L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DCLXXXVII : Le pot doré de Jean-Pierre Raynaud sur la terrasse du centre Georges Pompidou

 Le 6 janvier dernier, j'avais consacré un article à la disparition du pot doré de Jean-Pierre Raynaud qui depuis une dizaine d'années se trouvait sur la place située devant le centre Georges Pompidou.

Un lecteur de ce blog, bien informé, m'avait signalé le fait que l'on pouvait voir cette oeuvre sur la terrasse du dernier étage du Centre Georges Pompidou.

Fin mai,  comme je suis allé visiter deux expositions temporaires (dont je reparlerai peut-être très bientôt), j'ai pu me rendre compte qu'en effet, le pot doré se trouvait sur la terrasse supérieure. La nouvelle installation nous permet d'admirer le pot de beaucoup plus près comme on peut s'en rendre compte avec les deux photographies qui accompagnent cet article.

 J'avais consacré un article à ce pot de fleur sur le blog Le 4e que j'aime (article paru le 7 mars 2008).

DCXLV : Le printemps marqué par l'arrivée de nids d'hirondelles géants sur la façade du centre Pompidou

Depuis une dizaine de jours on peut voir sur la façade du Centre Pompidou des ajouts dans une matière inusitée dans ce lieu : le bois.

Ces cabanes haut perchées ressemblent à des nids d'hirondelle. Comme je passe très souvent devant ce lieu, j'ai fait une petite recherche sur le Net pour savoir de quoi il s'agissait.

Je m'étais en effet demandé s'il n'y avait pas un lieu avec l'idée surprenante qu'ont défendu certains d'ajouter un étage à tous les immeubles du Marais pour augmenter le nombre de logements. Tel n'est point le cas...

En effet, il s'agit d'une création provisoire de l'artiste japonais Tadashi Kawarmata qui est professeur à Paris aux Beaux Arts. Pour en savoir plus, je vous renvoie vers un article du journal Le Monde.

Voici quelques unes des photos un peu insolites que permettent ces installations éphémères (elles disparaîtront le 23 août).

 

DCXXXI : Une superbe création murale consacrée à un héros de mon enfance

 Voici une superbe création artistique photographiée rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie (juste à côté d'un immeuble auquel j'ai consacré un article le 5 décembre 2009).

En passant régulièrement devant cette oeuvre depuis plusieurs jours, je ne peux m'empêcher de repenser à ce dessin animé que j'ai tant aimé quand j'étais enfant (et que je regardais, le soir, après l'école, Récré A2). L'insurmontable envie de chatonner "La haut, la haut, très loin dans l'espace, entre la Terre et Vénus, le ciel porte encore la trace du Prince Actarus...". (Pour les nostalgiques, on peut retrouver une version de ce générique grâce au lien suivant en cliquant sur "La légende d'Actarus").

Goldorak est apparu sur Antenne 2 en juillet 1978. C'est à ma connaissance le premier dessin animé japonais à avoir connu un grand succès en France. La version originale  a été diffusée dans l'Empire du Soleil levant de 1975 à 1977. En Japonais, Goldorak s'appelle "UFOロボ グレンダイザー " (Yūfō Robo Gurendaizā). Le nom français est inspiré par la version italienne (de quelques mois plus ancienne que celle présentée en France) et qui avait pour nom Goldrake.

En allant sur le site de PIMAX.ART, j'ai eu le grand bonheur de découvrir que l'on avait pu trouver la même création dans le quartier du Trastevere à Rome : voir le lien suivant. (Cela m'a alors fait repenser aux inimitables pizzas de la place San Calisto). En visitant ce site même Internet, j'ai d'ailleurs eu la joie d'y retrouver de nombreuses créations qui agrémentent les rues du 4e arrondissement depuis plusieurs années et que l'on peut donc les admirer dans de nombreux autres endroits du monde.

Bonne entrée dans le mois d'avril à tous les amateurs d'art !

P.S. : On remarquera qu'un autre (?) créateur a agrémenté l'oeuvre d'un graph rouge très réussi dans la partie gauche en bas de l'oeuvre... A moins que ce ne soit la signature de l'artiste. Seuls les experts peuvent répondre.

DCXX (post in English) : The Barye statue, in Barye Gardens.

Cet article a été publié en français le 23 avril 2009.

