L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DLXIX : Forte affluence de voitures dans le 4e arrondissement... pour notre plus grand plaisir.

Vue 1 : quai des Célestins, Hôtel d'Aumont

Mes proches savent que je ne suis pas un grand fan de voitures. Je n'ai même jamais essayé de passer mon permis automobile. Cependant, j'ai toujours un grand plaisir à admirer de vieilles voitures dont certaines me rappellent mon enfance (pas les premières bien sûr...). 

Or, comme je l'avais annoncé dans l'article du 9 janvier, dimanche 10 janvier, la 10e traversée de Paris de véhcules anciens a eu lieu. Entre 8h30 et 9h30, je suis allé faire des photographies malgré le thermomètre qui avoisinait les -5°C. Voici donc un "best of" des clichés que j'ai pu prendre. J'ai essayé de ranger les voitures en commençant par les plus anciennes. Cependant, je ne suis pas assez spécialiste pour reconnaître tous les véhicules mais je compte sur quelques lecteurs pour m'aider progressivement à compléter les légendes... 

Vue 2 : Pont des Tournelles, quai d'Orléans

Vue 3 : Pont des Tournelles

 
Vue 4 : Pont Marie

Vue 5 : Pont Marie à l'angle avec le quai des Célestins

Vue 6 : Pont des Tournelles avec la cathédrale Notre-Dame

Vue 7 : Pont des Tournelles (deux tractions avant puis une 2CV)

Vue 8 : Pont des Tournelles avec la cathédrale Notre-Dame
 
 

Vue 9 : Pont des Tournelles et la cathédrale Notre-Dame (un défilé de 2CV... J'adore ces voitures qu'utilisait ma voisine pour me conduire à l'école quand j'étais enfant et qui a été la première voiture de ma meilleure amie dans les années 1990).

Vue 10 : Pont des Tournelles et la cathédrale Notre-Dame (une Fiat qui m'a rappelé la Fiat 500 que ma maman a conduite [pas très souvent] à la fin des années 70 et au début des années 80)

Vue 11 : Pont des Tournelles

Vue 12 : Pont des Tournelles et la cathédrale Notre-Dame

Vue 13 : Pont des Tournelles : Une Peugeot 404, la voiture que possédaient mes parents en version bleu quand j'étais enfant. Il y a aussi une 504 qui est passée juste après mais je n'ai pas réussi à la prendre en photo. C'est la voiture que nous avions eu juste après.

Vue 14 : Pont des Tournelles avec la cathédrale Notre-Dame : un véhicule des encombrants de la Ville de Paris (modèle utilisé en 2010) qui a stationné un bon quart d'heure pendant le passage des véhicules anciens pour profiter, semble-t-il, du spectacle. Tant pis pour les photographes déjà présents dont je faisais partie qui avaient eu la bonne idée de se mettre là pour profiter de la cathédrale Notre-Dame en arrière-plan. Il a fallu attendre que le conducteur du véhicule veuille bien avancer de 10m pour que nous puissions à nouveau profiter de ce point de vue qui était idéal pour mettre en valeur les véhicules anciens comme on le voit avec les vues 6, 8, 9, 10 et 12. 

Qu'on ne se trompe pas j'ai dit dans un article plus ancien le plus grand bien de ce service (article du 31 décembre 2008)...
 

 
  

DLXVII : Bilan 2009 dans le 4e arrondissement, un complément aux voeux de la maire...

Discours de D.Bertinotti pendant la cérémonie des voeux dans la salle des fêtes de la mairie du 4e lundi 11 janvier 2010
 

J'ai assisté aux voeux de la maire du 4e qui se sont tenus lundi dernier dans la salle des fêtes de la mairie. Mme Bertinotti conçoit définitivement la cérémonie des voeux comme un discours programme pour les membres de Désirs d'Avenir (le groupe des fans de Ségolène Royal), avec donc le plus grand mépris pour les habitants du 4e qui pensent autrement et qui sont venus entendre leur maire.

Elle a commencé par dresser un rapide bilan tout à la gloire de son action dans le 4e arrondissement en 2009. Le même genre d'auto-panégyrique que l'on peut lire dans la revue d'information-propagande municipale "Centre-Ville" (avec cette petite phrase qui revient très souvent... "Mme Bertinotti ne s'interdit pas de...").

