L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DXVI : La station Hôtel de Ville... telle que vous ne la verrez plus

La station Hôtel de Ville de la ligne 1 est depuis septembre 2009 en travaux. Le but est de préparer l'installation de rames automatiques d'ici la fin de l'année 2010. De ce fait, comme sur la ligne 14, des portes automatiques seront installées sur chaque quai... La ligne de métro inaugurée en 1900 continue à se moderniser.

Je suis très attaché à cette station puisque je l'utilise presque tous les jours depuis mon installation dans le 4e. C'est avec tristesse que j'ai vu disparaître au fil du temps plusieurs petits détails qui en faisaient tout le charme :

- la station possédait des reproductions qui permettaient de retracer l'histoire de l'Hôtel de Ville et de la Ville de Paris. On pouvait différentes représentations des souverains reçus à l'Hôtel de Ville et des scènes de la Révolution. Un année, j'avais commencé une visite pédagogique avec un groupe de 4e par cette station. C'était un bon moyen d'introduire un survol de l'Histoire de Paris. Hélas, il y a quelques années, tout cela a disparu du jour au lendemain pour être remplacé par des panneaux informatifs inspirés de page Internet qui parlent d'un peu tout et n'importe quoi... C'est certes intéressant mais cela aurait pu tout aussi bien décoré n'importe quelle station de métro et on aurait peut-être pu préserver l'ancien décor qui avait tant de charme. Heureusement, la nef de Paris, qui figure au centre du quai de chaque côté a échappé à cette triste rénovation. Les panneaux installés sont certes intéressants mais ils sont indigestes, touffus et beaucoup trop nombreux pour qu'on puisse retenir quoi que ce soit. Ils tournent parfois au message débile "Qui se ressemble s'assemble" à propos de Voltaire et Léon Blum : un texte essaye de montrer le lien intellectuel entre le philosophe des Lumières et le président du Conseil du Front Populaire. Voltaire en penseur des congés payés, c'est pour le moins saugrenu !

- il y a encore un peu plus de temps, (peut-être 10 ans, je ne me rappelle plus), les poubelles bleues et rouges qui ont du jour au lendemain été remplacées par les poubelles alumium "starck" que que l'on trouve dans un peu toutes les stations... Ce bleu et ce rouge rappelaient les couleurs de Paris. Pour le moment, ces deux couleurs sont aussi rappelés par les fauteuils bleus et rouges... Certains sont démontés pour les travaux : j'espère qu'ils ne vont pas disparaître ! 
 

Pendant les travaux, une utilisation bien pratique ne fonctionne plus : le panneau qui annonce dans combien de temps le prochain métro arrivera... J'ai l'impression que nous allons malheureusement devoir apprenre à nous en passer pendant de nombreux mois.

DIX : Rue de la Verrerie : des travaux qui ont montré que "quand on veut, on peut" !

Les travaux rue de la Verrerie à la hauteur du BHV de juin à août 2009.

J'ai déjà signalé sur ce blog une aberration : le fait que les vélos ne peuvent pas emprunter le tronçon de la rue de la Verrerie situé le long du BHV dans le sens Ouest-Est (alors que cela est possible dans l'ensemble du reste de la voie que forment la rue des Lombards, la rue de la Verrerie et la rue du Roi-de-Sicile). Au niveau de ce pâté de maison, les vélos qui veulent aller vers l'Est doivent faire un détour par la rue du Temple, la rue Sainte-Croix-de-la Bretonnerie et la rue de Moussy pour pouvoir retomber rue du roi-de-Sicile. Donc, de ce fait presque tous les vélos prennent ce tronçon de la rue de la verrerie a contre-sens ce qui est très dangereux.

En conseil d'arrondissement, une personne du public avait demandé un aménagement qui permettrait aux vélos de circuler à contresens. La maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, lors du conseil suivant a affirmé que c'était impossible. Elle a invoqué le fait que cette partie de la rue servait de lieu de passage et de livraison aux camions du BHV et qu'elle ne ferait rien qui pourrait gêner ce magasin (ce que l'on peut comprendre puisque ce commerce participe à la santé économique de notre arrondissement).

