L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CLXXXIV : Citoyens européens : plus que deux mois pour s'inscrire sur les listes électorales.

J'ai déjà expliqué dans un article ancien ma position concernant le droit de vote des étrangers. Je justifiais mon point de vue en soulignant mon attachement à la notion de citoyenneté et notamment de citoyenneté européenne. Je profite de cette affiche, que l'on peut voir sur les panneaux J.-C. Decaux, pour rappeler que les ressortissants des 26 autres Etats de l'Union européenne installés depuis plus de 6 mois dans le 4e arrondissement peuvent s'inscrire, AVANT LE 31 DECEMBRE 2008, en mairie sur les listes électorales.

En juin 2009, auront lieu les élections pour le Parlement européen lors desquelles, s'ils sont inscrits ils pourront voter et même être candidats.

CLXXXIII : Dormir pour pas cher dans un des plus vieux édifices du 4e arrondissement

A l'angle de la rue des Barres et de la rue du Grenier sur l'eau, en face du chevet de Saint-Gervais-Saint-Protais, on trouve une des rares maisons à colombages de Paris. Il s'agit de l'ancienne maison de ville de l'Abbaye de Maubuisson (Val d'Oise), fondée par la reine Blanche de Castille (mère de Saint-Louis) en 1242. L'édifice actuel a été bâti vers 1540. De 1664 jusqu'à la Révolution, il a servi de couvent pour les Jeunes filles de la Croix qui s'occupaient de l'éducation des filles.

Sur la façade qui donne du côté de la rue du Grenier-sur-l'eau, on peut admirer l'encorbellement monté sur des consoles massives. De telles avancées sur rue ont presque partout disparu (on en trouve aussi dans la rue des arbalétriers qui est situé à la limite du 4e arrondissement mais côté 3e). Elles étaient la règle au Moyen Âge car elles permettaient une utilisation intensive de l'espace urbain et de plus elles protégeaint de la pluie.

Cet édifice accueille aujourd'hui la MIJE (Maison Internationale de la Jeunesse et des Etudiants). On y trouve des lits à prix défiant toute concurrence (29€ la nuit en dortoir).

Source : Paris Villages , le magazine du Patrimoine parisien, N°19, décembre 2006, page 22.

Jacques HILAIRET, Connaissance du Vieux Paris, Editions Princesse, 1956.

CLXXXII : Statues de l'Hôtel de Ville : un 1er bilan

A l'occasion de la publication, la semaine dernière, du 20e article consacré aux statues de l'Hôtel de Ville, voici un 1er bilan :

Répartition par spécialité :

- peintres, graveurs : 7 (35%) [Chardin, Cochin, Daubigny, Decamps , Lancret, Regnault,  Rousseau]

- lettres : 5 (25%) [Burnouf, Picard, Quinault, Regnard, Sedaine]

- sciences : 3 (15%) [Biot, Clairaut, Jacquemont]

- hommes politiques : 2 (10%) [Camus, Villemain]

-musicien, compositeur : 1 (5%) [Halévy]

-penseur : 1 (5%) [Malebranche]

- explorateur : 1 (5%) [Bougainville]

Répartition par époque :

- personnage du XVIIe siècle : 1 (5%) [Quinault]

-personnages des XVIIe et XVIIIe siècles : 4 (20%) [Malebranche, Regnard, Lancret, Chardin]

- personnages du XVIIIe siècle : 3 (15%) [Clairaut, Cochin, Sedaine]

- personnnages du XVIIIe et XIXe siècles : 6 (30%) [Bougainville, Camus, Picard, Biot, Villemain, Halévy]

- personnage du XIXe siècle (avant 1880) : 6 (30%) [Jacquemont, Burnouf, Decamps, Rousseau, Daubigny, Regnault]

J'ai résumé le tout dans un tableau.

Bonnes révisions aux fidèles de cette série !

CLXXXI : Boutique(s) "animaux" du BHV. Une bonne blague sexiste...