L'Indépendant du 4e a -entre autres- pour but de rappeler aux habitants du 4e arrondissement quelques réalités que la municipalité a tendance à nous faire oublier. Ce blog est ainsi conçu comme un outil préalable à toute démocratie participative : le droit de savoir.

 Voici en quelque sorte en exclusivité, le "bêtisier" 2009... même si malheureusement certains sujets ne prêtent pas vraiment à la rigolade.

Février 2009 :

Une plaque est inaugurée au 61 rue de la Verrerie en l'honneur d'Elisa Deroche. Cette cérémonie a cependant lieu sans que l'on juge bon d'en parler beaucoup. C'est dommage car il aurait été intéressant de faire connaître aux habitants, et notamment aux jeunes, cette femme au destin exceptionnel (articles des 6 mars 2009 et 23 août 2009).

Mars 2009 :

 Mars 2009 : inauguration, avec force propagande de la part de la maire et de ses thuriféraires, d'un immeuble de logement social rue de Turenne. La municipalité se vante moins du fait que, d'après le panneau posé avec les élections municipales de 2007, les logements devaient être livrés à l'automne 2008... C'est dommage car l'hiver 2008/2009, comme celui de cette année, a été particulièrement rigoureux..(article du 30 mars 2009)

Avril/mai 2009 :

29 avril 2009 : réunion de l'association Désirs d'Avenir dans la salle des fêtes de la mairie du 4e arrondissement (en présence de Ségolène Royal... c'est-à-dire dans le langage de l'association que c'est Ségolène Royal qui dirigeait les débats). Cette manifestation (certes de grande qualité) a droit à un déluge d'affichage sur les panneaux situés sur la mairie du 4e arrondissement (article du 2 mai 2009) Ah si seulement on en avait eu autant pour annoncer la réunion publique sur la Vidéo surveillance ! (voir le bilan ci-dessous pour décembre).

En avril mai, une colonne Morris a été installée sur la place Baudoyer ce qui masquait la vue sur la façade de la mairie d'arrondissement (et alors qu'il y a une autre colonne Morris située à une centaine de mètres plus loin). Je ne sais pas qui a laissé faire cela mais il a fallu attendre juin pour que la colonne disparaisse. (article du 6 mai 2009)

L'édition 2009 des festivités du Marais (qui sont une magnifique manifestation culturelle qui se tient depuis des années) est interdite de séjour dans les rues et places du 4e, au prétexte (paraît-il) qu'il y a déjà trop d'animations sur la voie publique. Les festivités du Marais se sont donc tenues cette année dans les hôtels particuliers et dans des lieux privés et elles n'ont pas eu droit à un affichage officiel... (Ils devraient faire venir Ségolène Royal, c'est un moyen très utile pour cela)... Or, les festivités du Marais sont organisées par l'association Paris historique qui a osé critiquer "l'audace architecturale" (pour reprendre une expression de la maire) de la façade du logement social rue de Turenne. Faut-il y voir une relation de cause à effet ? On n'ose penser que la municipalité s'abaisserait à un tel sectarisme... (article du 14 mai 2009)
 

Le nombre d'habitants dans le 4e arrondissement est officiellement de 29 447 habitants d'après le recensement INSEE. Pour la 1ère fois depuis sa création en 1860, le 4e arrondissement passe sous la barre des 30 000 habitants. Le journal municipal réussit malgré tout à se réjouir de la nouvelle sur le thème "c'est moins pire que prévu"... On oublie cependant de nous signaler que la population des autres arrondissements du centre est, elle, en augmentation, tout comme d'ailleurs celle de Paris dans son ensemble (article du 18 mai 2009).

