L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MDCCLXX : La nef de Paris dans le 4e (22e volet) : une nouvelle version de la Monarchie de Juillet sur la fontaine de la rue Charlemagne

Voici le 22e volet de la série consacrée aux représentations de la nef de Paris dans le 4e arrondissement. On peut la voir sur la curieuse fontaine située rue Charlemagne à la hauteur de la rue des Jardins Saint-Paul. Cette nef apparaît dans le fronton supérieur :

La datation de cette nef est très facile puisqu'il suffit de lire l'inscription situé le linteau soutenu par les deux pilastres à la base du fronton :

La nef date donc de 1840. Il s'agit donc de la version de la Monarchie de Juillet que l'on peut voir à plusieurs endroits du 4e arrondissement : une curieuse embarcation avec à la fois des voiles et des rames :

On trouve une version très proche :

• sur le Pont-Marie (article du 12 avril 2012)

MDCCXLVIII : La Guillotine est passée à plusieurs reprises dans le 4e arrondissement de 1792 à 1832

En lisant cet été, Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, mon attention a été attirée par une note en bas de page (page 1146 de l'édition Quarto Gallimard) à propos de la localisation de la Guillotine.

En effet, la plupart des amateurs d'Histoire sont habitués à l'image de la guillotine dressée sur l'actuelle place de la Concorde puisque c'est à cet endroit que Louis XVI puis Marie-Antoinette ont été exécutés en 1793.

Je ne savais pas que la guillotine avait été "inaugurée" place de l'Hôtel de Ville avec une 1ère utilisation le 25 avril 1792 pour la décapitation de Jacques Nicolas Pelletier, un criminel qui avait été arrêté en 1791 pour avoir violemment attaqué à coups de couteau un passant pour le voler.

La guillotine est restée place de l'Hôtel de Ville jusqu'au 21 août 1792. Après avoir erré entre la place du Carrousel et l'actuel place de la Concorde, elle est revenue brièvement à la limite du 4e arrondissement du 9 juin 1794 (elle a été installée place de la Bastille) jusqu'au 27 juillet 1794 date à laquelle est repartie place de la Concorde. Le poète André Chénier, guillotiné le 25 juillet 1794 semble faire partie de ceux qui ont été exécutés à cet endroit.

De novembre 1794 à mai 1795, la guillotine était revenue place de l'Hôtel de Ville. En effet, c'est à cet endroit qu'ont été guillotinés Jean-Baptiste Carrier le responsable des massacres et des noyades de Nantes (le 16 décembre 1794) puis Antoine Fouquier-Tinville l'impitoyable procureur du tribunal révolutionnaire (le 7 mai 1795).

Après la Révolution, la guillotine est repassée place de l'Hôtel de Ville jusqu'en 1832, date à laquelle elle a été déplacée  à la barrière Saint-Jacques (actuel place Saint-Jacques dans le 14e arrondissement). Le "rasoir national" a par la suite connu plusieurs localisations mais n'est jamais repassé par le 4e arrondissement.

La dernière exécution publique a eu lieu en France à Versailles le 17 juin 1939 pour la mise à mort du sécucteur Eugène Weidmann. Une foule en grande partie composée de femmes assistait au spectacle. Pour mieux voir la scène, les journalistes s'étaient hissés dans des arbres. Certains avaient apporté du champagne pour fêter l'occasion !  Ecoeuré  par ce voyeurisme (qui donne certainement une idée de l'ambiance qui devait exister pour certaines exécutions plus ancienne), le président du Conseil de l'époque Edouard Daladier demanda que la guillotine soit désormais utilisée dans une cour de prison.

Le dernier guillotiné s'appelait Hamida Djandoubi. Il a été exécuté le 9 septembre 1977 à la prison des Baumettes à Marseille. 

La peine de mort a été abolie le 9 octobre 1981.

 

MDCCLXVII : Un souvenir du bombardement aérien du 12 avril 1918

Voici un article que j'écris à propos d'une plaque d'immeuble que l'on peut voir sur l'immeuble situé 12 rue de Rivoli.

J'ai remarqué cette plaque depuis fort longtemps, mais j'en ai appris beaucoup plus récemment. En effet, je pensais qu'il s'agissait d'une évocation d'un bombardement par la "Grosse Bertha", le canon placé par les Allemands au Nord de Paris au cours du printemps 1918 (un sujet dont je reparlerai très bientôt).

