L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCCCVIII : Les rues du 4e : la rue Charles V

Voici un nouvel épisode de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Elle concerne la rue Charles V qui porte le nom d'un roi qui a longuement séjourné dans le 4e arrondissement puisque Charles V avait installé un hôtel à l'emplacement de l'actuel village Saint-Paul. L'intérêt de cet espace est qu'il était situé hors de l'enceinte de Philippe Auguste mais à l'intérieur de l'enceinte construite par Charles V.

De plus, après la révolte de Paris menée par Etienne Marcel dans les années 1350, le roi a voulu que pendant son règne (1364-1380), la résidence royale ne soit plus menacée. La forteresse de la Bastille était située tout près de l'Hôtel où Charles V s'était installé.

La rue Charles V a été percée dans les années 1550. La partie entre la rue du Petit-Musc et la rue Beautreillis s'appelait la rue des Trois pistolets, celle entre la rue Beautreillis et la rue Saint-Paul s'appelait la rue Neuve Saint-Paul. La dénomination "rue Charles V" a été décidée par un décret de 1864.

La rue fait 188m de long et 10m de large. On trouve côté pair et impair plusieurs immeubles anciens. J'ai consacré un article au n°12 de cette rue (voir article du 5 janvier 2012).

 

MCCC : Panneau de signalisation : un modèle allemand

                                                    Une rue de Charlottenburg à Berlin en août 2013

Depuis cet été de nombreuses rues du 4e ont été modifiées avec la mise en place d'une priorité pour les piétons. Je me suis interrogé sur la clarté de la signalisation mise en place (voir mon article du 1er juillet 2013).

Une rue d'Heiligenstadt (petite ville du Nord-Ouest de la Thuringe) en août 2013.

Aussi, étant parti en Allemagne deux semaines et m'étant promené à Berlin et en Thuringe, j'ai constaté que dans de nombreuses rues, un panneau avait été mis en place

La mention "Schrittgeschwindigkeit" indique qu'il faut rouler au pas.

Je trouve vraiment ces panneaux plus explicites que ceux posés à Paris. La limitation à 20Km/H ne veut rien dire si on considère que les piétons ont le droit de circuler sur la chaussée.

Quant à la présence du cycliste (qui remplace un enfant dans la version allemande) faut-il penser que dans la logique des pouvoirs publics, les conducteurs de vélos sont plus importants que les familles ?

MCCLXXVIII : Les rues du 4e : Rue Malher... De l'importance du "H" après et pas avant le "L"

Une personne qui doit se croire très cultivée a réalisé cette représentation sur un mur du 4e arrondissement. Il s'agit du compositeur autrichien Gustav Mahler. Pour s'en convaincre voici un portrait de ce musicien :

Le concepteur de ce pochoir -qui doit se croire plus malin que les autres- a placé cette représentation sous la plaque de la rue Malher pour, semble-t-il, expliquer aux individus sans culture qui est le personnage auquel il souhaite rendre hommage :

Ce grand "connoisseur" comme disent les anglo-saxons ne s'est pas rendu compte que l'orthographe n'était pas la même puisque dans le nom de la rue le "H" est placé après le "L" et non pas avant.

Comme cela est indiqué par une plaque située à l'autre extrémité de la rue, le Malher dont il est question  est un "lieutenant tué sur les barricades" :

Cependant, une autre erreur peut être faite à propos de ce personnage. Il n'est pas mort sur les barricades qui en février 1848 ont renversé la monarchie de Juillet pour mettre en place la IIe République mais le 24 juin 1848. Ce sous-lieutenant du 18e régiment léger a participé à la répression des mouvements insurrectionnels provoqués par la fermeture des Ateliers généraux. Le nom de la rue a été donné par un arrêté pris le 27 mai 1849 par le  Président de la Républiqe Louis-Napoléon Bonaparte qui voulait rendre hommage à un militaire tombé pour rétablir le calme et la tranquillité à Paris. Un héros du parti de l'ordre en quelque sorte !

La rue Malher fait 160m de long. La partie comprise entre la rue Pavée et la rue du roi de Sicile a été percée suite à une décision prise en mars 1848. La partie sud, entre la rue du roi de Sicile et la rue de Rivoli a été ouverte suite à un arrêté de 1854 (à l'époque où la rue de Rivoli a été prolongée jusqu'à la rue Saint-Antoine).

