L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DLXII: Un article "à chaud" à propos du grand froid : brisons la glace concernant le sort des SDF

Le 4e arrondissement (et le reste de la France) connaît à nouveau depuis quelques jours une période de grand froid. Le thermomètre était déjà tombé en dessous de -5°c vers le 17 décembre dernier. C'est à nouveau le cas cette semaine de début 2010.

Pendant l'hiver 2009, nous avions déjà connu une telle période de grand froid. J'avais fait un article à caractère climatique à ce sujet (voir l'article du 13 janvier 2009). A chaque fois que l'hiver est rigoureux, cela permet de prendre des photos de la fontaine Niki de Saint-Phalle (place Igor Stravinsky) prise dans la glace. (Avishaï avait fait un article du même genre sur le blog le 4e que j'aime à la date du 17 décembre 2007).

Je fais un article spécial consacré à ce grand froid pour poser une question. Un reportage diffusé cette semaine au JT de France 2 expliquait qu'à Berlin aucun SDF n'est mort en raison du froid depuis... 1994.

Cela n'est certainement pas dû à un climat moins rigoureux que celui de Paris. Il est vrai qu'à Berlin se sont les Eglises (d'après le reportage) qui s'occupent de la prise en charge des Sans Domiciles. Il semble que les âmes pieuses soient plus efficaces que nos élus parisiens puisque l'action sociale est une compétence départementale. Nos bons élus (notamment la municipalité parisienne en charge de l'action sociale) sont toujours forts pour faire des bons discours, voire des bonnes homélies, mais par contre pour ce qui est des actions il reste du chemin à faire !

Comme on le voit j'ai renoncé à ma règle de ne publier des articles que les lundi, mercredi et samedi !

 
 

DXXXIII : Droit à l'enfant / droits de l'enfant : la fin de "l'enfant roi" ? Une conférence intéressante qui ne m'a donné qu'une seule certitude...

Nous célébrerons après-demain le 20e anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE). J'en profite pour publier la photo de ce tableau (que j'ai photographié au musée du Tau à Reims cet été) représentant Louis XV enfant sur le trône de France peint par Hyacinte Rigaud. On verra pourquoi dans la suite de l'article.

Cet anniversaire me permet, en effet, de revenir sur une conférence qui s'est tenue le 27 octobre dernier dans la salle des mariages du 4e arrondissement. Il s'agissait du cycle "Cité Santé" proposé par le 1er adjoint du 4e, Jean-Louis POURIAT. Connaissant les qualités humaines de cet édile, qui par ailleurs est le directeur du service des urgences de l'Hôtel-Dieu, cela faisait plusieurs fois que j'avais voulu assister à ces conférences sans en avoir le temps jusque-là.

La conférence qui avait pour thème "Droit à l'enfant... Droits de l'enfants" a permis l'émergence de deux points de vue relativement opposés.

Le professeur René FRYDMAN, grand spécialiste d'obstétrique, a affirmé ses réticences face à ce qu'il a appelé la survalorisation de la parenté génétique. Il s'est par exemple interrogé sur le danger de voir disparaître l'accouchement sous X. De plus, le Pr s'est vivement opposé à la "chosification" (expression par la suite reprise par Mme BERTINOTTI) que représente la pratique des mères porteuses. Il a évoqué par exemple les couples américains qui recourent à des milliers de mères porteuses en Inde. De plus, il semble qu'en Espagne, la crise ait pour conséquence une baisse du tarif facturé par les mères porteuses... les prix étant à la baisse en raison de l'augmentation du nombre de femmes prêtes à porter un enfant en raison de leur situation difficile.

La maire du 4e arrondissement, Dominique BERTINOTTI, est intervenue sous deux points de vue. En tant qu'historienne, elle a rappelé que par le passé, les enfants après avoir été ignoré en tant que sujet du droit  sont devenus dans les sociétés développées des "enfants rois". L'expression m'a fait repenser à ce tableau de Rigaud puisque paradoxalement, à l'époque où les enfants n'avaient pas de droit, il était possible qu'un enfant soit roi. Mme BERTINOTTI a cité les travaux de l'historien Philippe ARIES, mort en 1984 (dont les travaux ont été novateurs en leur temps).