 Juin 2009

Au conseil d'arrondissement du 29 juin, la maire du 4e soutient la possibilité de rouvrir à la circulation la partie piétonne de la rue Rambuteau au niveau du Centre Pompidou... au prétexte (notamment) que les habitants qui habitent à cet endroit ne savent pas qu'ils sont dans la rue Rambuteau... (mis à part le personnel du Centre Pompidou cela ne concerne AUCUN habitant du 4e) Il ne fallait d'après Mme Bertinotti ne rien s'interdire... Cela nous a valu une belle empoignade avec l'adjointe verte Corinne Faugeron (article du 2 juillet 2009). Finalement, c'est le Conseil de Paris qui mettra définitivement fin à l'éventualité même de cette suggestion abracadabrante.
 

Fin juin : le magnifique saule pleureur dédié à la mémoire des victimes du nazisme qui se trouvait à la pointe de l'île de la Cité est abattu pour avoir osé perdre deux branches dans la Seine...  Il n'avait pas été élagué depuis des années (J'en sais quelque chose, j'appréciais particulièrement cet arbre que j'ai pris en photo à de nombreuses reprises). On ne voit toujours pas de quelle maladie il pouvait souffrir... La souche était incroyablement saine comme me l'ont confirmé de nombreux spécialistes. Les autorités municipales sont restées très vagues à ce sujet (Voir mes articles notamment des 1er juillet 2009 et  8 août 2009). Mme Bertinotti, sur son blog, nous a cependant affirmé qu'il y a allait de la sécurité des "passants"... alors que l'arbre était séparé du trottoir par de hautes grilles !

Juillet 2009 :

Début juillet, l'école maternelle de la rue François Miron ferme ses portes... sans que la mairie du 4e ne se soit beaucoup mobilisée. Quand il s'agit de fermer une classe dans d'autres écoles (notamment l'école Saint-Merri), on en entend beaucoup plus parler ! (articles des 19 mars 2009 et  12 juillet 2009). Si la maire croit en sa politique de repeuplement de l'arrondissement et de logements sociaux on ne voit pas pourquoi elle laisse fermer cette école pour paraît-il assurer la survie des autres écoles de l'arrondissement en cas de nouvelle baisse du nombre des élèves.
  

Septembre 2009 :

 5 septembre 2009 : forum des associations et "de la démocratie participative"... le stand des Conseils de quartier est ... désert. Les conseillers de quartier n'ont été prévenus par mail que quelques jours auparavant ! (article du 19 septembre 2009)
 

Novembre /Décembre 2009 :

Depuis que j'habite le 4e en 1996, les rues n'ont jamais été aussi peu illuminées dans la période qui précède Noël. Les commerçants ne semblent pas motivés pour prendre en charge ces dépenses qui reposent sur un effort commun. Heureusement que dans d'autres arrondissements de Paris, les mairies sont plus dynamiques pour susciter ces décors (article du 16 décembre 2009) 

Le 4e arrondissement n'a droit qu'à un débat en catimini à propos de l'installation des caméras de vidéo-surveillance (article du 21 décembre 2009). Il est vrai que le sujet est sensible... Il a valu à la majorité d'arrondissement de nous livrer un mémorable spectable lors de la séance du 17 novembre 2009 (article du 25 novembre 2009). 

2009... tous les mois :

L'inondation de flyers dans le secteur Archives/Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie n'est toujours pas réglée... (articles des 16 juin 2009 et 28 décembre 2009).

Merci à ceux qui sont allés jusqu'au bout de cet article. Pour les bienfaits de la politique municipale je renvoie je le répète au journal d'information municipale centre-ville, au blog de la maire et au site de la mairie du 4e (le 1er servant parfois de clône du 2e).

 

DLXV : Un bâtiment typique de l'architecture des années 1950... La préfecture de Paris sur le boulevard Morland

Depuis la terrase de l'Institut du Monde Arabe (5e arrondissement), on peut profiter d'une superbe vue sur le 4e arrondissement. Cependant, un bâtiment surprend l'oeil et rappelle l'architecture des bâtiments de Varsovie ou de Moscou qui ont été constuits à l'époque de Staline ou dans les annéees qui ont suivi. Il s'agit de la préfecture de Paris.

Ce bâtiment situé boulevard Morland a été dessiné par l'architecte Albert LAPRADE (1883-1978) et il a été édifié dans les dernières années de la IVe République en 1955-1956. Quand on se promène dans cette partie située dans la pointe sud-est du 4e arrondissement, on peut prendre des clichés fort dépaysants.

