L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MDCCXV : Les cadenas du pont de l'Archevêché en cours d'éradication définitive.

Voici un sujet qui m'a conduit à écrire sur ce blog des articles depuis des années (j'ai été un des premiers à signaler ce problème en septembre 2010 [voir mon article du 10 septembre 2010] ) : la prolifération des cadenas sur le pont de l'Archevêché (ceux de la passerelle du Pont des Arts n'étant pas dans l'espace urbain auquel ce blog s'intéresse).

Ceux qui passent régulièrement par ce pont situé entre la pointe Est de l'île de la Cité et le 5e arrondissement, ce sont en effet rendus compte que des travaux ont été entrepris depuis le début de l'année 2016. D'après la panneau qui a été apposé pour informer sur ces travaux l'objectif est de poser des vitres sur les gardes-corps.

La partie aval du pont devait être neutralisée du 11 janvier au 8 avril et celle en amont du 9 avril au 8 juillet. Apparemment un peu de retard a été pris puisque comme on peut le constater sur cette photographie prise hier (le 28 avril 2016), les échafaudages sont pour le moment toujours du côté aval.

Quoi qu'il en soit, j'attends avec impatience le 2e trimestre 2016 quand ce pont aura retrouvé sa sérénité avec la majestueuse vue vers le chevet de Notre-Dame nettoyée de ces affreux cadenas.

 

MDCCXIV : Le Pont au Change au XVIIIe siècle en images 3D et avec le son !

J'ai consacré le 15 avril 2009 un article à l'Histoire du Pont-au-Change. Ce dernier a été reconstruit à de nombreuses reprises. Depuis Bruxelles, Anne, qui est une de mes plus anciennes connaissances (une amie de plus de 40 ans !), m'a envoyé un lien vers une superbe reconstitution de la vie de ce pont (et de ses alentours) avec en plus une bande son des bruits que l'on pouvait entendre à l'époque : lien vers la vidéo.

Dans ce Paris sombre et un peu lugubre, il ne manque plus que les odeurs !

 

MDCCXIII : La rue des Nonnains d'Hyères... qui venaient d'Yerres

Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Il concerne la rue des Nonnains d'Hyères qui est située dans le quartier Saint-Gervais entre la rue de Fourcy (qui la prolonge au Nord) et le Pont-Marie (vers le Sud). Elle est très courte puisqu'elle ne fait que 139m de long.

Cet article m'a conduit à revoir ce qui pour moi était une évidence alors que je me trompais lourdement. Je pensais jusqu'ici que les "Nonnains d'Hyères" désignait une abbaye située dans le Var à Hyères. En effet, pour m'être un peu promené là-bas, je savais qu'on trouvait sur l'île d'Hyères un monastère bénédiction devenu au XIIIe siècle une abbaye cistercienne.

Or, en préparant, cet article je me suis rendu compte qu'en fait l'orthographe d'Hyères était erronée. Il faudrait en effet écrire Yerres, le nom de la commune de l'Essonne (à 15 Km au Sud de Paris) où fut fondée au début du XIIe siècle l'abbaye Notre-Dame (voir le lien suivant).

C'est en 1280 que les moniales de cette abbaye en installé au 14 de l'actuelle rue des "Nonnains d'Hyères" une maison de ville qui leur permettait de revendre dans Paris un partie de leur production agricole.

On peut voir sur ce détail du plan Turgot l'aspect de cette rue au XVIIIe siècle :

Aucune façade de cette époque n'a subsisté. Côté pair, on peut par exemple voir depuis la rue l'Hôtel de Sens grâce aux jardins qui ont remplacé les demeures. Il en est de même côté impair avec la vue sur le Jardin de l'Hôtel d'Aumont et le petit square Albert Schweitzer situé  à l'angle avec la rue de l'Hôtel de Ville.

MDCCXII : La croix surmontant le dôme de Saint-Paul-Saint-Louis a retrouvé ses ors... Ce qui m'a fait découvrir une surprenante décision prise par la Monarchie de Juillet

Pendant de longs mois, le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis a été masqué par un énorme échafaudage qui ressemblait à un impressionnant piédestal (voir mes articles du 18 octobre 2014 et du 4 juin 2015).