En tant que politique,  Mme BERTINOTTI a affirmé sa crainte que l'époque actuelle marque une nouvelle étape que l'on pourrait considérer comme une objetisation de l'enfant avec l'insitance mise non plus sur le droit DE l'enfant mais le droit à l'enfant. Elle a ainsi dénoncé -avec raison- la disparition du "Défenseur des Enfants", fonction exercée depuis 2006 par Dominique VERSINI. La maire du 4e a soutenu un point de vue très personnel en affirmant qu'elle s'interrogeait sur le développement de techniques [dons de spermes, dons d'ovule, dons d'embryons] qui dans le cadre du droit actuel conduit des enfants à tout ignorer de leur(s) parent(s) biologique(s).  Elle a soutenu l'idée que les enfants avaient le droit à connaître leurs parents génétiques et d'avoir accès à la connaissance de leur histoire familiale. Cela a paru suprendre une partie de l'assemblée.

Pour comprendre le point de vue de la maire, il faut peut-être analyser ce que l'on appelle "le droit à l'enfant". Il faut distinguer deux définitions du mot "enfant". En effet, l'enfant est à la fois compris comme un mineur (au sens juridique du terme), un être fragile en construction. Le "droit à l'enfant" peut donc alors être considéré tout d'abord comme un droit à pouponner, à éduquer et à former un ou des êtres en devenir. L'enfant est aussi l'héritier (tant que les parents sont vivants, leur progéniture reste en ce sens leur "enfant") et il signifie dans ce cas le droit d'avoir une descendance. Le droit à l'enfant serait ici compris comme un droit à transmettre un patrimoine et/ou une histoire familiale.

A ce droit à la descendance, à la transmission,  qui semble de plus en plus admis comme normal, je suis assez d'accord avec la maire du 4e pour défendre l'idée que la contrepartie devrait être un droit à "l'ascendance", un droit à connaître ses ancêtres. Pour m'être penché avec mon père sur nos origines familiales depuis moins de 4 ans, je dois admettre la recherche généalogique procure un vrai plaisir (Voir mon blog de généalogie familiale). Dans de nombreux cas, l'impossibilité de connaître  ses origines crée de profonds traumatismes.

Cependant, en ce qui concerne l'accouchement sous X, il faut aussi prendre en compte la détresse de femmes qui sont dans des conditions de vie difficile. En remettant en cause, ce "droit" ne risque-t-on pas de conduire certaines mères qui veulent cacher un enfant à commettre des gestes encore plus graves (infanticide, abandon de bébés dans des lieux non adaptés,...).

Les intervenants du public et les deux invités du débat mené par Jean-Louis POURIAT sont arrivés à l'idée que dans ce domaine de l'éthique qu'est "le droit à l'enfant"  il n'y avait pas de solution simple. De plus, ce "droit à l'enfant" devait s'accompagner d'un minumum de coordination internationale pour prendre en compte les droits de l'enfant et le respect de la dignité humaine. Le sujet reste problématique et il est difficile d'affirmer des vérités absolues.

Finalement, cette conférence ne m'a apporté qu'une seule certitude  : Mme BERTINOTTI a montré son ambition de devenir députée ou sénatrice. Elle s'est présentée en tant que "potentiel législateur" et le mot "légiférer" n'a cessé de revenir dans ses prises de parole. Les prochaines sénatoriales sont en 2010 et pour les législatives, il faudra attendre 2012 !

La prochaine conférence "Cité Santé" aura lieu lundi 7 décembre et aura pour thème la grippe A (avec une intervention de Corinne Lepage députée européenne et le Pr François Bricaire, chef du services des maladies infectueses de la Pitié Salpêtrière).

P.S. : mon ami Marc, qui était aussi présent à cette conférence du 27 octobre,en a aussi faitun compte-rendu très intéressant sur son blog.

DXXVIII : Chute du mur de Berlin : 20 ans après... un hommage à Alfred GROSSER et un coup de gueule contre la mairie du 4e arrondissement et la Ville de Paris

Je profite de ce 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin pour faire un hommage à une des figures qui m'a le plus marqué pendant mes études à Sces po : Alfred GROSSER. Comme je l'ai déjà raconté dans un article précédent (le 21 septembre 2009), j'avais la chance d'être dans un amphi où il animait une conférence au moment où la chute du mur de Berlin lui a été annoncée par le directeur de Sces po Alain LANCELOT. Je ne rappellerai pas encore une fois combien M. GROSSER a joué un rôle important dans la compréhension mutuelle entre la France et l'Allemagne.