Cependant, on peut se demander si tout aménagement est complètement impossible. En effet, pendant près de 3 mois (juin-juillet-août), des travaux ont eu lieu dans cette portion de la rue de la Verrerie. Ils ont considérablement réduit la largeur de la voie de circulation ce qui n'a pas empêché le BHV d'être livré. Je n'ai pas entendu parler de pénuries dans les stocks de ce magasin !

Ces travaux ont donc montré que si on le veut un aménagement protégé permettant aux vélos de circuler dans le sens Ouest-Est cela est possible. Encore faut-il en avoir la volonté !

Il est vrai que  les relations entre la maire PS du 4e (Dominique Bertinotti) et son adjointe verte (Corinne Faugeron) sont exécrables. Le dernier conseil d'arrondissement du lundi 21 septembre en a encore été une nouvelle fois la preuve. J'en reparlerai bientôt si j'en ai l'occasion...

DII : Où boire un excellent chocolat chaud dans le 4e ? Chez "Pain d'épices"...

 A l'hiver 2007, alors que je me promenais avec des amis dans les rues du 4e arrondissement un jour de forte affluence (en raison du shopping de Noël), nous désespérions de trouver un endroit pour pouvoir prendre ensemble un bonne boisson chaude. Tous les cafés du Marais étaient plein à craquer. Après avoir un peu tourné, nous nous sommes arrêtés au salon de thé, "pain d'épices", 12 rue Jean-Du-Bellay, une rue située à la pointe Est de l"ïle Saint-Louis dans le prolongement du pont Louis-Philippe.

J'ai a-do-ré le chocolat chaud que ce salon de thé propose à ses clients. J'ai retrouvé la saveur des chocolats chauds que l'on peut boire à Madrid. (Ils sont juste un tout petit peu moins épais, mais finalement ce n'est pas plus mal). J'y suis retourné à de très nombreuses reprises depuis. La gérante de ce salon de thé, Virginie, est très accueillante.

Cependant il n'est pas possible de prendre ce chocolat chaud en terrasse. Virginie m'a expliqué comment la municipalité du 4e, après avoir perdu au tribunal administratif, avait fait appel et utilisé des avocats très compétents pour gagner en appel et interdire les tables et les chaises sur la voie publique. Les frais d'un procès en cassation ont conduit Virginie à renoncer à faire un recours au Conseil d'Etat.

Les lecteurs réguliers de ce blog savent que je ne suis pas un fan du "tout terrasse". Néanmoins,  je me demande ce qui vaut, à Virginie et à son salon de thé, un tel acharnement et, cela, pour plusieurs raisons :

1°) Au même numéro de la rue (au 12), il y a aussi une crêperie La Sarrasine. Pour une raison étonnante, celle-ci a obtenu de la mairie une autorisation de terrasse. Une photographie pour illustrer l'absurdité de la situation :

  

2°) Comme on voit sur la photo, la terrasse de la crêperie voisine n'empêche pas les piétons de se croiser et de marcher à deux côte-à-côte.

3°) Lors de la réunion qui a lancé la concertation à propos de l'aménagement de la rue des Archives, Mme la maire, Dominique Bertinotti, a affirmé qu'elle ne pouvait pas faire deux poids deux mesures... pour justifier le fait qu'il serait bon de permettre au Cox d'augmenter son utilisation du trottoir (Réunion organisée en mairie le 12 février 2009, voir mon article du 13 février 2009). Elle a déclaré qu'elle ne pouvait pas laisser certains bars et cafés avoir des terrasses et pas d'autres !  Ce qui est arrivé avec le "Pain d'épices" me laisse perplexe... Faudrait-il croire que Mme Bertinotti est plus sensible à la tranquillité des rues de l'ïle Saint-Louis, laissant aux autres quartiers du 4e la joie de l'animation ? (C'est pour cette raison que j'ai soulevé cette question dans un autre article paru à propos de la rue des Archives le 5 mai 2009).

4°) A titre de comparaison, le moment où le trottoir du Cox est le plus densément "occupé" se situe entre 20h et 23h alors que le salon de thé "Pain d'épices" ferme lui aux alentours de 21h... Une éventuelle terrasse ne serait donc pas une gêne beaucoup moins grave que ce que l'on connaît dans d'autres secteurs du 4e.