L'an dernier, le rayon du BHV consacré aux animaux domestiques a été rouvert du côté pair de la rue de la Verrerie (en face donc du magasin principal). Ce chien et ce chat en plastique ont été placés à l'entrée cette boutique. En ce moment, comme il fait froid, le matou et le toutou à son maître sont placés derrière la vitrine...

Une amie et collègue m'a fait une remarque "sexiste" assez amusante à ce sujet... Elle trouve très normal que le BHV ait placé du même côté la boutique "Hommes" et celle des animaux ! Sans doute avec l'idée que les êtres un peu primaires sont rangés du même côté alors que les dames (dont le rayon vient d'être rénové dernièrement) ont droit au "vrai" magasin.

Les propos "sexistes" ne sont politiquement corrects que quand ils visent les hommes. J'en reparlerai bientôt à l'occasion du 200e article de ce blog qui sera dédié à Mme la maire...

Cet article a été traduit en anglais (article paru le 8 janvier 2010).

Translation of this post into English published on January 8th, 2010.

CLXXX : Faites de la politique, pas la guerre... (Quand certains au P.S. se lancent dans la dénonciation de la "gauche caviar")

Je fais partie de ceux qui pensent que la vie démocratique ne doit pas empêcher un minimum de respect pour les uns et les autres. Tout en ayant des opinions assez tranchées, je suis pour cette raison un lecteur assidu des autres blogs relatifs au 4e envers lesquels j'essaie toujours de garder un oeil bienveillant. Les blogs vraiment "actifs" sont en effet si rares !

Chacun aura compris que je ne suis pas très concerné par les débats internes au Parti socialiste. Même si je ne suis pas insensible à la dimension européenne de Martine Aubry, je n'ai a priori aucun avis relatif à la future direction du PS. Cependant, pour que la vie politique française soit vivante, il faut que le principal parti de gouvernement d'opposition ait des idées à proposer et à défendre.

Je reste cependant surpris par la violence de certains arguments utilisés dans la campagne de préparation du congrès de Reims. Sur le blog de Bergthor Bjarnason, un fervent soutien de la motion E (celle de Ségolène Royal), on peut lire ces lignes peu amènes à l'égard de la motion A (celle de Bertrand Delanoë) : "Le 13 octobre la motion E a été présentée par des militants signataires de la motion avec une véritable envie d’emmener la nouvelle génération au pouvoir. La motion A par contre a été présentée par une députée, diamants aux oreilles, J-12 au poignet, une montre Chanel qui coûte de 3000 à 150.000 euros selon les diamants. Moralité : le PS n’est pas un parti populaire mais plutôt élitiste, seuls les cadres du parti peuvent expliquer à la base ce qu’est la politique." et plus loin, il écrit " la motion E a le souci de la proximité avec tous les Français et pas seulement la gauche caviar comme semble le montrer la motion A".

Ce genre d'attaque est d'autant plus surprenant que Bergthor Bjarnason soutient avec un grand zêle la maire du 4e, Madame Bertinotti. Je n'ai jamais considéré comme honteux que celle-ci soit une habitante de ce quartier très déshérité qu'est l'ïle Saint-Louis. Pour autant ceux qui la soutiennent devraient éviter de dénoncer d'autres courants socialistes en évoquant la gauche caviar. "Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ?"

Si comme l'a écrit un autre grand penseur, spécialisé celui-là dans l'art militaire, la guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens, il faut espérer par contre que faire de la politique ne veut pas dire faire la guerre, ce qui justifierait alors les pires coups bas. En s'inspirant d'un slogan de 68, on pourrait dire :"Faites de la politique, pas la guerre !".

CLXXIX : Place des Vosges... Pourquoi "des Vosges" ?

La place des Vosges est certainement la place la plus célèbre et la plus touristique de l'arrondissement. C'est la 1ère place parisienne à avoir été conçue dans le cadre d'un aménagement urbain. Commencée en 1605 sous le règne d'Henri IV, elle a été achevée sous le règne de son fils, Louis XIII dont la statue orne le centre du jardin (voir un article précédent). C'est un carré presque parfait puisqu'elle fait 140 mètres sur 127 mètres. Cependant, à son origine, elle était appelée la place Royale...