Je profite de ce 9 novembre pour lui rendre hommage. Cela n'est pas sans rapport avec "L'indépendant du 4e" puisque je dois en partie à Alfred GROSSER un sens critique mais aussi bienveillant sur le genre humain mais aussi la vie politique. Je me rappelle qu'Alfred GROSSER essayait de précher à des étudiants de sces po parfois un peu trop centrés sur leurs études un certain hédonisme non sans une touche de stoïcisme. Pour moi, Alfred GROSSER est le Montaigne de notre époque.

J'utilise ce blog pour lui rendre hommage, moi qui bien des années plus tard suis aussi devenu un amateur de l'Allemagne, de sa culture et de son patrimoine.

Une vue d'un vestige du mur de Berlin (photographié en août 2007)

 RIEN n'est prévu dans le 4e arrondissement pour fêter dignement ce grand moment de notre Histoire. Rien de très festif ne semble non plus organisé par la Ville de Paris... (en tout cas si quoi que ce soit est organisé on peut pas dire que l'information ait été efficace !).  Cela montre encore à quel point les jumelages entre Paris et d'autres villes du monde sont purement technocratiques et ne profitent finalement qu'à nos élus pour voyager aux frais de la princesse. Pour mémoire, Paris est jumelée avec la ville de... Berlin !!!!

Pour marquer le coup, j'essaierai d'être présent à 19h place de la Concorde pour assister aux célébrations organisées par le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche. En mémoire du concert donné en novembre 1989 par Rostropovitch, 27 violoncellistes seront réunis.

Rappelons aussi qu'Angela MERKEL sera présente à Paris pour les célébrations de l'armistice du 11 novembre 1918. J'en profite pour regretter qu'encore une fois la mairie du 4e ne donne AUCUNE information sur l'horaire auquel l'armistice est célébré dans la cour de notre mairie. Je ne l'ai appris que grâce à une information envoyée aux membres du Souvenir Français : la cérémonie en mairie du 4e arrondissement aura donc lieu à 10h.

Rappelons que quand il s'agit d'informer les habitants du 4e à propos de l'organisation des "universités populaires" du fan club de Ségolène ROYAL (Désirs d'avenir) la mairie du 4e est beaucoup moins regardante sur les moyens à utiliser (voir mon article du 2 mai 2009).

P.S. : une soirée spéciale est aussi organisée dans l'un des bars les plus germanophiles de Paris : le café Titon dans le 11e arrondissement. (ce soir de 19h à 2h du matin).

DXX : "Le grand Pari(s)"... Une exposition qui m'a fortement irrité !

Toute personne qui s'intéresse à Paris est forcément conduite à regarder attentivement les projets relatifs au "Grand Paris". A mon avis, l'idée de davantage coordonner les politiques urbaines en effaçant la frontière entre Paris et sa banlieue va dans le bon sens. Cependant, je dois avouer ma grande perplexité après avoir vu à la Cité du Patrimoine et de l'Architecture (au Trocadéro) l'exposition "Le Grand Pari(s)".

Les projets présentés par les urbanistes vont dans tous les sens et rien ne paraît très tangible dans ce qui est proposé. En regardant les propositions présentées du point de vue du 4e arrondissement, on peut même observer certaines idées qui sont proches de la plus grande aberration. En voici deux exemples :

1°) L'idée d'installer une tour à la pointe de l'ïle de la Cité avec ce commentaire que je trouve tout simplement débile (j'ose ce mot) : "A Paris, réconcilier Patrimoine et modernité par une tour fine au Vert Galant" :

Quitte à gâcher ce superbe paysage qui est un des plus splendides de Paris pourquoi se limiter à une "tour fine" ?