5°) Je pense que Virginie sera d'accord pour ranger tous les soirs ses chaises et ses tables... Ce serait bien si tous les cafés et restaurants du 4e en faisaient autant !

P.S. : L'Indépendant du 4e est un blog libre. Je n'en tire AUCUN revenu. Ma sympathie envers le Salon de thé Pain d'Epices ne relève en rien d'une complaisance due à des compensations financières...

CDXLV : Hôtel Lambert : mobilisation malgré de bien sombres présages de la part d'une des anciennes résidentes, Michèle Morgan.

 Le permis de construire pour la "rénovation complète de l'Hôtel Lambert" a été délivré par le ministère de la Culture le 11 juin dernier : il est affiché sur les fenêtres de l'Hôtel. Cependant, tout est encore calme dans cette partie orientale de l'ïle Saint-Louis pour le moment :

 

L'Hôtel Lambert le 30 août 2009.

En effet, cette rénovation -très contestée depuis son annonce en fin d'année 2008- continue de susciter de grandes réserves malgré de nettes avancées par rapport aux projets initiaux. La philosophie d'ensemble qui a conduit l'architecte chargé de la rénovation, M. Perrot, à vouloir un retour à l'état de l'Hôtel dans sa version XVIIe siècle est contraire à la Charte de Venise (1964) dont l'article 11 prévoit que "Les apports valables de toutes les époques [...] doivent être respectés, l'unité de style n'étant pas un but à atteindre au cours d'une restauration".

Le décor romantique du XIXe siècle, qui date de l'époque où l'Hôtel était possédé par la famille du prince Czartoryski et où il était fréquenté par Chopin, semble menacé. Cela a conduit l'ambassadeur de Pologne, Tomas Orlowski à réagir : il a écrit au ministre de la Culture pour faire part de sa préoccupation.

Frédéric Mitterrand s'est rendu sur place le 26 août 2009. Dans un communiqué daté du 2 septembre 2009, il affirme à propos de sa visite à l'Hôtel Lambert qu'il est "particulièrement sensible à l'état des lieux et à l'histoire qui lui est attaché".

L'affaire a de plus un volet judiciaire puisque l'association Paris historique (dont je fais partie et que je soutiens) a déposé un recours contre le projet de rénovation devant le tribunal administratif de Paris. Lors de la 1ère audience,  le 21 août, la juge des référés, Brigitte Vidard a annoncé un report à début septembre pour pouvoir "débroussailler l'affaire". La juge a prononcé un renvoi à début septembre.

Mardi 8 septembre à 15h, la Ville de Paris sera appelée à la barre pour donner son point de vue sur ce dossier. L'audience est publique et elle se tient dans le 4e arrondissement au tribunal administratif (L'Hôtel d'Aumont situé 7, rue de Jouy).

Dans la Lettre d'Ourscamp de septembre-octobre 2009 (la lettre d'information de Paris Historique), Michèle Morgan, (qui a habité à l'Hôtel Lambert pendant plus d'une vingtaine d'années jusqu'en 1976),  est interviewée par le professeur J.-F. Cabestan qui s'est beaucoup mobilisé contre ce projet de rénovation. La star, avant d'annoncer qu'elle signe la pétition, s'en prend à la Ville de Paris : "C'est la faute de la Ville de Paris. Il n'aurait jamais dû laisser partir ça"... et sa conclusion est bien sombre : "Vous savez contre l'argent vous aurez beaucoup de mal. Avec l'argent on peut tout acheter".

A lire :

Florence EVIN, "La juge des référés a reporté sa décision sur les travaux contestés de l'Hôtel Lambert" in Le Monde daté du 23 aout 2009.

La dépêche AFP daté du 2 septembre 2009, "Frédéric Mitterrand veut préserver le souvenir des résidents de l'Hôtel Lambert", Le monde.fr

J'ai écrit plusieurs articles qui montrent que je suis très sensible à cette affaire complexe et pour laquelle il vaudrait mieux éviter des polémiques de bas étage qui ne sont pas à la hauteur de l'enjeu  :

- le 24 décembre 2008 : l'Hôtel Lambert au coeur d'une polémique d'Etat(s) ?

