L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CXXIII : Eté 2008 : Un splendide come back

C'est avec un énorme plaisir qu'au cours de cet été, j'ai retrouvé un de mes monuments préférés du 4e arrondissement. (J'avais déjà écrit un article sur le 4e que j'aime à son sujet). Pour moi qui passe mon 13e été dans le 4e arrondissement, quelle joie de retrouver les effets de lumière, notamment le soleil couchant, sur cette tour du XVIe siècle ! Cela fait de très nombreuses années qu'elle était masquée par de tristes échafaudages.

Cette tour a été édifiée au début du XVIe siècle, entre 1509 et 1522. Les Parisiens ont en effet mis beaucoup de temps à renoncer au style gothique. Elle est le vestige de l'église Saint-Jacques-de-la-boucherie détruite à la Révolution.

Les travaux de restauration ont été beaucoup plus longs que prévus car il a fallu remplacer plus de 600 tonnes de pierre en mauvais état. D'ailleurs, les travaux ne sont pas complètement finis puisqu'on peut encore voir l'atelier des sculpteurs de pierre situé dans la partie Est du square :

Les tailleurs de pierre se sont approvisionnés à la carrière de Saint-Leu-d'Esserent dans l'Oise, c'est-à-dire à l'endroit d'où provenaient les pierres utilisées au XVIe siècle. Par exemple, les statues de Saint-Roch et Saint-Léonard ont complétement été remplacées. Les autres pierres ont été nettoyées par micro-abrasion. Le rendu est vraiment magnifique.

Après la série sur les statues de l'Hôtel de ville -qui est loin d'être finie- , je pourrai me consacrer à une nouvelle série consacrée à celles de la Tour Saint-Jacques.

Les travaux s'achèveront en 2009. Le coût total est de 8,3 millions d'Euros pris en charge pour moitié par la Ville et pour moitié par l'Etat. Prochain gros chantier dans l'arrondissement : la restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis.

CXXII : Les élus du 4e au Conseil de Paris

J'ai profité des vacances pour aller assister à une séance du Conseil de Paris le lundi 7 juillet. Même s'il faut un peu insister pour pouvoir accéder aux tribunes du public, les séances sont ouvertes à tous. Elles se tiennent en général un lundi et un mardi par mois (avec relâche bien sûr au mois d'août).

L'un des intérêts était de voir nos élus du 4e arrondissement siégeant au sein du conseil de Paris comme on peut le voir sur la photo ci-dessus :

- désignée par le 1 : Dominique Bertinotti, la maire du 4e arrondissement, siège au centre gauche.

- désigné par le 2 : Christophe Girard (derrière Anne Hidalgo) siège au 1er rang car il est adjoint chargé des affaires culturelles.

- désigné par le 3 : Vincent Roger qui a fait son entrée au Conseil de Paris en mars et qui siège à droite au sein du groupe UMP.

CXXI : Les statues de l'Hôtel de ville (12e volet) : Regnard

Voici le 12e volet de la série des statues de l'Hôtel de ville. J'ai pu prendre cette photo grâce à l'appareil photo que mes amis m'ont offert pour mon anniversaire fin juillet. Le zoom est beaucoup plus puissant, ce qui me facilite certaines prises de vue. Par exemple, ici, la statue de Regnard est située tout en hauteur côté rue de Lobau. (Je les remercie donc pour ce cadeau très utile). De plus, répondant à plusieurs demandes,j'ai décidé de réduire la taille du tag "lindependantdu4e.typepad.fr" pour que l'on puisse mieux apprécier les photos.

Jean-François Regnard est né le 7 février 1655 à Paris. Il était le fils d'une famille de riches marchands des Halles. Il était assez aisé puisqu'il avait une charge de trésorier de France.

C'était un grand voyageur. Le navire qui le transportait en Méditerranée a été intercepté par des corsaires et il a été vendu comme esclave à Alger en 1678. Après, avoir été racheté par sa famille, il a voyagé dans toute l'Europe centrale et du Nord. Il a écrit un Voyage en Laponie. Une destination prisée à l'époque puisque j'ai déjà signalé que Clairaut s'y est rendu quelques décennies plus tard.

C'est avant tout un écrivain et dramaturge français qui a été considéré comme le seul digne successeur de Molière. Le pourtant très acerbe Voltaire a déclaré à son propos : « Qui ne se plaît point aux comédies de Regnard, n’est point digne d’admirer Molière. » Cependant, même sa pièce qui la rendu célèbre à l'époque, Le Joueur,  représentée pour la 1ère fois en 1696 ne me semble pas être passée à la postérité. La seule pièce qui aît encore été réimprimée récemment (en 2002) est Le légataire universel (une pièce de 1708) aux éditions "L'avant Scène Théâtre".