 2°) Un des grands urbanistes a trouvé une idée géniale : transférer la foire du trône sur les bords de Seine... Du coup, dans le projet, la grande roue se retrouve au quartier de l'Arsenal derrière les bâtiments de la Préfecture :

Je me demande donc si certains urbanistes qui ont pondu ces projets ne sont pas un peu léger... Quand je pense de plus que tout cela est financé par nos impôts, cela aurait même tendance à me rendre d'humeur grincheuse.

J'invite ceux ou celles qui seraient en désaccord avec mon point de vue à commencer par aller voir l'exposition. Elle s'achève le 22 novembre et elle est gratuite (heureusement car j'aurais vraiment été furieux si j'avais dû payer pour voir ça !) 
 

DXIII : Quand Christophe Girard s'emmêle magistralement les pédales en Conseil d'arrondissement...

J'ai déjà expliqué mercredi dernier comment Christophe Girard, grâce à l'insistance de Corinne Faugeron, s'est retrouvé en situation de présider le conseil d'arrondissement du 4e qui s'est tenu le 21 septembre dernier.

Cette présidence par le père des très populaires "Nuits blanches" nous a valu deux moments fort savoureux :

1°) Comme il avait interverti l'ordre de deux décisions relatives à la Culture, Christophe Girard a essayé de justifier cette erreur puis il a vu que son prétexte était démasqué. Il a ajouté "On apprend à mentir en direct"... Quel superbe gage de vertu ! Avoir attendu si longtemps pour apprendre à travestir la réalité.  Je reste admiratif !!!

2°) Christophe Girard a provoqué l'hilarité générale grâce à un magnifique lapsus. A propos du chantier des Halles, il a évoqué la rénovation de la "salle de libre échangisme" (au lieu de la salle de libre échange). Face aux rires de l'assistance, il a perdu les pédales l'espace d'un instant avant de se reprendre... et il a ajouté "heureusement que les caméras de Canal ne sont pas là".

Merci donc à Corinne Faugeron de nous avoir permis d'assister à un si superbe spectable.

La suite du programme a lieu aujourd'hui  dans la salle des mariagesde la mairie du 4e puisque c'est ce soir à 19h que se tient le Conseil d'arrondissement d'octobre. Gageons que la maire, Dominique Bertinotti, sera de retour pour contrer son adjointe Corinne Faugeron.

DXI : Une étrange conception de la "Fra-ter-ni-té" au sein de la majorité municipale du 4e arrondissement !

 Depuis le printemps 2008, la devise de la République a fait son apparition sur la façade de la mairie du 4e. J'y ai déjà fait plusieurs fois allusion sur ce blog (voir mon article du 15 avril 2008). Cette très belle valeur qu'est la fraternité est donc visible au-dessus d'un des porches d'entrée sur la place Baudoyer.

On peut, cependant, se demander si la majorité municipale du 4e arrondissement a encore le sens de ce principe fondamental de la République. J'ai déjà évoqué à plusieurs reprises les relations tendues qu'entretiennent la maire P.S. du 4e arrondissement (Dominique Bertinotti) et son adjointe verte (Corinne Faugeron). Je me rappelle encore de la campagne électorale de 2008 lors de laquelle la maire avait affirmé, entre les deux tours en réunion publique, qu'il était faux de dire qu'elle ne s'entendait pas avec Corinne Faugeron (et elle avait sévèrement critiqué le candidat UMP Vincent Roger pour avoir oser moquer les relations entre "la dame des Roses" et "la dame des verts"). Belle hypocrisie électorale de la part de la maire !

Dès le conseil municipal de la rentrée 2008, j'avais suggéré aux habitants du 4e arrondissement de venir au Conseil d'arrondissement pour assister au duel entre Mme Bertinotti et celle qui, suite aux élections, avait été promue du rang de conseillère municipale à celui d'adjointe, Corinne Faugeron. (Voir mon article du 23 septembre 2008) Ils ont dû être déçus car lors du conseil d'arrondissement de septembre 2008, Mme bertinotti était absente... (Elle avait des tâches plus importantes à exercer que de présider le Conseil d'arrondissement dont elle est la maire).

Lors de conseils suivants, nous avons cependant été gratifiés de nombreuses scènes de joutes parfois tragi-comiques entre les deux édiles. Cependant, lors du dernier conseil d'arrondissement le 21 septembre 2009, le combat a failli ne pas avoir lieu... car Mme Bertinotti était, à nouveau, annoncée absente au conseil d'arrondissement (la 3e fois depuis sa réélection en mars 2008).

