L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DXXX (post in English) : a magnificent heritage from the late 18th century

Voici la traduction en anglais d'un article paru en français le 22 décembre 2008.

By visiting the streets of the 4th arrondissement, inside the buildings, we can find splendid entrances and inner courts. When I published this post in French last year,  I was happy because the restoration of this location 24, rue Vieille-du-Temple had just been completed.

I found information about this place by reading a magazine Revue Paris Village N°19 (november/december 2006) where it is explained that the origins of this dwelling are almost forgotten. We just know that in 1792, its owner was an architect : Bénigne Joseph Varin who decided transformations that still exist today. The facade has a decoration "retour d'Egypte" (that's to say the epoch of Napoleon Bonaparte's reurn to France after his invasion of Egypt in 1798/1799). The transom [in French the "imposte", that's to say the frame above the door] is painted in blue.  Two griffins (legendary creatures with the bodies of lions and the heads and wings of eagles) are sculpted. Back to back, their paws hold a shield. Between them, in the center, there is a little palmed column.

Inside, there's a "caisson" ceiling. It was in a disastrous situation but it has been wonderfully restored. It is sustained by two massive columns which are typical of the "Directoire" period (the last period of the French Revolution from 1795 to 1799). We can see this kind of columns at the "rue des colonnes" in the 2nd arrondissement not far from the "Bourse" (the former Stock Exchange).

Thank you to Evan who helps me to translate this post into English.

This post was first published in French on December 22nd, 2008.

 

DXXVI (post in English) : Two magnificent horses on the door of the Hôtel Chenizot

(Article paru en français le 6 juin 2009).

The Hôtel Chenizot is a magnificent building. Its design is characteristic of the "rocaille style" which was popular during the first part of the 18th century. I already wrote a post about the balcony of the facade that one can see from rue Saint-Louis-en-l'île (post published in French on the blog "Le 4e que j'aime" on January 8th, 2008). I still deplore the disastrous state of the courtyard as you can notice if you go inside.

During one of my walks there, last spring, I noticed a detail I had never paid attention to before. On the door whose settings are also a magnificent exemple of the style rocaille, one can see two splendid horses made in bronze just above a lion's head :

Thank you to Evan who helped me to translate this post into English.

This post was first published in French on June 6th, 2009.
 

CDXLV : Hôtel Lambert : mobilisation malgré de bien sombres présages de la part d'une des anciennes résidentes, Michèle Morgan.

 Le permis de construire pour la "rénovation complète de l'Hôtel Lambert" a été délivré par le ministère de la Culture le 11 juin dernier : il est affiché sur les fenêtres de l'Hôtel. Cependant, tout est encore calme dans cette partie orientale de l'ïle Saint-Louis pour le moment :

 

L'Hôtel Lambert le 30 août 2009.

En effet, cette rénovation -très contestée depuis son annonce en fin d'année 2008- continue de susciter de grandes réserves malgré de nettes avancées par rapport aux projets initiaux. La philosophie d'ensemble qui a conduit l'architecte chargé de la rénovation, M. Perrot, à vouloir un retour à l'état de l'Hôtel dans sa version XVIIe siècle est contraire à la Charte de Venise (1964) dont l'article 11 prévoit que "Les apports valables de toutes les époques [...] doivent être respectés, l'unité de style n'étant pas un but à atteindre au cours d'une restauration".

Le décor romantique du XIXe siècle, qui date de l'époque où l'Hôtel était possédé par la famille du prince Czartoryski et où il était fréquenté par Chopin, semble menacé. Cela a conduit l'ambassadeur de Pologne, Tomas Orlowski à réagir : il a écrit au ministre de la Culture pour faire part de sa préoccupation.

Frédéric Mitterrand s'est rendu sur place le 26 août 2009. Dans un communiqué daté du 2 septembre 2009, il affirme à propos de sa visite à l'Hôtel Lambert qu'il est "particulièrement sensible à l'état des lieux et à l'histoire qui lui est attaché".

L'affaire a de plus un volet judiciaire puisque l'association Paris historique (dont je fais partie et que je soutiens) a déposé un recours contre le projet de rénovation devant le tribunal administratif de Paris. Lors de la 1ère audience,  le 21 août, la juge des référés, Brigitte Vidard a annoncé un report à début septembre pour pouvoir "débroussailler l'affaire". La juge a prononcé un renvoi à début septembre.

