L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

XXXV : Piscine Saint-Merri : circulez, c'est complet !

Le lundi de Pentecôte je m'étais fait une fausse joie. En effet, en raison de ce jour férié, ma piscine favorite, la piscine Saint-Merri, était exceptionnellement ouverte le lundi après-midi de 14h à 18h. J'avais cependant oublié qu'en matière d'équipement en piscine, Paris est digne d'une ville du Tiers monde. Arrivé à la caisse à 15h, je n'ai pas pu entrer car la piscine affichait complet. Sa capacité n'est en effet que de 100 places et au de là, il faut attendre que des nageurs veuillent bien partir.

La situation est vraiment intenable depuis la fermeture de la piscine des Halles (en raison d'un surprenant problème de carrelage qu'il semble impossible de résoudre). Ainsi avec le beau temps qu'il faisait lundi, la seule piscine pour les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissement était notre piscine Saint-Merri.

J'en ai vraiment assez de cette situation. En voyage à Munich au début du mois, j'ai à nouveau été sidéré de voir qu'à l'étranger la situation est très différente. J'ai nagé dans une piscine du centre ouverte tous les jours de 7h30 à 23h et pour seulement 3,50 euros (A Paris, pour nager dans le centre en soirée, il faut nager dans la piscine de la rue de Pontoise où des tarifs tiennent le peuple éloigné avec des tarifs très honéreux après 20h : 9,50 euros l'entrée !!).

XXXIV : Immoblilier : la flambée continue

Les statistiques montrent que le prix de l'immobilier continue de flamber dans le 4e arrondissement. Les chiffres parus dans l'hebdomadaire Le Point du 3 avril 2008 montre qu'au 3e trimestre 2007 le prix de vente au M² avait augmenté de 15,7% sur un an (la plus forte augmentation juste après le 1er arrondissement) pour atteindre la valeur de 9 040 €.

Le 4e arrondissement occupe la 3e place pour la valeur du m², après le 6e arrondissment (9760 €) et 7e arrondissement (9 260 €). On pourrait s'en réjouir si ce n'est que cela veut dire qu'il est donc devenu impossible d'acheter ou de s'agrandir dans notre arrondissement qui est devenu le plus cher de la rive droite. (Par exemple il est classé très loin devant le 16e arrondissement où le prix du m² ne vaut "que" 7470€ ! ).

Quartier par quartier du 4e arrondissement, il est intéressant de noter les différences de valeur du m² : dans le quartier des îles, il atteint 10 640 €, dans celui de l'Arsenal 8 120 €, dans celui de Saint-Gervais 7 920 € et dans celui de Saint-Merri 8 070 €.

Il est intéressant d'observer l'évolution sur une longue durée : dans le quarier Saint-Merri le prix du m² a augmenté de 85,9% en cinq ans !

Il est donc bien beau de vouloir faire du logement social. C'est important mais cela ne règle pas le problème de l'exode des classes moyennes qui doivent quitter l'arrondisssement si elles veulent acheter ou -ce qui est mon cas- s'agrandir après avoir acheté un logement il y a une dizaine d'années quand les prix étaient encore raisonnables dans ce quartier de Paris...

XXXIII : Enceinte gallo-romaine rue de la Colombe

Voici un autre article que j'avais publié sur le 4e que j'aime :

Rue de la Colombe dans le 4e arrondissement, dans un des rares quartiers préservés par la réorganisation de l'île de la Cité décidée sous Haussmann au XIXe siècle, on peut voir l'emplacement de la plus ancienne enceinte parisienne connue. En effet le pavage au sol - en plus clair sur la photo ci-dessus - signale son emplacement. On ne le remarquerait pas s'il n'était pas signalé par une plaque très discrète apposée sur un mur.

Il s'agit de l'enceinte construite au Bas Empire Romain, au IVe siècle après J.-C. pour faire face à la menace de plus en plus forte d'invasions par les peuples "barbares". Ce mur a été construit avec des matériaux de récupération pris dans les monuments gallo-romains comme on peut s'en rendre compte dans la crypte archéologique située sous le parvis de Notre Dame.

XXXII : Hôtel SM dans le 4e

Voici un hôtel qui présente une curieuse signalétique extérieure puisque les grilles des balcons portent la mention "SM" en lettres dorées à chaque balcon. Il ne faut pas s'y tromper, il s'agit d'un établissement de très bonne réputation : c'est l'hôtel Saint-Merry, situé au 78 rue de la Verrerie dans le paté de maison de l'église Saint-Merri. La bâtiement doit dater de la même époque que le presbytère de cette église construit au XVIIIe siècle. (Voir un article consacré aux anges du 4e).

Pour en savoir plus, vous pouvez-visiter le site Internet de cet hôtel.

XXXI : Un nouveau pas de tir pour la fusée Ariane

Rendre l'Europe et ses réalisations plus proche des citoyens, voilà une bonne idée. Les 9 et 10 mai 2008, sur la place de l'Hôtel de ville, on peut admirer une reproduction à échelle réduite de la fusée ariane (une touriste un peu crédule se demandait hier s'il s'agissait de la vraie !).

La place accueille aussi des pavillons consacrés à certains des 27 pays de l'Union européenne (Pays bas, Estonie, Slovaquie, Slovénie,...), aux programmes européens et aux différentes institutionsn notamment le Conseil de l'Europe dont le rôle est je trouve très mal connu en France. De nombreuses manifestations sont prévues aujourd'hui et demain. Le cinéma UGC des Halles a prévu en cette journée une très bonne programmation consacrée au cinéma allemand.

