L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MLXXX : De la nécessité d'installer des toilettes publiques pour accueillir les "plagistes" de l'île Saint-Louis... ou bien de "pisser dans un violon" !

Île Saint-Louis, quai d'Orléans, le 24 mars 2012

En mars, nous avons eu la chance d'avoir de très beaux week-ends ensoleillés et relativement chauds. Cela a conduit notre arrondissement à accueillir des foules de badauds dont beaucoup aiment se poser sur les bords de Seine de l'Île Saint-Louis, notamment ceux du quai d'Orléans.

Or, cela fait des années que le Conseil de quartier des îles demande que des toilettes publiques soient installées sur l'île Saint-Louis. Il faut en effet trouver une solution pour ces centaines, voire ces milliers de visiteurs, qui -surtout les messieurs- ont tendance à faire leurs besoins naturels clandestinement.

Alors que la requête a été faite à plusieurs reprises par les représentantes du Conseil des îles lors des questions en conseil d'arrondissemet, je me demande pour reprendre une expression très populaire s'il ne vaudrait pas "mieux pisser dans un violon"...

Les services de la Ville ont répondu qu'il n'y avait de place nulle part pour installer des toilettes (ou des "sanisettes" comme on dit dans le langage politiquement correct de la com' parisienne). Cela est fort étonnant. En effet, ils n'ont pas fait autant la fine bouche pour trouver de la place pour installer une station autolib' (quai de Béthunes).

On pourra aussi remarquer que la Ville de Paris communique sur un réaménégement de l'ensemble des quais de la Seine alors que, depuis des années, elle n'a pas été capable de trouver de solution à ce problème qui ne devrait pas impliquer d'énormes dépenses... Un dossier trop prosaïque qui n'implique pas un coût assez important aux yeux de nos élus ?

Une autre vue du quai d'Orléans, le 24 mars 2012

MLXXIV : Un mépris socialiste pour des centaines de milliers d'enseignants... "en aparté". Une petite contribution locale à la campagne présidentielle en faveur de François Bayrou

"Je ne me voyais pas rester prof dans le secondaire toute ma vie. J'ai été elevée dans l'esprit d'aller plus loin". L'auteur de cette petite phrase est une personne qui aime truffer ses discours de sentences empruntées à d'autres...

Je prends la peine de faire un petit article consacré à cette citation parue dans le Journal Le Point (supplément consacré aux 3e et 4e arrondissements daté du 8 décembre 2011). On peut comprendre entre les lignes que la personne qui prononce une telle phrase a pour le moins de l'ambition et qu'elle estime et qu'elle le doit à son éducation.

A chaque fois que je lis ce texte à des collègues enseignants du secondaire, ils ressentent le sentiment d'être profondément méprisés. Les plus énervés sont mes collègues proches de la retraite qui ont fait une longue carrière dans le secondaire par choix et par vocation (l'idée doit sembler saugrenue à la personne qui a prononcé la phrase). On me demande qui a osé dire cela... Je réponds alors qu'il s'agit de la maire de mon arrondissement. On m'interroge alors : "Elle est de Droite la maire du 4e ?". Je dois alors préciser qu'elle se prétend de Gauche, qu'elle est socialiste, ancienne directrice de campagne de Ségolène Royal pendant les Primaires, actuelle membre du staff de campagne de François Hollande... et qu'elle a consacré plusieurs interventions à ce qu'il faudrait faire d'après elle dans... l'enseignement secondaire !

Forcément ça énerve !

Voici la page complète. La citation est située en fin de la dernière colonne :

Je persiste à penser, au-delà des discours et des postures, que pour les enseignants et pour les élèves c'est François Bayrou qui saura le mieux conduire la politique éducative dont le pays a besoin. Il était ministre quand je suis devenu enseignant (dans le secondaire !) en 1995 et il a réussi à mener des réformes dans une réelle concertation avec les syndicats. On ne peut pas en dire autant par la suite de Claude Allègre et de sa secrétaire d'Etat à l'enseignement secondaire, Ségolène Royal. A l'époque, dans le cabinet de celle-ci on trouvait une certaine... Dominique Bertinotti !

