L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DCLI (post in English) : an Imperial District Hall

Cet article est paru en français le 9 août 2009.

 I have recently explained  in English how the 4th arrondissement is governed (post published on April, 9th ). The district Hall of the 4th arrondissement was built under Napoleon III (1852-1870). Indeed, in 1860, administrative zoning of Paris was profoundly transformed by Haussman who was "préfet of Paris" (the representative of government). He decided to integrate into Paris surrounding villages and to establish a new zoning policy. The limits of the current 4th arrondissement were decided then.

Nevertheless, it is surprising, despite the proclamation of the Republic in 1870, three years after the inauguration of the District Hall, the sign which pays tribute to the Emperor who decided to have it constructed and the initials "N.B." for Napoleon Bonaparte were not removed from the wall of the courtyard.

 Contrarily to the City Hall of Paris (which is really close), the District Hall of the 4th arrondissement was not destroyed during by the Communards in 1871.

Thanks to that we can admire every month, the wedding room of the District Hall which is characterized by the lightness and the good taste of Napoleon III's style (I find it really clumsy). Indeed, this is where the District concil takes place. The next one will be on ...

Other precisions :

- the initials "N.B." are interlaced with an "E" to remind us of the first name of the Empress Eugenie de Montijo who married Napoleon III.

- a few  settings of the inner District Hall were destroyed by the Communards and the current ones date from the 1880's.

This post was published in French on August 9th, 2009.

DCXXVI (post in English) : Saint-Jacques Tower by night

Cet article a été publié en français le 24 janvier 2009.

During 2008, the restoration of Saint-Jacques tower was completed. I enjoyed the unveiling of it (I wrote a post about that in French on August 31st, 2008).

Here is a short post pointing out that I find night lighting to be splendid.  

I hope as much effort will be spent in the restoration of the facade of Saint-Paul-Saint-Louis church.

This post was first published in French on January 24th, 2009.

DCIX : A very classical facade : Saint-Gervais-Saint-Protais Church

J'ai fait paraître cet article en français le 15 août 2008.

Saint-Gervais-Saint-Protais Church was built during the 17th century.

The first stone of the current facade was laid in 1616. The architect Clément Métézeau designed a work inspired by classical Art. The work was finished in 1657. The facade was praised unanimously and Voltaire  said "This is a masterpiece and the only thing missing is a large square in front of it to hold its admirers".

This facade is artistically interesting because it respects the rules of classicism :

- at ground level, there are Doric capitals which were common in classical Greece (for instance in the Parthenon in Athens). As the style demands, there are triglyphs above the columns. The sobriety represented during Antiquity the masculin gender. 

- at the next level, the columns are Ionic. Each one has two scrolling volutes. There are 24 hollow flutes in the shaft. This style was conceived in Ionia (in the western coast of modern Turkey). This kind of columns are found in the Erechteum near the famous Caryatids. Another monument in the Acropolis of Athens. This style represented during the Antiquity the feminin.

- at the top level, there  are Corinthian capitals. Even if they are very distant, they can be recognized because there are two levels of acanthus leaves. It is the symbol of the "neutral" gender and was widespread in the Roman Empire (for instance in the Pantheon in Rome or in the Maison Carrée in Nimes).

Without falling in a hidden (and often false) mysticism, -Dan Brown's way- it is often said that these three  styles represent, according to the Catholic Counter-Reform, the stressing of the dogma of the Holy Trinity : the Doric order on the ground level represents the Father, at the first level, the Ionic order represents the Son and the Corinthian order is the symbol of  Holy Spirit which points towards God.

This facade is decorated by statues of the 19th century about which I will write posts... later.

This post was first published in French on August 15th, 2008. 

DCIV : Nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris : des colonnes romanes

Les colonnes de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Voici une photo de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cette église est une des premières cathédrales gothiques de France. Cela explique que les colonnes soient massives. Elles ont été programmés au XIIe siècle pour soutenir une cathédrale avec une voute de type romane beaucoup plus lourd. Cela donne à Notre-Dame de Paris un aspect plus ancien que d'autres cathédrales constuites à l'époque du gothique triomphant.

On peut comparer par exemple avec les colonnes de la nef centrale de la cathédrale de Reims :

Les colonnes de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Reims

 J'ai déjà consacré un article au tympan du portail droit de la façade occidentale (dit portail de Sainte-Anne) qui lui aussi est un témoignage de la transition entre le roman et le gothique. (article du 16 mai 2008)

DCII : Rue Le Regrattier, ancienne rue de la femme sans tête...