A retenir que Regnard était un défenseur de la cause des femmes : il écrivit Une satire contre les maris en réponse à la Satire contre les femmes de Boileau.Jean-François Regnard est mort au château de Grillon, près de Dourdan le 4 septembre 1709.

La rue Regnard est une toute petite rue du 6e arrondissement. Elle est située juste à côté du théâtre de l'Odéon.

Source : l'article de Wikipédia.

Depuis la publication de cet article, j'ai fini un article sur mon blog Heliosse à propos de la pièce Le légataire universel.

CXX : 26 août... un anniversaire à ne pas oublier de fêter

En ce 26 août, un de mes amis du 4e fête ses 22 ans... Je lui dédie tout particulièrement cet article.

J'ai cherché un événement qui s'était déroulé dans le 4e arrondissement un 26 août. C'est à cette date qu'a eu lieu en 1660 l'inauguration de l'Hôtel de Beauvais. Pour comprendre cet événement, il faut faire savoir qui était "Madame de Beauvais".

Il s'agit de Catherine Bellier qui était 1ère dame de chambre d'Anne d'Autriche. En 1653, elle avait été chargée de "déniaiser" le roi Louis XIV alors âgé de 16 ans. Catherine Bellier, âgée déjà de 40 ans, avait déjà une certaine expérience et il semble qu'elle avait la réputation d'avoir la jambe légère. Il paraît qu'elle était très laide puisqu'elle était surnommée "Cateau-la-Borgnesse".

Le roi en tout cas se montra fort reconnaissant puisque Catherine Bellier fut faite baronne de Beauvais. Elle put faire constuire l' Hôtel de Beauvais, dans l'actuelle rue François Miron. Ce bâtiment était la risée de certains car, pour la première fois avec ce genre de grande résidence aristocratique, la construction comprenait côté des rues des échoppes destinées à être louées.

Ce bel édifice (je reviendrai dans un autre article sur son architecture) fut inauguré en grande pompe le 26 août 1660 en présence de la reine-mère Anne d'Autriche et du cardinal Mazarin. Louis XIV venait d'épouser quelques mois plus tôt l'infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche.

La reconnaissance du roi pour Madame Beauvais ne s'arrêta pas là. Alors qu'elle était confrontée à des difficultés financières, il lui accorda en 1667, le privilège des carosses et des messageries de Versailles (ville qui ont le sait jouait un rôle de plus en plus importante jusqu'à devenir en 1682 le lieu de séjour de la Cour).

La baronne de Beauvais, malgré son grand âge et sa prétendue laideur, avait un appétit sexuel qui la conduisit à recourir à des services masculins rémunérés. Après la mort de son mari en 1674, elle finit par être si ruinée qu'elle dut s'exiler pour finalement mourir en 1689 à Arrou dans l'Eure-et-Loir.

Voir la recherche très bien faite sur le site "écrits-vains.com".

Bon anniversaire Avishaï !

CXIX : Piscine Saint-Merri : encore une fermeture "impromptue"...

Je réutilise ce panneau que j'avais déjà utilisé pour suggérer qu'il était difficile de nager dans le centre de Paris (voir article du 11 août 2008) pour pousser un nouveau coup de gueule.

Hier, dimanche 24 août 2008, la piscine Saint-Merri a été fermée de 12h30 à 14h au motif de l'absence d'un maître-nageur. Il ne s'agit pas pour moi ici de m'en prendre au personnel de la piscine qui souvent est plutôt sympathique. On peut par contre s'interroger sur la façon dont le personnel municipal est géré. Quant on sait que la piscine Saint-Merri, en raison de la fermeture depuis décembre 2007 de la la piscine Suzanne Berlioux des Halles, est la seule piscine du centre sur la rive droite de Paris, on pourrait s'attendre à ce qu'au moins il soit possible que la piscine reste ouverte aux horaires annoncés (hier dimanche, elle devait être ouverte de 8h à 18h).

La piscine Saint-Merri avait déjà été fermée pour un problème technique le dimanche 20 juillet dernier. Si aux problèmes techniques, nombreux dans cette piscine, s'ajoutent des problèmes de gestion du personnel, il va devenir impossible de nager !

Je rentre d'un voyage en Angleterre. J'ai séjourné dans une petite ville de l'Ouest  du Sussex et qui compte 60 000 habitants. Là-bas, le complexe sportif (avec piscine) est omnisport, gratuit pour les jeunes et il ferme presque tous les jours... à minuit !