Barye Gardens is located on the Eastern extremity of Saint-Louis Island. It's a haven of peace as can be seen on these two pictures.

  Here, there is a surprising statue. Indeed, it is dedicated, as are the gardens, to Louis-Antoine Barye, a famous animal sculptor (you can read a post about the rooster of Bastille translated into English on December 18th 2009). His portrait can be seen in the center of this work.

 On the  back of the statue, we learn that it is from 1891. It was a gift from his admirers from France and America :

 Nevertheless, even if Barye was famous for his animal statues, the sculptur, strangely enough,  is of two men. For instance see one of them on the picture below :

 Should we conclude that men are to be classified with animals ? ...  as a friend of mine suggested concerning the pet store of the BHV (see a post translated into English on January 8th 2010).

To add trouble to strife, about the message of the statue which looks very sexist. Both sculpted men are seated on wild beasts. And, whereas the lion looks very quiet...

 on the other side, the lioness doesn't seem to accept her submission :

 To be complete, we should add that a part of this group of statues, sculpted by Marqueste, has been cut out. On the upper part and in the oval part in the front, there were two bronze statues about the combat scene poured by Barye. To understand, you can observe a postcard published on the website Paris 1900.

As with many bronze statues, they may have disappeared during the Nazi occupation between 1940 and 1944. As this statue was a bit clumsy, nobody had the good idea to restore the original version.

This post was first published into French on April 23rd, 2009.

DXLII (post in English) : Leave us alone

Voici la traduction en anglais d'un article publié en français le 8 novembre 2008.

Since Fall 2008, at the top of a wall of rue du Temple at the corner with rue Rambuteau (on the 3rd arrondissement's side), this strange picture can be seen (it hasn't disappeared since I wrote this post in French one year ago). It brought me to several thoughts :

1°) I still think that there's a lack of place in the center of Paris to express oneself freely and to exhibit all kinds of creativity. This example shows how inventive some people are. I have been observing fot quite some time mosaics of this kind but I had never seen such a large one before. When you pay attention to the place where it has been fixed, you can't help asking how it was done.

2°) The message "Leave us alone" which can mean in French "Laissez nous tout seul" ou "Laissez nous tranquille", can have several meanings :

A : it's about people from downtown Paris who are fed up with invading tourists. They would like to live quietly.

B : it's a caricature which denounces those who are aggressive against foreign visitors. The aspect of a bullwark behind which this person is standing is perhaps a clue which shows that is the right explanation.

C : As the board is turned towards the 4th arrondissement, it could be an artist sponsored by the mayor of the 3rd arrondissement... It is well known that Mr Adenbaum (mayor of the 3rd arrondissement) and Mrs Bertinotti (mayor of the 4th arrondissement), even if they are both members of the Socialist Party, are not actually good friends. For this interpretation, I may have been a bit too inventive...

This post was first published in French on November 8, 2009.
 

 

DXIX : Un art "engageant"... à quelques réserves

Grâce au journal d'information municipale et au site Internet de la mairie du 4e, relayé par le blog de la maire Dominique Bertinotti (à moins que ce ne soit le contraire), on peut tout savoir sur la dernière grande opération culturelle dans le 4e : l'exposition "Women are heroes" du photographe J.R.  décore le pourtour de l'île Saint-Louis et le Pont Louis-Philippe.

Après plusieurs semaines de cette exposition, j'écris cet article pour dresser un petit bilan et faire plusieurs remarques :

1°) Personnellement, je trouve cette opération esthétiquement assez réussie. Je trouve par exemple que le collage sur le Pont Louis-Philippe est amusant (voir la photo ci-dessus). Je sais que cet avis n'est pas partagé par tous et que ce décor a suscité de nombreuses polémiques.

2°) Je m'étonne que les conseils de quartier (je fais partie du Conseil de quartier Saint-Gervais mais il en est de même pour le quartier des ïles), n'aient pas été informés au préalable de cette opération. Cela aurait été le minimum si on voulait sensibiliser les riverains à cet art. Du coup, ce manque d'information a conduit récemment à un débat houleux en Conseil de quartier des îles. La présidente Colette Guez a eu droit à une leçon de la part d'une jeune membre de cette assemblée qui lui a appris que quand on était vieux on ne comprenait rien à l'art contemporain !!! De plus, comme l'artiste a aussi décoré  des bidonvilles et des favellas du Tiers Monde (voir par exemple la page Brésil de son site), j'espère qu'on avait eu au moins là-bas la politesse de demander l'avis des habitants !