Or, pour un sujet en relation avec Londres pendant la 1ère Guerre mondiale que j'ai préparé pour mes élèves, j'ai découvert que la capitale britannique avait elle  subi plusieurs bombardements aériens pendant la 1ère Guerre mondiale. On était bien sur loin du Blitz de 1940/1941 mais Londres a subi de nombreux dommages causés d'abord par des Zeppelins, puis par des bombardiers de plus en plus puissants : les Gothas G-V mis au point au cours de l'année 1917. On peut voir sur cette page du site militaryfactory.com à quoi ressemblait cet avion.

Je me suis alors rendu compte que la plaque située au 12 rue de Rivoli ne mentionnait pas des tirs de canons mais des "torpilles". Une petite recherche m'a alors fait comprendre qu'il s'agissait là aussi d'un bombardement aérien dû à des Gothas G-V. J'ai trouvé à ce sujet un article très bien fait sur le site ClippCity "Le 12 rue de Rivoli, pulvérisé par une bombe".

On y apprend que le bombardement a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 avril 1918. Le Journal Le Figaro du 13 n'a cependant pas mentionné le lieu du sinistre :  "La consigne très sage étant de ne donner en dehors des communiqués, aucun renseignement sur les points de chute, le nombre des bombes ou leurs effets, nous nous bornons à ces communiqués et nos lecteurs, nous le savons, approuveront notre réserve". 

Voici une photographie qui montre l'aspect du 12 rue de Rivoli après le bombardement :

J'ai aussi trouvé un article très intéressant sur le site de photo Vergue.com. On peut y voir une photographie de ce que nous appelons aujourd'hui le "terre-plein Saint-Paul" : on peut observer une vespasienne complètement éventrée mais aussi les effets du bombardement sur l'immeuble situé à la pointe Rivoli/rue François Miron. On y apprend aussi que ce sont deux Gothas G-V qui avaient réussi à franchir les lignes aériennes françaises en fin de soirée et qui étaient passés sur le 4e arrondissement vers 10h10 du soir.

Cela m'a permis de trouver sur un 3e site une page qui détaille très précisément l'intervention des pompiers sur le site de la Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris. On y découvre que le bombardement a précisément eu lieu à 10h19 et une mine d'informations sur le déroulement des opérations de secours.

Le bilan de ce bombardement a été très lourd (27 morts et 72 blessés) car une des bombes avait éventré une conduite de gaz. Toujours d'après le site de la Brigade de sapeurs-Pompiers, 1 233 personnes ont été blessées par des bombardements allemands sur Paris entre 1914 et 1918 et 522 en sont mortes.

Cela nous rappelle combien les bombardements sont particulièrement affreux pour les civils. On ne peut bien sûr qu'avoir une pensée pour les Syriens qui subissent une telle situation depuis plusieurs années.

 

 

MDCCLXV : Rénovation du TEP Charlemagne. Tant pis pour l'enceinte de... Philippe Auguste ?

Avant le TEP (Terre Education Physique) Charlemagne, ça ressemblait à ça : les deux photographiques qui ouvrent cet article. On remarquera qu'on pouvait y faire du sport et qu'on pouvait en même temps profiter de cette vue assez magique sur le tronçon le mieux conservé de l'enceinte de Philippe Auguste (voir l'article que j'avais publié le 19 juillet 2008)

Depuis, il y a eu un projet de rénovation du terrain en partie issu d'un projet présenté au Budget Participatif ==> voir le lien suivant. La fiche faisait apparaître un impact social et un impact environnemental très positifs mais elle ne précisait rien concernant ce que peuvent ressentir les Parisiens qui sont simplement amoureux de la beauté de leur Patrimoine.

Je laisse chacun juge de l'esthétique final du projet que l'on peut découvrir progressivement en ce moment (les travaux sont presque achevés) :

 

Je pense pouvoir me ranger dans ceux pour lesquels le sport est vraiment important. Cependant cela n'empêche pas aussi de prendre conscience que ce morceau de l'enceinte de Philippe Auguste est gravement enlaidi par cet aménagement.

