L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DCCCLX : Hôtel Lambert : un hommage à Christo ?

 
 L'Hôtel Lambert a défrayé la chronique en 2009. Un accord a été trouvé en 2010 qui permet à la famille de l'émir du Qatar d'entreprendre les nécessaires travaux dans le cadre d'un compromis avec l'association Paris historique qui s'était opposé aux premiers projets qui étaient plus que discutables.

On peut en ce moment observer une vue surprenante depuis la partie Sud du pont de Sully et le quai des Célestins. L'Hôtel Lambert est intégralement masqué par une bâche. Pour les plus anciens Parisiens, cela nous rappelle l'oeuvre de Christo sur le Pont Neuf en 1985 avec cette seule différence que l'ensemble de la bâche est blanche

Même pas une pub pour Dior pour agrémenter l'ensemble comme sur la façade en travaux du Palais de Justice ! 

Pour ceux qui seraient nouveau dans le 4e, voilà à quoi il ressemblait l'Hôtel Lambert en mars 2009 :

 
Si on ne peut que se féliciter du fait que l'Hôtel soit restauré, on attend avec impatience de revoir ce magnifique hôtel dans toute sa splendeur !

DCCCLIX : Série les statues de l'Hôtel de Ville (addendum) : la statue de Molière... libérée

 
Un petit addendum à mon article du 20 novembre 2010 que j'avais consacré à la statue de Molière (64e épisode). J'y rappelais que cette statue était masquée depuis la libération d'Ingrid Bettancourt un panneau qui affirmait "Paris s'engage pour la liberté des otages dans le monde". Avant cette libération (voir mon article du 4 juillet 2008), on trouvait au même endroit le portrait d'Ingrid Bettancourt.

Depuis quelques jours, ce panneau a disparu et donc, pour la première fois depuis des années, nous avons redécouvert l'intégralité de la statue. Malheureusement donc, tous les otages du monde ne sont pas libérés... mais la statue de Molière, elle, l'est.

Une pensée pour les Français qui sont toujours otage, notamment en Afghanistan et dans le Sahara.

DCCCLVIII : Ciel bleu sur Paris ce week-end : Merci Mme Bertinotti ! En guise de (1er) compte-rendu du bilan participatif du mercredi 6 avril 2011

 

La photo qui accompagne cet article ressemble à celle que j'ai publiée au printemps dernier (article du 25 mars 2010). Je l'ai prise à Paris, samedi 9 avril (2011), tant ce beau soleil était un vrai plaisir en ce 1er week-end des vacances scolaires.

Après avoir assisté au débat participatif en mairie du 4e arrondissement le 6 avril 2011, je tenais à publier cet article en guise de premier compte-rendu de cette merveilleuse réunion.  Contrairement à ce que je pensais (voir mon article du 6 avril 2011), j'étais en-deça de ce qui était possible en ce qui concerne le tressage d'auto-louanges en faveur de la politique municipale. En effet, nous y avons appris que le 4e arrondissement était -bien sûr grâce à Mme la maire, Dominique Bertinotti- le village des Bisounours : dans le 4e arrondissement TOUT est beau et merveilleux d'après la vidéo d'une dizaine de minutes qu'il nous a été donnée de voir pour commencer cette réunion (vidéo distribuée aussi sous forme de DVD à chacune des personnes qui sont venues assister à ce "débat").

Pour bien prolonger ce point de vue, après ce superbe documentaire, interrogée par un modérateur tout à sa cause, la maire a répondu aux questions pour expliquer elle-même comment le programme proposé en 2008  était en grande partie réalisé. Elle a admis deux seules "difficultés" : le village des Bisounours se vide et il devient de plus en plus cher de s'y loger.

 J'avais à côté de moi une personne qui intervient dans la vidéo et qui semblait surprise d'apprendre que la population soit en diminution. Complètement conquise par la gestion merveilleuse de Madame Bertinotti, peut-être ne comprenait-lle pas qu'il n'y ait pas davantage de monde qui se presse pour habiter dans le 4e arrondissement afin de jouir d'une si merveilleuse gestion municipale. Cette groupy du bertinottisme semblait le découvrir, quand je lui ai appris, que nous n'étions plus que 28 268 habitants, soit 2 000 habitants de moins que quand la maire est arrivée à la tête de l'arrondissement (j'en reparlerai dans un prochain article pour rafraîchir la mémoire de la maire du 4e).