Voici à nouveau un autre article que j'avais publié sur Le 4e que j'aime (article du 2 février 2008) :

Rue Le Regrattier, à l'angle avec le quai de Bourbon sur l'ïle Saint-Louis, on peut se rendre compte en observant attentivement la paroi du mur d'angle que cette partie Nord de la rue s'est appelée "Rue de la femme Sans Tête" comme cela est gravé dans la pierre. Il ne faut pas y voir une allusion à une riveraine qui dans le passé se serait caractérisée par une étourderie maladive...

Il ne faut pas non plus croire que ce nom est dû à la statue en grande partie détruite que l'on trouve à l'angle de la rue. Cette statue était en effet celle de Saint-Nicolas et elle a été brisée en 1793 en pleine Terreur par le révolutionnaire Coffinhal, un habitant de cette rue. Ce qui nous montre que l'ïle Saint-Louis par le passé a pu être habitée par des personnes bien sectaires !

Le nom "rue de la femme Sans tête" est cependant bien plus ancien : il date de 1680. Il était dû à l'enseigne d'une boutique représentant une femme sans tête tenant un verre à la main avec comme devise "tout est bon".

Ce nom n'a été abandonné qu'en 1870. La rue a alors repris le nom qu'elle avait lors de sa création et qu'elle continuait à porter dans sa partie au sud de la rue Saint-Louis-en-l'ïle : rue Le Regrattier. C'est le nom d'un des entrepreneurs qui s'est chargé du lotissement de cette île dans la première moitié du XVIIe siècle. Une des opérations d'urbanisme les plus réussies mais aussi les plus intéressantes financièrement dans le Paris de cette époque : des terres jusqu'ici utilisées pour le pâturage des vaches sont devenues des terrains à bâtir pour les riches familles parisiennes de l'époque en manque d'espace.

DXCIX : Une statue anonyme dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais : le curé d'Ars

Une lectrice a laissé un commentaire pour regretter que cette statue située sur le bas gauche en entrant dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais ne soit pas davantage mise en valeur. (article du 21 janvier 2009 avec un commentaire laissé le 18 octobre de la même année). 

D'après le commentaire qu'elle a laissé cette statue représente Jean-Marie VIANNEY (1786-1859) dit le Saint-Curé d'Ars. Ce personnage de grande foi est un représentant de la reconquête catholique après les temps difficiles pendant la Révolution française. Le curé d'Ars a été canonisé en 1925. Il est le saint-patron de tous les curés. J.-M. Vianney est représenté au moment où il entendait un fidèle en confession qui, pour lui, était une des tâches primordiales du rôle des prêtres.

Toujours d'après le commentaire laissé la statue serait l'oeuvre d'Etienne Morlaix. Je n'ai pas trouvé trâce de sculpteur de ce nom. Peut-être s'agit-il d'Emile MORLAIX (1909-1990) auteur notamment du mémorial de Ravensbrück qui se trouve au mémorial du Père Lachaise ?

Autres articles sur l'église Saint-Gervais-Saint-Protais :

- 15 août 2008 : la façade de Saint-Gervais-Saint-Protais

- 21 janvier 2009 : les stalles du choeur de Saint-Gervais-Saint-Protais

- 25 avril 2009 : le tombeau de Le Tellier

DLXXX : (post in English) : Wallace fountains of the 4th arrondissement

Cet article a été publié en français le 15 mai 2009.

Here is the fountain found at the beginning of rue de Rivoli (near Saint-Paul métro).It is one of the few Wallace fountains in the 4th arrondissement.

An interactive map of the 108 Wallace fountains of Paris exists (There are some mistakes but is very useful). There are five of them in the 4th arrondissement. I will translate later into English the posts about the other four fountains.

These fountains are named after Sir Richard Wallace an Anglo-French aristocrat who was born on July 26th 1818 in London and who died on July 20th 1890 in Neuilly (a city in the western suburbs of Paris). That's why in London there's also a Wallace fountain in front of the Wallace collection (a museum which as the Jacquemart museum in Paris shows the private collections of a bourgeois of the 19th century). As a lover of Paris and a philanthrope, Sir Wallace decided to give the city of Paris a network of fountains in an epoch when running water was not readily available.

The website of an organization FWWF (Fontaines Wallace/Wallace Fountains) is dedicated solely to these fountains. There we learn the sculptor was  Charles-Auguste Lebourg (1829-1906) and he also worked on the statues of the Hôtel de ville (about which I wrote so many posts).

The statues were founded by the Val d'Osne Company about which I've already written in a post about the metro signs (Val d'Osne Candelabra).