Mardi 8 septembre à 15h, la Ville de Paris sera appelée à la barre pour donner son point de vue sur ce dossier. L'audience est publique et elle se tient dans le 4e arrondissement au tribunal administratif (L'Hôtel d'Aumont situé 7, rue de Jouy).

Dans la Lettre d'Ourscamp de septembre-octobre 2009 (la lettre d'information de Paris Historique), Michèle Morgan, (qui a habité à l'Hôtel Lambert pendant plus d'une vingtaine d'années jusqu'en 1976),  est interviewée par le professeur J.-F. Cabestan qui s'est beaucoup mobilisé contre ce projet de rénovation. La star, avant d'annoncer qu'elle signe la pétition, s'en prend à la Ville de Paris : "C'est la faute de la Ville de Paris. Il n'aurait jamais dû laisser partir ça"... et sa conclusion est bien sombre : "Vous savez contre l'argent vous aurez beaucoup de mal. Avec l'argent on peut tout acheter".

A lire :

Florence EVIN, "La juge des référés a reporté sa décision sur les travaux contestés de l'Hôtel Lambert" in Le Monde daté du 23 aout 2009.

La dépêche AFP daté du 2 septembre 2009, "Frédéric Mitterrand veut préserver le souvenir des résidents de l'Hôtel Lambert", Le monde.fr

J'ai écrit plusieurs articles qui montrent que je suis très sensible à cette affaire complexe et pour laquelle il vaudrait mieux éviter des polémiques de bas étage qui ne sont pas à la hauteur de l'enjeu  :

- le 24 décembre 2008 : l'Hôtel Lambert au coeur d'une polémique d'Etat(s) ?

- 6 janvier 2009 : la "lettre ouverte" de Paris historique adressée à Christine Albanel.

- le 10 février 2009 : Hôtel Lambert : une série de scoops en conseil d'arrondissement.

- le 29 mars 2009 : une réunion qui rappelera les liens historiques avec la Pologne.

- le 9 avril 2009 : un intéressant complément d'information à la bibliothèque polonaise.

- le 27 juin 2009 : le Qatar à nouveau dans l'actualité de l'arrondissement.

J'invite tout le monde à signer la pétition pour la protection du Patrimoine en Europe.

CDLXXXIII : Une ménorah dans un lieu apparemment surprenant du 4e...

La ménorah, le chandelier à 7 branches, est un objet sacré de la religion juive. Celui qui apparaît ci-dessus est cependant surprenant car on peut le voir dans un lieu de culte catholique... l'église des Blancs-Manteaux.

En effet, dans la nef de cette église qui a la particularité d'être orientée Nord/Sud, on trouve dans la partie ouest de la nef, dans la frise en hauteur une représentation de ce chandelier à 7 branches.

Les béotiens pourraient croire que cette ménorah dans une église est surprenante et mystérieuse. Cela pourrait peut-être même justifier l'écriture d'un roman à la Da Vinci Code. Ce serait faire preuvre d'une grande inculture.

En effet, ce décor date du XVIIe siècle puisque la 1ère pierre de l'église actuelle a été posée par le chancelier Michel Le Tellier en 1685. Comme ce dernier n'était pas réputé pour sa tolérance (voir mon article du 25 avril 2009), il n'est pas sûr que la présence de cette ménorah était initialement un signe de respect envers la religion juive. La ménorah figure, avec d'autres symboles, "l'Ancien Testament" qui dans l'optique de l'époque ne pouvait être compris qu'avec sa relecture chrétienne.

Avec le temps, on peut cependant aujourd'hui trouver que ce symbole dans une église chrétienne invite les différentes religions à voir ce qui les rapproche plutôt que ce qui les divise.

Un article que je dédie aujourd'hui à mon ami Avishaï dont c'est l'anniversaire aujourd'hui !

CDLXXII : Une superbe restauration de façade : le "temple de la visitation Sainte-Marie"

 Le temple de la Vistation Sainte-Marie, 17 rue Saint-Antoine, comparaison de deux vues prises le 15 février 2007 et le 6 avril 2009.

Le 4e arrondissement possède un lieu de culte au nom bien étranger : "Le temple de la Visitation Sainte-Marie". Quand on sait la profondeur du culte marial dans la religion calviniste, ce nom peut surprendre. La façade de cet édifice religieux a été restaurée en 2008.