 On se croit très loin des Hôtels particuliers (comme par exemple l'Hôtel Lambert qui a vu sur ce bâtiment). Le style de ce bâtiment de la préfecture destiné à accueillir des bureaux est fortement influencé par l'école du Bahaus et celle de Le Corbusier... l'aspect pratique l'a emporté sur le reste !

A Paris, on doit aussi à Albert LAPRADE le bâtiment de l'actuel musée de l'immigration (ancien musée des Arts africains et océanien) constuit à la Porte Dorée pour l'exposition universelle de 1931.

Il est aussi l'architecte du barrage de Génissiat et de l'ambassade de France à Ankara.

Je me permets de dire que si le maire adjoint à la Culture de Paris, Christophe GIRARD affirme que les pavillons Willerval des Halles sont "absolument horribles" (lire mon article du 21 juillet 2009), on peut se demander comment qualifier le bâtiment de la Préfecture de Paris...

Je pense cependant qu'il serait dommage de détruire ce bâtiment qui est un des souvenirs de la grande époque où la France était gouvernée par Guy MOLLET !  

Albert LAPRADE est enterré au cimetière du Père Lachaise : on peut lire une notice à son sujet.

DLXV : Demain matin, la 10e traversée de Paris passe par le 4e arrondissement

Demain matin la 10e traversée de Paris aura lieu. Elle passe par le 4e arrondissement puisque, partie de l'esplanade du château de Vincennes, elle doit arriver place de l'Etoile en empruntant dans le 4e arrondissement le parcours Bastille, Boulevard Morland et Pont Marie (normalement entre 8h40 et 9h30).

Extrait du communiqué de presse : "Cette année, la Traversée de Paris accueille plus de 450 équipages, 20 motos et 3 bus dont un à plateforme pour le public qui souhaiterait participer à cet événement. Touchantes continuités que ces véhicules qui ont traversé les époques avec brio,bichonnés par leurs propriétaires, tous animés de la même passion.Certains sont populaires, d’autres luxueux maistous ont ce charme indicible des anciennes parmi lesquelles l’Amilcar CC de 1924, la Rosengart LR2 de 1929, la Juva 4 Renault de 1939 et une pléiade de Motobécane (entre autres). Les voitures participant datent d’avant 1979, elles ont donc au moins 30 ans et les plus anciennes sont de 1924. Le mélange des genres est harmonieux : françaises, allemandes, russes, suédoises, japonaises, américaines,italiennes ; toutes ont une histoire à raconter comme ce cabriolet Traction 11 BL de 1938, acheté d’occasion en 1951 et qui fut repeint en vert pour assortir la voiture à la bague de fiançailles de la future épouse !"

Source de l'information et crédits photographiques : Contact Presse Anne Quémy ([email protected])

DL (post in English) : A rooster sculpted by Barye

 Voici la traduction d'un article qui a été publié en français le 14 septembre 2008.

 I started a category about the trees and vegetation of the 4th arrondissement, so why not one about animals as well ?

If you look carefully, you can see there are quite a few (and I'm not talking about pets).

For example, here is a rooster that one wouldn't notice easily. It was sculpted by Antoine-Louis Barye, one of the greatest animal sculptors of the 19th century.

This statue adornes the four corners of the base of the "Colonne de Juillet"  in the  Bastille square.

The rooster is the animal which symbolizes France. The ancient people who lived in the country were called "Gaulois" (Gauls) whose name in Latin was "Galli" and galli in latin means also roosters (coqs in French).

This post was first published into French on September 14th, 2008.

DXV : Les anges du 4e (7e volet) : un ange de la cathédrale d'Amiens provisoirement dans le 4e...

 Sur une suggestion d'Aurélie, j'ai commencé l'an dernier une série sur les "anges du 4e" arrondissement. En voici un qui fait une passage provisoire dans le 4e arrondissement...

Il s'agit d'une photo qui décore les échaffaudages qui masquent provisoirement lâ façade de l'Hôtel de Béthunes-Sully, rue Saint-Antoine, qui est en complète restauration. Ce putto décore une des tours de la cathédrale d'Amiens. Avec d'autres illustrations, il nous rappelle le patrimoine entretenu par MONUM, le Centre des Monuments Historiques.