Ces échafaudages ont commencé à être démontés même si on peut encore les voir partiellement comme le montre cette photo prise hier (le 20 avril 2016) :

Cependant, la partie supérieure du dôme a été complètement dégagée et laisse apparaître une croix dorée tout étincelante  :

Cela surprend quand on compare avec la version antérieure. Pour ceux qui auraient oublier, j'ai fait une comparaison avec une photographie que j'avais prise en 2009 alors que l'ensemble de l'église était en très mauvais état :

 En écrivant cet article, j'ai trouvé un ouvrage qui m'a permis d'en savoir plus sur cette croix et de faire une surprenante découverte concernant une décision prise par la Monarchie de Juillet. D'après un ouvrage écrit par Denis de Hansy, Notice historique sur la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis, en 1842 et imprimé par Dondey-Dupré, une croix avait existé à cet endroit avant la Révolution française à l'époque où il s'agissait de l'église Saint-Louis-des-Jésuites. Cette croix aurait été détruite à la Révolution. Or, une nouvelle croix dorée a été réinstallée pendant la Restauration. Cependant, comme la dépense était importante il a fallu attendre 1826 pour que le Conseil de fabrique programme une dépense de 1000 francs étalée sur deux ans  MAIS cette nouvelle croix dorée  a semble-t-il été démontée en 1831 : "par ordre de l'autorité publique tombèrent à la fois en février 1831, la plupart des croix élevées sur le sommet des églises parisiennes, comme si leur destruction dût calmer les factions, et effacer de l'extérieur de nos temples ce caractère religieux que nos pères savaient leur imprimer" (page 19).

Je n'ai pas de certitude concernant la date à laquelle une croix a été rétablie sur le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis. Cependant, il est fort possible que cette nouvelle érection ait eu lieu aux alentours de 1861 pendant le Second Empire. En effet, c'est à ce moment que la façade a été restaurée sous la direction de l'architecte Balthard (d'après le dossier de presse à l'occasion de la restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis édité vers 2012)

MDCCXI : Il y a 100 ans on pouvait acheter des chaussures "Incroyable" à l'Hôtel de Sully

Voici un nouvel article que je consacre aux cartes postales anciennes du 4e arrondissement. Celle-ci a été affranchie en 1919 comme le montre l'agrandissement du timbre ci-dessous :

Elle représente l'Hôtel de Sully. Le changement qui saute aux yeux quand on observe cette carte postale est la partie centrale qui reliait les deux ailes :

Je rappelle (pour ceux qui ne fréquentent pas le 4e arrondissement que l'hôtel de Sully a aujourd'hui un aspect très différent :

 Voici un montage pour montrer le changement :

Rappelons que l'Hôtel de Sully a été racheté par l'Etat en 1944, d'après Danielle Chadych (dans Le Marais, Parigramme). Elle ne précise pas quand le pavillon central a été supprimé mais d'après un article du Parisien ce lifting date de 1955 (voir article du Parisien du 16 janvier 2010). Quelques décennies plus tard, l'Hôtel de Mayenne situé de l'autre côté de la rue Saint-Antoine quelques dizaines de mètres plus  à l'Est a connu la même transformation afin de lui redonner son aspect "originel" (voir mon article du 9 octobre 2012).

Il est intéressant de noter que dans la partie située à gauche du pavillon central on trouvait par le passé une agence du Crédit Lyonnais :

 Dans la partie droite, on pouvait aller acheter des chaussures dans un magasin qui avait une assez grande devanture : les chaussures Incroyable dont il est précisé qu'il existait "120 succursales en province à l'étranger" :

J'ai trouvé un lien qui montre une action de l'entreprise "Chaussures incroyable" sur la galerie Numistoria. Cette entreprise avait son siège 17-17 bis avenue Bolivar. Elle appartenait au financier Albert Oustric. Celui-ci est à l'origine d'un des scandales  des années 1930 contemporain de l'affaire Stavisky. En février 1934, cette enseigne ainsi qu'une dizaine d'autres sociétés du groupe ont été déclarées en faillite (voir article du 26 juin 2011 du blog "Des usines à Paris").

Rappelons aussi qu'à l'intérieur de l'Hôtel de Sully, on pouvait trouver d'autres commerces (un fabriquant de lampes et un marchand de meubles (voir mon article du 23 septembre 2013).

MDCCX : Une jurisprudence de la cour de Cassation qui va faire du bruit... Pas besoin de sonomètre pour s'en rendre compte

Voici un sujet que je publie à la suite de la lecture d'un article de Raphaële RIVAIS paru dans le Journal Le Monde daté du 16 avril 2016, "Le restaurant, les fêtards et les "bruits de comportements"" et que l'on peut retrouver sur son blog : http://sosconso.blog.lemonde.fr

On y apprendre que la cour de Cassation a créé une nouvelle catégorie de bruits parmi ceux que que peuvent générer par un restaurant : les bruits de musique et les éclats de voix qui sont désormais classés dans les "bruits de comportement". Du coup ils relèvent d'un article du code de la Santé publique qui ne nécessite pas d'être mesuré par un sonomètre. Par conséquent, les juridictions pénales vont pouvoir sanctionner les établissements qui font ce type de bruit.