En tout cas, désolé pour les mélomanes, mais il n'y a aucun rapport entre Gustav Mahler et la rue Malher. Le compositeur autrichein est né en 1860 alors que la rue Malher existait déjà sous ce nom depuis près de 10 ans !

 

MCCLXXIV: Les rues et les places du 4e : La place Louis Aragon

La place Louis Aragon est située à la pointe Ouest de l'île Saint-Louis. C'est une des dernières nées de l'arrondissement puisqu'elle porte ce nom depuis mars 2012 (il existait une "allée Louis Aragon" aux Halles depuis 1985 mais elle a disparu avec la récente destruction du Jardin Lalanne).

La place Louis Aragon est un endroit relativement tranquille puisqu'elle n'est pas un point de passage : elle est située à l'extrêmité du coude que forme à cet endroit le quai de Bourbon.

La plaque fait référence à une citation relative à la tranquillité de la vie sur cette île :

 J'aimerais pour ma part reproduire un poème qu'il a écrit en 1944 à propos de la Libération de Paris :

"PARIS

Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré".

 

MCCLXVIII : Le 4e hier et aujourd'hui : l'Hôtel de Ville et la rue de Rivoli au début du XXe siècle

Voici un nouvel article de ma rubrique consacré au 4e arrondissement hier et aujourd'hui. La vue du bas est une carte postale qui a été envoyée il y a un peu plus de 100 ans depuis le 4e arrondissement. En effet, au verso, elle est datée :

La personne qui a envoyé cette carte l'a adressé à ses petites-filles installées à Béziers. Elle venait d'enménager au 68 rue de Rivoli comme elle l'écrit au verso :

Elle a encadré sur la partie gauche de la vue les fenêtres de son "nouvel appartement" :

L'immeuble a peu changé d'aspect depuis... mais il a perdu ses volets. L'appartement d'habitation a certainement été transformé en bureaux :

L'immeuble suivant a aussi un aspect qui est resté très semblable :

Cet immeuble lui a conservé ses volets :

 

Par contre, un élément du paysage a énormément changé : l'immeuble du BHV qui avait un aspect très hétéroclyte :

Le bâtiment actuel avec son angle en coupole de style néo-byzantin a ét construit à partir de 1911, donc avant l'époque où la carte postale a été envoyée.

On peut observer que par contre du côté impair de la rue, l'Hôtel de Ville avait déjà sa physionomie actuelle (il avait été reconstruit dans les années 1880) :

A noter, les véhicules qui circulent sur la chaussée. On peut voir par exemple un omnibus tiré par des chevaux :

Pas de pollution atmosphérique due aux gaz d'échappement à l'époque !

 

 

 

 

MCCLXVII : Les rues et... les places du 4e : la place du Père Teilhard de Chardin

Voici un nouvel episode de la série consacrée aux rues et placs du 4e. Il concerne la place Teilhard de Chardin située entre la rue de Suly, le boulevard Henri IV et le boulevard Morland. Elle forme comme un parvis devant le pavillon de l'Arsenal.

Il s'agit d'un espace très "minéral" :

La majorité municipale s'est engagée depuis des années a y planter un jardin. Le Conseil de quartier Arsenal en attend la mise en oeuvre depuis des années. Il semble que pour la rentrée 2013, des jardinières vont y être installées... faute de mieux.

On peut voir sur cette place la statue dédiée à Arthur Rimbaud due à Jean-Robert Ipousteguy et qui a pour nom "l'homme aux semelles devant".

Il est amusant de noter que Verlaine avait donné à Arthur Rimbaud le surnom de "l'homme aux semelles de vent". Il s'agit donc d'une méprise ou d'un mauvais jeu de mots... Cette oeuvre date de 1985. Elle avait été commandée par François Mitterrand.

La place porte le nom du Père Teilhard de Chardin depuis une décision muncipale du 23 novembre 1981. De manière assez surprenante, il existe aussi dans le 5e arrondissement une rue du Père-Teilhard-de-Chardin. Elle est située près du jardin des plantes et porte ce nom depuis 1978.