3°) Je m'étonne d'un petit oubli dans cette exposition : tout le pourtour Nord de l'ïle est décoré ... tout le pourtour sauf un pan de mur, celui situé le plus vers l'Est (on aperçoit les derniers yeux au niveau des arbres sur la photo tout à droite) :

Quel dommage que l'Hôtel Lambert situé juste au dessus n'ait pas pu être mis en valeur par cette exposition !  Faut-il supposer que la mairie du 4e (ou la Ville de Paris) a décidé de priver le propriétaire des lieux (le frère de l'émir du Qatar) d'une mise en valeur de sa résidence par cette si magnifique exposition ?

3°) Sur son blog, Mme Bertinotti nous annonce que l'opération est faite pour durer jusqu'au 2 novembre. On peut légitimement se demander s'il ne faudrait pas écourter l'opération en raison de l'état actuel de l'exposition. Cet art "engageant" 'pour reprendre l'expression de la maire a été "dégagé" à de nombreux endroits (par un manque de colle ou à cause d'admirateurs iconodoules) comme on peut le voir sur ces photographies prises le 19 octobre :

L'état des quais n'est vraiment plus du tout esthétique. Or, ces lieux sont patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991... par conséquent avant de se lancer dans ce genre d'opération, il faudrait voir à veiller à ce qu'elle ne dure pas trop longtemps !
 
 

CDLXXV : Un article à propos de l'art de la rue

 

Une affiche à l'angle rue du Renard-rue Saint-Merri photographiée le 15 mai 2009

La fondation Cartier organise une exposition "née dans la rue - graffiti" consacrée à "l'art de la rue" (appelé Street Art en anglais). Les habitants du 4e arrondissement peuvent se contenter d'admirer leurs rues pour réaliser combien la création locale est prolifique... Cela me donne l'occasion de publier un nouvel article consacré à plusieurs productions locales récentes :

 

Square Sainte-croix de la Bretonnerie (réfectoire du BHV) le 7 mars 2009

 

Rue de Moussy le 24 juin 2009

 

Rue de la Verrerie (à côté du magasin du BHV Hommes) le 16 mai 2009

 

Rue Quincampoix à l'angle avec la rue Aubry-le-boucher le 11 janvier 2009

 

Rue Saint-Merri (au niveau du Centre Pompidou le 16 mai 2009)

CDXLIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (45e volet) : Bachelier... encore une erreur à signaler !!

Voici le 45e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne Bachelier dont la statue est très peu visible. Elle est située à droite de Delaroche, au dernier étage, dans un coin situé dans l'aile du renfoncement qui donne sur la rue de Rivoli :

Le "Bachelier" semble être un mystère. Il est un peu tombé dans les oubliettes de l'Histoire. Il est par exemple complètement omis dans la liste des statues de l'Hôtel de Ville qui apparaît sur le site que j'ai mis en lien sur ce blog.

D'après les dates qui figurent au dessus de la statue, Bachelier serait né en 1721 et mort en 1805... Cela m'a longtemps fait désespérer de trouver la trace de ce personnage.

 Finalement, je me suis rendu compte qu'un Jean-Jacques Bachelier avait vécu de... 1724 à 1806. Il s'agissait d'un peintre qui dans sa jeunesse a travaillé pour Louis XV et Mme de Pompadour.

Il a semble-t-il réalisé de nombreuses peintures intimistes comme cette scène représentant un lapin blanc et un chat dormant vendue chez Christie's en 1990 :

 

(tableau que l'on peut retrouver par ce lien).

Ainsi que des natures mortes comme ce Bouquet de fleurs, flûte et partition :

 

Il a lui aussi été vendu chez Christie's le 26 juin 2008.

Tout laisse à penser que la statue représente bien Jean-Jacques Bachelier. C'est pourquoi le personnage tient dans la main gauche une palette.

Si cette statue doit vraiment lui rendre hommage, il faudrait au plus vite remettre les années réelles de sa naissance et de sa mort ! Il faut transformer le 1 de 1721 en 4 et le 6 de 1806 en 5 pour corriger une négligence de l'époque où la statue a été installée à la fin du XIXe sicèle.