- 6 janvier 2009 : la "lettre ouverte" de Paris historique adressée à Christine Albanel.

- le 10 février 2009 : Hôtel Lambert : une série de scoops en conseil d'arrondissement.

- le 29 mars 2009 : une réunion qui rappelera les liens historiques avec la Pologne.

- le 9 avril 2009 : un intéressant complément d'information à la bibliothèque polonaise.

- le 27 juin 2009 : le Qatar à nouveau dans l'actualité de l'arrondissement.

J'invite tout le monde à signer la pétition pour la protection du Patrimoine en Europe.

CDXCIII : Le 4e arrondissement dans une circonscription centrée sur la Bastille : une idée qui ne relève pas vraiment du génie !

J'avais posé une question à la fin d'un conseil d'arrondissement pour m'inquiéter de la baisse du nombre d'habitants dans le 4e arrondissement. Je m'inquiétais pour l'avenir du découpage électoral. La maire m'a répondu en relativisant la baisse du nombre d'habitants, en ajoutant au passage qu'elle ne voyait aucun rapport avec le problème que je soulevais. Je lui ai juste après rappelé que chaque circonsciption devait compter un nombre à peu près semblable d'habitants. Cela a été souligné par une décision du Conseil constitutionnel en date du 8 janvier 2008 : le découpage doit se faire "sur des bases essentiellement démographiques", chaque député doit représenter environ 125 000 habitants (voir notamment les articles du 6 mars et du 18 mai 2009).

Le 4e arrondissement, dans le cadre de l'actuel découpage électoral qui date de 1986 faisait partie de la 1ère circonsciption de Paris avec les 1er, 2e et 3e arrondissements. Or entre 1990 et 2009, la population de cette circonscription est passée de 106 426  à 103 766 habitants (voir le site de la Ville de Paris) et cette baisse est principalement due au 4e arrondissement puisqu'il a perdu 2 779, habitants (passant de 32 226 habitants en 1990 à 29 445 habitants d'après l'INSEE au 1er janvier 2009 [soit -8,6% ]) .

La baisse du nombre d'habitants conduisait donc à revoir le découpage de la 1ère circonscription.

Dans le cadre du découpage proposé par la commission Marleix, la carte électorale du centre de Paris sera profondément remaniée. Le 4e arrondissement fera désormais partie de la 7e circonscription avec deux "bouts" du 11e arrondissement (tout ce qui ne sera pas dans la 6e circonscription à savoir " la partie des quartiers Folie-Méricourt, Saint-Ambroise, Roquette et Sainte-Marguerite située à l'est d'une ligne définie par l'axe des voies ci-après : rue de la Folie-Méricourt, rue de la Fontaine-au-Roi, avenue Parmentier, rue du Chemin-Vert, rue Saint-Maur, rue Léon-Frot, rue de Charonne, rue Faidherbe, rue du Faubourg-Saint-Antoine, place de la Nation, avenue du Trône" !!!! ) et du 12e arrondissement (le quatier des quinze-vingts).

Je souhaite bon courage aux experts en géographie parisienne pour bien repérer les nouvelles limites de notre nouvelle circonscription. (Pour plus de précision, voir le découpage tel qu'il est proposé dans l'ordonnance qui sera bientôt soumise au Parlement sur une page du site de Légifrance).

Pour le centre de Paris, le découpage ressemblera à "ça" : 

La 7e circonscription devrait compte 132 391 ce qui en fera de très loin la plus peuplée de Paris... la population du 4e arrondissement va pouvoir continuer à diminuer !

L'actuelle 1ère circonscription avait l'avantage de la simplicité et  de la cohérence historique : elle comprenait toute la rive droite comprise à l'intérieur de l'enceinte de Charles V. J'ai du mal à voir ce qui fera l'unité de la nouvelle circonscription. Le Marais qui représente une vraie unité historique sera désormais partagé puisque le 3e arrondissement sera rattaché au 10e arrondissement pour former la 5e circonscription de Paris.