Pierre Teilhard de Chardin était certes un homme exceptionnel. Il est bien difficile de résumer sa vie. Membre de la compagnie de Jésus, il a mis son savoir scientifique au service de la théologie. Ordonnée prêtre en 1911, il a effectué des recherches dans de très nombreuses disciplines : la géologie et la paléantholgie. Pendant la Première Guerre mondiale, il a été brancardier dans une régiment de tirailleurs marocains. En 1929, il a fait des fouilles en Chine qui ont permis la découverte du squelette de "l'Homme de Pékin" , un homo erectus asiatique. En 1931, il a participé à la croisière jaune. La pensée théologique de Pierre Teilhard de Chardin était fondé sur la prise en compte de l'évolution. Il espérait que l'homme réussirait à passer au stade de "l'humain supérieur". Vaste programme qui nous rappelle que les Jésuites ont fondametalement foi en l'Homme...

MCCLXII : Mes adieux au "bureau du conseil de la charte de la rue des Archives"

Ayant décidé de déménager dans les mois qui viennent, j'ai participé jeudi 25 avril 2013  à mon dernier "bureau du Conseil de la rue des Archives".

Les "conseils de rue" étaient une des tartes à la crème du programme de la majorité municipale réélue en 2008. J'ai participé depuis 2009 à celui qui s'est mis en place pour la rue des Archives.

Après avoir assisté au naufrage d'un projet de transformation de la rue qui était ahurissant et dont j'aimerais d'ailleurs bien savoir combien le cabinet d'urbaniste a été payé pour un résultat proche du néant, j'ai participé en 2010, 2011 et cette année à la réunion annuelle du "bureau du Conseil de la charte de la rue des Archives".

Il serait faux d'affirmer que ce conseil ne sert à rien. En effet, il crée un lieu de sociabilité et d'échanges entre riverains, commerçants et élus. Cependant, il est aussi ridicule de parler de "démocratie participative" car les points de vue sur certains sujets (notamment les nuisances) sont restés tellement opposés qu'il est illusoire de pouvoir espérer donner un véritable "pouvoir" à ce type de soviet.

Le président du Conseil de la charte de la rue des Archives  a proposé que la réunion annuelle du Conseil de rue soit rattachée à un des deux conseils de quartier qui concerne la rue. Il a donc lui-même semblé très sceptique sur l'utilité d'une instance de démocratie particulière pour la rue !

J'ai cependant fait partie de ceux qui ont voté pour le maintien de ce Conseil car il permet, malgré les affrontements, d'avoir un lieu annuel d'échanges et de dialogues. Je n'ai pas été le seul puisque, contre l'avis du président du Conseil de la charte de la rue des archives, les membres ont voté à une très large majorité le maintien de cette instance.

Cependant, en 2014, cette réunion se fera sans moi car je ne vois pas comment je pourrais y participer quand je n'habiterai plus la rue.

Que ceux que cela pourrait inquiéter se rassurent. Si je quitte l'arrondissement, je ne pars pas très loin et je continuerai à garder un oeil attentif sur le 4e arrondissement. C'est en prenant un tout petit peu de recul que je poursuivrai la publication régulière de  l'Indépendant du 4e. Ce ne sont pas pas les sujets qui vont manquer dans l'année qui vient !

L'une des stars de ce blog va peut-être faire son come back sur la scène politique locale après le prochain remaniement ministériel...

 

MCCXLII : Quel bon sens pour la rue des Rosiers ?

Panneau sens interdit à l'angle rue des Rosiers, rue Vieille du Temple qui devrait bientôt disparaître.

J'ai reçu un courrier du maire du 4e arrondissement signé du 25 février qui m'annonçait (à moi ainsi qu'à tous les membres du bureau du Conseil de Quartier) des décisions prises concernant la rue des Rosiers.

En effet, cette rue connaît des problèmes importants de sécurité pour les enfants qui se rendent à l'école de la rue des Hospitalières Saint-Gervais. Les voitures venant de la rue Pavée ont l'habitude d'emprunter la rue des Rosiers à toute vitesse. La question avait été évoquée il y a déjà fort longtemps par Vincent Roger qui connaît bien le problème. Au conseil d'arrondissement du lundi 12 mars 2012, il avait proposé d'installer des ralentisseurs pour obliger les voitures à réduire leur vitesse. Or, la précédente maire avait décidé qu'il ne fallait rien faire. La majorité, non sans une certaine mauvaise foi, avait même soutenu que les ralentisseurs conduiraient les voitures à accélérer. (voir mon article du 22 mars 2012) Il faut dire que l'aménagement, au début des années 2000,  de la rue des rosiers en "zone de rencontre" sans trottoir et avec des  jardinières était une des gloires de son premier mandat.