J'avais déjà signalé il y a peu une erreur dans le nom qui figure sous la statue de l'ébéniste Boulle.

CDXVI : Un riche programme pour le 5e festival des Cultures Juives... dans le Marais

 En ce mois de juin 2009, le 4e arrondissement est l'hôte (avec les 3e et 11e arrondissement) du festival des Cultures Juives. Cette année le thème concerne l'Amérique ce qui permet une programmation particulièrement riche (expositions, concerts, films, conférences,...). Vous pouvez retrouver le programme complet sur le site consacré à ce festival.

Ce festival est une bonne nouvelle après ce qui reste une tâche sur les dernières élections européennes : la présence d'une liste anti-sionniste qui, si elle n'a obtenu que 67 voix dans le 4e arrondissement, a rappelé de tristes souvenirs et surtout a créé un précédent plus que fâcheux. (voir mon article du 4 juin 2009)

Sur son blog, la maire du 4e a fort justement consacré un article à l'ouverture de ce festival des Cultures Juives  de  juin 2009. Elle n'était pas présente à la soirée d'ouverture du festival à l'Hôtel de Ville le 15 juin à 19h puisque, à la même heure, elle participait à "l'université populaire" organisée autour de Ségolène Royal à la mairie du 4e arrondissement (voir mon article du 17 juin 2009). C'était le conseiller municipal Julien Landel qui représentait le 4e arrondissement lors de cette cérémonie. Christophe Girard (l'adjoint à la Culture, Evelyne Zarka (adjointe au scolaire) et la conseillère du nouveau centre Elisabeth Castel étaient aussi présents.

Ce festival en plein coeur du Marais est une bonne chose même si le quartier historique juif  situé autour de la rue des Rosiers a beaucoup perdu de son âme. Je vous invite à lire l'article très complet paru le 24 juin 2008 dans le Journal Jérusalem Post : "La rue des Rosiers se déjudaïse".

CCCXCIX : Une exposition à voir à l'Hôtel Carnavalet à propos d'un ancien paroissien de Saint-Paul

Certains vont se dire que je suis tombé sur la tête : l'Hôtel Carnavalet n'est pas dans le 4e arrondissement, il est dans le 3e (puisqu'il est situé rue des Francs-Bourgeois, côté pair) !

C'est pourtant bien à propos de l'Hôtel Carnavalet dont je vais parler dans cet article. En effet, en ce moment se tient dans ce musée parisien une exposition intitulée "Bâtir pour le roi". Elle est consacrée à l'architecte de Louis XIV, Jules hardouin-Mansart dont on a fêté en 2008 le tricentenaire de la mort.

Or, en visitant cette exposition, j'ai appris que ce grand artiste de l'art classique était un paroissien de l'église Saint-Paul et qu'il y avait été inhumé. Ce tombeau a disparu puisque cette église a été détruite sous le Directoire. (Je vous invite à relire l'article qu'avait écrit le talentueux et regretté Raphaël intitulé "Majestueux et discret" en date du 21 février 2008 sur le 4e que j'aime).

C'est pourquoi sous Bonaparte, l'église Saint-Louis est devenue l'église Saint-Paul-Saint-Louis. Jules Hardouin-Mansart n'a donc même pas le loisir se retourner dans sa tombe pour regretter le report des travaux sur la façade de cette église. (Je fais encore une fois allusion au regrettable report annoncé par Bertrand Delanoë).

Jules Hardouin-Mansart était un proche du Roi-Soleil qui l'avait élevé au titre de comte de Sagonne et décoré de l'ordre de Saint-Michel. L'Hôtel de Sagonne était situé au 28 de la rue des Tournelles dans le quartier de l'Arsenal. Cette résidence de Jules Hardouin-Mansart nous rappelle qu'à cette époque ce quartier était un des plus "huppés" de Paris. (J'ai parlé dans un article précédent du tombeau de Le Tellier à Saint-Gervais-Saint-Protais)

C.Q.F.D. : cette exposition a donc bien un rapport avec l'histoire de notre arrondissement. A voir avant le 28 juin 2009 !

Un détail d'un des deux calicots consacré à l'exposition avec en transparence l'Hôtel Carnavalet.