MLXI : Le mur du çon franchi en conseil d'arrondissement du 4e : les ralentisseurs conduisent les voitures à... accélérer !

Un ralentisseur rue Charlemagne à quelques mètres du lycée Charlemagne

J'aime lire la rubrique "le mur du çon" qui apparaît en "Une" du Canard enchaîné. Elle m'a inspiré pour écrire cet article à propos de l'affirmation surprenante selon laquelle les ralentisseurs conduisent les voitures à accéler !

Tout a commencé, lundi 12 mars 2012 au conseil d'arrondissement du 4e, en raison d'un voeu déposé par Vincent Roger qui, même s'il reste fidèle à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle, est mon ami. Il demandait qu'un ralentisseur de voitures soit installé dans la partie Est de la rue des Rosiers pour que dans le tronçon à vitesse réduite situé dans le reste de la rue, les automobilistes n'oublient pas de décélérer. Il s'agissait d'un souhait du Conseil de l'école des Hospitalières Saint-Gervais car les parents sont inquiets pour la sécurité de leurs enfants quand ils se rendent à l'école. Dans la partie à vitesse très réduite où la chaussée est partagée entre les piétons (et donc les enfants) et les voitures, celles-ci ont tendance à avancer très rapidement. Vincent Roger est directemment concerné par le sujet puisqu'il est parent d'élèves de cette école.

Les raisons invoquées par la majorité municipale pour refuser l'installation d'un ralentisseur sont pour le moins surprenantes :

- 1°) La maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, a répondu que ce n'était pas possible car le ralentisseur serait un obstacle pour les personnes à mobilité réduite et... pour les poussettes. Elle a donc semblé ne pas comprendre que le ralentisseur souhaité devait être installé dans la partie de la rue où normalement les piétons peuvent circuler... sur les trottoirs. Dans cette partie de la rue la chaussée centrale est réservée aux voitures :

La partie Est de la rue des Rosiers où un ralentisseur est demandé

2°) Deux élus de la majorité municipale (l'adjointe Verte Corinne Faugeron et la conseillère Claudine Mukizwa) ont affirmé que dans la rue où elles habitent, il y avait des ralentisseurs mais que ces derniers ne servaient à rien puisque les voitures accélèrent une fois qu'elles ont passé le ralentisseur ! Cette affirmation m'a sidéré. Si tel est le cas, il faut au plus vite retirer tous les ralentisseurs du Marais !

3°) Pour finir, Claudine Mukizwa, qui est chargée de représenter les élus du 4e au conseil d'école des Hospitalières Saint-Gervais a affirmé que le Conseil d'école n'avait jamais demandé l'installation d'un ralentisseur ! J'ai de l'estime pour cette élue qui m' a apporté il y a quelques années une aide quand j'ai préparé un dossier pédagogique pour une de mes classes de 3e mais sur le problème des ralentisseurs, Mme Mukizwa m'a semblé un peu légère. Je ne dois pas être le seul à le penser... puisqu'au conseil d'école des Hospitalières Saint-Gervais qui s'est tenu suite à ce Conseil d'arrondissement, en fin de semaine dernière, c'est un autre élu qui a été envoyé à la rescousse, Julien Landel (alors même d'ailleurs qu'il n'a jamais été en charge de représenter la mairie à ce Conseil d'école ! [Addendum du 26 mars 2012 : M. Landel me fait part du rectificatif suivant : "Dans chaque école, il y a deux élus en charge de représenter la mairie du 4 et la mairie de Paris (département) au conseil d'école. Pour ma part je suis bien représentant de la mairie de Paris au conseil d'école Hospitalières St Gervais, depuis 2008, conseil où je me rend régulièrement, sauf en cas d'empêchement personnel, tout comme Mme Mukizwa".] ).

Espérons en tout cas que la municipalité du 4e va davantage être à l'écoute des parents de l'école des Hospitalières Saint-Gervais et que l'idée d'installer un ralentisseur ne va pas être rejetée pour le seul motif qu'elle est soutenue par... un élu de l'UMP.