Il est vrai  que depuis 2002,  cette lère circonscription avait une député(e) fort peu médiatisée en la personne de Martine Billard (faites un petit test dans la rue pour demander aux habitants du 4e ceux qui sont capables de citer son nom). Avec ce nouveau découpage, c'est la circonscription elle-même qui va devenir fantôme !

Et dire qu'en plus, d'après un éminent spécialiste de la géographie électorale, ce nouveau découage électoral n'avantage personne (lire les propos de Frédéric Salmon dans l'Edition du monde.fr du 29 juillet 2009).

Notre nouvelle circonscription aura -plus ou moins- comme coeur la place de la Bastille (sans la partie nord-ouest comprise dans le 3e arrondissement). Je ne suis pas certain pour autant que l'on puisse penser que l'idée relève du génie... malgré la statue qui trône en haut de la colonne !!!

J'ai eu beaucoup de mal à trouver des informations précises sur ce redécoupage. Je renvoie vers le site géoelections qui est une véritable mine.

CDLXXXVII : Réaménagement des Halles (6e volet) : pitié pour ces 279 arbres qui arrivent à peine à maturité

 Voici le 6e volet que je consacre au projet de réaménagement des Halles... Plus j'y consacre des articles plus je me persuade que c'est une grosse bêtise qui va être faite ! Ce 6e volet concerne les arbres.

En effet, le projet de réaménagement repose sur un dogme : il faudrait créer une grande pelouse appelée "La prairie". Du coup, il est prévu que 279 arbres soient abattus (nombre donné par les défenseurs du projet lors de la réunion d'information publique du lundi 22 juin au gymnase Suzanne Berlioux).

Les Parisiens qui ont vécu à côté du trou des Halles dans les années 70 (l'immense espace qui est resté creusé pendant des années), s'étaient réjoui de la mise en terre de ces arbres qui pour la plupart datent des années 1980. La plupart des arbres ont à peine vingt ans, c'est-à-peine l'âge de la maturité.

Je pense donc qu'il faudrait sérieusement que les habitants  se rendent compte que l'on va les priver d'un ses seuls poumon vert du centre de Paris.

"L'affaire du saule pleureur" à la pointe de l'île de la Cité a montré que la gestion des arbres était très discutable en ce qui concerne un arbre vénérable et ancien de Paris. En ce qui concerne les 279 arbres abattus aux Halles, ils n'auront même pas le temps d'atteindre le statut d'arbres anciens. Les arbres ne sont pas des variables d'aménagement urbain ajustable comme les autres. Ils ont droit à un minimum de respect car le développement d'un arbre demande du temps. 

Je me demande si tous les Parisiens sont vraiment d'accord avec cette décision. Rappelons encore une fois pour finir que le coût total du projet de réaménagement des Halles est estimé à 763 millions d'euros. N'y a-t-il pas de moyen plus judicieux d'utiliser l'argent des contribuables parisiens que de mener un tel projet ?

CDLXXXV : Puisqu'on vous le dit !

 J'ai noté depuis le 8 août dernier la présence de cette affiche informative sur la grille derrière laquelle se trouvait le saule pleureur de la pointe de l'Île de la Cité. "Nous avons du abattre cet arbre malade".

En me fondant sur cette photographie d'une tranche du tronc de cet arbre (voir mon article du 8 août 2009), je continue à me demander de quel terrible mal pouvait souffrir cet arbre.

 Comme mes parents possèdent un saule pleureur dans leur jardin, j'espère que nous aurons un jour la réponse... Il est vrai que pour éviter sa croissance anarchique, chaque hiver mon père élague les branches de cet arbre. Je ne suis pas sûr que le saule pleureur de l'Île de la Cité avait connu (depuis plusieurs années) un tel entretien. Cela aurait certainement évité la chute de branches dans la Seine !!!

On peut se consoler (j'allais écrire ConSauler) en se disant qu'un nouveau saule pleureur sera replanté à l'automne... mais l'intérêt de celui qui a été abattu était qu'il était... centenaire et cela on ne pourra pas le remplacer.

CDLXXXI : Vélib' : de qui se moque-t-on ?

