisque si le lotissement de cette île date du XVIIe siècle, le percement de ces deux rues ne datent que de la première moitié du XIXe siècle. La rue Budé a été percée en 1838. Elle porte ce nom depuis un décret du 27 février 1867.

La rue est un peu plus longue que la rue Boutarel qui est plus située vers la pointe. Elle fait 84m de long pour 5,8m de large.

 

Une petite carte pour localiser la rue :

 

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DCCCXVI : Série "Les statues de l'Hôtel de Ville" (66e volet) : Guillaume Budé

 Voici le 66e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Sur la façade du pavillon central, à droite au 1er étage, juste à côté de Jean Goujon (voir l'article du 15 décembre 2010), on peut voir la statue d'un autre grande homme de la Renaissance française : Guillaume Budé. Guillaume Budé est né à Paris le 26 janvier 1468 (ou 1467 selon les sources) et il y est mort le 22 août 1540 (ou 1550 selon d'autres sources !). Issu d'une famille de fonctionnaires à la cour du roi de France, c'est un des plus grands humanistes parisiens. En 1530, il a obtenu du roi de France, François Ier, la création du collège des lecteurs royaux, l'ancêtre du Collège de France pour qu'on y enseigne le latin, le grec ancien et l'hébreu.

La collection "Le Budé" a longtemps été LA référence pour les amoureux du Grec Ancien (utilisée même, n'en déplaise à certaines âmes perfides, par des débutants dans cette langue qui voulaient avoir un accès rapide et direct aux textes. L'auteur de ces lignes, qui n'est pas totalement inculte même s'il "semble s'intéresser aux rues", en sait lui-même quelque chose).

Guillaume Budé a été prévôt des marchands de Paris en 1522.

La rue Budé est située dans le 4e arrondissement sur l'île Saint-Louis. J'en reparlerai dans un article à paraître.

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DCCLXXXIII : Les rues du 4e : rue Boutarel, une rue qui porte le nom d'un riche propriétaire mais qui a été la résidence d'un royal serviteur...

 
La rue Boutarel est une petite rue située sur l'île Saint-Louis dans sa partie sud-Ouest. Elle relie la rue Saint-Louis-en-l'ïle et le quai d'Orléans.

 

Cette rue fait seulement 60m de long. Elle a été percée en 1846. Elle porte le nom d'un personnage qui possédait le terrain sur lequel la voie a été ouverte.

Mon attention a été attirée sur le passé de cette rue en lisant le livre de Mathieu DA VINHA, Les valets de Louis XIV, (Tempus 2009, 1ère édition Perrin, 2004). En effet, j'ai appris dans ce livre que le très célèbre valet de Louis XIV, Alexandre Bontemps (1er valet du roi de 1659 à 1701), louait un Hôtel particulier qui était situé à l'emplacement de cette rue. Cela explique qu'Alexandre Bontemps ait été inhumé dans l'église Saint-Paul-Saint-Louis. (voir la fiche que j'ai écrit à propos de ce livre sur le blog Heliosse).

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DCXIV : (post in English) : Rue Eginhard, a place "untouched by time"

Cet article est paru en français le 21 novembre 2008.

Rue Eginhard is a charming street of the 4th arrondissement of Paris. Located, near Village Saint-Paul, it is a pedestrian way (and not only Sundays from 10 A.M. to 6 P.M.) in the shape of an L.  At the end of the longest part of the street, there is a lovely fountain.

The design of the street dates back to the 17th century when it was  transformed for the owners of the even-numbered side of the steet : the "hospitalières of Sainte-Athanase" (an order of nuns).

Most of the building, except those from N°2 to N°6, of this street were designed by the master-mason, Charles de Brécy.

As it was written (in French) in the Review Paris Village N°19 (November/December 2006) : "This pedestrian way has really a peculiar atmosphere : the fountain, the houses with gardens, the narrowness of the street, its elbowed shape which protects from neighbouring brouhaha and the central gutter, ... all this produces the charm of a place untouched by time".

This street was called "ruelle Saint-Paul" from the 14th century. Its current name was given in 1864 according to the name of a great intellectual who wrote the biography of a famous man he worked for : Charlemagne (one of my ancestors... see a post on my blog of genealogy). Still today, the Vita Caroli written from 816 to 823 is one of the most used sources for the study of the ruler who refounded the so-called "Western Roman Empire". The name of the street was certainly chosen because it is very near one of the most famous high schools of Paris : Lycée Charlemagne.

This post was published in French on November 21st, 2008.

DCII : Rue Le Regrattier, ancienne rue de la femme sans tête...

Voici à nouveau un autre article que j'avais publié sur Le 4e que j'aime (article du 2 février 2008) :

Rue Le Regrattier, à l'angle avec le quai de Bourbon sur l'ïle Saint-Louis, on peut se rendre compte en observant attentivement la paroi du mur d'angle que cette partie Nord de la rue s'est appelée "Rue de la femme Sans Tête" comme cela est gravé dans la pierre. Il ne faut pas y voir une allusion à une riveraine qui dans le passé se serait caractérisée par une étourderie maladive...

Il ne faut pas non plus croire que ce nom est dû à la statue en grande partie détruite que l'on trouve à l'angle de la rue. Cette statue était en effet celle de Saint-Nicolas et elle a été brisée en 1793 en pleine Terreur par le révolutionnaire Coffinhal, un habitant de cette rue. Ce qui nous montre que l'ïle Saint-Louis par le passé a pu être habitée par des personnes bien sectaires !

Le nom "rue de la femme Sans tête" est cependant bien plus ancien : il date de 1680. Il était dû à l'enseigne d'une boutique représentant une femme sans tête tenant un verre à la main avec comme devise "tout est bon".

Ce nom n'a été abandonné qu'en 1870. La rue a alors repris le nom qu'elle avait lors de sa création et qu'elle continuait à porter dans sa partie au sud de la rue Saint-Louis-en-l'ïle : rue Le Regrattier. C'est le nom d'un des entrepreneurs qui s'est chargé du lotissement de cette île dans la première moitié du XVIIe siècle. Une des opérations d'urbanisme les plus réussies mais aussi les plus intéressantes financièrement dans le Paris de cette époque : des terres jusqu'ici utilisées pour le pâturage des vaches sont devenues des terrains à bâtir pour les riches familles parisiennes de l'époque en manque d'espace.