Il y a quelques années, j'avais vivement conseillé le livre de Danielle CHADYCH,
Le Marais, paru aux Editions Parigramme. (
Article du 17 janvier 2009). Je publie cet article pour signaler un nouvel ouvrage paru en mars 2012 aux mêmes éditions mais en faisant quelques réserves. Il s'agit du livre de Nicolas Jacquet,
Le Marais secret et insolite.
En effet, tous ceux qui s'intéressent au 4e arrondissement doivent acheter ce livre même s'il est décevant sur certains points :
- Beaucoup de thèmes ne sont pas si secrets et insolites que cela... (voir pour s'en convaincre ci-dessous la liste des articles que j'ai publiés exactement sur les mêmes thèmes depuis la création de ce blog en 2008).
- La qualité des photogaphies laisse parfois à désirer. Par exemple, la photographie qui montre la verrière du 18 rue de la Verrerie ne rend pas du tout la beauté de ce lieu (page 72) ou encore celle qui représente la maison de l'épicerie française (page 75) [J'ai une série de photographies de cet immeuble qu'il faudra que je me décide à publier un jour].
- Les titres des articles sont parfois un peu racoleurs et tirés par les cheveux. Je comprends que l'on veuille attirer et amuser les touristes mais c'est parfois un peu excessif (cependant il m'arrive de faire de même sur ce blog...).
- En parcourant le livre, j'ai relevé un certain nombre d'erreurs (ce qui je l'avoue me chiffonne un peu et j'espère que des corrections seront faites dans les prochaines éditions) :
+page 149, on parle d'un décor qui se trouvait "rive droite, au bas de l'appartement 74, rue du Cardinal-Le moine"... Il s'agit d'une étourderie ou d'une coquille puisque cette rue est rive gauche !
+ page 112, il est affirmé que la statue de la Vierge de la Déploration a été installée à cet endroit en 1762. Or, dans l'ouvrage de Danielle CHADYCH, c'est la date de 1802 qui est donnée. Sans pouvoir trancher, la date de 1802 est beaucoup plus crédible car pendant la Révolution française le décor de l'église Saint-Louis-des-Jésuites a subi d'énormes dégradations (avec notamment la disparition des monuments qui contenaient le coeur de Louis XIII et celui de Louis XIV, ainsi que l'immense tombeau du Grand Condé).
+ A plusieurs reprises, des lieux de la rue de Sévigné sont évoqués (et notamment le musée Carnavalet) aux pages 159, 160, 161, 162, 163. Or, il est indiqué que ces adresses sont dans le 4e arrondissement... alors qu'elles sont au nord de la rue des Francs Bourgrois et donc dans le 3e arrondissement ! (Or donc or de la juridiction de ce blog).
+ page 52, l'auteur évoque les maisons de pierre et de bois avec une photo des 11-13 rue François Miron mais il aurait mieux fait de montrer la façade située tout près de là rue du Grenier-sur-l'eau à l'angle avec la rue des Barres car les maisons des 11-13 rue François Miron sont une restauration plutôt malheureuse des années 1960. Les façades sont pour partie en béton et le colombage est donc en partie un faux ! (Je m'y étais moi-même laissé prendre et cela m'a été signalé dès 2007 par un connaisseur).
+ page 145 : il est écrit "Eglise des Billettes (actuel temple luthérien de Paris)". Pour connaître assez bien le lieu, je sais que le pasteur du lieu est attaché à ce qu'on parle d'église luthérienne. De plus, ce n'est pas le seul lieu de culte luthérien puisqu'on compte 7 paroisses luthériennes et le siège est situé autour de l'église luthérienne de la rue Chaucha dans le IXe. Il existe par contre 14 temples réformés (donc calvinistes... et non pas luthériens).
+ page 68 : Dominique de Cortone, Le Boccador, est désigné comme l'"architecte du premier Hôtel de Ville brûlé en 1871". L'auteur commet ici l'erreur que je vois souvent répétée et qui m'agace. Il oublie que l'Hôtel de Ville de la Renaissance a été complètement reconstruit sous Louis-Philippe et que c'est cet Hôtel de Ville qui datait de la monarchie de Juillet (et qui était certes inspiré lui aussi par l'ouvrage du Boccador) qui a été incendié par les Communards. (Le Boccador est le prochain personnage qui est au programme de ma série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il est le personnage juste à droite de la statue d'Etienne Boileau ). Les architectes de l'Hôtel de Ville reconstruit entre 1837 et 1846 étaient Godde et Lesueur.
L'ouvrage est cependant une mine d'informations. Pour certains thèmes, cela apporte des précisions à de nombreux articles que j'ai publiés depuis mars 2008 avec dans souvent un éclairage différent et des informations souvent plus précises. Cela me rend l'auteur de ce livre sympathique car je me rends compte que je ne suis pas le seul à m'intéresser à des petits détails parfois méconnusqui font la richesse du 4e arrondissement (et du 3e arrondissement).
Je publie la liste qui suit pour qu'on n'accuse pas un jour l'auteur l'Indépendant du 4e d'avoir fait un plagiat de l'ouvrage concerné. Ainsi, la plus grande partie des articles que sont-ils parus bien avant la parution du livre de Nicolas Jacquet (en mars 2012).
[La moitié du livre concerne des sujets relatifs au 3e arrondissement et donc là bien sûr il y n'y a aucun recoupement avec l'Indépendant du 4e]
J'ai fait cette longue liste car malgré les quelques critiques que j'ai énoncées en début d'article, le livre de Nicolas Jacquet est de très bonne qualité et donc il deviendra un incontournable. Je ne veux pas qu'à mon tour, on m'accuse d'avoir fait du plagiat. (Ce qu'une personne assez mal intentionnée a déjà laissé entendre dans un mail qu'elle m'a adressé alors que le livre est paru il y a 1 mois et que mon blog existe depuis plus de 4 ans !). Mes articles et beaucoup de thèmes choisis par Nicolas Jacquet se recoupent mais souvent avec un angle d'approche différent.
L'auteur a oublié quelques endroits que je trouve vraiment insolites de l'arrondissement comme les stalles de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, la superbe façade de la Préfecture de Paris en style stalinien dans le quartier de l'Arsenal ou bien la mairie du 4e arrondissement (alors qu' il y a tant à raconter sur ce bâtiment...) Il est vrai que le sujet choisi "Le Marais secret et insolite" est sans fin et peut appeler à une suite ! En plus, vu le nombre de touristes dans le quartier, le public visé n'est pas restreint.
J'espère un jour avoir l'occasion de rencontrer l'auteur pour pouvoir parler avec lui du 4e arrondissement... et même du 3e même si je suis beaucoup moins compétent.
(P.S. Pour écrire cet article, je me suis amusé à reparcourir l'ensemble des publications depuis mars 2008. A raison de 10 articles par page, cela fait 114 pages...)
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