Le pseudo "échange avec la maire" (tel que cela était annoncé) s'est arrêté là !!!  (ce qui je trouve est une véritable insulte pour ceux qui comme moi pensaient avoir droit à un vrai débat). Au lieu de cela, madame Bertinotti nous a convié à nous rendre dans des ateliers "participatifs" dont le thème nous était imposé. Il s'agissait de trouver de nouvelles idées pour tracer des perspectives à 10 ou 15 ans. Cinq ateliers pour lesquels nous ne pouvions même pas décider celui auquel nous souhaitions participer puisque dès l'arrivée en mairie une couleur nous avait été attribuée pour décider à quel débat nous devions participer...

Etant bien gentil et bien aimable, mais n'ayant pas l'habitude que l'on me prenne pour un abruti, j'ai préféré me retirer, non sans en avoir fait part au conseiller municipal à la démocratie locale, Julien Landel. Je lui ai expliqué que la vidéo diffusée me rappelait un reportage que j'avais vu en 2010. En effet, en septembre dernier, à l'occasion de la réunion des dirigeants du Parti communiste de Corée du Nord, des journalistes occidentaux ont pu pour la 1ère fois interroger la population. Je me rappelle très bien d'un reportage diffusé sur une chaîne d'information. Tous les habitants interviewés chantaient les louanges de leur pays et de son génial dirigeant Kim Jong-Il. Pas une seule personne pour critiquer "central brain".

J'ai également fait part de mon irritation à plusieurs personnes de l'assistance qui étaient d'accord avec moi. Il ne s'agissait pas uniquement d'odieux réactionnaires mais aussi de certaines personnes proches de la majorité mais j'ai bien compris qu'elles ne souhaitaient pas que je cite leur nom tant elles craignent les réactions de la maire qui semble vraiment une personne vindicative et colérique dès qu'on ose la critiquer. Il ne faut cependant quand même pas exagérer : personne ne risque d'être envoyé au goulag ou au laogai.

Bref, la morale de ce pseudo débat participatif tient tient en deux axiomes :

1°) Tout est beau et merveilleux dans le 4e arrondissement

2°) La maire du 4e arrondissement, par sa géniale direction, est responsable du caractère sublime de la vie dans notre arrondissement. 

On peut donc supposer que le beau temps de ce week end est un des nombreux bienfaits que nous devons à Madame Bertinotti. CQFD

Comme il s'agit d'axiomes, impossible de les contester. Seule Madame Bertinotti a droit à la parole. Ceux qui souhaitent s'exprimer ne pourront le faire que dans des ateliers "participatifs" dont la maire a elle-même défini les thèmes. On pourra y noyer le poisson à volonté.

En tout cas, pour ma part, j'avais eu quelques illusions que la maire du 4e arrondissement essayait vraiment de jouer le jeu de la démocratie participative (certains doivent penser que je suis un grand naïf). Depuis le mercredi 6 avril, je suis bien convaincu que ce jeu n'est à ranger que dans la catégorie des palinodies. Autrement comment expliquer que suite  à cette vidéo de propagande, l'assistance n'ait même pas eu le droit de réagir ?

A quand un jumelage entre le 4e arrondissement et Pyongyang ? 

DCCCLVII : Nouvelle page de pub pour une amie

 
Je n'ai pas l'habitude de faire de la publicité sur l'Indépendantdu 4e. Cependant, je fais à nouveau un peu de pub pour une amie qui propose des produits "bio et gourmands".

La prochaîne présentation aura lieu le samedi 16 avril 2011 "aux ducs de Gascogne" situé 111, rue Saint Antoine... dans le 4e bien sûr ! de 14h à 19h...

Un rendez-vous pour samedi prochain donc !

 

DCCCLVI : Un immeuble Art déco à l'angle Beaubourg/Rambuteau

 

A l'angle Sud-Est du croisement entre la rue Beaubourg et la rue Rambuteau, on trouve cet immeuble au décor qui peut paraître très banal. Il possède cependant un petit détail qui permet de dater sa construction.

En effet, au 20 de la rue Rambuteau, on peut voir le très beau portail d'entrée de cet immeuble :

De chaque côté on peut admirer deux pilastres géométriques avece des chapiteaux tout de même ouvragés avec des décors floraux :

Le linteau de la porte et les ferronneries des balcons sont eux d'une grande sobriété géométrique :

 

par contre à l'ébrasement, de part et d'autre de la porte, sont utilisés aussi des motifs végétaux très décoratifs :

L'ensemble est donc un exemple caractérisque du style Art Déco apparu juste avant la 1ère Guerre Mondiale et qui a connu son apogée dans l'Entre-deux-Guerres. Cela est confirmé par la date de la construction (1925) que l'on peut voir à droite du portail avec le nom de l'architecte : J. Bellat.