(Précisons que lors du Conseil d'arrondissement du lundi 12 mars, les 3 élus de Droite et du Centre ont voté pour l'installation de ce ralentisseur et que deux élus de la majorité municipale (Julien Landel et Evelyne Zarka) se sont abstenus alors que le reste des élus ont voté contre).

Ralentisseur de la rue des Tournelles (un de ceux qui ont été désignés responsables de l'accélération des voitures)

MXLVIII : Percement intempestif d'une nouvelle fenêtre rue du Trésor : la Ville de Paris est-elle impuissante ?

La rue du Trésor est un lieu du 4e arrondissement où je me rends très rarement car il s'agit d'une impasse et j'empreinte rarement le tronçon de la rue Vieille-du-Temple sur laquelle elle donne. J'ai appris, il y a peu de temps, grâce à une riveraine de cette rue qu'une fenêtre avait été clandestinement percée au fond de cette voie lors de l'été dernier. Je m'y suis rendu pour juger sur place.

De loin, il faut reconnaître que cette nouveauté ne se voit pas trop. Par contre, on frise le ridicule quand on se rapproche : la fenêtre est percée en plein dans la partie centrale du mur en décor-brique sous l'écusson central :

en regardant d'encore plus près, on se rend compte combien cette nouvelle fenêtre relève du grand art :

Cette nouvelle ouverture, que les touristes viennent photographier tant elle semble insolite, a été percée à la fin du mois de juin 2011. La Ville de Paris a aussitôt fait dresser un procès verbal. Le cabinet de la maire du 4e arrondissement avait annoncé par un mail du 24 juin que le mur serait rebouché par la Ville au frais du contrevenant mais "sans pouvoir dire quand exactement".

Il est dommage que, plus de six mois après, les travaux n'aient pas été déjà entrepris. Il est urgent d'agir car autrement on comprendra que le possesseur de l'appartement concerné finisse par s'habituer à cette très belle vue sur la rue du Trésor... Surtout que de cet endroit d'où on ne voit pas cette fenêtre hideuse !

Avec cette affaire, on frise le ridicule. Certaines copropriétés sont victimes, de la part des Architectes des Bâtiments de France, d'exigences qui peuvent paraître saugrenues à propos de courettes intérieur que personne ne peut voir. Cette fenêtre percée clandestinement doit-elle laisser penser que désormais c'est la loi de la jungle qui règne en plein coeur du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marais ?

MXLIII : Une nouvelle librairie menacée de disparition dans le 4e.

La librairie située à l'angle du quai de Bourbon et de la rue Jean Du Bellay

J'ai déjà déploré sur ce blog la fermeture de nombreuses librairies dans Paris et notamment dans le 4e. La fermeture de la librairie des Presses Universitaires de France (PUF), place de la Sorbonne en 2006, a été pour moi une véritable déchirure tant j'aimais ce lieu. Elle a été remplacée par un magasins de vêtements.

Dans le 4e arrondissement, des librairies ont régulièrement disparu. On peut, par exemple, admirer rue des Hospitalières Saint-Gervais un magasin de l'enseigne Adidas qui a gardé le décor extérieur de la librairie qui existait à cet endroit.

Cette tendance est due à deux facteurs : la vente des livres est en diminution mais surtout les prix des loyers et des baux commerciaux ne cessent d'augmenter dans le centre de Paris.

Lors du Conseil d'arrondissement du lundi 30 janvier 2012, j'ai eu la tristesse d'apprendre qu'une nouvelle librairie était menacée : celle consacrée à l'Histoire et à l'archéologie située sur l'île Saint-Louis à l'angle de la rue Jean Du Bellay et du quai de Bourbon. La maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, a annoncé que les éditions Actes Sud qui possèdent le bail commercial, auraient préférer vendre à un libraire... mais le prix de vente du bail semble atteindre 200 000 € !

Résultat, pour le moment, c'est un opticien qui sembre devoir s'installer à cet endroit !