Dans une réunion organisée à propos de la place Teilhard de Chardin en juin dernier, le maire du 4e avait parlé de "merveilles" à propos du petit morceau des fondations de l'enceinte de Charles V trouvé au cours de l'année. Le mot "merveilles" était à mon avis un peu excessif. On peut cependant être surpris qu'il soit fier de ce nouvel aménagement dans un lieu que lui je trouve vraiment merveilleux (je suis particulièrement sensible au XIIe siècle sur lequel je me suis spécialisé pendant mes études mais je pense ne pas être le seul à apprécier ce lieu)

Des aménagements sportifs pourquoi pas donc, mais quel besoin des poteaux très moches et de ces filets qui sont si proches du mur ?

Le pire est ce petit édicule qui a été accollé contre la muraille et qui en gâche toute la majesté.

Bref, je ne suis pas du tout, du tout, content...

 

MDCCLXIV : Le 9e vide-grenier annuel du 4e arrondissement se tiendra dimanche 25 septembre 2016 avec un périmètre réduit

Je publie chaque année un article pour annoncer une manifestation à laquelle je suis très attaché : le Vide-Grenier organisé par le Conseil de Quartier Saint-Gervais en partenariat avec une association à vocation solidaire (cette année comme en 2014 et en 2015, l'association Saint-Vincent).

L'édition 2016 de ce vide-grenier est la 9e : elle se tiendra le dimanche 25 septembre. Cependant pour des raisons de sécurité (que l'on peut comprendre vu l'actualité tragique cet été à Nice), le périmètre a été sensiblement réduit suite à une décision prise il y a peu. Voici le message qui a été envoyé par les organisateurs aux personnes qui devaient avoir un stand sur la place Saint-Gervais :

"La Mairie et la Préfecture de police viennent de nous informer qu'il ne sera pas possible d'organiser le vide-greniers, ce dimanche 25 septembre, sur la place Saint-Gervais, pour des raisons liées au plan Vigipirate renforcé.

Une tolérance est seulement acceptée pour la place Baudoyer, les rues des Barres et du Grenier-sur-l'Eau : seuls les bénéficiaires d'emplacements déjà attribués sur les dites place et rues pourront donc s'installer".

Espérons qu'en 2017, avec la possibilité de réfléchir plus en amont aux problèmes de sécurité -qui il faut le craindre se poseront toujours- une solution qui permettra d'accueillir davantage de stands pourra être trouvée. En effet, ce vide-grenier, réservé  il faut le rappeler aux seuls habitants du 4e, est chaque année un succès qui permet aux habitants de se retrouver dans un moment de grande convivialité. La demande est donc forte et la place Saint-Gervais représentait une partie non négligeable de la part des stands attribués.

Espérons aussi que l'édition 2016 sera quand même un succès !

MDCCLXII : Les associations du 4e : l'association Euterpia - Les Muses Galantes et le programme des concerts à l'église des Billettes "La cantate des Muses"

En ce samedi 17 septembre 2016, j'ai fait ma tournée annuelle au forum des associations du 4e (un événement que je n'ai pas manqué depuis 2008). J'ai décidé cette année de m'intéresser plus précisément à certaines associations afin de mieux les faire connaître aux lecteurs de l'Indépendant du 4e.

Je commence donc cette série qui va occuper plusieurs articles par une association qui a son siège à la maison des associations du 4e arrondissement : l'association Euterpia - Les Muses Galantes.

Cette association organise des concerts dans un lieu que je connais bien (puisque j'ai habité juste à côté pendant près de 20 ans) :   l'église des Billettes située 22 rue des Archives. Ce sont des concerts de musique baroque sur les instruments anciens interprétés par les solistes et l'orchestre de l'ensemble des Muses Galantes de Louise Audubert.

Les concerts ont lieu un samedi par mois à 17h. Voici les dates et le programme des quatre concerts de la fin de l'année 2016 :

• samedi 24 septembre 2016 : C. GRAUPNER, Cantate "Aus der Tiefe rufen wir zu dir" /  GWV 1113, J.D. ZELENKA, Sinfonia a 8 Concertanti ZWV 189 /J.S. BACH, cantate "Allein zu dir, Herr Jesu Christ", BWV 33

• samedi 22 octobre 2016 : D. BUXTEHUDE, Cantate "Jesu meine freude" Bux WV 60 / J.F. FASCH, ouverture pour trompette, deux hautbois et cordes, FWV : D4 / J.S. BACH, Cantate "Wo soll ich fliehen hin", BWV 5.