 

DCCCLV : Les panneaux derviches tourneurs du 4e : un problème qui n'a pas été réglé depuis 3 ans (une petite pointe d'humour pour agrémenter le "débat participatif "de ce soir)

 

Croisement rue Saint-Merri/rue du Renard le 4 avril 2011

Madame la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, et son équipe municipale dressent leur bilan ce soir lors d'un bilan participatif qui commencera à 18h30. Pour ceux qui sont bloqués chez eux ou qui ne sont pas dans le 4e arrondissement, voici l'affiche que l'on peut voir sur de nombreux panneaux d'affichage officiel de la mairie :

Presque tous les problèmes que connaît le 4e arrondissement ont été réglés (le thème porte sur "les paris tenus du 4e") et   l'action merveilleuse de la maire du 4e  est une dogme -Les seuls problèmes qui subsistent sont dûs à l'ignominie de la politique gouvernementale-. Par conséquent, je me permets d'aborder un sujet qui peut paraître anecdotique et bien prosaïque : les panneaux indicateurs que l'on peut voir dans le 4e arrondissement.

Comme je l'avais signalé sur le blog "le 4e que j'aime" hébergé par  mon ami Vincent Roger (articles datés du 23 janvier 2008  et du 5 mars 2008), certains  de ces panneaux ont une fâcheuse tendance à bouger, à tourner semble-t-il sur eux-même,  ce qui fait que je plains les visiteurs qui se risquent à suivre les indications qu'ils donnent... En effet, encore une fois, le 4 avril 2011,  à l'angle entre la rue du Renard et la rue Saint-Merri, une personne qui voulait prendre la direction du quartier de l'Horloge était dirigée vers le Sud alors que ce quartier est plein Nord ! Idem pour le centre Wallonie Bruxelles qui est lui situé vers l'Ouest.

 
Quand au théâtre du Tourtour annoncé "20, rue Quincampoix", cela fait belle lurette qu'il a disparu. Créé en 1986 par Claudine Gabay, il a été remplacé dès les années 1990 par un restaurant fréquenté, entre autre, par Danièle Mitterrand, "Le pied de chameau" qui y a réunit en 2006 ses proches pour commémorer le 10e anniversaire de la disparition de François Mitterrand. Cet établissement a lui aussi fermé ses portes à la fin des années 2000 pour être transformé en club sportif  : l'Usine Beaubourg (frais d'inscriptions annuels : 1 600€). Pour en savoir plus voici le lien : http://www.usineopera.com/

 

Quant au théâtre du Renard, (annoncé par un des panneaux au 12, rue due Renard), il a lui aussi disparu pour être remplacé en 2010 par un restaurant dont la conception intérieure est due à l'architecte Franklin Azzi.

Certains panneaux ressemblent donc plutôt à une rubrique nécrologique des salles de spectacles qui disparaissent les unes après les autres !

Ces panneaux sont gérés par la Préfecture de Police de Paris, la Ville de Paris ou la mairie du 4e, peu importe.  Je continue à penser qu'il serait temps que l'on fasse un bon ménage dans ces dispositifs indicateurs qui encombrent l'espace... D'autant plus que les informations qu'ils donnent sont FAUSSES !

DCCCLIV : Une belle famille à l'honneur dans un vitrail de l'église Saint-Merri

 

La rédaction des articles de l'Indépendant du 4e me conduit à faire des découvertes que je n'aurais pas faites sans cela. En visitant de près l'église Saint-Merri, j'ai ainsi trouvé l'existence d'un vitrail consacré à la "famille d'Etienne Marcel" d'après la feuille d'information disponible sur place.

Ce vitrail est situé dans le transept gauche dans la partie haute du mur tourné vers le Nord. Comme cette église en gothique flamboyant a, en grande partie ,été construite au XVIe siècle, la famille Marcel dont il est question n'est peut-être pas celle d'Etienne Marcel, mais en tout cas celle de Claude Marcel qui a été prévôt des Marchands en 1570-1572 après avoir été un conseiller très écouté d'Henri II puis de Catherine de Médicis. Une personne qui m'est très chère a l'insigne honneur d'être un descendant de ce personnage. Je pense donc que c'est une de ses ancêtres qui est représentée parmi les donateurs qui figurent dans la partie inférieure du vitrail :

 

Claude Marcel qui était orfèvre sur le Pont Notre-Dame était un personnage très influent. La foule l'a obligé en août 1572 à accepter de prendre la tête du mouvement de massacre des protestants lors de la Saint-Barthelémy. Il a été enterré pas très loin de l'église Saint-Merri, dans l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie dont il ne reste que la "tour Saint-Jacques" (voir l'article du 11 mars 2008 sur le 4e que j'aime).