Néanmoins, le clash a quand même eu lieu. En effet, pour présider le Conseil d'arrondissement, il était prévu que Mme Bertinotti soit remplacée par son 1er adjoint, Jean-Louis Pouriat. Or, Mme Faugeron ne l'entendait pas ainsi. Elle a commencé la séance en rappelant qu'en cas d'absence de la maire, elle devait être remplacée par un Conseiller de Paris et que donc c'était, d'après le règlement intérieur, Christophe Girard qui devait présider l'assemblée. Face à cet imprévu, Mme Bertinotti, qui en fait était présente dans la mairie, a finalement daigné condescendre à venir ouvrir le conseil d'arrondissement !

Cela nous a permis de comprendre la cause de ce souci procédurier de la part de Corinne Faugeron (je pense qu'elle n'a rien en particulier contre Jean-Louis Pouriat qui est plutôt consensuel et a tendance à arrondir les angles). Mme Faugeron a rappelé que les règles étaient faites pour "protéger les faibles" ce qui semble être sa position par rapport à Mme Bertinotti d'après ses déclarations. Elle a affirmé qu'alors qu'elle avait déposé un voeu -avec accusé de réception- dans les délais impartis, celui-ci n'apparaissait pas à l'ordre du jour. La maire a répondu que le sujet concerné -le logement étudiant- était trop vaste pour faire l'objet d'un simple voeu et qu'elle s'engageait à le mettre à l'ordre du jour dans un prochain conseil d'arrondissement. Elle a demandé un vote pour soutenir sa décision de ne pas inscrire ce voeu à l'ordre du jour. L'opposition, conduite par Vincent Roger, prétextant du triste spectable offert par la majorité municipale a annoncé qu'elle ne prendrait pas part au vote... Les élus de gauche ont fait bloc derrière la maire du 4e et ont laissé Corinne Faugeron isolée. Un grand moment de fraternité donc !

Après avoir présidé au vote des premières délibérations, la maire s'est éclipsée, laissant Christophe Girard présider le Conseil d'arrondissement (J'en reparlerai dans l'article de lundi prochain !).

 

CDXCIII : Le 4e arrondissement dans une circonscription centrée sur la Bastille : une idée qui ne relève pas vraiment du génie !

J'avais posé une question à la fin d'un conseil d'arrondissement pour m'inquiéter de la baisse du nombre d'habitants dans le 4e arrondissement. Je m'inquiétais pour l'avenir du découpage électoral. La maire m'a répondu en relativisant la baisse du nombre d'habitants, en ajoutant au passage qu'elle ne voyait aucun rapport avec le problème que je soulevais. Je lui ai juste après rappelé que chaque circonsciption devait compter un nombre à peu près semblable d'habitants. Cela a été souligné par une décision du Conseil constitutionnel en date du 8 janvier 2008 : le découpage doit se faire "sur des bases essentiellement démographiques", chaque député doit représenter environ 125 000 habitants (voir notamment les articles du 6 mars et du 18 mai 2009).

Le 4e arrondissement, dans le cadre de l'actuel découpage électoral qui date de 1986 faisait partie de la 1ère circonsciption de Paris avec les 1er, 2e et 3e arrondissements. Or entre 1990 et 2009, la population de cette circonscription est passée de 106 426  à 103 766 habitants (voir le site de la Ville de Paris) et cette baisse est principalement due au 4e arrondissement puisqu'il a perdu 2 779, habitants (passant de 32 226 habitants en 1990 à 29 445 habitants d'après l'INSEE au 1er janvier 2009 [soit -8,6% ]) .

La baisse du nombre d'habitants conduisait donc à revoir le découpage de la 1ère circonscription.