Cette chapelle a été bâti entre 1632 et 1634 pour les soeurs du couvent des Visitandines. L'ordre de la Visitation avait été créé quelques années plus tôt en 1610 à Annecy par François de Sales. Cette chapelle est une des plus belles constructions religieuses de François Mansart. C'est un des bâtiments à coupoles typiques du Paris de cette époque (je pense notamment à l'église du Val-de-Grâce commandée par Anne d'Autriche, la chapelle de la Sorbonne pour Richelieu et pas très loin de là l'église Saint-Paul Saint-Louis construite par les Jésuites). A l'intérieur on peut admirer un décor qui reste très baroque :

Le couvent des Visitandines fut supprimé à la la Révolution (avec la fermeture de toutes les congrégations monastiques). Les turpitudes de notre Histoire nationale firent que ce bâtiment qui par son esprit baroque était une des oeuvres caractéristiques de la Contre-Réforme catholique fut attribué en 1802 au culte réformé : le décor ne correspondait pourtant pas aux recommandations de Calvin mais comme tous les temples calvinistes avaient été détruits sous Louis XIV, il fallait bien que les "Huguenots" puissent enfin avoir des lieux de prière avec la reconnaissance d'un grand acquis du Consulat : la liberté de choisir sa religion et de l'exercer.

La façade du temple de la Visitation Sainte-Marie était dans un triste état comme on le voit sur la photo prise ci-dessus en 2007. Elle a connu d'importants travaux comme on le voit sur la photo ci-dessous :

 

Une photo du Temple de la Visitation Sainte-Marie prise le 23 décembre 2007

Les travaux se sont achevés fin 2008 ce qui nous a permis en cette année 2009 de profiter de cette magnifique façade que l'on peut admirer lorsque l'on remonte la rue Saint-Antoine. Il faut notamment admirer les trophés qui ont retrouvé les consoles placées autour de la coupole et le magnifique fronton situé au-dessus du portail principal :

Espérons que la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis qui est dans un triste état (voir les nombreux articles que j'ai consacré à la question) et qui est elle aussi située rue Saint-Antoine connaîtra elle aussi une aussi superbe restauration. La majorité du 4e s'est engagée à ce que les travaux soient finis avant la fin de la mandature en mars 2014. Il ne reste donc qu'un peu plus quatre ans et demi !

En ce jour de la glorieuse assomption de la Vierge Marie j'ai une pensée toute spéciale pour mon ami Lionel auquel je dédis cet article !

CDLVII : Un des derniers jeux de paume

Sur l'île Saint-Louis, au 54 rue Saint-Louis-en-l'ïle on trouve une des dernières salles de jeu de paume.

Grâce au N°99 de la revue de Paris historique du 1er semestre 2009, on peut apprendre que cette salle date de 1634. Elle tombait en ruines. En 1986, elle a été réhabilitée par l'architecte G. Prache.

Le hall d'entrée, les ferronneries et la superbe charpente en châtaignier ont été sauvegardés.

On y trouve aujourd'hui un hôtel quatre étoiles.

CDXLIII : 17 juillet 1789 : il y a 120 ans, le bleu, le blanc et le rouge devenaient les couleurs de la France dans le 4e arrondissement

 Cette peinture est la partie centrale d'une oeuvre de J.-P. Laurens (Il ne s'agit pas d'une fresque car elle n'a pas été peinte directement sur le mur). Elle orne le mur ouest du salon Lobau de l'Hôtel de Ville, salle fréquemment utilisée pour les points de presse de Bertrand Delanoë et de ses adjoints :

Cette peinture représente une date-clef de l'Histoire de France qui s'est déroulée dans le 4e arrondissement : "Louis XVI reçu par la municipalité de Paris le 17 juillet 1789". Trois jours plus tôt, les Parisiens avaient pris la Bastille (et les Invalides) pour y trouver des armes et de la poudre.

Pour éviter un bain de sang et composer avec les révolutionnaires, Louis XVI préféra temporiser et décida de se rendre à Paris le 17 juillet 1789. C'est la scène représentée sur cette oeuvre. Accompagné par une partie de sa Cour (les personnages à gauche du tableau), il se rend à l'Hôtel de Ville : il vient de sortir de son carosse. Le maire de Paris, l'astronome Bailly (élu le 15 juillet) l'accueille en bas des marches de l'Hôtel de Ville avec à ses côtés le commandant de la Garde nationale, le marquis de Lafayette. Derrière eux, à droite sur le tableau, les "Quarante" qui ont pris le pouvoir grâce à la prise de la Bastille font une haie d'honneur en brandissant leurs épées.