Christophe Girard, maire depuis le 2 juillet 2012 (mais qui était maire adjoint depuis 2001) a lui pris des mesures en décrétant l'urgence absolue. Après être venu sur place il y a quelques semaines, il a décidé que le sens de circulation entre la rue Vieille-du-Temple et la rue des Ecouffes serait inversé.

Cette modification doit être mise en oeuvre très rapidement puisque "les changements seront effectifs dès la rentrée des vacances scolaires d'hiver" [donc le 18 mars]. Un panneau sens interdit devrait être donc posé à la hauteur de la rue des Ecouffes et au au contraire celui situé rue vieille du temple devrait disparaître.

L'angle rue des Ecouffes/ rue des Rosiers où un sens interdit devrait bientôt apparaître.

Comme le montrent les photos qui accompagnent cet article et que j'ai prises vendredi, les panneaux ne sont pas encore installés. De manière encore plus étonnante aucune signalisation n'annonce le très prochain changement de circulation  alors que cela aurait peut-être été judicieux pour prévenir les automobilistes qui ont l'habitude de prendre cette rue.

On pourra s'étonner qu'alors que ce sujet est évoqué depuis des années, les décisions aient cette fois été prises aussi rapidement. Le bureau du Conseil de quartier Saint-Gervais se réunit mardi 19 mars mais il n'a pas été du coup consulté. On s'est contenté de nous envoyé un courrier en urgence...

La lettre informe aussi que les jardinières qui gênaient le passage des piétons sur les côtés de la rue des Rosiers et de la rue des Ecouffes ont été enlevé. Cela semble une bonne décision mais on peut se demander si l'actuel maire du 4e ne regrette d'avoir voté  le finacement de ces installations qu'il a voté quand il était lui même maire adjoint.

Deux jardinières qui ont été maintenus rue des Rosiers.

La majorité municipale réalise donc des aménagements urbains pour finalement les faire disparaître elle-même. On peut se demander si cette politique relève du bon sens !

MCLXXXVIII : La rue Jean Beausire, une petite rue qui date de l'époque de la Bastille

La rue Jean Beausire est une petite rue située à l'extémité Nord-Est du 4e arrondissement.

Alors que toute cette partie de l'arrondissement a été profondément modifié après la destruction de la Bastille, cette rue garde son ancien tracé. Elle a pour cette raison une forme un peu étrange puisqu'elle fait un coude :

Elle apparaît sur le plan Turgot des années 1730 :

Cette rue est bien plus ancienne puisqu'elle est déjà mentionnée sous ce nom en 1532. Jean Beausire était un membre d'une famille de bourgeois parisiens. Au XIVe siècle, cette rue a porté le nom de rue d'Espagne.

Voir les informations sur les pages consacrées aux rues de Paris

 Pour mieux situer cette petite rue pas très passante voici un plan :

Agrandir le plan

 

Voici les précédents articles que j'ai consacrés à des rues du 4e :

- rue du Bourg Tibourg (4 juin 2008)

- rue Boutarel (27 novembre 2010)

- rue Budé (29 janvier 2011)

- rue Crillon (3 août 2011)

- rue De La Reynie (15 février 2009)

 - rue De Lobau (10 août 2008)

- rue des écouffes (20 mai 2012)

 - rue des Tournelles (10 juillet 2009)

 - rue du Petit Musc (19 mai 2008)

- rue du plâtre (9 septembre 2008)

- rue du Roi de Sicile (26 mars 2010)

- rue Eginahrd 21 novembre 2008)

- rue François Miron (20 janvier 2010)

- rue des Francs bourgeois (17 février 2009)

 - rue Jean Du Bellay (8 juin 2011)

 - rue Le Regrattier (23 février 2010)

 - rue Necker (7 août 2012)

- rue Pierre Au Lard (27 août 2009)

 - rue Saint-Bon (11 avril 2008)

 - avenue Victoria (8 mars 2009)

- place des Vosges (26 octobre 2008)

MCLXXI : Un graffiti empreint de poésie rue des Barres

Je passe très régulièrement par la rue des Barres. Mon attention a été interpelé par la poésie de ce graffiti. Comme il est écrit à la craie, la faute d'avoir "sali" le mur est encore plus vénielle.

Réponse de la première personne à qui j'ai montré cette photo : "pour aller où ?" A moins que j'ai mal entendu et que la bonne orthographe ne soit "pour râler où  ? "