• samedi 12 novembre 2016 : G.F. HAËNDEL, Chandos ad Anthem "As Pants the Hart for cooling Streams", pour solistes et orchestre HWV 251b / G.A. BENDA, Concerto pour flûte / J.S. BACH, cantate "Was Gott tut, das ist wohlgetan", BWV 99

• samedi 17 décembre 2016 : F. DURANTE, "Magnificat" pour solistes et orchestre / G.F. HAËNDEL, Concerto pour cors, hautbois, basson et cordes / J.S. BACH, Cantate "Dazu ist erschienen der Sohn Gottes" BWV 99.

Prix des places de 10€ (étudiants et chômeurs) à 20€. Gratuit pour les moins de 10 ans.

Pour en savoir plus : www.euterpia.org

MDCCLX : Présentation samedi 17 Septembre à 11h du projet d'aménagement de la place Saint-Gervais

 Voici une des photographies qui accompagnaient un des premiers articles parus sur ce blog (article du 15 août 2008). Cet article concernait la superbe façade de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais.

J'ai consacré, depuis, de nombreux articles à cette église (notamment pour regretter l'arrêt total des travaux de la tour-clocher qui est entourée d'échafaudages depuis près de 5 ans* !)

Je tenais à signaler qu'à l’occasion des « Journées du patrimoine », Pierre COLBOC, architecte, Président de « Marais Quatre », se propose de présenter un projet d'aménagement de la place située devant cette église et qui sera soumis au vote du budget participatif.  

Le rendez-vous est prévu le Samedi 17 septembre à 11H sur les marches de l’église Saint Gervais.

Il s'agit de transformer la place Saint-Gervais pour mieux mettre en valeur la façade de l'église. Le projet a été déposé le 13 mai 2016 par l’Atelier de co-construction Autre et retenu en vue du vote d’adoption du budget participatif du IVème arrondissement.

Cela fait des années que le Conseil de quartier Saint-Gervais (auquel j'ai appartenu de 2008 à 2013) souhaite aménager cette place. Si cela pouvait être fait grâce à ce projet de Pierre Colboc, ce serait formidable.

 Je ne pourrai malheureusement pas être présent à cette présentation du samedi 17 septembre car j'ai un rendez-vous professionnel prévu à 10h30 dans mon établissement scolaire et donc je ne pourrai pas être dans le 4e avant 12h/12h30.

 

* Voir aussi les articles suivants :

• 4 septembre 2009 : L'orme de Saint-Gervais
• 25 avril 2009 : Eglise Saint-Gervais-Saint-Protais : le tombeau d'un des plus puissants personnages du XVIIe siècle
• 21 janvier 2009 : Les stalles de Saint-Gervais-Saint-Protais : un riche témoignage de la vie quotidienne il y a cinq siècles
• 20 février 2010 : Une statue anonyme dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais : le curé d'Ars
• 19 juillet 2012 : Les anges du 4e (11e volet) : deux anges d'un artiste un peu oublié à l'occasion d'un anniversaire.

 

MDCCXLVIII : Financement de restauration patrimoine cultuel à Paris : des avancées mais qui méritent des éclaircissements.

Cela fait des années que je peste sur ce blog contre les échaudages qui ornent le superbe clocher de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, une des tours médiévales les plus hautes du 4e arrondissement (à l'exception des tours de Notre-Dame). Ces échafaudages sont en place depuis 2011, c'est-à-dire bientôt  5 ans (voir mon article du 5 décembre 2012 "Les échafaudages de la tour de Saint-Gervais ne disparaîtront pas avant 2014 !"). Je rappelle que des crédits de rénovation de cette tour ayant été brutalement annulés, les échafaudages ont été installés mais les travaux de rénovation de la tour n'ont jamais été lancés avant 2014... ni même après. Du coup ces échafaudages que l'on peut voir depuis la place Baudoyer où se trouve la mairie du 4e n'ont pas bougé depuis :

Je fais partie de ceux qui affirment qu'il faut arrêter avec la démagogie et  faire croire qu'il est possible de "raser gratis". Les finances de la ville de Paris sont dans un tel état qu'il n'est pas possible de financer les restaurations de tous les édifices cultuels qui en ont besoin. Aussi je fais partie de ceux qui depuis des années demandent que les mécènes et des annonceurs puissent participer à ce financement (voir notamment mon article du 1er décembre 2013 : "Un intéressant exemple de co-financement des travaux de restauration rue Saint-Antoine" [Voir la phrase de conclusion])

J'ai été ravi d'apprendre l'annonce par la Ville de Paris d'un plan lancé le 10 avril 2015 pour la rénovation des bâtiments religieux. Il était prévu dans le cadre du projet de mandature, jusqu'en 2020,  que la Ville finance 80 millions, 10 millions par l'Etat et 20 millions par des financements externes.