Si des libraires sont intéressés par la reprise de cet emplacement magnifique (à la pointe Est de l'Île de Saint-Louis dans le prolongement du Pont Louis-Philippe), il faut qu'il se fasse connaître rapidement. La maire a même envisager la mise en place d'une SCOP... Pourquoi pas, si c'est viable économiquement.

Si nous voulons sauver nos librairies de quartier, il faut changer de comportement et éviter d'acheter les livres sur Internet ou dans les supermarchés du livre. Je plaide moi-même coupable car je n'ai pas toujours ce réflexe. Le livre, grâce à la loi Lang, a quasiment le même prix partout et donc cela ne coûte pas plus cher d'aller dans une librairie de quartier. Si celle-ci ne possède pas le livre souhaité, il est toujours possible de le commander car il est rare que la lecture d'un livre ne puisse pas être reportée de deux ou trois jours.

Nous devons réagir rapidement car sinon ces lieux de Culture et d'intelligence vont péricliter les uns après les autres.

 

 

MXXIV : Paris Les Halles, Année Zéro. Des images de la défaite dans la lutte contre la bêtise.

J'ai toujours été intéressé par les vues de villes en ruines suite à des bombardements. Ces clichés qui montrent des lieux de vie réduits à néant donnent toujours froid dans le dos. Je pense par exemple à des villes rasées pendant la 2e Guerre mondiale (en France par exemple Caen ou Cherbourg, en Angleterre Coventry, en Allemagne Berlin, Dresde, et tant d'autres villes) ou même par la suite des villes de l'ex-Yougoslavie (j'ai à l'esprit une série de clichés pris à Sarajevo dans les années 1990).

Paris est une une ville qui a fort heureusement jusqu'ici presque complètement échappé à ce genre de paysage. Je ne peux citer que les photographies prises lors des bombardements allemands de Paris en 1918 (par exemple l'immeuble détruit à l'extrémité de la rue de Rivoli au niveau du terre-plein Saint-Paul). Il faut remonter aux vues de la Commune de Paris en 1871 pour voir des clichés de façades éventrées. (voir le très bon livre de Pierre PINON, Paris détruit, paru chez Parigramme)

Or en 2011, j'ai pu dans mon espace proche voir pour la 1ère fois des vues qui ressemblaient à cela sur une grande échelle. En effet, le chantier des Halles, qui a donné lieu à une valeureuse bataille contre la bêtise menée par l'association Accomplir, a démarré. Je ne fais pas partie de ceux qui l'ont souhaité cette déconstruction" (comme cela est appelé dans le parler politiquement correct du Paris de M. Delanoë). Elle m'a permis de faire des photographies qui laissent croire à une catastrophe horrible (même si bien sûr ces travaux n'ont heureusement tué personne).

Les Halles ne sont pas dans le 4e arrondissement mais je répète que j'y passe tellement souvent que je me sens concerné. A propos de la destruction des pavillons Willerwal, l'adjoint à la Culture de Paris, Christophe Girard avait affirmé sur son blog en 2011 "enfin des pans de laideurs disparaissent" (voir son article du 5 mars 2011). J'ai appris grâce à l'ouvrage de Dominique Foing, Comptes et légendes de Paris, qu'à l'idée de nommer M. Girard au ministère de la Culture, Pierre Bergé aurait demandé "Et pourquoi pas Rika Zaraï au ministère de la santé ?". Cette petite anecdote m'a conforté dans mon idée qu'en matière d'art et de Culture l'adjoint chargé du dossier à la Ville de Paris était loin de faire l'unanimité...

J'ai consacré de nombreux articles à ce chantier des Halles. Je rappelle pour mémoire celui du 14 septembre 2010 quand les premiers coups de pelleteuse ont été portés contre les treilles des jardins et celui du 24 février 2011 suite à l'abattage de plusieurs centaines d'arbres.

MXX : Un rappel civique : ne pas oublier l'inscription sur les listes électorales. A défaut de relayer l'information d'Etat, L'Indépendant du 4e reprend celle de la Ville

Un rappel qui s'impose en cette fin d'année : l'inscription sur les listes électorales doit se faire avant le 31 décembre.