DVI : Un rendez-vous à ne pas manquer !

Après le succès de la 1ère édition en septembre 2008 (voir mon article du 30 septembre 2008), demain se tiendra le 2e vide-grenier dans le 4e arrondissement. Plusieurs nouveautés cette année :

- cette année ce sont les 4 conseils de quartier qui organisent le vide-grenier (le Conseil de Quartier Saint-Gervais a été rejoint par les quartiers Arsenal, Les Îles et Saint-Merri).

- c'est une nouvelle association (après les rythmes du Marais en 2008) qui est co-organisatrice du Vide-grenier : la Cité Saint-Martin qui est une association solidaire. Les bénéfices dégagés par la différence entre le coût d'organisation du vide-grenier (notamment les taxes de la Ville de Paris) et la location de l'espace des stands sera versée à cette association (dont des bénévoles participent à l'installation du vide-grenier).

- le nombre d'exposants est en hausse (ils devraient être 296).

- cette année je n'aurai pas de stand pour deux raisons : 1°)  comme l'an dernier je participe à l'organisation (avec marquage au sol des places et la tenue du stand des conseils de quartier) et l'an dernier j'étais épuisé le dimanche soir après avoir en plus tenu un stand 2°) Je n'ai plus grand chose à vendre ! J'ai décidé de conserver mes magazines L'Histoire qu'il me reste.

Ce qui ne change pas :

- le lieu de ce vide-grenier : devant la mairie du 4e arrondissement (place Baudoyer) et autour de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais (place Saint-Gervais, rue des Barres, rue du Grenier-sur-l'eau).

- l'esprit reste le même : il ne s'agit pas pour les participants de faire fortune mais de se débarasser des leurs objets superflus et d'en faire profiter les visiteurs.

- c'est un moment de convivialité auquel nous sommes nombreux dans le 4e arrondissement à aimer participer.

- comme l'an dernier, il va faire beau.

Donc n'hésitez pas : venez tous chiner !

P.S. A signaler : une autre nouveauté... Cette année, la municipalité du 4e a daigné accepter qu'une banderole soit fixée sur les fenêtres de la mairie. Comme quoi tout est possible ! (voir mon article du 2 octobre 2008: un refus de banderole bien mal venu).

CDLXXII : Une superbe restauration de façade : le "temple de la visitation Sainte-Marie"

 Le temple de la Vistation Sainte-Marie, 17 rue Saint-Antoine, comparaison de deux vues prises le 15 février 2007 et le 6 avril 2009.

Le 4e arrondissement possède un lieu de culte au nom bien étranger : "Le temple de la Visitation Sainte-Marie". Quand on sait la profondeur du culte marial dans la religion calviniste, ce nom peut surprendre. La façade de cet édifice religieux a été restaurée en 2008.

Cette chapelle a été bâti entre 1632 et 1634 pour les soeurs du couvent des Visitandines. L'ordre de la Visitation avait été créé quelques années plus tôt en 1610 à Annecy par François de Sales. Cette chapelle est une des plus belles constructions religieuses de François Mansart. C'est un des bâtiments à coupoles typiques du Paris de cette époque (je pense notamment à l'église du Val-de-Grâce commandée par Anne d'Autriche, la chapelle de la Sorbonne pour Richelieu et pas très loin de là l'église Saint-Paul Saint-Louis construite par les Jésuites). A l'intérieur on peut admirer un décor qui reste très baroque :

Le couvent des Visitandines fut supprimé à la la Révolution (avec la fermeture de toutes les congrégations monastiques). Les turpitudes de notre Histoire nationale firent que ce bâtiment qui par son esprit baroque était une des oeuvres caractéristiques de la Contre-Réforme catholique fut attribué en 1802 au culte réformé : le décor ne correspondait pourtant pas aux recommandations de Calvin mais comme tous les temples calvinistes avaient été détruits sous Louis XIV, il fallait bien que les "Huguenots" puissent enfin avoir des lieux de prière avec la reconnaissance d'un grand acquis du Consulat : la liberté de choisir sa religion et de l'exercer.