Je ne m'étais jamais demandé à quelle époque cette place avait pris le nom de "place des Vosges". On aurait pu imaginer qu'il s'agissait d'un reste de l'époque où la France avait les yeux tournés vers la "ligne bleue des Vosges" qui servaient de frontière avec l'Allemagne (de 1871 à 1918). Tel n'est pourtant pas le cas !

En effet, dès 1792, avec la chute de la monarchie, la place avait été rebaptisée place "des Fédérés" puis, en 1793, de "l'Indivisibilité". Le nom actuel a été choisi car, en l'an VIII de la République (1799-1800), les Vosges avaient été le premier département à acquitter la totalité de sa contribution. Elle a perdu ce nom à l'époque de la Restauration (1814) pour reprendre le nom de place Royale avant de redevenir en 1831 la "Place des Vosges". En 1852, nouveau retour au nom de place royale (sous le 2nd empire) avant de reprendre en 1870, à la proclamation de la IIIe République, le nom actuel.

Le nom reste donc un hommage  au civisme bien connu des Vosgiens... Un civisme et un sens de l'intérêt général dont mon ami Lionel est un témoignage manifeste !

Sources :

- Alfred FIERRO, Jean-Marc LERI, Andrée JACOB,  Vie et histoire du 4e arrondissement, éditions Hervas, 2001.

- Bernard STEPHANE, Dictionnaire des noms de rues, Mengès, 1977, réédition, 2005.

J'avais écrit sur Héliosse en octobre 2007, un article à propos de la pièce de Corneille, La place royale qui se déroulait dans cette partie de Paris.

CLXXVIII : Mélomania : salle comble le 20 septembre dernier

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envoyé par emmanueldeparis4

J'ai déjà dit en mai tout le bien que je pensais de l'opération "Mélomania" qui se tient un samedi par mois dans la salle des fêtes du 4e arrondissement grâce à Alain Kremski.

Le 20 septembre dernier, la salle était comble pour venir écouter le pianiste d'origine géorgienne Irakly Avaliani. Au programme : "les trois B". Aucun rapport avec les 3B de François Rabelais... puisqu'il s'agissait de Bach, Brahms et Bethoven. 

Il y avait affluence. Une partie du public a du écouter debout. On ne peut que se féliciter du succès de ces concerts gratuits mis en place grâce à la maire du 4e arrondissement, Mme Bertinotti comme l'a souligné en introduction Alain Kremski. Quand certaines mesures sont positives, il faut bien sûr les saluer. La critique ne doit pas être que négative. (et là je ne fais pas du second dégré !)

Mélomania se tient un samedi de chaque mois. Prochaine "séance", aujourd'hui, samedi 25 octobre à 15h en salle des fêtes de la mairie du 4e arrondissement. Au programme "Le romantisme slave" des oeuvres de Frédéric Chopin et Serge Rachmaninov. Deux interprètes seront présents : Claire Oppert au violoncelle et Roustem Staïtkoulov au piano.

CLXXVII : Terrasse de "chez Julien" : la mairie d'arrondissement se préoccupera du problème... quand il ne se posera plus !

Lors du Conseil d'arrondissement de septembre 2008, une personne du public avait posé une question relative à la "contre-terrasse" du restaurant Chez Julien. (Un problème que j'avais évoqué dans un article dès le 5 avril 2008). En effet, ce restaurant a installé depuis le printemps le long de la rue des Barres tout un matériel avec des tables, des chaises, des bacs à plantes, des auvents.... Le tout n'est jamais rangé la nuit comme cela était prévu.

Lors du conseil d'arrondissement du 14octobre 2008, la réponse de Richard Jean-Baptiste, le maire-adjoint du 4e, est édifiante ! Il annonce que la mairie "recontactera" le restaurant après le 31 octobre, date à laquelle l'autorisation pour cette terrasse estivale s'achève de toute façon. Il sera alors rappelé aux responsables de ce restaurant qu'ils doivent ranger le matériel la nuit...   En quelque sorte, avec le restaurant Chez Julien, le problème sera posé par la mairie au moment où de toute façon il ne devrait plus exister en raison de l'hiver...