Dans le cadre du découpage proposé par la commission Marleix, la carte électorale du centre de Paris sera profondément remaniée. Le 4e arrondissement fera désormais partie de la 7e circonscription avec deux "bouts" du 11e arrondissement (tout ce qui ne sera pas dans la 6e circonscription à savoir " la partie des quartiers Folie-Méricourt, Saint-Ambroise, Roquette et Sainte-Marguerite située à l'est d'une ligne définie par l'axe des voies ci-après : rue de la Folie-Méricourt, rue de la Fontaine-au-Roi, avenue Parmentier, rue du Chemin-Vert, rue Saint-Maur, rue Léon-Frot, rue de Charonne, rue Faidherbe, rue du Faubourg-Saint-Antoine, place de la Nation, avenue du Trône" !!!! ) et du 12e arrondissement (le quatier des quinze-vingts).

Je souhaite bon courage aux experts en géographie parisienne pour bien repérer les nouvelles limites de notre nouvelle circonscription. (Pour plus de précision, voir le découpage tel qu'il est proposé dans l'ordonnance qui sera bientôt soumise au Parlement sur une page du site de Légifrance).

Pour le centre de Paris, le découpage ressemblera à "ça" : 

La 7e circonscription devrait compte 132 391 ce qui en fera de très loin la plus peuplée de Paris... la population du 4e arrondissement va pouvoir continuer à diminuer !

L'actuelle 1ère circonscription avait l'avantage de la simplicité et  de la cohérence historique : elle comprenait toute la rive droite comprise à l'intérieur de l'enceinte de Charles V. J'ai du mal à voir ce qui fera l'unité de la nouvelle circonscription. Le Marais qui représente une vraie unité historique sera désormais partagé puisque le 3e arrondissement sera rattaché au 10e arrondissement pour former la 5e circonscription de Paris.

Il est vrai  que depuis 2002,  cette lère circonscription avait une député(e) fort peu médiatisée en la personne de Martine Billard (faites un petit test dans la rue pour demander aux habitants du 4e ceux qui sont capables de citer son nom). Avec ce nouveau découpage, c'est la circonscription elle-même qui va devenir fantôme !

Et dire qu'en plus, d'après un éminent spécialiste de la géographie électorale, ce nouveau découage électoral n'avantage personne (lire les propos de Frédéric Salmon dans l'Edition du monde.fr du 29 juillet 2009).

Notre nouvelle circonscription aura -plus ou moins- comme coeur la place de la Bastille (sans la partie nord-ouest comprise dans le 3e arrondissement). Je ne suis pas certain pour autant que l'on puisse penser que l'idée relève du génie... malgré la statue qui trône en haut de la colonne !!!

J'ai eu beaucoup de mal à trouver des informations précises sur ce redécoupage. Je renvoie vers le site géoelections qui est une véritable mine.

CDLXXXII : La marche de la 2e D.B. pour rappeler le 65e anniversaire de la Libération de Paris

Pour fêter l'anniversaire de la Libération de Paris le 25 août 1944, rien de mieux que de s'écouter le chant de la 2e division blindée !

J'ai retrouvé ce lien grâce à un blog très intéressant : Gaulliste populaires.

Paroles des deux premiers refrains :

Aprés le Tchad, l'Angleterre et la France
Le long chemin qui mene vers Paris
Le coeur joyeux tout gonflé d'espérance
Ils ont suivi la gloire qui les conduits.
Sur une France, une croix de Lorraine,
Ecusson d'or, qu'on porte fièrement,
C'est le joyaux  que veulent nos marraines,
C'est le flambeaux de tous nos régiments.

REFRAIN

Division de fer toujours en avant
Les gars de Leclerc passent en chantant.
Jamais ils ne s'attardent, la victoire n'attend pas et chacun les regarde
Saluant chapeau bas.
Division de fer toujours souriant
Les gars de Leclerc passent en chantant.
D.B. vive la deuxième DB !
.
Ils ont vecu des heures merveilleuses
Depuis Koufra, Ghadamès et Cherbourg.
Pour eux Paris fut l'entrée glorieuse
Mais ils voulaient la Lorraine et Strasbourg,
Et tout là-haut dans le beau ciel d'Alsace
Faire flotter notre drapeaux vainqueur
C'est le serment magnifique et tenace
Qu'ils avaient fait dans les heures de douleur.

Paroles de André Ledur et Clowez.

P.S. : une des principales cérémonies a lieu dans le 4e arrondissement : la prise d'arme et une "évocation historique" place de l'Hôtel de Ville à 17h... pour écouter (entre autre) le chant de la 2e D.B. en présence des anciens combattants et résistants et de nos élus locaux.