J'ai toujours été favorable à l'installation de bâche publicitaire sur les édifices religieux comme l'a fait l'Etat pour la rénovation du Palais de Justice (voir mon article du 1er avril 2011)  ou comme cela se fait parfois à l'étranger.

Cependant, lors du Conseil d'arrondissement de début juillet 2016, l'élue UDI-MODEM, Fadila Mehal a attiré l'attention de la Ville (voir enregistrement sur le lien vers Youtube suivant) concernant des dérives qui semblent possibles à l'occasion de la rénovation des églises Saint-Eustache, des Augustins et de la Madeleine :

• le financement publicitaire semble se substituer totalement au mécénat, notamment participatif.
• alors que le financement privé ne devait représenter que 18% des budgets de restauration, le niveau atteint dans les trois opérations lancées en juillet 2016 est plutôt proche du quart. Cela mérite au moins un débat.
• le caractère assez flou concernant les visuels des publicitaires qui seront installés sur les édifices cultuels. La Ville semblait ne plus vouloir consulter l'affectataire cultuel d'après les conventions présentées au Conseil de Paris.

Il peut y avoir des visuels qui peuvent être très beaux mais qui n'ont pas forcément leur place sur un édifice religieux. Je pense par exemple à cette  publicité que l'on pouvait voir sur un immeuble en rénovation à New York en 2005 :

Certains pourraient considérer qu'il s'agit d'une version un peu décalée du Ecce Homo de la Semaine Sainte mais je ne suis pas sûr que tous les membres du clergé soient d'accord avec cela. Il paraît en tout cas important qu'ils soient consultés.

 En tout cas, j'espère que très bientôt les travaux de restauration de la tour de Saint-Gervais-Saint-Protais vont être financés, lancés... et achevés.

 

MDCCXLVII : Le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah : plusieurs questions posées par les élèves à ce sujet.

Depuis la création de ce blog, j'ai déjà consacré plusieurs articles au Mémorial de la Shoah. Alors que nous commémorons aujourd'hui la râfle du Vel d'Hiv qui a eu lieu les 16 et 17 juillet 1942, je tiens à publier un article à un lieu de Mémoire de ce mémorial : la "Mur des Noms" qui se trouve dans la cour du Mémorial. Il comporte les noms des 76 000 juifs de France (dont 11 500 enfants) qui ont été déportés en Allemagne entre 1942 et 1944. Une grande partie d'entre eux ont été assassinés dans les camps d'extermination.

Plusieurs remarques pour comprendre l'organisation de ce mur (questions que posent souvent les élèves quand pendant les visites de ce Mémorial) :

Les noms sont rangés par année ce qui fait que pour retrouver une personne déportée il faut regarder les trois années pendant lesquelles la déportation de France a eu lieu :

 Certains noms sont effacés (ce qui suscite de très nombreuses questions). Il s'agit la plupart du temps de noms qui étaient mal orthographiés et pour lesquels les graveurs ne pouvaient le réécrire car il n'y avait pas assez d'espace. Les noms ont donc été maqués et réécrits dans une rubrique qui apparaît en fin de de liste dans une rubrique intitulée "noms modifiés" :

Autre question souvent posée par les élèves. Les noms qui apparaissent sur ce mur sont-ils uniquement ceux de personnes qui ont été arrêtées en raison de leur appartenaient à la communauté juive. Je peux répondre à cette question grâce à mon histoire familiale : avec le cas père de mon parrain. Né à Paris, il était originaire de la communauté juive d'Alsace et marié à une femme catholique. Déporté à Buchenwald (où il était devenu l'ami de Marcel Bloch plus connu sous le nom de Marcel Dassault), son nom apparaît sur le mur des noms. Il considérait personnellement qu'il avait été arrêté et déporté en raison d'acte de sabotage (il faisait sauter des trains dans la région de Chalon sur Saône). Certains noms qui apparaissent sur le mur des Noms sont ainsi ceux de personnes qui ont été déportées car elles étaient juives mais aussi pour des raisons politiques ou des faits de résistance (on peut d'ailleurs signaler que dans le camp de Buchenwald, Marcel Dassault ne portait pas l'étoile jaune mais le triangle rouge des prisonniers politiques).