Plusieurs anecdotes à propos de ce tableau :

1°) Le peintre, J.-P. Laurens (1838-1921), a travaillé à l'époque de la IIIe République triomphante. Il réussit à représenter Louis XVI comme plus petit que les autres personnages. Cela permet de faire oublier que Louis XVI était un homme de grande taille puisqu'il mesurait -on a tendance à l'oublier- environ 1m90...

2°) Mis à part Lafayette, tous les personnages représentés sur le tableau (Louis XVI et Bailly notamment) ont fini leur vie sous le couperet de la guillotine ! Lafayette par contre a survécu à de nombreux régimes politiques puisqu'il est mort en 1834.

3°) Le tableau montre le moment où Bailly tend au roi la cocarde tricolore : Bleu, blanc rouge. La petite histoire veut que le 13 juillet 1789, Camille Desmoulins ait demandé aux Parisiens de porter une cocarde verte comme signe de reconnaisance. Cependant comme c'était la couleur de la famille d'Orléans, le bleu et le rouge (qui étaient les couleurs qui figuraient sur les armoiries de Paris) furent choisies. Par souci de modération, La Fayette aurait décidé d'ajouter le blanc qui était la couleur du Roi de France. La cocarde présentée au roi était donc bleu, blanc, rouge. Le 26 juillet 1789, Lafayette proposa aux électeurs parisiens de faire de ces trois couleurs les couleurs nationales. Elles furent très rapidement adoptées comme pavillon de reconnaissance pour les bateaux. La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794), fit officiellement de ces trois couleurs celles du drapeau français. Abandonné à la Restauration (en 1814/1815), il est définitivement redevenu l'emblème national lors de la Révolution de 1830. 

Dans la constitution de 1958, l'article 2 précide que 'l'emblème national est le drapeau Bleu, blanc, rouge".

Sur l'Histoire du drapeau français, voir la page du site de la Présidence de la République. 

CDXLI : Restauration de la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis : un état de la situation. Un article en hommage à Raphaël

Il y a exactement un an, le 15 juillet 2008, Raphaël nous quittait. Cet article lui est dédié car ceux qui ont disparu continuent à exister tant que nous ne les oublions pas.

Sur cette photographie prise fin 2007, on voit la façade décorée pour la Noël, sans les hideux filets de protection qui en masquent une partie, depuis la chute de pierres en février 2008.

La maire du 4e arrondissement, madame Bertinotti dans le numéro de juillet/août 2009 du journal Centre-Ville, cite un visiteur étranger du XVIIIe siècle dont le témoignage est pour le moins sujet à caution puisqu'il s'agit d'un personnage fictif des Lettres persanes de Montesquieu, ce qui n'est pas très clair dans son commentaire (voir mon article du 3 juillet 2009). Pour ma part, je commencerais cet article en citant un visiteur étranger qui semble bien avoir existé car il est cité dans un très bon ouvrage consacré à l'Histoire du Marais.

En effet, dans le livre de Jacques WILHELM, La vie quotidienne au Marais au XVIIe siècle, Hachette, 1966 on peut lire page 114 cet extrait très intéressant : "[L'église des Jésuites, l'actuelle église Saint-Paul-Saint-Louis] offrait une unité de style qui permet de la considérer comme l'exemple le plus caractéristique de l'art religieux du règne de Louis XIII. C'était l'opinion de Martin Lister, voyageur anglais, qui accompagné d'un moine irlandais, s'y rendit en 1698. L'un des pères leur fit visiter l'édifice dont "la coupole, le pavé, les incrustations de marbre, la chaire, les autels, l'orgue, les bénitiers, mais PAR-DESSUS TOUT LE RICHE ET INCOMPARABLE PORTAIL font, à mes yeux, l'UN DES MORCEAUX LES PLUS ACCOMPLIS D'EUROPE, et digne de soutenir la comparaison avec ce que Rome présente de plus beau"".