 Depuis le printemps dernier, on a vu cette campagne sur les panneaux d'affichage et dans les journaux distribués par la Ville de Paris.

L'information donnée ici est consternante : "16 000 vélos vandalisés et 8 000 vélos disparus" ! Cela appelle plusieurs commentaires :

1°) Il faut rappeler que le nombre total de vélib' en circulation dans Paris est de 20 000 ! Cela permet de prendre conscience de l'ampleur des dégâts (16 000 c'est d'ailleurs le nombre "d'engins" qui avaient été mis en circulation lors de la création de Vélib' en juillet 2007).

2°) Il faut rappeler que le contrat passé avec J.-C. Decaux a permis a celui-ci de se payer grâce aux panneaux d'affichage que l'on peut voir un peu partout dans Paris.

3°) Ce contrat prévoit que si plus de 4% du parc de vélos est détérioré, la Ville de Paris doit payer à J.-C. Decaux un dédommagement financier. Si le quota des 8% est dépassé l'entreprise est en droit de demander une renégociation du contrat. Il pourrait en coûter 1,6 millions d'euros par an aux contribuables parisiens.

4°) Cette campagne laisse entendre que ce sont les Parisiens eux-mêmes qui dégradent les Vélib's.

Que faut-il en conclure ?

1°) Je pense depuis son lancement que Vélib' a été une erreur. Je sais que je suis minoritaire mais j'assume mon point de vue. Cela aurait peut-être été moins tape à l'oeil mais la Ville de Paris aurait gagné à mener une politique incitant les Parisiens à s'équiper de leur propres vélos. Vélib' repose sur la propriété collective des vélos, mais mystérieusement les vélos sont beaucoup mieux entretenus quand ils sont choyés par leurs propriétaires. Si on avait fait payer à J.-C. Decaux l'usage des panneaux publicitaires dont il dispose, il aurait été possible de donner des vélos aux Parisiens qui n'avaient pas les moyens de s'en acheter (et je parle de vrais vélos, pas de ces chars d'assaut à deux roues qui sont si difficiles à manoeuvrer).

2°) Il faudrait inciter tous les immeubles et toutes les zones commerçantes à se doter de parkings où les Parisiens peuvent laisser leur vélo sans craindre de le voir disparaître.

3°) Avec Vélib' on a fait tout le contraire puisqu'il y a même des endroits où les parkings pour vélos qui existaient on été supprimés pour être remplacés par... des stations Vélib.

Vélib' a certes développé l'usage du vélo à Paris mais une autre politique moins coûteuse et plus efficace pouvait conduire aux mêmes résultats. C'est la solution démagogique, idéale pour faire la propagande d'une municipalité qui préparait sa réélection en 2008 qui l'a emporté... Tant pis pour les contribuables !

  

CDLXXVII : Réaménagement des Halles (5e volet) : encore à propos de la Co(sso)nnerie...

 J'ai déjà consacré 4 articles au projet de réaménagement des Halles. Le dernier avait pour sujet la surprenante idée de supprimer l'escalator qui permet de descendre directement au 3e sous-sol par l'entrée rue de la Cossonnerie.

Parmi les autres arguments entendus lors de la réunion publique du lundi 22 juin par les défenseurs du projet, un autre me laisse très dubitatif. Il paraît que depuis cette entrée rue de la Cossonnerie, on pourrait (enfin ?) voir l'ancienne Halle au blé, un magnifique bâtiment du XIXe siècle ! Quel bonheur...

Ce qui me surprend c'est qu'avec l'aménagement actuel on peut déjà voir cet édifice comme le montre la photo ci-dessous :

Au passage cette photo montre avec l'état du carrelage sur la colonne de droite jusqu'à quel point on a laissé ces bâtiments se dégrader.

Pour en revenir à la vue vers la Halle au blé, il est vrai qu'aujourd'hui on ne voit que la coupole car le reste est masqué par des arbres (je reviendrai dans un autre article sur ce que je pense à propos de l'abattage de cette végétation), mais est-il certain que le projet retenu de canopée (aussi appelée par certains la "raie manta") n'aura pas comme inconvénient des courants d'air très importants. La question a été posée lors de la réunion publique du 22 juin sans qu'une réponse précise ne soit donnée.