Le centre de Paris n'a vraiment pas "un temps d'avance" dans ce domaine. On frise la préhistoire... et au moins à l'époque, on pouvait se baigner dans la Seine. 

CXVIII : Il y a 64 ans les cloches de Notre-Dame annonçaient la Libération de Paris

Mercredi 13 août 2008, j'ai regardé sur Arte le très bon documentaire "Paris sera-t-il détruit ?".

Cette émission était très intéressante car elle m'a appris un fait que j'ignorais. En effet, elle évoquait le cas de plusieurs soldats allemands qui par rejet du nazisme ont pris une part active à la libération de Paris en fournissant des renseignements à la Résistance.

Ce très bon programme m'a rappelé que c'est le 24 août 1944 que les cloches de Notre-Dame ont annoncé la Libération de Paris. Les premiers détachements de la 2e D.B. conduits par le général Leclerc ont pénétré dans Paris par la porte d'Orléans. Ils ont en effet foncé vers le centre de Paris pour soutenir la Préfecture de Police centre insurgée depuis le 19 août. Arrivée en soirée dans l'île de la Cité, ils ont signalé leur présence en faisant sonner les cloches de la cathédrale. Ce n'est que le lendemain que le général Von Choltitz, gouverneur militaire du "gross Paris" (le "Grand Paris" avant l'heure) a accepté la capitulation des armées d'occupation à Paris.

Demain matin,  je ne serai plus présent à Paris mais des célébrations ont lieu le matin à la mairie du 4e arrondissement pour commémorer la Libération de la Ville. (Impossible malheureusement de trouver la moindre information sur les panneaux d'affichage municipale situés sur la mairie d'arrondissement. Je n'ai eu l'information que parce que je suis membre du Souvenir Français).

Une autre cérémonie pour toute la Ville est organisée, en fin d'après-midi, place de l'Hôtel de Ville. D'après les panneaux mis en place sur les grilles qui bloquent l'accès à la place depuis hier, cette cérémonie se tiendra à 17h.

CXVII : Le conseil d'arrondissement au complet...

Tout en revendiquant mon indépendance, je ne renie en aucun cas le soutien que j'ai apporté à la liste de Vincent Roger lors des élections municipales de mars dernier.

J'avoue que j'étais un peu chagriné (un euphémisme) par le fait que Christine Albanel n'ait assisté à aucun conseil d'arrondissement depuis avril 2008. Cela finit de me convaincre que le cumul des mandats n'est vraiment pas une bonne chose. C'est d'autant plus dommage que je continue de penser qu'une femme, qui a montré à Versailles de réelles qualités dans la gestion d'un établissement public, avait toute sa place dans un arrondissement aussi chargé d'histoire que le 4e.

Je reste à ce sujet étonné du fait qu'en février 2008, Olivier Francheteau (candidat en 12e position sur la liste de gauche de Dominique Bertinotti) se soit laissé aller à évoquer, à propos de Christine Albanel, une "ravissante idiote le charme de BB en moins". (le genre de perfidies auxquelles malheureusement seules les femmes ont droit). Même par le biais d'Internet, ce genre d'attaques personnelles n'a pas sa place (Je lui en ai fait part par mail récemment et il en a semblé surpris. Espérons que ce genre de dérapages appartient au passé). Voilà aussi de quoi donner matière à réfléchir à ceux qui font des procès en sorcellerie de sexisme.

Quoi qu'il en soit, faisant hier un tour des blogs du 4e, j'apprends par le blog de Vincent Roger que Christine Albanel a donné sa démission.

Par conséquent, Elisabeth Castel qui occupait la 4e place de la liste de droite et du centre devient conseillère d'arrondissement. J'en suis fort content. Pendant la campagne électorale, j'ai en effet beaucoup cotoyé notre nouvelle élue : nous sommes voisins puisque nous habitons la même rue : son immeuble est en face du mien. Avec Elisabeth, nous pouvons compter sur une femme de terrain. Je me suis permis de réutiliser cette photo que j'avais prise d'elle lors d'un tractage place de la Bastille en janvier 2008. Habitante de l'arrondissement depuis très longtemps, elle a notamment exercé des fonctions au sein d'une association de parents d'élèves.

Son appartenance au Nouveau Centre n'est pas non plus pour me déplaire car j'espère l'avoir montré par ce blog, tout en ayant des convictions fortes, je suis plutôt un modéré. La tolérance est à mes yeux une valeur primordiale (mais cela ne doit bien sûr pas continuer à accepter tout et n'importe quoi). 

Désormais, nous avons donc un conseil d'arrondissement complet. Tout le monde doit s'en réjouir. Y compris la majorité municipale dont les élus me font plutôt une bonne impression dans ce début de mandat... Pourvu que ça dure !