Thank you to Evan who help me in translating this post into English.

This post was published in French onMay 15th, 2009.

DLXXV (Post in English) : Pont Marie

Voici la traduction d'un article publié en français le 7 mai 2008.

Here is a bridge under which, according to guides on river boats,  lovers have to kiss. It is the oldest bridge of the 4th arrondissement.

Indeed, the oldest bridge of Paris, "Pont Neuf" is not in the 4th arrondissement (It links ther 1st and the 6th arrondissements). Certain bridges of the 4th arrondissement are built on the location of much older bridges such as Petit Pont and Pont au Change. But,  by its building date and its features, Pont Marie is the oldest. That's why it is particularily charming.

It was designed by the architect Christophe Marie. Its building began in 1614 to link the right bank with the Saint-Louis island, when the island was being developped. Christophe Marie took in charge a part of the expenses to build the bridge. In exchange for which, he received some land to be built up on the island. The bridge was finished in 1635. In 1658, at the end of winter melt, two of the arches with twenty two houses on them were carried away by the rising flood. By order of Colbert (One of Louis XIV's most important ministres) the bridge was rebuilt starting in 1679 but without the houses that had collapsed. The remaining houses were not destroyed before 1788 when king Louis XVI decided, because he wanted a more open city, to have them removed.

This bridge is 92m long. It comprises 5 arches of different sizes, the central one being slightly raised. It is a stone bridge but the the pillars' framework, still the original, is wooden. So, except a slight modification in 1850, it is the only bridge of the 4th arrondissement which looks as it did under the Ancien Regime.

This post was published in French on May 7th, 2008.

DLXXIV : Hôtel Lambert : la raison l'emporte.

J'ai publié de nombreux articles à propos de l'Hôtel Lambert et des travaux prévus par le propriétaire (le frère de l'émir du Qatar) :

- L'Hôtel Lambert au coeur d'une polémique d'Etat(s) ? (le 24 décembre 2008).

- la lettre ouverte de Paris historique adressée à Paris Historique (le 6 janvier 2009).

- une série de scoops en conseil d'arrondissement (le 10 février 2009).

- un intéressant complement d'information à la bibliothèque polonaise (le 9 avril 2009).

- le Qatar à nouveau dans l'actualité de l'arrondissement (le 27 juin 2009).

- mobilistation malgré de sombres présages d'une des anciennes résidentes, Michèle Morgan (le 9 septembre 2009).

Je suis donc très heureux d'apprendre (comme cela a été annoncé dans des médias plus diffusés que l'Indépendant du 4e) qu'après des négociations, l'Association Paris historique et les représentants du propriéraire sont parvenus à un accord. Celui-ci permet que l'Hôtel Lambert soit restauré (et il semble qu'il en ait vraiment bien besoin), que les transformations les plus contestées soient abandonnées et aussi que le droit pour le propriétaire d'améliorer le confort de l'hôtel soient respectées.

Voici donc le communiqué de presse diffusé par Pierre Housieaux le président de l'association Paris Historique :

"Paris, le 22 janvier 2010

Initiés conjointement par le ministre de la Culture, le maire de Paris, et leurs représentants, des discussions ont été récemment engagées avec l'Association Paris Historique au sujet des travaux de l'Hôtel Lambert.

Le tribunal administratif de Paris, saisi en référé, avait suspendu le 15 septembre 2009, l'autorisation de travaux signés par le ministère de la Culture et de la Communication le 11 juin 2009, accordant ainsi foi à la requête de Paris historique. Un pourvoi en cassation, présenté conjointement par le ministère de la Culture et le propriétaire de l'Hôtel était jusqu'à présent en cours d'examen au Conseil d'Etat. Les parties ayant trouvé un compromis satisfaisant, Paris historique a décidé d'initier les démarches visant à se désister de la procédure en cours. L'association se réjouit d'avoir obtenu de façon amiable sur la majeure partie des aménagements qu'elle avait contestés. Voici les points essentiels qui ont retenu particulièrement son attention :

- Cuvelage de la cour d'honneur et du jardin : le propriétaire renonce au creusement d'un parking souterrain, et Paris historique a consenti une excavation pour permettre l'installation d'un transformateur EDF conforme à la règlementation en vigueur. L'association veillera toutefois à ce que le creusement n'excède pas un tiers de la surface de la cour d'honneur.

-  Régulation thermique de l'ensemble de l'hôtel : le propriétaire s'est engagé à ce que les conduites passent essentiellement par les planchers ainsi que par des gaines isolées et indépendantes des décors historiques qui ne sauraient en être affectés.