L'un des mystères de ce vitrail, comme de ceux du choeur de l'église Saint-Merri, est le fait qu'il a échappé aux destructions (provoquées soit au XVIIe-XVIIIe siècle par le mépris pour les vitraux*, soit par les actes révolutionnaires qui n'ont pas été rares dans ce quartier central et populaire de Paris pendant la Révolution française et au XIXe siècle).

* l'époque où certains responsables de la Culture devaient avoir la bêtise d'affirmer qu'il s'agissait de "pans de laideurs"...

DCCCLIII bis : Nouveau record de fréquentation mensuelle

D'après le compteur Géovisite, le nombre de visiteurs a atteint  3 524 visiteurs en mars 2011 : un nouveau record. Nombre symbolique, le seuil des 111 111 pages lues depuis mars 2008 a été dépassé hier. Enfin, l'article relatif à Sylviane (publié le 28 mars 2011) a provoqué -à ce jour- 17 commentaires, un nouveau record qui montre que je ne suis pas le seul à déplorer le sort qui lui est réservé par la Ville de Paris.

DCCCLIII : Une superbe pub sur la façade du palais de Justice... Silence de l'adjoint de Paris à la Culture devant cette merveille ?

 

Depuis quelques jours, une merveilleuse vue s'offre à nous. Sans même avoir à quitter le 4e arrondissement nous pouvons admirer depuis le quai de Gesvres et depuis le pont au change une magnifique publicité en l'honneur d'un produit phare de la Culture française avec le  slogan si bien trouvé "Dior j'adore".

Pendant très longtemps, à Paris, il a été strictement interdit de faire de la publicité sur les bâches des immeubles en restauration ou en ravalement. J'ai toujours trouvé dommage que l'on prive les monuments parisiens, mais aussi les propriétés privées, de ce moyen de financer une partie des travaux.

Il arrive de plus que dans les villes où cela est autorisé, les publicitaires déploient des trésors de créativité pour rendre les affiches belles à voir. Voici par exemple une photographie que j'ai prise sur la 5e avenue à New York en avril 2005 :

En outre, la publicité pour Dior a coûté 200 000€ et elle ira directement dans les caisses de l'Etat, propriétaire du Palais de Justice (il n'est pas encore décidé de le vendre !). Cet affichage, prévu de mars à décembre, doit changer tous les mois. Il doit rapporter 2 millions d'euros ce qui correspond approximativement au coût de restauration de la façade*.

On aurait pu craindre que la mairie de Paris ne s'offusque de cette publicité installée sur un monument classé et alors que les quais de Paris sont inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

On pouvait même redouter une réaction du maire adjoint à la Culture de Paris, Christophe Girard. En effet, celui-ci se laisse aller à parler de la disparition de "pans de laideurs" à propos de la démolition de l'oeuvre architecturale de Willerwal aux Halles sur son blog où il a aussi publié le classement dans lequel il apparaît comme la 7e personne la plus importante dans la Culture en France aujourd'hui... Bref, on aurait pu craindre une réaction désagréable de ce censeur local du bon et du mauvais goût. (Je renvoie notamment à la fin de mon article du 10 mars 2011 relatif aux Halles).

Cependant, je pense qu'on peut être rassuré. Christophe Girard étant directeur marketing du groupe L.V.M.H. propriétaire de la marque Dior, on peut être certain qu'on n'entendra guère de protestations. Comme nous avons la chance que M. Girard cumule non seulement le poste d'adjoint à la Culture du 4e et de la Ville de Paris avec, depuis mars 2010, un siège au sein de la majorité du Conseil Régional, on peut être espérer que cette dernière assemblée ne se lancera pas dans une dénonciation farouche de cet affichage. Il aurait été fort triste que nos élus socialistes prennent ainsi position contre un groupe qui est le fleuron de l'économie française et dont le propriétaire, Bernard Arnault, vient d'accéder à la 4e place dans le classement FORBES des fortunes mondiales. Un beau témoignage de la magnifique santé de l'économie française.

Un regret cependant : les syndicats de magistrats ont censuré la publicité choisie initialement, une immense photo de Nathalie Portman dénudée*. L'interprête de Black swann avait tout sa place pour tenir compagnie aux trop rares cygnes que nous pouvons admirer en bord de Seine (voir un article publié le 23 janvier 2009).

* Eric LE MITOUARD, "Cette pub fait polémique chez les magistrats", Le Parisien, 30 mars 2011, Cahier intérieur Paris, Page III.

 
En ce 1er avril, on a bien le droit de rire... même jaune !