Sont particulièrement concernées les personnes qui viennent d'avoir 18 ans (en théorie en raison du recensement à 16 ans, c'est automatique mais cela ne fonctionne pas toujours et il vaut mieux vérifier) et celles qui ont déménagé, y compris ceux qui sont restés dans l'arrondissement et qui ont changé d'adresse.

Voici le lien vers le site Paris.fr pour plus d'information. Il est possible de s'inscrire directement depuis chez soi sur le site service mon.Service-Public.fr

Autrement, il est peut-être plus simple pour certains de le faire en mairie mais il faut se dépêcher... à moins que l'on souhaite se retrouver dans les files d'attente du dernier jour !

Je sais qu'il y a la crise mais je ne comprends pas pourquoi l'Etat n'a pas fait la campagne de civisme, habituelle les années qui précèdent l'élection présidentielle, pour inciter les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales. Alors que des peuples se battent pour exercer leur droit de vote, il ne faudrait pas qu'en France on oublie l'importance de celui-ci. Après, si l'électeur estime que tous les candidats sont médiocres, il peut toujours exercer son droit de voter... blanc !

MXI : Les cadenas continuent de gagner du terrain dans le 4e... L'épidémie se rapproche de l'île Saint- Louis !

J'ai déjà écrit plusieurs articles pour regreter les cadenas qui "ornent" le pont de l'Archevêché (le dernier est paru le 5 novembre 2011). La maire du 4e, Dominique Bertinotti,  a répondu, suite à une question du public lors d'un Conseil d'arrondissement, qu'elle ne se voyait pas demander qu'ils soirent retirés. Je dois admettre que, suite à la publication de mes articles, j'ai pu observer que les avis sont partagés. Certains trouvent ces cadenas plutôt sympathiques.

Le problème est que cette mode des cadenas, déposés par des amoureux transis, gagne du terrain. Pour preuve, j'ai photographier le dimanche 11 décembre ces cadenas posés sur une grille qui se trouve à la pointe Est de la Cité juste avant le pont Saint-Louis... Si on ne fait rien, le risque ne faut-il pas craindre que la moindre grille située dans le centre de Paris soit condamnée à soutenir un amoncellement de cadenas ?

Peut-être va-t-il falloir un jour se décider à réagir ?

MVIII : Dossier spécial 3e et 4e : Le magazine "Le point" a-t-il "vendu son âme" ? ...

Ce matin, en sortant du métro, j'ai eu la surprise de découvrir que l'hebdomadaire politique Le Point consacrait un dossier local aux 3e et 4e arrondissement. Je me suis bien sûr empressé de l'acheter pour voir ce qu'on pouvait bien pouvoir dire sur notre cher arrondissement (et sur le 3e qui ne m'est, bien sûr, pas indifférent).

Je suis resté plus que sur ma faim... en tout cas en ce qui concerne le 4e. Nous avons par exemple droit à une page sur l'Hôtel Dieu avec le titre "L'Hôtel-Dieu dans la tourmente". L'article explique que la maire du 4e, Dominique Bertinotti est en désaccord avec le 1er adjoint, directeur des Urgences de l'Hôtel-Dieu et cela ne semble pas plus étonner que cela les "journalistes". Surprenant que le projet de réforme ne soit pas davantage exposé pour que l'on comprenne mieux ce désaccord entre la maire et son 1er adjoint...

De même à propos de la rue Rambuteau, on a droit à un paragraphe lénifiant qui rappelle les textes des "journaux d'information" municipale. On ne nous dit rien par exemple du fait que la maire du 4e avait envisagé de rouvrir à la circulation automobile le tronçon situé au niveau du Centre Pompidou... mais il est possible que les "journalistes" qui ont écrit l'article n'aient même jamais entendu parler de ce projet. Si cela les intéresse je renvoie à mon article du 2 juin 2009)