Enfin la question ultime -et peut-être la plus importante- posée par les élèves concerne le sort de ces 76 000 déportés. Ils ne sont pas tous morts : 2 500 d'entre eux sont revenus en France après la Libération des camps en 1945 et le mur ne permet pas de savoir s'il s'agit de déportés qui ont été assassinés dans les camps ou qui ont réussi à survivre. Tel est le cas de Simone Jacob, devenue par la suite Simone Veil et aussi du père de mon parrain.

Rappelons pour finir qu'une majorité de juifs vivant en France n'ont pas été déportés. Cela est en partie dû à ceux qui ont risqué leur vie pour aider et cacher les Juifs : les "Justes" dont les noms apparaissent sur un autre mur, celui qui longe le Mémorial de la Shoah (voir mon article du 9 novembre 2011).

 

MDCCXLV : Le choix de la proximité de la Région pour être représentée dans les Conseils d'administration des lycées franciliens.

En ce qui concerne le suivi des lycées par la région Île-de-France, je pense ne pas être caricatural en affirmant que la précédente majorité (de 1998 à 2015) n'a pas toujours été à la hauteur, notamment en ce qui concerne les besoins en investissement dans les lycées du cœur de Paris.

La nouvelle présidente de région depuis la fin de l'année 2015, Valérie Pécresse s'est engagée à s'intéresser vraiment aux attentes des lycées, notamment en ce qui concerne les énormes besoins d'investissements qui apparaissent dans de nombreux établissements. Dans ce but, elle a pris une décision que je tiens à signaler.

Alors que la région Ile-de-France compte plus de 600 lycées et que dans chaque lycée, la région a droit à être représentée par deux représentants, la région ne comptant que 209 conseillers régionaux, il est donc difficile à ceux-ci d'être présents dans tous les lycées (pendant la longue mandature de M. Huchon comme président de région certains lycées ont très rarement vu le représentant de celle-ci venir siéger). De plus, il a été décidé de ne pas faire siéger les conseillers d'opposition. Ceux qui s'en offusquent, oublient que le Front National compte des élus au Conseil régional et auraient été les premiers à vilipender le fait que Mme Pécresse nomme des conseillers FN pour la représenter dans les Conseils d'administration de certains lycées. Il a donc été décidé de ne nommer dans ces instances délibératives que des représentants de la majorité régionale qui réunit LR, l'UDI et le MODEM (soit 121 élus).

La décision prise consiste donc à nommer dans les conseils d'administration des représentants qui ne sont pas tous des conseillers régionaux mais qui sont des personnalités qui peuvent servir de relais aux besoins exprimés par les administrations, les lycéens, les parents et les équipes éducatives des différents établissements. Ces représentants ont vocation à répondre à un souci de proximité qui n'est possible que par une présence réelle et non pas seulement épisodique dans les Conseils d'administration. C'est dans cet esprit que j'ai accepté d'être le représentant de la région au conseil d'administration du lycée Sophie Germain, aux côtés de Vincent Roger qui lui est Conseiller régional. Le but n'est pas de promettre que la nouvelle majorité régionale va répondre à toutes les demandes exprimées par les lycées (les contraintes budgétaires particulièrement fortes ne le permettent pas ) mais en tout cas d'apporter des réponses qui peuvent être positives ou négatives. Telle est de mon point de vue le sens de mon implication dans ce rôle.

Je n'ai pas écrit cet article pour m'excuser d'être représentant de la région au Conseil d'administration du lycée Sophie Germain mais pour répondre aux interrogations que cela a pu susciter chez certains et surtout pour expliquer la volonté de réelle proximité de la majorité régionale actuelle. Je ferai tout pour que cet état d'esprit perdure et ceux qui lisent ce blog depuis 2008 savent que j'ai un minimum de suite dans les idées quand je m'engage dans une voie.