L'arrêt de la Cour de Cassation du 16 mars 2016 concerne un établissement de Saint-Tropez, mais je suis certain qu'il aura quelques échos jusque dans le Marais...

Pour une analyse juridique très détaillée, je renvoie vers un autre blog : celui de l'avocat Christophe Sanson et l'article qu'il a publié le 3 avril 2016 avec l'analyse qui y est joint en PDF.

MDCCIX : Un livre de Frédéric Vitoux pour redécouvrir l'île Saint-Louis à l'époque où c'était un quartier populaire

Le mardi 12 avril 2016, je suis allé à la 137e édition de la soirée 1000 feuilles organisée par l'association du même nom de Frédéric Fredj. J'ai été ravi d'entendre Frédéric Vitoux présenter son livre "Au Rendez-vous des Mariniers" paru chez Fayard au début de l'année.

Frédéric Vitoux présente dans ce lire le fruit de ses recherches concernant "Le rendez-vous des mariniers", un restaurant qui était situé quai d'Anjou près du Pont de Sully et qui a existé de 1904 à 1953. Un lieu de rencontre entre de grandes figures de la littérature mondiale mais aussi des habitants qui étaient très modestes et appartenaient aux catégories les plus populaires de la société. L'époque où  de nombreuses péniches venaient accoster sur les bords de l'île Saint-Louis. Un temps révolu depuis fort longtemps !

Merci à Frédéric Vitoux de nous avoir donné très envie de lire son livre.

Merci aussi à Frédéric Fredj qui, outre Frédéric Vitoux avait réuni d'autres intervenants de très grande qualité mais dont les écrits ne sont pas en rapport avec le 4e arrondissement.

MDCCVIII : Le 9e arrondissement étend son influence sur le 4e... Une preuve avec "A la Mère de famille". Et un peu de pub aussi pour Girard

Voici un article que je veux écrire depuis plusieurs mois mais il est vrai que j'ai été devancé par le blog Vivre le Marais : le chocolatier "A la mère de famille" a ouvert une boutique au 23 de la rue Rambuteau (voir article du Blog Vivre le Marais du 24 octobre 2015).

Je tiens cependant à publier mon propre article en forme de clin(s) d’œil. En effet, je n'ai jamais caché que depuis juin 2008 je demeure en partie dans le 9e arrondissement (et que j'y ai ma résidence principale depuis 2013). J'ai aussi une très grande estime pour la maire du 9e depuis 2014, Delphine Bürkli, et son équipe municipale dont l'excellent 1er adjoint Alexis Gociyan. Cela ne m'empêche pas, après tant d'années, de garder un très fort attachement pour le 4e.

Or, quand je fais mes courses dans le 9e arrondissement, "A la mère de famille" est mon chocolatier favori. J'apprécie énormément la boutique historique qui est située  au 35 rue du Faubourg Montmartre et dont les origines remontent au XVIIIe siècle. La devanture est merveilleuse et le magasin regorge de produits savoureux. Outre les chocolats, je recommande les pâtes de fruit.

Sans dénigrer la nouvelle boutique "A la mère de famille" du 23 rue Rambuteau, je trouve qu'elle est cependant à l'image de ce que devient le 4e arrondissement : un vaste espace commercial sans personnalité authentique. Toutes les marques un peu luxueuses veulent y avoir leur devanture.

Le 4e a vu s'ouvrir depuis quelques années un nombre impressionnant de chocolateries. Dans certains secteurs de l'arrondissement, on en trouve à tous les coins de rues. Ceux qui pleurent la disparition des librairies peuvent se gaver d'excellents chocolats.

En matière d'authenticité, je rappelle cependant qu'à ma connaissance, la seule chocolaterie qui possède son atelier de fabrication dans le 4e arrondissement est la chocolaterie Girard dont la boutique est située au 4e rue des Archives et le "laboratoire" quelques rues plus loin rue de la Tâcherie (voir mon article du 11 novembre 2011). Cette entreprise familiale s'est enracinée dans le 4e depuis 1954 bien avant donc l'époque des "fashion victims".

Par conséquent dans le 9e arrondissement, je reste fidèle à "A la mère de famille", mais dans le 4e, je reste fidèle à la "Maison Girard". Je parle de la chocolaterie bien sûr !  (un autre clin d'oeil).

 

MDCCVII : Place Baudoyer, la localisation précise de l'ancien cimetière Saint-Jean

Voici un sujet qui m'avait conduit à une vive discussion lors de la campagne de 2008 avec le regretté Raphaël : la localisation du cimetière Saint-Jean. En effet, si l'église Saint-Jean-en-Grève était située à l'emplacement actuel de l'Hôtel de Ville (vers la rue de Lobau), la question était de savoir où était l'emplacement de ce cimetière. Après quelques explications de Raphaël, j'ai ainsi appris que ce cimetière n'était pas près de l'église elle-même mais à quelques centaines de mètres sur l'actuelle place Baudoyer.