On trouve aussi une double page et demi toute à la gloire de la maire du 4e... mais dans ce long portrait c'est-à-peine si on évoque le 4e arrondissement. Pour ceux qui ne le savaient pas on apprend qu'elle est "De Gauche", "Féministe", Européenne" et "Athée". J'ai découvert que Mme Bertinotti aimait un peintre que j'apprécie aussi tout particulèrement. Côté défaut, elle met en avant sa fidélité politique... Cela ira droit au coeur des Fabiusiens (qu'elle a abandonnés quand elle a décidé de rejoindre Mme Royal) mais aussi de certains des anciens adjoints socialistes de son premier mandat qu'elle a laissés tomber comme des moins que rien ! Heureusement (quand même) que dans la rubrique "qualité", les journalistes se laissent aller à écrire que la maire a une "image de femme dure et autoritaire"... (wouaouh quelle info !). J'allais oublier, nous avons droit à un document inédit à ma connaissance : une photo de Mme Bertinotti quand elle était petite fille dans les années 50. Voilà qui est vraiment touchant.

On trouve aussi une "interview" de Vincent Roger, conseiller de Paris et conseiller régional élu du 4e qui prend une demi-page. Les propos sont plutôt modérés et cette interview insiste sur les mauvais rapports entre B. Delanoë et D. Bertinotti en titrant "Le 4e est maltraité par la mairie centrale". L'ensemble est pour le moins soft à l'égard de la maire du 4e.

Or, j'ai pris un verre ce soir avec Vincent Roger, qui est -comme le savent les lecteurs réguliers de ce blog- mon ami. Je lui ai dit que j'étais surpris par son interview... J'ai alors eu droit à un "scoop" sur la façon dont travaillent certains "journalistes". Il m'a en effet expliqué qu'il avait juste échangé des propos avec deux journalistes mais que cela n'a pas du tout pris la forme de l'interview telle qu'elle est présentée dans le magazine. Les phrases et les propos ont été regroupés et le tout réorganisé autour de questions qu'il n'a en fait jamais entendues ! Sur l'Hôtel-Dieu, Vincent Roger a aussi expliqué aux deux journalistes assez longuement son point de vue sur le sujet. Il n'en reste rien dans la page consacrée à ce dossier !

Pour faire correctement leur travail les deux journalistes auraient, par exemple, dû nous raconter le conseil d'arrondissement du 4e de lundi dernier (ou n'importe lequel de cette année). Elles auraient pu faire un savoureux papier sur les relations entre Mme Bertinotti et son adjointe verte, Corine Faugeron.

Autre idée. On aurait pu nous expliquer la bonne camaraderie qui règne entre le maire du 3e arrondissement Pierre Aidenbaum (qui n'a droit qu'à une page) et la maire du 4e... En s'adressant à certains militants du PS local, ils auraient pu faire là aussi un très bel article à ce sujet !

Voilà qui aurait été de l'info intéressante mais qui aurait demandé un peu plus d'investigations et d'enquêtes sur le terrain mais tel n'était peut-être pas le but de ce supplémement !

Signalons pour finir que le dossier ouvre en page II sur une photographie qui a pour sous-titre "Effervescence. La rue du Temple, une des nombreuses rues animées du Marais". Ceux qui connaissent un tant soit peu l'arrondissement reconnaîtront la rue Vieille-du-Temple (à la hauteur de l'angle avec la Rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie que l'on reconnaît grâce à l'enseigne d'un fameux glacier). La rue du Temple est certes pas loin de là (à environ 300m) mais elle est un peu moins animée et ce sont surtout les touristes qui font l'erreur de la confondre avec la rue Vieille-du-Temple...

Le Point n'a vraiment pas de chance car je l'avais déjà épinglé il y a pas mal de temps concernant une petite bourde concernant un pseudo Dauphin qui serait mort sur la place Baudoyer (Article du 12 mars 2009). J'avais écrit que l'on ne pouvait pas s'improviser historien... Je pensais par contre que pour ce qui est du métier de journaliste on pouvait s'attendre à une certain sérieux. Quand un magazine présente un article sous forme d'une interview... on peut espérer qu'il s'agit vraiment d'une interview. Il semble que je m'étais trompé ! Surprenante façon de faire du journalisme ! Le numéro de cette semaine présente aussi un long dossier sur la fraude sociale... A quand un dossier sur la fraude journalistique ? En tant que bloggueur, je n'ai jamais prétendu être un journaliste car j'ai un grand respect pour ce métier... Cependant il faudrait que celui-ci soit fait avec un minimum de sérieux si on ne veut pas qu'il perde toute crédibilité, ce qui laisserait la porte ouverte à toutes les dérives poujadistes.