- Exhaussement du mur de clotûre : le propriétaire a renoncé à cet aménagement, tenant compte des objections émises par Paris historique sur le réhaussement du parapet extérieur du jardin, qui entraînerait selon elle une atteinte profonde à l'harmonie caractérisant la proue de l'île Saint-Louis.

- Escalier de l'aîle Est : Paris historique a reconnu que l'escalier aménagé au début du 19e siècle dans une ancienne cour et situé à l'est de l'escalier d'honneur présente un intérêt patrimonial secondaire et a par conséquent accepté que celui-ci soit remplacé, dans le cadre de la restauration, par deux ascenseurs desservants les étages.

- Réaménagement du cabinet de Jean-Baptiste Lambert en salle de bains : compte-tenu de l'importance de l'ancien cabinet de Jean-Baptiste Lambert réaffirmée par Paris historique, le propriétaire a renoncé à la transformation du cabinet en salle de bains. Le manteau de la cheminée de marbre restera en place de même que l'importante cloison à laquelle l'ouvrage est adossé. Le maintien de cette disposition entraîne la préservation de la souche de la cheminée correspondante en toiture. L'association quant à elle a admis, en dépit des réserves qu'elle a émise sur ce point, la création d'un ascenseur entre l'étage inférieur et le niveau mentionné, assurant sur un seul niveau la desserte du cabinet, dès lors que cette installation n'affectera aucunement le plafond peint et historié.

- Galerie "Troubadour" (étage attique de l'aile Est) : sensible à l'importance historique de cet emplacement qui, comme l'a rappelé Paris historique, constitue un témoignage du passage de la famille Czartoryski dans l'hôtel Lambert, mais également désireux de réaliser son programme d'habitation qui prévoit l'installation de deux chambres et leurs dépendances à l'emplacement de cette galerie, le propriétaire s'est engagé à assurer la complète réversibilité de cet aménagment, afin, le moment venu, d'en permettre l'éventuelle restauration.

Monsieur Andrea BRUNO, architecte à Turin, auteur de la restauration du château de Rivoli en Italie et du musée des Arts et Métiers à Paris, a accepté d'être nommé par le ministre de la Culture, sur proposition de Paris historique et avec l'accord du propriétaire, comme expert au comité scientifique.

Paris historique tient à remercier chaleureusement toutes les personnes qui l'ont soutenue ces derniers mois, et qui ont contribué, chacune à leur niveau, à faire ce protocole visant d'abord à préserver l'intégrité de l'hôtel Lambert.

Pierre Housieaux."

DLXV : Un bâtiment typique de l'architecture des années 1950... La préfecture de Paris sur le boulevard Morland

Depuis la terrase de l'Institut du Monde Arabe (5e arrondissement), on peut profiter d'une superbe vue sur le 4e arrondissement. Cependant, un bâtiment surprend l'oeil et rappelle l'architecture des bâtiments de Varsovie ou de Moscou qui ont été constuits à l'époque de Staline ou dans les annéees qui ont suivi. Il s'agit de la préfecture de Paris.

Ce bâtiment situé boulevard Morland a été dessiné par l'architecte Albert LAPRADE (1883-1978) et il a été édifié dans les dernières années de la IVe République en 1955-1956. Quand on se promène dans cette partie située dans la pointe sud-est du 4e arrondissement, on peut prendre des clichés fort dépaysants.

 On se croit très loin des Hôtels particuliers (comme par exemple l'Hôtel Lambert qui a vu sur ce bâtiment). Le style de ce bâtiment de la préfecture destiné à accueillir des bureaux est fortement influencé par l'école du Bahaus et celle de Le Corbusier... l'aspect pratique l'a emporté sur le reste !

A Paris, on doit aussi à Albert LAPRADE le bâtiment de l'actuel musée de l'immigration (ancien musée des Arts africains et océanien) constuit à la Porte Dorée pour l'exposition universelle de 1931.

Il est aussi l'architecte du barrage de Génissiat et de l'ambassade de France à Ankara.

Je me permets de dire que si le maire adjoint à la Culture de Paris, Christophe GIRARD affirme que les pavillons Willerval des Halles sont "absolument horribles" (lire mon article du 21 juillet 2009), on peut se demander comment qualifier le bâtiment de la Préfecture de Paris...

Je pense cependant qu'il serait dommage de détruire ce bâtiment qui est un des souvenirs de la grande époque où la France était gouvernée par Guy MOLLET !  

Albert LAPRADE est enterré au cimetière du Père Lachaise : on peut lire une notice à son sujet.