La façade du temple de la Visitation Sainte-Marie était dans un triste état comme on le voit sur la photo prise ci-dessus en 2007. Elle a connu d'importants travaux comme on le voit sur la photo ci-dessous :

 

Une photo du Temple de la Visitation Sainte-Marie prise le 23 décembre 2007

Les travaux se sont achevés fin 2008 ce qui nous a permis en cette année 2009 de profiter de cette magnifique façade que l'on peut admirer lorsque l'on remonte la rue Saint-Antoine. Il faut notamment admirer les trophés qui ont retrouvé les consoles placées autour de la coupole et le magnifique fronton situé au-dessus du portail principal :

Espérons que la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis qui est dans un triste état (voir les nombreux articles que j'ai consacré à la question) et qui est elle aussi située rue Saint-Antoine connaîtra elle aussi une aussi superbe restauration. La majorité du 4e s'est engagée à ce que les travaux soient finis avant la fin de la mandature en mars 2014. Il ne reste donc qu'un peu plus quatre ans et demi !

En ce jour de la glorieuse assomption de la Vierge Marie j'ai une pensée toute spéciale pour mon ami Lionel auquel je dédis cet article !

CDLXIII : Hôtel de Fieubet : une aile dans un goût très "baroque" qui date de Napoléon III

A l'angle entre le quai des Célestins et la rue du Petit-Musc, l'Hôtel de Fieubet présente une aile au goût incroyablement baroque qui tranche avec le style plus "classique" du reste de l'Hôtel. On peut s'en convaincre en le longeant par la rue du Petit-Musc :

Cette aile présente un décor incroyablement surchargé avec des "atlantes" :

des mascarons avec des figures féminines...

Un lion... 

et même un soleil dans les demi-lunes qui surmontent les fenêtres supérieures :

Ce décor ne date pas du XVIIe. En effet, il est dû en grande partie au XIXe siècle. Il semble que des travaux avaient été entrepris dès l'époque de Napoléon Ier comme on peut le voir dans un détail de la façade :

 Il est écrit Boula de Mareuil de Colombier d'Orvil de 1813 à 1816.

L'origine est en fait beaucoup plus récente. En effet, dans le guide de Danièle CHADYCH, Le Marais, éditions Parigramme, page 196 (voir mon article du 17 janvier 2009) on peut lire :

"En 1857, le comte Pierre-Marie-Joseph-Adrien de La Valette, homme d'affaires, financier, créateur du journal L'Assemblée nationale, acquit cet hôtel particulier. Il le fit transformer par l'architecte Jules Gros, élève de Labrouste, qui ajouta une profusion d'ornements, des cariatides, des statues, des balustrades et couronna l'édifice d'un lanternon. En 1865, faute d'argent, les travaux furent suspendus."

Cette aile de l'Hôtel de Fieubet n'est donc pas caractéristique du "vrai" baroque. Elle reflète tout le bon goût et la sobriété du style à la mode pendant le règne de Napoléon III (1852-1870).

CDXXXVI : 10 juillet 1559 : il y a 450 ans jour pour jour Henri II expirait dans le 4e arrondissement.

La rue des Tournelles est une des rue située à l'extrémité Nord-Est du 4e arrondissement (elle se prolonge dans le 3e).

Elle porte le nom du palais des Tournelles qui se trouvait au Nord de la rue Saint-Antoine au niveau de l'actuelle place des Vosges. Cette résidence avait commencé à être construite sous le règne de Charles V (1364-1380). En effet, la construction par ce dernier d'une nouvelle enceinte située plus à l'Est que celle de Philippe Auguste permettait à cette partie de l'actuel 4e arrondissement d'être protégée. L'actuelle rue des Tournelles était située à l'intérieur de ce rempart.

Le palais des Tournelles avait pour origine une maison champêtre possédée par Pierre d'Orgement, Chancelier de France et du Dauphiné qui y mourût en 1389. Au début du XVe siècle l'Hôtel passa dans la famille d'Orléans (qui descendait d'un des fils de Charles V). Elle servit de lieu de résidence au représentant du gouvernement anglais à partir de 1420 lors de l'occupation de Paris pendant la guerre de 100 ans. L'Hôtel fût considérablement agrandi par le duc de Bedford, qui était régent au nom du jeune roi Henri VI d'Angleterre.