Le problème des terrasses des bars et restaurants est un vaste débat. Il faut prendre en compte la nécessité pour les commerçants de pouvoir exercer correctement leur activité. Cependant, je trouve la municipalité très timorée envers Chez Julien alors qu'elle a montré à de nombreuses reprises un goût procédurier à l'encontre d'établissements pour des affaires de deux à trois tables qui ne gênaient pas grand monde et qui ne dénaturaient aucun lieu historique (contrairement à la terrasse de Chez Julien qui est située dans le point de vue du magnifique chevet de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais). Je connais plusieurs cas, où la mairie du 4e n'a pas hésité à aller au tribunal administratif et même dans un cas, où ayant été déboutée par cette juridiction, elle est allée jusqu'en Cour administrative d'appel pour une terrasse de seulement quelques m².

Il serait intéressant de se demander pourquoi on observe une telle iniquité entre d'une part un acharnement procédurier contre certains, et d'autre part, un laisser-faire envers d'autres...

CLXXVI : Statues de l'Hôtel de ville (20e volet) : Th. Rousseau

Voici le 20e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de ville. Nous sommes toujours rue Lobau, à la hauteur du portail de gauche quand on a l'église Saint-Gervais dans le dos, à gauche, au 2e étage on peut voir la statue de Th. Rousseau.

Ce Rousseau ne doit pas être confondu avec l'auteur des rêvereies du promeneur solitaire ou de l'Emile qui, étant suisse, ne peut pas figurer parmi les "grands" personnages parisiens statufiés sur ce monument.

Théodore Rousseau est né à Paris le 15 avril 1812. C'est un peintre (une des catégories les plus représentées jusqu'ici dans cette série). Comme Daubigny, il appartient à l'école de Barbizon (les peintres de cette école sont la dernière génération disparue avant la reconstruction de l'Hôtel de Ville dans les années 1880, ce qui leur permet d'avoir la chance de figurer parmi les statues). Théodore Rousseau peut même étre considéré comme le fondateur de cette école qui est une des "sources" de l'impressionnisme, notamment par sa volonté de représenter des paysages naturels. Rousseau est resté célèbre pour les vues qu'il a faites de la forêt de Fontainebleau.

En 1852, il a obtenu la Légion d'honneur après la présentation au Salon du tableau Groupe de chênes à Apremont. Il est mort le 22 décembre 1867 à Barbizon.

Théodore ROUSSEAU, La mare, 1858.

Il existe une avenue Théodore Rousseau dans le 16e arrondissement (à ne pas confondre bien sûr avec la rue Jean-Jacques Rousseau qui est dans le 1er arrondissement).

Il est possible de visiter à Barbizon (77), la maison-atelier de ce peintre.

CLXXV : Cérémonie à Notre-Dame aujourd'hui en mémoire de "Soeur Emmanuelle".

Madeleine Cingin, dite "soeur Emmanuelle", est décédée, lundi à l'âge de 99 ans.

Voilà une femme que j'admirais vraiment. Elle était un démenti vivant à tous ceux qui pensent que le christianisme n'a plus rien à dire ni à faire dans le monde actuel. Comme toutes institutions humaines, l'Eglise catholique a ses défauts mais le fait qu'elle soit capable d'engendrer des personnages tels que Soeur Emmanuelle, avec à la fois une si grande force spirituelle, et en même temps une telle générosité, une telle ouverture sur les autres, est rassurant.

Que tous ceux qui font profession de gardien de la doctrine, de donneur de leçon, s'inspirent de cette femme qui était un modèle de tolérance sans renoncement à sa foi. Comme l'a dit M. Boubaker, le recteur de la Mosquée de Paris, soeur Emmanuelle incarnait la fraternité, une valeur de la République oubliée par certains et galvaudée par d'autres.

Dans une société où l'argent et le paraître sont rois, sa modestie et son dévouement au service des plus humbles sont aussi à méditer...

Aujourd'hui à 15h, à Notre Dame de Paris, une messe sera célébrée à la mémoire de Soeur Emmanuelle.

Source pour la photo : la Tribune de Genève.