Si les souffles d'air étaient trop violents à cet endroit, on sera alors obligé d'installer des dispositifs comme ceux mis en place sous la Grande Arche de la Défense... Je ne suis pas certain que l'on pourra encore beaucoup profiter de la vue sur la Halle au blé...

L'argument de la vue sur la Halle au blé est donc lui aussi pour le moins discutable. Tout cela alors que, je ne le répèterais jamais assez, le coût du projet est estimé à 763 millions d'euros. Ne pouvait-on pas faire une rénovation des bâtiments existants et dépenser autrement l'argent des contribuables parisiens ?

Je reste très étonné par le fait que non seulement le groupe socialiste mais aussi le groupe UMP ont voté ce projet de réaménagement au conseil de Paris... Parmi les sujets qui méritent que l'on s'oppose à Bertrand Delanoë le chantier des Halles est -me semble-t-il- l'un des plus importants !

CDLXVII : Réaménagement des Halles (4e volet) : la réorganisation de l'entrée par la rue de la Cossonnerie : Y aura-t-il une syllabe de trop après les travaux ?

L'accès principal des Halles rue de la Cossonnerie, le plus pratique pour les riverains qui viennent du 4e arrondissement et qui veulent prendre le RER.

Voici le 4e volet que je consacre au réaménagement des Halles suite à la réunion à laquelle j'ai assisté le 22 juin 2009. Je le rappelle à nouveau pour commencer, les habitants du 4e sont concernés au moins en tant que contribuables par le montant des dépenses (prévues) qui est de 763 millions d'euros.

Après un article consacré à la "trémie" Saint-Merri, puis un autre à la disparition de très belles perspectives dont certaines sont visibles depuis le 4e arrondissement,  et  suite à un 3e "post" relatif au patrimoine architectural que représentent les pavillons Willerval, voici un 4e article qui me concerne très directement...

Il a pour sujet le réaménagement de ce qui est aujourd'hi la voie d'accès principale pour les piétons, notamment quand ils viennent du 4e, c'est-à-dire le grand escalator qui face à la rue de la cossonnerie permet de descendre trois étages. J'emprunte très régulièrement cet escalator car il est très pratique pour accéder rapidement au RER A que j'utilise pour aller travailler.

Or, lors de la réunion d'information publique au gymnase Suzanne Berlioux le lundi 22 juin 2009,  les personnes qui défendaient doctement le projet de réaménagement nous ont appris que cet escalator serait supprimé et qu'il faudrait désormais passer par des paliers au niveau -1 et -2. Motif : "cet escalator direct est anxiogène (sic)." Beaucoup de mes amis et voisins ne m'ont pas cru quand je leur ai raconté cela tant c'est abherrant pour ceux qui empruntent quotidiennement ce passage.

Certes ce qu'il faudrait c'est que cet escalator qui permet de descendre directement au niveau -3 soit élargi et qu'il soit peut-être en pente plus douce. Par contre, je trouve stupide de le supprimer. Tel n'est évidemment peut-être pas l'avis des commerçants des niveaux -1 et -2. Il est évident que je n'oserais prétendre que la Ville de Paris favorise les intérêts des commerçants au détriment des riverains (notamment ceux qui viennent du 4e) et qui empruntent quotidiennement ce passage pour aller travailler.

Il faudrait aussi que cet escalator ne soit pas en panne comme cela arrive de temps en temps. En rentrant avec mes bagages le 4 août dernier, j'ai vraiment pesté quand j'ai vu que je devrais emprunter les escalators latéraux... qui depuis toujours permettent pour ceux qui le veulent de faire un arrêt à chaque étage mais ce qui est fastidieux quand on est lourdement chargé.

Si l'escalator qui permet de passer directement de la chaussée au niveau -3 disparaît les riverains pourront débaptiser la rue située en face : on pourra retirer la 2e syllabe de la rue de la Cossonnerie. Il est vrai que de toute façon cela fait longtemps que l'on ne vend plus de volailles dans ce quartier...