Le 9 mai est, rappelons-le, la journée de l'Europe. C'est l'anniversaire de la déclaration prononcée en 1950 par le franco-luxembourgeois Robert Schuman dans lequel celui-ci lançait la France et l'Allemagne dans la construction européenne pour éviter toute nouvelle guerre sur le continent.

XXX : Le Pont Marie

Voici un pont sous lequel, d'après les guides des bateaux mouches, les amoureux doivent s'embrasser : le Pont Marie. Il s'agit du plus vieux Pont de l'arrondissement.

En effet, le plus vieux pont de Paris, le Pont Neuf, n'est pas dans le 4e arrondissement (il relie le 1er et le 6e arrondissement). Certains ponts du 4e sont construits à l'emplacement de ponts beaucoup plus anciens comme par exemple le Petit Pont et le Pont au Change. Mais, par sa construction et par son aspect le pont Marie est le plus ancien pont du 4e arrondissement : c'est ce qui fait son charme très particulier.

Il a été dessiné par l'architecte Christophe Marie. Sa construction a commencé en 1614 pour relier la rive droite à l'ïle Saint-Louis au moment où celle-ci était l'objet d'un projet d'aménagement. Christophe Marie a même pris en charge le coût de construction en contrepartie d'une concession de terrains sur l'ïle Saint-Louis-. Le pont a été fini en 1635. En 1658, suite au dégel, deux des arches du pont Marie ont été emportés par une crûe avec vingt-deux maisons. Par la volonté de Colbert, le pont a été reconstruit à partir de 1679 mais sans remplacer les maisons disparues. Il a fallu attendre 1788 pour que les maisons qui avaient subsistées soient détruites à la demande de Louis XVI qui voulait une ville plus aérée.

Ce pont fait 92m de long. Il comporte cinq arches de taille différente en forme de dos d'âne (la partie centrale est légèrement plus élevée). C'est un pont en pierre mais la charpente des piles, en bois, est d'origine. Mise à part une petite modification qui date de 1850, il  est donc le seul pont du 4e arrondissement à conserver l'aspect qu'il avait sous l'Ancien régime.

Cet article a été traduit en anglais (article paru le 24 janvier 2010).

XXIX : Anges du 4e (3e épisode) : angle Temple/Saint-Merri

A l'angle de la rue du Temple et de la rue Saint-Merri, en hauteur, quand la lumière du soleil le permet on peut admirer ce bas-relief. Je n'ai rien trouvé sur ce décor urbain qui doit avoir été sculpté il y a plus de 200 ans.

XXVIII : Mélomania, le 24 avril : un autre son de cloche... au piano

Jeudi 24 avril 2008, profitant des vacances, j'ai assité pour la 1ère fois au cycle MELOMANIA annoncé par voie d'affiches et par le site Internet de la mairie (qui notons le remplit ici bien son office ce qui n'est pas toujours le cas comme je l'ai déjà signalé ).

Je regrette de ne pas avoir assisté plus tôt à ce cycle de conférences musicales. Celle-ci était  donnée par Alain KREMSKI. Ce denier sait admirablement faire partager sa passion pour la musique. Il montre une grande humanité et une grande simplicité. Jeudi 24 avril, il nous a ainsi démontré combien les cloches avaient influencé des oeuvres au piano de compositeurs tels que Grieg ou Liszt. Il a aussi tenu à interprété une composition de Dominique DUPRAZ créée spécialement pour cette manifestation. Le but de cette séance était de servir de prélude  au concert donné place Baudoyer par le carillonneur Stefano COLLETTI dont j'ai déjà parlé dans un article précédent.

Les prochaines séances de l'année auront lieu samedi 17 mai à 15h (thème : éloge du prélude) et samedi 31 mai à 15h (thème : éloge de la vaste). Ne manquez pas cette manifestation que de plus permet de profiter de la salle des fêtes de la mairie du 4e. En plus en ce 24 avril, la salle était loin d'être pleine ce qui est vraiment dommage !

XXVII : Statue de Louis XIII

Voici un autre article que j'avais écrit pour le 4e que j'aime :

Au centre de la place des Vosges, on peut "admirer" une statue un peu cachée par les arbres : celle de Louis XIII dit le "Juste" roi de France de 1610 à 1643.

Richelieu avait fait ériger cette statue en 1639. L'ouvrage fut renversé à la Révolution. Nous devons l'oeuvre actuelle à la Restauration. Je ne résiste pas à l'envie de vous citer la description de cette statue faite dans un ouvrage de Georges POISSON : "Le souverain affiche un air niais et absent sous la couronne de lauriers.  A tout prendre le cheval est plus expressif que le cavalier.  De plus, les sculpteurs, délaissant le bronze, traditionnel pour les statues équestres, avaient choisi le marbre, qui ne permet pas la légèreté des supports : ils ont dû placer un tronc d'arbre pour supporter son ventre, ce qui n'ajoute rien à la légèreté ni à la véracité de l'ensemble".

On peut même ajouter que Louis XIII est disproportionné par rapport au cheval. On a l'impression que les pieds du roi vont presque traîner dans le sol comme le montre cette autre photo. Les deux sculpeurs qui se sont commis à faire cette oeuvre d'art, Dupaty, puis Cortot, ont mis 11 ans à la réaliser. On aurait pu ranger cet article dans la catégorie "peut mieux faire" mais finalement cette statue a son charme...

A lire : Georges POISSON, Guide des statues de Paris, Les guides visuel, Hazan, 1990