Le magazine Le Point est consacré à des articles de fond et il est traditionnellement classé comme de centre droit. A lire la complaisance pour les municipalités de Gauche et les négligences que l'on peut relever , je me demande s'il n'a pas "vendu de son âme"... pour reprendre l'expression qui apparaît dans le titre.

Ceux qui veulent se faire un avis, peuvent acheter le magazine en question... Il s'agit du numéro paru le 8 décembre 2011 et le supplément spécial 3e et 4e est vendu dans tout notre arrondissement. On voit que même si j'ai la dent dure... je fais quand même de la pub pour Le Point...

MII : Un surprenant hommage à un coup d'Etat survenu il y a tout juste 160 ans dans le 4e arrondissement...

Comme je l'avais écrit dans un article précédent, le restaurant "Valentino" situé à l'angle de la rue du Renard et de la Verrerie a fermé ses portes au printemps 2011(voir mon article du 3 mai 2011). Il rendait hommage à une star d'Hollywood des années 20, un peu oubliée aujourd'hui : Rudolph Valentino (1895-1926). On trouvait dans la salle de restauration quelques photographies de cet artiste qui faisait se pamer les dames même si ses préférences personnelles n'étaient pas toujours orientées vers elles... Peut être le nom avait-il été choisi pour cette raison.

Rappelons qu'à la mort de cet acteur, 100 000 "fans" suivirent son cerceuil lors de ses obsèques à New York. Le James Dean ou le Mickael Jackson des années 20 !

Pendant l'été 2011, un établissement d'un nouveau nom a ouvert ses portes. La page "Valtentino" a été définitivement tournée mais j'ai été sidéré quand j'ai découvert son nouveau nom : "le Second Empire".

Je sais que Napoléon III a de nombreux adeptes. On comptait parmi ceux-ci le regretté Philippe Séguin. Cependant, nous célébrons (aujourd'hui) le 160e anniversaire du coup d'Etat organisé, le 2 décembre 1851, par le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte. On peut donc s'interroger pour savoir si ce choix de "Second empire" est du meilleur goût...

Notre arrondissement est celui où une partie du coup d'Etat a été organisé puisqu'un des "QG" de cette prise de pouvoir violente était la Préfecture de Police où un personnage comme Persigny a beaucoup oeuvré pour la réussite du projet. Dans les mois qui suivirent le coup d'Etat, Louis-Napoléon Bonaparte mettait à bas la IIe République pour installer le "second empire" et devenir empereur sous le nom de Napoléon III :

S'il est vrai que le peuple de Paris a peu résisté à cette prise de pouvoir, on ne peut s'empêcher de penser aux morts qui ont combattu pour la liberté.

Parmi les résistants et les plus résolus opposants au Second Empire, on compte Victor Hugo dont voici un extrait de l'ouvrage "Napoléon le petit" paru en 1852 : " Le fleuve humain en marche, la vague française en avant, la civilisation, l'intelligence, la révolution, la liberté, il [Louis-Napoléon Bonaparte] a arrêté cela un beau matin, purement et simplement, ce nain, ce dictateur, cet avorton, ce néant ! Vous ne voyez donc pas que ce 2 décembre n'est qu'un temps d'arrêt, avant le dernier acte, l'acte suprême et triomphal de la Révolution française".

Peut-être que seuls ceux qui ont la fibre historique et un certain attachement aux libertés peuvent regretter le nom choisi par ce restaurant. J'avoue que je n'ai pas encore testé cette adresse et donc que je ne sais pas si la cuisine me paraît aussi discutable que le choix du nom de l'établissement...