Après la libération de Paris en 1436, Charles VII rendit la partie la plus ancienne de cette résidence à la famille d'Orléans-Angoulême. A la mort de Louis XII, c'est justement François d'Orléans-Angoulême qui devint roi de France en 1515. L'Hôtel était donc la propriété personnelle de François Ier avant même qu'il ne devienne roi de France. A cette époque, l'Hôtel dit des Tournelles était un ensemble composite de bâtisses construites à différentes époques comme on peut le comprendre avec cette gravure (qui est peut-etre très imaginaire). On y voit à droite l'actuelle rue Saint-Antoine et à l'arrière-plan à droite les tours de la Bastille puis le faubourg Saint-Antoine.

Henri II succéda à son père François Ier en 1547. C'est, avec son père, un de nos grands rois de la Renaissance française, même si le raidissement à l'égard des Protestants annonce le temps difficile des Guerres de religion.

 

Henri II, par François Clouet, musée du Louvre.

Henri II affectionnait particulièrement la résidence qui avait pris le nom de "palais des Tournelles" (certainement en raison de la présence de tours toutes proches dues à la présence de l'enceinte de Charles V). Il commanda des transformations à l'un des plus grands architectes de l'époque, Philibert de l'Orme.

A l'occasion de l'inauguration du portail d'honneur, le roi donna une fête dans ce palais. Elle se déroulait rue Saint-Antoine, voie très large  qui était située juste devant le palais des Tournelles. Derrière ce palais, on trouvait un vaste parc comme on peut l'apercevoir sur cette autre reconstitution :

Ce tournoi du 30 juin est décrit par Ivan CLOULAS dans sa biographie d'Henri II (page 590) : "L'ambiance du tournoi était exaltante. Malgré sa fatigue, le roi exige de subir le triple assaut que la règle réserve à chaque tenant. Il faut obéir. Le duc de Nemours puis le duc de Guise se mesurent à Henri qui remporte l'avantage. Un troisième adversaire se présente : c'est le comte Gabriel de Montgomery [...] Les deux cavaliers se heurtent mais la victoire est indécise. Dans les tribunes, les courtisans se lèvent déjà pour partir. Mais le roi réclame une seconde passe de son adversaire. On lui fait remarquer que ce serait violer la tradition. "Je veux ma revanche, réplique-t-il, avec force. Il m'a fait branler sur ma selle et quasi quitter les étriers"."

Une seconde joute a donc eu lieu et cette fois, les lances se brisent... Un morceau s'est enfoncé au-dessus du sourcil droit du roi. Il ne se relèvera pas.

Il est transporté dans son lit du palais des Tournelles. Après avoir semblé se remettre les 3 et 4 juillet, son état se dégrade. La fièvre monte. Un abcès s'est formé dans la tête comme le révèlera l'autopsie. Le 10 juillet à une heure de l'après-midi le roi expire... François II âgé de 12 ans devient roi. Il ne règnera qu'un an.

La mort de Henri II, Dessin Jean-Jacques PERISSIN (1536-1617) gravé par Jacques Tortorel.

La veuve d'Henri II, Catherine de Médicis, est effondrée. En 1564, elle ordonne la destruction de ce palais dont il ne reste rien mis à part le nom de la rue des Tournelles et plus au nord dans le 3e arrondissement la rue du "Parc royal".

Laissé à l'abondon pendant plusieurs dizaines d'années, le terrain sera lôti sous Henri IV (roi de 1589 à 1610) : il décidera d'y faire construire la "place royale" qui est aujourd'hui devenue la place des Vosges (à propos de cette place, voir l'article du 26 octobre 2008).

Sources :

- Danielle CHADYCH, Le Marais, Parigramme, 2005. (voir article du 17 janvier 2009).

- Ivan CLOULAS, Henri II, Fayard, 1985.

- pour le portrait d'Henri II le site portrait-renaissance.fr

- pour la gravure de la mort de Henri II, le site Utpictura 18

- pour les autres gravures, mes archives personnelles.