L'association que je préside, "Le 4e au coeur" s'était mobilisée pour dénoncer le report des travaux de restauration décidée par le maire Bertrand Delanoë. La pétition que nous avons fait circuler a recueilli plusieurs centaines de signatures (voir l'article sur le blog de l'association daté du 24 mars 2009)

Lors du Conseil d'arrondissement de mai 2009, Christophe Girard, le maire adjoint du 4e et de la Ville de Paris chargé de la Culture, a annoncé que finalement les études de travaux allaient commencer dès cette année. La restauration de la façade de l'Eglise Saint-Paul-Saint-Louis devrait vraiment démarrer en 2010. L'achèvement des travaux devrait avoir lieu avant la fin de la mandature de l'actuel maire de Paris (mars 2014). Il faut souhaiter que ces délais seront tenus.

Cette restauration était particulièrement désirée par Raphaël qui avait laissé sur ce blog un commentaire sous le pseudonyme de "raph" pour se réjouir de la mise en oeuvre des travaux (voir l'article du 23 mai 2008). Par la suite, cette décision avait malheureusement été ajournée comme l'avait annoncé Bertrand Delanoë lors de son compte-rendu de mandat de décembre 2008 (voir mon article du 20 décembre 2008). Espérons que cette fois, les engagements pris seront tenus.

On pourra en juger en mars 2014...

En attendant chaque 15 juillet, j'essaierai de faire un article pour évoquer l'avancement de la restauration de la façade de cette église. Ce sera ma contribution en l'honneur de la mémoire de Raphaël.

CDXL : La statue de Louis XIV à l'Hôtel de Ville : les curieux hasards de l'Histoire...

Une statue de Louis XIV trône au centre de la cour d'entrée de l'Hôtel Carnavalet (dans le 3e). En ce jour de Fête nationale, on peut se demander pourquoi je ne consacre pas cette journée à une évocation de la prise de la Bastille (comme je l'avais fait l'an dernier : voir article du 14 juillet 2008).

On peut de plus se demander quel est le rapport de cette statue avec le 4e arrondissement. Pour le comprendre il faut lire la plaque qui est située sur le socle. On se rend compte qu'avant la Révolution cette statue se trouvait à l'Hôtel de Ville de Paris (donc bien sûr dans le 4e arrondissement).

Il s'agit d'une très belle oeuvre d'un des plus grands sculpteurs du Grand siècle, Coysevox (prononcez Coysevou) qui représente Louis XIV âgé d'environ 50 ans à l'apogée de sa gloire.

Cependant ce qui a retenu mon attention est la date à laquelle cette statue a été érigée à l'Hôtel de Ville comme on peut le lire sur la même plaque :

Chose surprenante donc, cette statue qui commémore le festin offert par la Ville de Paris au Roi soleil le 30 janvier 1687 a été mise en place le 14 juillet 1689 exactement 100 ans jour pour jour avant la Prise de la Bastille !

Je ne suis pas sûr que les Parisiens qui ont pris la Bastille avaient conscience de cet anniversaire qui montre qu'un siècle plus tard les choses avaient bien changées !

CDXXX : Les statues de l'Hôtel de Ville (43e volet) : H de Séchelles

 Voici le 43e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne une de ses statues que l'on a bien du mal à voir puisqu'elle est située sur une façade peu visible située le long de la rue de Rivoli :

Marie-Jean Hérault de Séchelles était un magistat et a été un homme politique pendant la Révolution. Né à Paris le 15 novembre 1759, il a été le plus jeune procureur au tribunal du châtelet grâce à la protection de la reine Marie-Antoinette. Hérault de Séchelles était paraît-il un très beau jeune homme.

Hérault de Séchelles a participé activement à la Révolution française. Il a certainement participé à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Par la suite, il a été élu député à l'Assemblée législative en 1791 où il représentait le département de la Seine-et-Oise. Il prit position contre la monarchie.

Elu à nouveau député de la Convention, il a présidé cette assemblée du 1er au 15 novembre 1792. Il a participé en 1793 à la version montagnarde de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Il présidait la Convention en juin 1793 lors de l'arrestation des députés Girondins.

En avril 1794, alors que Robespierre était tout puissant, il a été arrêté avec les amis de Danton, puis condamné à mort et guillotiné le 5 avril 1794.

Frédérique MATONTI lui a consacré une biographie, Hérault de Séchelles ou les infortunes de la beauté, La dispute, 1998.

La rue Hérault de Séchelles est située dans le 17e arrondissement pas loin du métro Porte de Saint-Ouen.