CXVI : Les Vespasiennes ont-elles des odeurs ?

Cela fait plusieurs années que les toilettes publiques du groupe J.-C. Decaux sont devenues gratuites [le 15 février 2006 par la volonté du maire actuel de Paris, Bertrand Delanoë]. L'argent n'aurait donc plus du tout d'odeurs... (pour mémoire, la phrase "l'argent n'a d'odeur" aurait été prononcée par l'empereur Vespasien quand il installa des urinoirs payants à Rome). On peut trouver sur le site de la Ville de Paris, une liste de l'ensemble de ces toilettes publiques gratuites. Par exemple, on en compte 5 dans le quatrième arrondissement. Avec le 1er arrondissement, il est le mieux équipé de Paris. On en compte un seulement dans le 15e et aucun dans des arrondissements aussi grands que le 17e et le 20e arrondissements !

Le problème est que, depuis la gratuité des toilettes publiques, certains Parisiens les évitent car cette gratuité a aussi conduit a des problèmes de propreté. Si les SDF ont bien sûr le droit de faire leurs besoins, ils ont eu tendance parfois à s'aproprier ces lieux publics. Les touristes de passage ont parfois eu des surprises...

Il est assez intéressant de constater qu'un moteur de recherche Mizpee vient d'apparaître pour trouver des toilettes accessibles au public. Chaque lieu est noté avec un à quatre rouleaux de toilettes. Il est amusant de constater que si on prend par exemple le centre de Paris, on constate que d'un lieu à l'autre les toilettes publiques J.C.-Decaux ont des notes différentes... 

CXV : Conseil de Paris : quelques questions sur la dette de la Ville

Comme je le repréciserai dans un article à paraître consacré aux trois conseillers de Paris du 4e arrondissement, j'ai assisté à la séance du Conseil de Paris de début juillet 2008.

Au moment de ma visite, le sujet n'avait rien de très enthousiasmant puisque l'ordre du jour appelait le vote du budget supplémentaire. Le genre de sujet technique dans lequel les débats sont souvent techniques et les prises de position d'un classicisme à toute épreuve : la majorité de gauche est pour toutes les propositions, l'UMP contre tout et le Nouveau Centre s'abstient sur tout, seuls les Verts tanguent...

Dans ce débat donc très technique deux informations ont retenu mon attention et doivent conduire à une certaine vigilance :

- la dette de 2,1 milliards d'euros. Elle est certes de seulement 1000€ par habitant ce qui est deux fois moins que Lyon et trois fois moins que Marseille. Cependant, cette dette a augmenté de 50% depuis l'arrivée au pouvoir de Bertrand Delanoë puisqu'elle n'était que de 1,4 milliards d'Euros.

- les taxes perçues par la Ville au titre des droits de mutation se sont élevées en 2007 à 900 millions d'euros. Ce montant ne s'élevait qu'à 483 millions d'euros en 2001. Dans un contexte de ralentissement de l'immobilier, la Ville semble donc avoir mangé son pain blanc. N'aurait-elle pas du en profiter pour réduire la dette au lieu de l'augmenter... ?

Voilà une gestion qui n'est pas si éclairée que cela ! M.Delanoë l'a emporté en mars 2008, mais je ne suis pas sûr que les Parisiens avaient conscience de cette évolution des comptes de la Ville.

Vu l'état des finances de l'Etat, on espère que s'il aspire à des fonctions encore plus éminentes, il se résoudra à une gestion plus avisée. Voir le compteur de la dette publique qui montre que malheureusement l'Etat est lui aussi de plus endetté. Un legs que les générations futures devront prendre en charge (environ 20 000 € par habitant !)

CXIV : Les statues de l'Hôtel de Ville (11e volet) : Daubigny

Voici le 11e volet de la série sur les statues de l'Hôtel de Ville. Il s'agit de Charles-François Daubigny qui apparaît lui aussi côté rue de Lobeau au 2e étage (voir la photo ci-dessous).

Charles-François Daubigny est un peintre (le 2e de cette série après Nicolas Lancret.) Il a joué un rôle relativement imoortant dans l'évolution de la peinture au XIXe siècle. Né à Paris le 15 février 1817, il a fait partie du groupe des peintres de l'école de Barbizon. Il est considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme. Il a influencé Claude Monet et Paul Cézanne.

Il est mort à Paris le 19 février 1878. Il est enterré au Père-Lachaise.

Un musée lui est consacré à Auvers-sur-Oise (95).

La rue Daubigny est située dans le 17e arrondissement.