Or, une grane amie du 4e vient de me prêter une brochure écrite par Luis Gonzalo Valencia parue en 1996, La place Baudoyer du Bas-Empire au XVIe siècle (presses imprimerie Nicolas) qui m'a permis de savoir la localisation précise de ce cimetière et d'avoir quelques informations sur ce cimetière.

Sur les plans publiés (et que je ne peux pas reproduire car ils sont protégés par des droits d'auteur), on peut voir que ce petit cimetière se situait à quelques mètres au sud de la bouche d'aération du métro de la place Baudoyer qui se trouve en limite de la rue de  Rivoli.

D'après Luis Gonzalo Valencia, ce cimetière a été très peu de temps en usage. "L'église Saint-Jean-en-Grève, à l'origine baptistère Saint-Gervais, devint en 1213 une paroisse dont le cimetière a dû se développer vers cette époque. Une partie de ce site funéraire fut abandonné à la fin du XIIIe siècle". On y a retrouvé "41 tombes en cercueil de bois".

Rappelons que tous ses vestiges ont été retrouvés (et ont disparu) à l'occasion de la création du parking Baudoyr au milieu des annés 1990.

MDCCVI : Les "pans de laideurs" du Forum des Halles selon Christophe Girard, un milliard d'euros après...

Je publie cet article "à chaud" après la lecture d'un des titres de la "Une" du journal Le Monde daté du dimanche 3 avril 2016 qui a pour titre "Architecture - la malédiction des Halles".

L'article nous apprend en effet que le nouveau forum des Halles qui va être inauguré le 5 avril  2016 fait l'objet de "critiques à l'encontre du toit d'une couleur lavasse et d'un coût élevé (216 millions d'euros auxquels s'ajoutent 400 000€ d'entretien annuels").

Cela me conduit à rappeler plusieurs points importants :

• lors des réunions préparatoires, il avait été expliqué que la construction de ce toit rendait indispensable la "déplantation" des arbres du jardin des Halles car il devait être préparé à l'emplacement du jardin pour après être coulissé sur la structure finale quelques dizaine de mètres plus loin (voir mon article du 24 février 2011). Cela m'avait paru étonnant et je remarque qu'il n'en a rien été. Les arbres qui avaient une vingtaine d'années ont été sacrifiés pour rien : le toit a été construit sur place. (Ah si peut-être pour faire plaisir aux paysagistes que ces vilains arbres gênaient).

• Sur son blog, Christophe Girard qui a l'époque était adjoint à la Culture du maire de Paris, s'était réjoui dans un article du 4 mars 2011 de la disparition de "pan de laideurs", désignant ainsi le forum des Halles de l'architecte Willerwal qui datait des années 1980 (voir mon article du 11 septembre 2011). J'ai évoqué par la suite cette expression de l'actuel maire du 4e arrondissement lors d'une réunion d'architectes et d'urbanistes spécialisés dans le Patrimoine du XXe siècle et ils avaient été horrifié qu'un élu ose avoir un avis aussi tranché et négatif sur une des réalisations majeures des années 1980. Ils n'avaient certainement pas le goût très sûr de M. Girard en matière d'architecture. Je suis certain que celui-ci va maintenant nous expliquer que la nouvelle version du Forum des Halles est la 8e merveille du monde. Certains journalistes ne manqueront pas de relayer les litanies de louanges concernant la nouvelle architecture.

Pour ma part, je vais éviter d'avoir un avis sévère. La canopée n'est pas affreuse et tant mieux si cela permet d'avoir un conservatoire plus grand ou une très belle bibliothèque publique.

Cependant, en tant que contribuable, on ne peut que regretter le coût de ce chantier qui au total a dépassé le milliard d'euros. Ah oui, je sais, parler argent c'est d'une grande vulgarité !

Enfin, quelque soit les avantages esthétiques du nouveau forum des Halles, je regrette amèrement la disparition de la perspective que l'on avait depuis la fontaine des Innocents vers l'église Saint-Eustache et à laquelle j'étais très attaché :

Aujourd'hui, voici la nouvelle vue que l'on a depuis la place des Innocents :

Certains adoreront la nouvelle version. Il y a en effet, beaucoup plus d'espace pour faire du commerce. Une grande marque d'un équipementier de sport va  occuper ce secteur particulièrement stratégique à l'angle des rue Berger et Pierre Lescot. N'est-ce pas ce qui importe ?