CDLXXVI : Un reportage à voir pour les candidats au déménagement

Notre arrondissement est un endroit formidable dans lequel coexistent de nombreuses communautés. On y trouve un nombre particulièrement important de gays et de lesbiennes.

Beaucoup ont souvent des regards bienveillants pour le caractère subvertif des banlieues en révolte. Un ministre de l'Intérieur de gauche (J.-P. Chevènement) s'est même fait tapper sur les doigts pour s'être laisser aller à parler de "sauvageons"... et bien sûr je ne parle pas des procès en sorcellerie fait contre un autre ministre de l'intérieur qui avait fait la promotion d'une marque de nettoyage avec un jet d'eau sous pression (ce qui je l'admets n'était pas forcément son rôle mais le personnage est un peu "sanguin" ce que l'on peut comprendre quand on est confronté à certaines situations humaines).

Je les invite donc à regarder attentivement ce reportage pour les convaincre que dans de nombreux cités de nos "quartiers" (j'ai horreur de cette expression), la vie n'est pas toute rose !

On pourrait d'ailleurs en écrire autant en ce qui concerne la communauté juive qui dans les mêmes quartiers subit souvent une violence au quotidien.

Il y a certaines réalités que l'on a tendance peut avoir tendance à oublier quand on habite dans le 4e arrondissement.

Il serait temps que l'on réagisse vraiment pour mettre fin à cette dérive qui est contraire aux idéaux de la République.

CDXLVI : Du vert au rouge sans passer par l'orange ! A propos d'une décision annoncée le 8 juillet par notre député Martine Billart

Depuis quelque temps, un huluberlu (ou un groupe d'huluberlus) s'amuse(nt) à déglinguer les feux tricolores... Certainement un nouveau moyen de dire qu'il est "Interdit d'interdire" comme le voulait un des slogans de 1968. Cela me donne le moyen d'illustrer une décision qui n'a pas eu l'heur d'intéresser les médias. Elle a été prise par Martine Billard, députée élue sous l'étiquette des Verts en 2002 et 2007.

En effet, on avait déja vu des verts passer au rose comme notre adjoint à la Culture Christophe Girard qui a adhéré au parti socialiste en 2005. Plus récemment, on avait assisté à une vague de passages du vert à l'orange avec des ralliements au MODEM en 2007 comme Jean-Luc Benhamias.

Martine Billart, notre député de la 1ère circonscription de Paris (dont fait partie le 4e arrondissement) vient, elle, de passer directement du vert... au rouge : elle a annoncé qu'elle démissionnait des Verts pour se rapprocher du Parti de gauche qui réunit le Parti Communiste Français et les Mélanchonistes. [voir la dépêche AFP du 8 juillet 2009 et l'article sur le blog de Mme Billart : "Pourquoi je démissionne des Verts"].

Cette décision n'ébranle pas les rapports de force au niveau national mais, à l'échelle locale, elle a le mérite de clarifier la situation. J'ai toujours été très attaché pour ma part à l'idée écologiste ce qui a expliqué mon vote pour Mme Billart en 2002. J'avais été choqué qu'en 2005 par idéologie gauchisante elle vote contre le projet de Constitution européenne (pour mémoire à Paris le "oui" avait obtenu 75,06% des voix et 75,59% dans le seul 4e arrondissement). Si je trouve les combats de Mme Billart respectables, je pense depuis cette époque que sa couleur verte marquait en fait des prises de position très à gauche. Son choix récent a l'avantage de mettre les choses au clair. Dommage qu'elle n'ait pas eu l'occasion de le faire avant de se présenter à nouveau devant les électeurs en 2007.

Avec plus de 30% des voix dans le 4e arrondissement, le vote en faveur d'Europe écologie le 7 juin dernier montre une vraie volonté de changer les comportements à l'égard de l'environnement... Je ne suis pas sûr pour autant que cet électorat se reconnaisse dans une idéologie de lutte des classes !

Merci à Patrice de m'avoir signalé cette information car comme Mme Billart a attendu le début des vacances pour prendre cette décision, je n'étais pas en France au moment de son annonce et donc j'avoue que cela m'avait complètement échappé !